Les EUZET et les familles dont les noms sont proches mais différents.



"Quand j'étais jeune, je parlais de mes tantes comme tantine Brigid et des voisins comme Monsieur et Madame HIND. Maintenant, cependant, ils sont simplement devenus Brigid et Chris et Phil. (...). Cela peut faire croire que le monde est un endroit plus sympathique mais d'un point de vue généalogique, ça ne marche pas ! (...) De vieilles lettres adressées à "Madame Christine PRIDSTONE", signées par "votre tante qui vous aime Madame Philomena ARMSTRONG" rendaient très facile la recherche du qui est qui. Mais que fera un futur généalogiste d'un vieux courriel adressé à "Chris" (priddys@yft-mag.com), signé "Phil qui vous aime" (dotty@yft-mag.com) ? Les misérables petits bouts de noms que nous employons maintenant et le manque de qualifications comme "tante" et "Madame" rendront l'identification incroyablement difficile. (...) Les vieux messages informatiques peuvent, néanmoins, se révéler aussi utiles que les lettres traditionnelles, s'ils sont écrits judicieusement. Mettre juste son nom dans un courriel ou en se présentant soi-même dans un forum augmente les chances que quelqu'un puisse dire : "Oh, je pense que nous pourrions être apparentés". Et n'oublions pas que l'identification d'un parent fut, au début, l'une des raisons majeures de l'invention des patronymes." Traduction libre - et sous toute réserve - de l'article d'Anthony ADOLH (généalogiste professionnel anglais et présentateur de télévision) intitulé : "Nous devrions toujours utiliser notre nom de famille", dans le n° 95 d'octobre 2010 de la revue de généalogie anglaise "Your Family Tree" (30 Monmouth Street, Bath, BAT2BW, UK).

Les patronymes de la langue d'Oc

EUZET et EUSET

AUZET et AUSET

AUSSET et AUCET

TUZET et TUSET

LUZET et LUSET

LAUZET

EUZER

Les patronymes de la langue d'Oïl

DEUZET et DEUZÉ

DUZET

LEUZET

HEUZÉ et HEUZE

HEUZET

HEUZEY

Un patronyme de la langue d'Oïl et/ou de la langue d'Oc

UZET

Conclusions




Les patronymes de la langue d'Oc



Les EUZET et EUSET

Les EUZET d'aujourd'hui sont massivement originaires de l'Hérault et de Martinique, comme le montre le site Internet "La France de votre nom de Famille" (http://.cartedefrance.tm.fr). Il donne ainsi, pour la période 1891-1915, les départements où il y a eu le plus de naissances d'EUZET (par contre, il n'y a aucun EUSET nés entre 1891-1990) :

- 52 pour l'Hérault,
- 11 pour la Martinique (voir
Martinique. )
- 5 dans les Bouches-du-Rhône (voir Marseille, ville ayant la plus forte implantation)
- 2 en Haute-Garonne (voir Toulouse.)
- 1 de l'Aude (voir Lézignan-Corbières)
- 1 en Seine-Saint-Denis : (voir Pantin. ).

Constatations proches avec les indications données par le site Internet "Mémoire des hommes" (http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr) du ministère de la défense, qui a mis en ligne toutes les fiches de décès des morts pour la France de la première guerre mondiale. Sur 9 décès de EUZET, 8 sont de l'Hérault et 1 de Saone-et-Loire (voir Semur-en-Brionnay) mais dont l'origine est l'Hérault.

Le 29 août 2008, un nouveau site a été lancé. Il s'agit de "publicprofiler.org/worldnames", par des géographes de "University College", à Londres. A partir des listes électorales et des annuaires téléphoniques, ils ont enregistré tous les patronymes de 26 pays (essentiellement européens et anglophones mais il y a aussi le Japon, l'Inde et l'Argentine). Des cartes sont établies par patronyme sur la base du "FPM", c'est-à-dire la fréquence par million d'habitants. Si l'on fait la requête pour un patronyme, le système sort des statistiques par pays, régions et villes et donne aussi les prénoms les plus fréquents. Leurs statistiques paraissent généralement fiables mais il y a encore des imperfections de localisations. C'est ainsi que pour le patronyme EUZET, ils ignorent la Martinique et indiquent parmi les villes où il y a le plus de EUZET : Le Lamentin et Gros-Morne. Jusque là, rien d'anormal (encore que l'on puisse être surpris qu'il n'y ait pas Rivière-Pilote et Fort-de-France)... sauf que ces localités de Martinique sont supposées être en Auvergne ! Le pourcentage de EUZET en Auvergne (29,05) est donc, en réalité celui de l'Auvergne plus celui de la Martinique. Il faut aussi ajouter que les annuaires téléphoniques ne sont, aujourd'hui, qu'une source accessoire d'informations, dans la mesure où il y a les listes rouges et aussi parce qu'avec les téléphones portables, un certain nombre de personnes se passent désormais de téléphone fixe. Evidemment, les listes électorales permettent de rectifier et d'obtenir une situation plus proche de la réalité (bien que, là-aussi, le lieu de vote n'implique pas forcément que la résidence soit dans la même ville). Quoiqu'il en soit, le résultat donne une photographie intéressante. Ainsi, pour les EUZET, on en trouve en France (5,72 FPM) et en Allemagne (0,04 FPM), ce qui correspond à nos connaissances mais ne permet pas de savoir ce que sont devenus les émigrés aux Etats-Unis. Les régions françaises concernées sont, par ordre d'importance : Languedoc-Roussillon (49,29), Auvergne - et Martinique - (29,05), Ile-de-France (7,14), Midi-Pyrénées (5,2), Limousin (3,52), Bourgogne (3,46), Pays-de-la-Loire (3,18), Rhône-Alpes (2,-), Provence-Alpes-Côtes d'Azur (1, 94) et Picardie (1,9). Les villes concernées sont Metz (Moselle) Avermes (Allier), Wuppertal (Nordrhein-Westfalen, en Allemagne), Castelnau-le-Lez (Hérault), Gigean (Hérault), Le Lamentin (Martinique), Fréjus (Var), Gros-Morne (Martinique), Andilly (Val d'Oise) et Lavérune (Hérault). Le "hit parade" des prénoms est : Armand, Céline, Guillaume, Charles, Cécilia, Myrtha, Jacques, Jeannette, Marguerite et Marie-Antoinette. A première vue, il nous semble que ce résultat est "globalement positif" mais l'oubli de certaines villes (Montpellier, par exemple) ou la liste des prénoms retenus laisse un peu rêveur. En fait, cela correspond à un dépouillement déjà ancien d'annuaires téléphoniques. La source est donc, en elle-même, insuffisante et elle date. Il faut alors prendre cette analyse pour ce qu'elle est : un simple indicateur des mouvements de population, à partir des patronymes de 26 pays. ce n'est déjà pas si mal et, surtout, ces résultats ne sont pas en contradiction majeure avec les autres sources.

Les données de GeneaNet, au 06.02.2009, paraissent, cependant, plus fiables. Il s'agit de la répartition des EUZET dans les différentes régions (DOM non compris). On voit que le Languedoc-Roussillon représente 90,85 % de l'ensemble avec 1142 personnes et que la région qui suit, l'Ile-de-France, est loin derrière avec 53 personnes représentant 4,22 % de l'ensemble. Quant aux autres régions, c'est toujours inférieur à 1 %, sauf Provence-Alpes-Côte d'Azur qui arrive à 1, 51 % avec 19 personnes. Le total s'élève à 1257 personnes.



La répartition des EUZET en France métropolitaine
(février 2009)

Les AUZET et AUSET

La "France de votre nom de famille" fait ressortir que, de 1891 à 1915, les Alpes-de-Haute-Provence, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse sont les seuls départements à enregistrer des naissances de AUZET. Les communes de plus forte implantation sont Javie, La Ciotat et Pertuis.

Du côté des AUSET, la situation est beaucoup plus contrastée. En effet, si on retrouve les Bouches-du-Rhône pour la période 1891 à 1915 (avec Aubagne comme commune de plus forte implantation), s'y ajoutent la Haute-Garonne (Toulouse) et la Meurthe-et-Moselle (Boucq).

Il est probable qu'il faut rajouter au groupe des AUZET une naissance d'un UZET dans la période 1891-1915, en Isère, à Cognin-les-Gorges.

Le site Internet "Mémoire des hommes" ne produit qu'une seule fiche pour un AUSET (né en 1897, à Aubagne) et 15 fiches, dont 14 communicables, de AUZET :
- 10 des Alpes-de-Haute-Provence (dont 2 du village d'Auzet : Alix Léon AUZET, né à Auzet en 1891 et mort à Metzéral, en 1915 ; Ernest Vincent AUZET, né à Auzet en 1884 et mort à Ailly, en 1915) ; les naissances respectives vont de 1881 à 1895,
- 2 des Bouches-du-Rhône (La Ciotat et Marseille),
- 1 du Var (La Cadière),
- 1 de Haute-Garonne (Bérat)

Le site Internet de M. François BARBY (http://www.chez.com/fbarby) est aussi une véritable mine car il comprend une partie de l'Etat civil ou encore des contrats de mariage de notaires de beaucoup de communes, surtout des Bouches-du-Rhône et du Var. Un premier relevé a permis de trouver les renseignements suivants (en ne regardant que les listes des époux qui sont classés par ordre alphabétique) :
- commune de Camps, dans le Var (1584-1728) : 07.02.1676, mariage de Michel AUZET et de Madeleine ROUBERTE (3 E 7/1050 - 339)
- ville de Marseille (contrats de mariage de 1341 à 1727) :
- 1613, CM Jean AUZET avec Catherine MAYOL
- 1694, CM Michel AUZET avec Michelle GAUTIER
- 1701, CM Estienne AUZET avec Isabeau TESTE
- 1721, CM de Joseph AUZET avec Catherine LAURENS.
Le même site indique encore :
- ° Claire Euphrosine AUZET, le 27.01.1770, à Brignoles (Var) x 01.04.1812 à Brignoles
- ° Toussaint Joseph AUZET, le 22.10.1816, à Brignoles (Var) x 07.03.1855 à Brignoles
- ° Elisabeth Helene AUZET, le 31.01.1821, à Brignoles (Var) x 13.09.1842 à Brignoles

Les Mormons (site Internet : "Family search") signalent un nom pour les AUSET, dans cette région :
- mariage de Catherine AUSET avec Jean-Baptiste VENTRE, le 10.12.1680, à Toulon (Var)
Et encore, des AUSET à Toulon en 1680 mais aussi à Bel Castel et Duc (Aude) en 1742.

En faisant, sur Internet, "AUZET généalogie", on trouve également :
- Jean AUZET x Anne LAN, parents de Raymond AUZET qui se marie avec Magdeleine MAUNIER, le 14.05.1709, à Géménos (sans titre . perso.wanadoo.fr/genealogie.aubert.jm/geweb).

Le site Internet madmonitor.multimania.com/genealogie/html/sumane.htm-30K donne aussi le nom d'un Joseph AUZET, né à Lagnes et mort à Caderousse (Vaucluse) le 30.09.1837. Il se serait marié à Caderousse le 4 décembre 1816. Le site donne encore le nom d'une Jeanne AUZET, née le 30.06.1796 à Caderousse.

Enfin, le site myweb.worldnet.net/~verlaque/genealogie/verlaques donne le mariage, à Saint-Maximin-la-Sainte Baume, de Félix VERLAQUE avec Ursule AUZET, née en 1763.

Manifestement, la forme AUZET et, éventuellement, AUSET est celle de la région du sud est, avec d'abord le bloc Bouches-du-Rhône-Vaucluse-Var-Alpes-de-Haute-Provence. La première origine est probablement le village d'Auzet, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Cependant, le contrat de mariage de 1613, à Marseille, fait penser que la "descente" sur la côte est très ancienne, bien que le dépouillement des contrats de mariage à partir de 1341 n'en fasse pas ressortir d'autres.

Toutes ces références notées au début des années 2000 devront être actualisées.

Les UZET

Il est bien difficile de trouver une origine géographique aux UZET. D'abord, il est certain que c'est parfois une déformation classique du patronyme EUZET (et probablement d'autres, tel que TUZET, etc.). On le constate en Martinique (Rivière-Pilote) comme à Ardes-sur-Couze (63) ou, parfois, dans l'Hérault (mais, dans ce département, c'est moins fréquent car le patronyme EUZET est assez bien connu). Il est donc probable que l'on doit trouver des déformations équivalentes à partir des patronymes proches de la langue d'Oïl ou encore à partir des AUZET des Alpes et de Provence (à Brignoles, par exemple) ou bien encore à partir de patronymes catalans ou espagnols, probablement TUZET (par exemple, le 10.06.1668 à Soler, dans les Pyrénées-Orientales, où l'on constate la naissance d'Honorat, Joseph Francisco UZET, fils de Joan, selon les informations relevées par "Notrefamille.com").

Les quelques exemples de ce patronyme dans la première partie du XVIIe siècle, relevés par "Notrefamille.com", font ressortir les départements des Yvelines, de la Haute-Marne, de la Loire-Atlantique et de la Dordogne mais ce sont toujours des formes isolées. De son côté, le site "Mémoire des hommes" ne produit aucune fiche pour les UZET. Finalement, la forme UZET semble être à la fois très rare et très temporaire, une sorte d'abrégé des autres graphies proches. C'est ce qui est pleinement démontré, par exemple, avec les EUZET d'Ardes (63) dont le nom a souvent été écrit UZET, probablement en fonction de la façon de parler et aussi parce que le patronyme n'était pas bien compris ou connu car originaire du Languedoc.

Les trois paragraphes ci-dessus ont été écrits au début des années 2000. Il est temps, 15 ans plus tard, de reprendre l'analyse d'une façon plus complète. Les grands sites de généalogie ont pris de l'empleur et ne cessent d'engranger de nouvelles données. Ainsi, avec Geneanet, on a accès aux occurences relevées par les associations, comme celle de la Charente (38 occurences orthographiées UZET, UZÉ ou USET). Les mises en ligne de la plupart des Archives départementales permettent aussi de vérifier et d'éliminer les erreurs (par exemple, dans les références de bibliothèques, dans Geneanet, on trouve, à partir du Petit Parisien du 25.10.1893, un Jules UZET, né à Avignon, âgé de 54 ans ; la vérification dans l'état civil d'Avignon de 1839 permet de le retrouver, ainsi que deux autres dont le nom est UZÈS et non pas UZET !). Le site genealogie.com, consulté le 10.09.2015, indique qu'il n'y a eu que deux naissances UZET entre 1891 et 1940. Par contre, l'analyse des "arbres" disponibles donne une petite moisson entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle. Dans cette période, on en trouve en Dordogne, dans la Nièvre, en Charente, etc. Est-on en présence de lignées spécifiques, en particulier près de l'Atlantique ? Quelle est l'influence du toponyme Saint-Seurin-d'Uzet (devenu Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet en 1965) sur le patronyme, le nom de famille ? Si l'on croit le site Wikipedia, l'origine du nom Uzet pour cette commune est l'Euse de l'Occitan, indiquant la présence de chênes verts. Bref, la même origine que dans l'Hérault et le Gard, semble-t-il.

A ce stade, sait-on si l'on trouve des EUZET dans cette partie de la France et ont-ils des liens avec les UZET ? Un exemple est donné par un acte relevé par le Cercle Généalogique Poitevin. Il s'agit de la naissance de Françoise BUISSONNEAU, le 11.02.1870, dans la Vienne, à Millac. Elle est la fille de Jean BUISSONNEAU et de Marie EUZET. Effectivement, on a cette naissance dans l'état civil de Millac où le couple habite au hameau de la Faverie. Quelques recherches dans les recensements montrent encore que le couple habite à Availles-Limouzine, une autre commune de la Vienne, en 1866 et, en 1872. Trois références donc mais avec trois orthographes du nom : UZET en 1866, EUZET en 1870 et USÉ en 1872 ! Il faudrait remonter dans le temps pour en savoir plus mais on devine que la forme d'origine doit être plus UZET qu'EUZET. C'est ce qu'il faudrait démontrer pour cette région du Poitou-Charentes.

Toutes ces références notées au début des années 2000 devront être actualisées.

Les AUSSET et AUCET

a) Les AUSSET, en France

Le site http://www.cartedefrance.tm.fr montre que les AUSSET sont classés au 4049ème rang avec 758 naissances entre 1891 et 1990. Pour la période 1891-1915, les départements où le nom est le plus porté sont le Lot, le Cantal et la Lozère. Les communes de plus forte implantation sont Arcambal (Lot), Lascelle (Cantal) et Saint-André-de-Lancize (Lozère). Le Gard apparaît en troisième position (surtout à Nîmes) dans la période 1916-1965.

Le site http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr montre que 30 AUSSET sont morts pour la France pendant la guerre de 1914-1918. Sur ces 30, 29 fiches sont communicables qui précisent le lieu de naissance : 9 dans le Lot, 8 en Lozère, 3 dans le Cantal, 2 dans le Tarn-et-Garonne, 2 dans le Gard, 2 à Paris, 1 en Haute-Garonne, 1 dans les Pyrénées-Orientales et 1 dans l'Hérault (à Marsillargues). Il n'y en a pas de Saumane mais 1 est de Saint-Germain-de-Calberte (Lozère) et 1 de Saint-Julien-sur-Arpaon (Lozère). Ces localités se retrouvent aux points suivants dans l'histoire des AUSSET et du protestantisme.

b) Les AUSSET de Saumane et de Saint-Germain-de-Calberte

Il y a, à la Bibliothèque de l'Histoire du Protestantisme Français, à Paris, un document du pasteur Jacques PANNIER, sur une famille AUSSET : "Destinées d'une famille cévenole en France, en Suisse et ailleurs, pendant cinq siècles" (G 9/A1. Mars 1934. Extrait du bulletin historique. Paris.). En voici quelques extraits intéressants, aussi bien pour l'origine du nom que pour l'histoire d'une famille de la religion réformée :

"Depuis le début du XVIe siècle - sans doute longtemps déjà avant - ont vécu dans la région entre Saint-Germain-de-Calberte (aujourd'hui dans la Lozère) et Saint-Jean-de-Gardonnenque (aujourd'hui Saint-Jean-du-Gard) des Cévenols appelés AUSSET.

D'après le Docteur MALZAC, de la Salle, les AUSSET ont d'abord vécu dans les montagnes de la Lozère, au Mazel de Mor, près Saint-Jullien-d'Arpaon, à l'est de Florac, puis quelques uns sont descendus dans la vallée, au sud.

En langue d'Oc, AUSSET signifie ourlet mais le nom propre (d'après M. Charles BOST) est plus probablement une corruption d'un autre mot : AUSSEL, qui signifie oiseau (...)

Les renseignements ci-après concernent deux branches de cette famille qui offrent un intéressant exemple des relations maintenues pendant trois siècles entre les membres restés en France et les membres réfugiés en Suisse après la Révocation de l'Edit de Nantes. (...)

Le berceau commun à ces deux branches est Saumane, village de 500 et quelques habitants, sur les bords du Gardon d'Anduze, dans le canton de Saint-André-de-Valborgne (Gard).

Les plus anciennes mentions de personnages portant le nom d'AUSSET dans le voisinage de Saumane remontent précisément à cette première période [i.e. le milieu du XVIe siècle] (...)

Dès 1554, Jehan AUSSET ou AUCET, de Saint-Germain-de-Calberte est reçu habitant de Genève : voilà un premier AUSSET réfugié pour cause de religion, que d'autres suivront en Suisse, pour la même cause, à la fin du siècle suivant (...).

De quels membres se composent en 1685 la famille AUSSET ? Nous ne savons quelle parenté unissait ceux de Saint-Germain-de-Calberte, Genolhac, etc dont il a été question ci-dessus, avec la famille de Saumane dont deux lettres du XVIIIe siècle ont conservé la généalogie.

Au début du XVIIe vivait Jean AUSSET de Saumane (même prénom que celui de 1554). Il eut deux fils, Pierre et Jean qui épousèrent deux soeurs : Jeanne et Marie BORDARIER, des Cabriéroux ou Cabrieyroux. C'est un hameau de la commune de Peyrolles, à six km de Saint-Jean-du-Gard, à l'est de l'Estréchure, bien exposé au midi, sur la hauteur qui sépare la Valborgne de la Val Francesque. Par là on s'en va vers les régions lozériennes où nous avons trouvé les plus anciennes traces des AUSSET et où le nom existe encore (...)

Ainsi, les AUSSET sont alliés, par une double union à un des Cévennes les plus militants en ces temps tragiques [i.e. il évoque Jean BORDARIER ou BOURDARIER du Cabriéroux] (...)

C'est à cette époque, entre octobre 1685 et novembre 1686, qu'il faut placer la séparation en deux groupes des membres de la famille AUSSET. Les uns restent en France au prix d'une abjuration apparente, les autres émigrent à l'étranger pour professer librement leur foi. (...)

Pierre AUSSET du lieu de Saumane et Jeanne BORDARIER eurent de leur mariage un enfant appelé Jean qui se maria avec Marguerite COULET. Jean AUSSET de Saumane, marié aux Cabriéroux avec Marie BORDARIER eut trois enfants appelés David, Pierre et Jean. Pierre mourut célibataire (avant la Révocation semble-t-il). Jean sortit de France pour cause de religion à l'époque de la Révocation et passa en Suisse. David marié à Louise BOUDON eut un fils appelé Jean. (...)

D'autres membres de la famille AUSSET - des femmes notamment - ont été parmi ceux qui ont "souffert" pour leur foi. Une "dame AUSSET" est emprisonnée à Alais dès 1688. Trois ans après, une autre, de Saint-Jean-du-Gard, née vers 1651, fait preuve d'une grande fermeté (...) Antoinette AUSSET emprisonnée (1691). Jean MARTIN, cardeur du mas de Rieumal (qui se trouve au pied du célèbre château de Cornély) et sa femme, Antoinette AUSSETTE ont au moins quatre enfants baptisés par le pasteur entre 1672 et 1683 et presque toujours un membre de la famille AUSSET (celle de Saint Jean) est parrain ou marraine :

- 21.02.1672 b Jeanne ° 18.12.1671 p. André MARTIN m. Jeanne AUSSETTE. + en 1677.
- 03.02.1677 b Suzanne ° 28.01.1677 p. Jean AUSSET
- 01.12.1680 b Jeanne ° 23.11.1680 p. Pierre MARTIN m. Jeanne AUSSETTE.
- 03.11.1683 b Pierre ° 31.10.1683 (...)
Antoinette Ausset est-elle la "dame AUSSET" emprisonnée à Alais dès 1688 ? Cela est peu probable (...)

Testament de Jean AUSSET (1703) : Jean AUSSET de Saint Marcel de Font-Fouillouse, à 16 km de Saint-André-de-Valborgne (...) [i.e. emprisonné à Perpignan].

C'est en 1701 seulement, 15 ans après avoir quitté la France que Jean AUSSET s'est décidé à demander sa naturalisation aux autorités bernoises (dont le pays de Vaud dépendait alors). Il prête serment de sujet de leurs Excellences de Berne dans le bailliage de Vevey, le 11 janvier 1702 (...) Il importa aux bords du Léman l'industrie languedocienne et il prospéra comme "marchand drapier" ; 7 ans après son établissement à Vevey, il y épousa une jeune personne appartenant à une autre famille de réfugiés, Jeanne TEULE (...) Les AUSSET-TEULE sont très attachés à leur Eglise ; leur fille épouse le pasteur PANCHAUD et son fils devient aussi pasteur. Jean et Paul AUSSET, nés en Suisse comme leur soeur, y continuent le commerce paternel (...) Jean-Louis (1720-1796) (...) avait épousé lui aussi une jeune fille appartenant à une famille de réfugiés : ceux-ci du Dauphiné, les REYNIER dont plusieurs acquirent une certaine célébrité : le docteur Jean-François, membre de l'Académie de Montpellier, collaborateur à l'Encyclopédie, (...) Jean Louis AUSSET, né en 1761, était depuis un an le chef de la branche suisse (...) D'autres AUSSET, fils de Jean Paul qui avait été magistrat (1735-1785) (...) passèrent en Suisse et en Allemagne : Jacques et Marc étaient dans le commerce à Hambourg (...).

Il n'y a plus d'AUSSET à Saumane depuis le milieu du XIXe siècle. Le dernier (un cordonnier) n'appartenait pas à la famille de Jean-David (...)

Les pièces justificatives qui sont jointes à ce dossier sont :

- l'nterrogatoire d'Antoinette AUSSET (12.11.1691) : Fonds de l'Intendance C 172 (ADH)
- le testament de Jean AUSSET, du lieu de Bourniolles, paroisse de Saint Marcel de Fontfouillouze, diocèse d'Alais (notariat d'Anduze. Registre 1703, 14 août, de André RIEU, notaire de Mialet (1680-1704). Il lègue à ses neveux, Simon et Jean LAURET.
- la naturalisation de Jean AUSSET (1701) : Archives de Mme de PALEZIEUX, de Vevay, fille de Mme de CHAVANNES, née AUSSET.
- la lettre de David AUSSET de Saumane à Jean Louis AUSSET de Vevay (10.08.1797)
- la lettre de David AUSSET à Jean Louis AUSSET (27 germinal an 7)
- la lettre de Jean Louis AUSSET à David AUSSET (21.03.1799)
- l'arbre généalogique (descendant) de Jean AUSSET sorti de France en 1686
- l'arbre généalogique (descendant) de Jean AUSSET de Saumane, vers le début du XVIIIe siècle.

D'autres références sont en notes

- sur les premiers AUSSET protestants (1554-1642) : Bull. h. prot. 1872. p. 133. Bib. prot. fr. ms. 592-1, fol 13, au mot Ancet (=Aucet). Registres du Consistoire X, 479, 561, 576 ; XII, 139, 145, 151, 397. XIII, 390, 393, 395 ; XIV, 128, 235, 238, 246. ms. 569-1, fol. 31. La France protestante (2e ed, I, 586)
- sur la famille d'Antoinette AUSSET : registres d'Etat civil protestant. Archives municipales de La Salle.
- sur une Marthe AUSSETTE, veuve de Daniel BREMOND, marchand à Nîmes, réfugiée à Genève où elle fit son testament en 1690 (France protestante, Ve ed., III, p. 102)

c) Les AUSSET de Marsillargues

Au tome 14 de l'Histoire générale du Languedoc, de Dom DEVIC et VAISSETE (C 2001-2003), on trouve un document qui évoque le départ de CAVALIER hors de France, avec d'autres camisards. Ce document est intitulé : Etat des gens qui sont partis de Valabrègues avec CAVALIER, qui ont été remis par M. de FRESSIEU à M. de BASSIGNAC, capitaine de dragons, ce lundy 23e juin 1704, pour les conduire à Lyon et de là au vieux Brisach. Dans la liste, il y a Jean CAVALIER, "du lieu de Ribaute, chef principal", Jacques DUPLAN, "de Diouset (Euzet), le principal lieutenant de CAVALIER" et Pierre CAVALIER, "frère du chef". On trouve dans cette liste plusieurs personnes de Marsillargues dont Abdias AUSET. On constate qu'aucune mention (fanatique, dangereux) n'est accolée à cet Abdias AUSET, contrairement à certains membres de la troupe armée.

Jean-Marc DAUMAS, dans son livre sur "Marsillargues en Languedoc" (1984), a bien noté aussi cet Abdias mais il écrit son nom avec deux s : AUSSET. Ainsi, à la page 115 : La guerre est réprimée en 1704 (...) Le soulèvement huguenot aura ruiné le pays pendant deux ans et fait tuer ou déporter, sur l'ordre de BASVILLE, 5000 nouveaux convertis. CAVALIER passa en Suisse, suivi d'une petite troupe d'insurgés, parmi eux douze Marsillarguois (dont) Abdias AUSSET, vingt ans, cheveux noirs, taille moyenne, (...). L'auteur donne également une liste des protestants réfugiés et l'on y retrouve Abdias AUSSET (p.84) : fabricant de bas, reçu habitant de Genève le 13 juillet 1708 (il donne la référence : le notaire de Genève, Marc FORNET, vol 7).

Cette même liste de 1704 est aussi dans : "La guerre des Cévennes" d'Henri BOSC (Presses du Languedoc - 1993), à la page 676 du tome 3. Le nom qui y est repris est Abdias AUSSET. On note que les qualifications accolées aux noms sont un peu plus variées ... de "dangereux" à "scélérat", en passant par "très dangereux" et "fanatique". On précise aussi "qu'à leur départ, les camisards étaient 120 dont 20 à cheval, tous armés."

D'autres sources montrent qu'il y avait des AUZET (ou AUSSET ?) à Marsillargues au XVIIIe siècle. Ainsi, le relevé du CGL des mariages de Pignan nous révèle le mariage de Madeleine AUZET, fille d'Antoine AUZET et de Françoise BOULET, de Marsillargues, avec Pierre DAULET, fils de Jacques DAULET et de Marie VERDIER, de Pignan, le 22.08.1756.

Henri BOSC signale aussi d'autres AUSSET dans son ouvrage, au tome 1 :
(p. 389) : "Jacques COUDERC brûla dans Saint Martin de Lansuscle la maison et la métairie de Jacques AUSSET, sieur de la ROUVIERE, maire de Saint Martin" (vers le 20 janvier 1703).
(p.315) : "La ROUVIERE, étudiant en droit, fils de Jacques AUSSET."
(p.605) : "Déposition de Jacques CARRIERE, consul en charge de la paroisse de Saumane , assisté de Jean AUSSET (...)." (le 7 août 1704).
(p.640) : "Jean AUSSET, de la paroisse de Saint Marcel de Fonfouillouse, diocèse d'Alais" (témoin à un testament, le 14 août 1703).

d) Les AUSSET de Montpellier

Observer le monde de l'Ancien Régime, à Montpellier, c'est se trouver dans un univers sensiblement différent de celui des campagnes environnantes. Deux signes ne trompent pas : le foisonnement des graphies des noms des habitants et, quand elle est indiquée, l'origine très mêlée de ces mêmes habitants. C'est particulièrement vrai pour les protestants mais c'est aussi valable pour les catholiques. Les variations des graphies semblent, d'ailleurs, aller de pair avec un brassage géographique, comme s'il y avait une perte des repères habituels que l'on avait dans les villages d'origine.

Le fichier de "Montpellier (suite 1)" montre bien les variations entre les graphies EUZET, AUZET et AUSSET (ailleurs, on trouve aussi AUCET, AUSET, EUSET, HEUZET, etc.). Il faut donc faire très attention car, par exemple, la forme AUZET peut signifier qu'il s'agit soit d'un EUZET soit d'un AUSSET. S'il y a une signature, il vaut mieux s'y fier. C'est le cas pour les deux photos qui suivent. Dans ce bail de 1601 passé auprès du notaire Antoine COMTE, de Montpellier, on voit bien dans le texte le patronyme AUZET mais l'intéressé signe AUSSET, ce qui est, très certainement, la forme à retenir. Il y a d'ailleurs un autre indice qui est celui du métier : passementier. A cette époque et sur Montpellier, ce métier ne fait pas partie de ceux qui sont pratiqués par les EUZET. Certes, il y a encore un petit doute car on connaît mal les métiers de certains des EUZET protestants d'Assas. C'est, finalement, une question de probabilité qui doit guider le chercheur.



Le début de l'acte
(avec le nom Jean AUZET)

la fin de l'acte
(avec la signature Jean AUSSET)

La forme AUSSET reste souvent sans changement, comme nous pouvons le voir avec une famille de la "galaxie réformée" du XVIIe siècle, à Montpellier (mais on y trouve aussi la forme AUSET) :

- Le 26.04.1640 (GG 328 aux AM de Montpellier et 5Mi 1/67, sépultures des protestants, à Montpellier 1630-1641, aux AD 34) : + et (+) de "Pierre AUSET fils de Louis AUSET, boulanger".
- Le 19/08/1670 (microfilm Mormons 1226595), baptême de Louis AUSSET, né le 3 août, fils de Pierre AUSSET, marchand garnisseur et de dlle Marie BRUNEL, mariés, habitants de Montpellier. Parrain : Louis AUSSET, maître boulanger, père dudit Pierre. Marraine : Marthe MALEFOSSE, femme de Jean BRUNEL, maître tailleur d'habits, mère de ladite Marie BRUNEL.
- Le 08/04/1673 (microfilm Mormons 1226555) mariage de Pierre AUSSET, marchand garnissé, fils de Louis AUSSET, maître boulanger et de Marguerite MAZEL (ou MAZET), habitants de Montpellier, et Marie BRUNEL, fille de Jean BRUNEL, tailleur d'habits et de Marthe MALAFOSSE.
Dans ce dernier acte, le mariage est de 1673, alors qu'ils sont déclarés mariés au baptême de Louis, en 1670, mais il y a peut-être une confusion avec un autre couple (Jean AUSSET et Denize BRUNEL). Quoi qu'il en soit, c'est bien la même famille qui, a priori, n'a rien à voir avec les EUZET de Montpellier. En effet, ces AUSSET restent généralement écrits Ausset, sous la plume des pasteurs de Montpellier (cependant, que dans les mêmes registres, les EUZET sont signalés sous la forme Euzet).
- Le 17/12/1674 (microfilm Mormons 1226555) naissance de Marguerite AUSSET, fille de Pierre AUSSET et de Marie BRUNEL.

La plupart de ces références notées au début des années 2000 vont être actualisées (fin 2017 et en 2018).

Les TUZET et TUSET

Le site http://www.cartedefrance.tm.fr montre que les TUZET sont classés au 4573ème rang avec 234 naissances de 1891 à 1990. Les départements où le nom est le plus porté et les communes de plus forte implantation, pour la période 1891-1990, sont la Lozère (Mende), l'Allier (Domérat) et l'Hérault (Montpellier). Ce dernier département ne se retrouve pas dans les périodes suivantes. Les fiches militaires des décès des morts pour la France, entre 1914 et 1918, montrent que les huit TUZET décédés sont originaires de la Lozère (pour cinq d'entre eux), de l'Aveyron (pour un), de la Seine (pour un) et des Pyrénées-Orientales (pour un). Leurs dates de naissance vont de 1881 à 1894.

Le XVIIe siècle, à Montpellier, permet de suivre l'évolution d'une famille protestante, dont la graphie utilisée par les pasteurs passe de EUZET à TUZET et à AUZET, avec une nette stabilité pour TUZET.

- le ?/01/1657 (microfilm Mormons 126554, f°109 n°23) : décès d'Estienne TUZET, fils de Jean Me boulanger.
- le 2(?)/11/1660 (microfilm Mormons 1226552) : baptême de Marthe EUZET, fille de Jean EUZET, maître boulanger et de Jeanne SALOMON, née le 31.10.
- le 22/07/1663 (microfilm Mormons 1226552) : baptême de Isaac TUZET, fils de Jean TUZET maître boulanger et de Jeanne SALOMON, né le 15 juillet.
- le 24/08/1665 (microfilm Mormons 1226552) : baptême de Isaac TUZET, fils de Jean TUZET et de Jeanne SALOMON.
- le 24/08/1665 (microfilm Mormons 1226554) : décès d'Isaac TUZET, fils de Jean TUZET, maître boulanger et de Jeanne SALOMON.
- le 04/10/1667 (microfilm Mormons 1226552) : baptême de Jean AUSET, fils de Jean AUSET et de Jeanne SALOMON.
- le10/08/1668 (microfilm Mormons 1226595) : baptême de Jacob OLLIVIER, fils de Marcellin OLLIVIER, maître menuisier et de Esther CAMP, marraine : Jeanne SALOMON, femme de TUZET.

Ce qui fait difficulté ici, c'est la forme du T initial comparée à celle d'un E. Un bon exemple est donné par un contrat de mariage du premier novembre 1822, passé devant le notaire Jacques LAURENS, de Sète. Les deux photos qui suivent montrent la forme du T, aussi bien pour le père (Joseph André TUZET) que pour sa fille (Lucrèce Anne TUZET) mais la signature de Lucrèce est encore plus trompeuse car on peut même croire qu'il s'agit d'une LUZET !


Le début de l'acte
(avec deux fois le nom TUZET)

la fin de l'acte
(avec la signature Lucrèce TUZET)

La petite boucle qui est sur la hampe initiale correspond à un T et jamais à un E (pour s'en convaincre, voir les signatures EUZET dans Photos de lieux, d'actes et d'objets, rubrique "Signatures et marques"). Par ailleurs, l'origine des personnes faisant l'objet d'un acte est souvent révélateur. On trouve beaucoup de TUZET dans la région de Mende, en Lozère, mais il y en a aussi en Espagne (dans ce cas, ils signent aussi TUSET). Ainsi, dans le site de "Notrefamille.com", il est indiqué la présence d'EUZET dans le recencement de Pézenas de 1906, l'un d'eux (Joseph) étant né à Lérida en 1856, les autres étant nés à Pézenas, l'une (Marie) en 1865 et deux autres (Louis et Jeanne) en 1899. Nous avons voulu vérifier ces indications par le moyen des tables décennales. Nous avons effectivement retrouvé un Louis Auguste, dans une déclaration de naissance, mais de 1889. La table de l'année indique la naissance de Louis Auguste TUZET et l'acte lui-même précise que José TUSET déclare la naissance de son fils Louis Auguste et il signe José TUSET. On voit ici la corruption du nom de TUSET en TUZET puis en EUZET. C'est, en fait, une mauvaise lecture ou une mauvaise compréhension, d'une part de la personne chargée de l'état civil et, d'autre part, de celle qui a transcrit le recensement. Ce type d'erreur est très fréquent et il faut donc être particulièrement attentif. Nous avons remarqué que, dans l'Hérault, il est courant de lire EUZET au lieu de TUZET, notamment pour les actes du XIXe siècle. Par contre, ces erreurs de lecture, qui se retrouvent même dans les dossiers judiciaires, n'ont aucune incidence sur la pérennité des patronymes. Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder les signatures des intéressés. Là, il n'y a jamais d'erreur.

Toutes ces références notées au début des années 2000 devront être actualisées.

Les LUZET et LUSET

Les fiches militaires des décès des morts pour la France, entre 1914 et 1918, montrent que les huit LUZET décédés sont originaires de la Haute-Saône (pour cinq d'entre eux) et de la Loire-Atlantique (pour trois). Leurs dates de naissance vont de 1880 à 1896. Manifestement, l'origine de ces familles n'est pas Montpellier et l'Hérault. Les deux origines trouvées peuvent paraître surprenantes, dans la mesure où les recherches montrent qu'il y avait des LUZET dans le Gard, avant 1789, l'un d'entre-eux étant originaire de Savoie, en 1512 (notaire Raymond PUEL, aux AD 30), d'autres étant à Meynes, en 1561, à Vic-le-Fesq en 1682-1687 ou à Aigues-Mortes en 1700-1705. De plus, il y a un lieu appelé Luzet près de Clermont-Ferrand.

Toutes ces références notées au début des années 2000 devront être actualisées.

Les LAUZET

Les minutes notariales de Cournonterral et de Pignan (deux communes de l'Hérault) montrent qu'il y avait des LEUZET ou LAUZET, dès la fin du XVIe siècle, à Cournonterral. Il faut donc déterminer quelle est leur origine et s'ils se rattachent aux "lignées principales" de EUZET que nous avons trouvées (Saint-Gély-du-Fesc, Sueilles et Saint-Jean-de-Védas) ou s'il s'agit d'une lignée qui n'a rien à voir mais dont la graphie est proche (pour le moment, rien ne prouve une liaison entre ces LAUZET et les EUZET) :


- 02.03.1603 : contrat de mariage de Jean LAUZET (fils de feu Guillaume et de Jeanne PERASSE) avec Antoinette FERMIN (fa de Jacques et de Marguerite DOULHON), tous de Cournonterral ; il signe ( 2 E 27/63 f° 75, notaire FENOILHAC, de Cournonterral - AD 34). Information du chercheur Michel MANILEVE.

- 30.06.1620 : reconnaissances de Jean et Barthélémy LAUZET ; Jean est laboureur (2 E 27/84, notaire Michel PONS, de Cournonterral - AD 34)

- 18.08.1620 : testament de Barthélémy LEUZET x Jeanne BASTIDE. Il a un fils unique, Anthoine et une fille, Jeanne ; le testament cite aussi son frère, Jean LEUZET et un frère utérin, Jean QUERELLE (2 E 27/84 f° 125, notaire Michel PONS, de Cournonterral - AD 34) ; il est illétré, catholique et habite à Cournonterral.

- 12.01.1621 : bail à Raymond LAUZET x Claude BAVETTE [nom à vérifier] (2 E 27/85 f° 1, notaire Michel PONS, de Cournonterral - AD 34)

- 07.04.1621 : testament de Jean LEUZET ; il habite Cournonterral ; travailleur ; il lègue à ses enfants, Jean, Jacques et Raymond LEUZET (2 E 27/85, notaire Michel PONS, de Cournonterral - AD 34)

- 25.09.1621 : testament de Raymond BENEZECH x Marie LEUZETTE (2 E 27/85, notaire Michel PONS, de Cournonterral f° 95 - AD 34)

- 02.09.1623 : contrat de mariage de Jacques BOUCHER (fils de feu Abel et de Jeanne LEUZETTE) avec Marguerite SANARINE (fille de feu Estienne et de Marguerite POUJOLLE) (information CGL, notaire Michel PONS, de Cournonterral).

- 18.01.1627 : contrat de mariage de Marie BOUCHER (fille de feu Abel et de Jeanne LAUZETTE) avec Jean AUDRAN (fils d'André et de Cuzilhe FINAYRONNE) (information CGL, notaire Michel PONS, de Cournonterral).

- 31.10.1627 : contrat de mariage de Marguerite BOUCHER (fille de feu Abel et de Jeanne LEUZETTE) avec Pierre AUBERT (fils d'Estienne) (information CGL, notaire Michel PONS, de Cournonterral).

- 24.09.1634 : contrat de mariage de Marie BOUCHER (fille de feu Abel et de Jeanne LEUZETTE) avec Guiraud VALHE (fils de François et de Jeanne BRUNELLE) (information CGL, notaire Michel PONS, de Cournonterral).

- 04.10.1635 : contrat de mariage d'Anthoine LAUZET (fils de feu Barthélémy et de Jeanne BASTIDE) avec Marguerite VALLADE (fille de feu VALAT et de Catherine GUIRAUDENQUE) ; il habite Cournonterral (2 E 27/98 f° 169, notaire Michel PONS, de Cournonterral - AD 34)

- 24.09.1645 : testament d'Anthoine LAUZET x Marguerite VALLADE. Il lègue à Catherine et Folcrand, ses enfants (2 E 27/106 f° 139, notaire Michel PONS, de Cournonterral - AD 34)

- 24.03.1668 : contrat de mariage de Guillaume LANGLADE (fs de feu Jean et de Suzanne DOUILLONNE, de Cournonterral), avec Catherine LAUZET (fa de feu Antoine et de feue Marguerite VALLADE, de Cournonterral) (2 E 70/132, notaire LANGLADE, de Pignan - AD 34). Information du chercheur Michel MANILEVE.


Un début de généalogie des LAUZET de Cournonterral peut ainsi être établi :

Génération 1 :

- Guillaume x Jeanne PERASSE

Génération 2 :

- Jean (fs Guillaume et Jeanne PERASSE) x Antoinette FERMIN 02.03.1603 ; T 07.04.1621.
- Barthélémy (fs Guillaume et Jeanne PERASSE) x Jeanne BASTIDE ; T 18.08.1620.
- Marie (fa (fs Guillaume et Jeanne PERASSE ?) x Raymond BENEZECH

Génération 3 :

- Jean (fs Jean et ? Antoinette FERMIN)
- Jacques (fs Jean et ? Antoinette FERMIN)
- Raymond (fs Jean et ? Antoinette FERMIN)

- Antoine (fs Barthélémy et Jeanne BASTIDE) x Marguerite VALLADE 04.10.1635 ; T 24.09.1645.
- Jeanne (fa Barthélémy et Jeanne BASTIDE) x Abel BOUCHER

Génération 4 :

- Folcrand (fs Antoine et Marguerite VALLADE)
- Catherine (fa Antoine et Marguerite VALLADE) x Guillaume LANGLADE 24.03.1668

Toutes ces références notées au début des années 2000 devront être actualisées.

Autre référence ancienne dans l'Hérault : le mariage à Sérignan, le 29.05.1593, entre Antoine LAUZET et Antoinette CONTRESTY ; l'acte n'est pas filiatif et se trouve curieusement sous la rubrique de juin 1593, dans le premier registre paroissial conservé par la commune. Noté le 29.07.2016.

Les EUZER



Les EUZER, merciers de Montpellier, en 1338
(62H10-1, aux AD 34)

Dans cet extrait de l'inventaire après décès de Pierre (del) EUZER, le 17.12.1338, les tuteurs testamentaires et héritiers sont Raymond et Jean EUZER, merciers de Montpellier. Un des héritiers universels est Pierre EUZER, fils du décédé. Dans le cours de l'acte, Aymond EUZER est également cité.
Sur la ligne 1, on lit : "(oc)tavo domino dei gratia rege Franciae regnante et deci(ma)" ; sur la ligne 2 : "(pe)lherius, Raymondus del Euzer et Johannes del Euzer mercerii" ; sur la ligne 3 : "Petrus del Euzer filios dicti condam Petri et alios".
L'étude des lettres permet de conclure que la finale de ce patronyme est bien un R et non un T. Pourtant, ce patronyme paraît avoir ensuite disparu de Montpellier. Faut-il penser à l'émigration de Huguenots ? Ce n'est pas à exclure car, plus tard, on retrouve ce nom en Allemagne, aux USA, aux Pays-Bas, en Angleterre et dans ... Les Côtes-d'Armor. En tout cas, cette forme veut dire qu'il faut être aussi attentif aux lettres finales (ne pas confondre un R et T) qu'aux lettres initiales (ne pas confondre les T, E et A)

Pour conforter la présence du R final de ce patronyme, on peut encore noter les deux actes suivants dans le notariat de Montpellier :
- Le 13.03.1327 : quittance pour le marchand Pierre del EUSER, de Montpellier (notaire Jean HOLANIÉ : 2E95/368, f° 443, aux AD 34)
- Le 29.12.1496 : contrat de mariage d'Ayme (Aymé ?) EUZER, cordonnier (notaire Jean VITALIS : 2E95/506, f° 256, aux AD 34)




Les patronymes de la langue d'Oïl



Les DEUZET et DEUZÉ

Quand on regarde dans "Notrefamille.com" (état civil), on voit de nombreuses références au patronyme DEUZET. Les plus anciennes sont les suivantes : Falaise (14), de 1616 à 1788, Saint-Pierre-de-Bû (14), de 1664 à 1741, Bazoches-au-Houlme (61), de 1663 à 1750, Giel-Courteilles (61), en 1674. Ensuite, pour la fin du XVIIe siècle et le XVIIIe siècle, on trouve de nombreux villages du Calvados et de l'Orne : Ménil-Hermei (61), en 1694, Ménil-Gondouin (61), en 1696, Ménil-Vin (61), de 1702 à 1732, Les Loges-Saulces (14), de 1701 à 1728, Rabodanges (61), de 1704 à 1709, Chênedouit (61), en 1705, Occagnes (61), en 1706, Champcerie (61), en 1734, La Forêt-Auvray (61), en 1734, Condé-sur-Noireau (14), de 1745 à 1784, sans oublier les villes de Caen (14), en 1696 et Bayeux (14), en 1781. Par contre, les recensements du XIXe siècle et du début du XXe siècle montrent une forte présence de ce patronyme dans les Côtes-d'Armor : Minihy-Tréguier (22), en 1872, Camlez (22), en 1872, Plouguiel (22), en 1881, Albert (22), en 1881, Saint-Brieuc (22), en 1901, Guingamp (22), en 1906.

La "Carte de France" des naissances DEUZET pour la période 1891-1915 récapitule 15 naissances avec comme principal département, le Calvados (5 naissances), les autres se répartissant entre l'Orne, la Seine Maritime, la Somme, l'Aine, Paris et, pour un seul individu, les Bouches-du-Rhône. A titre de comparaison, les 22 DEUZET répertoriés peuvent être mis en regard des 466 EUZET répertoriés aujourd'hui. On se trouve donc devant un patronyme beaucoup plus restreint en nombre et qui semble trouver ses origines dans le Calvados.

Sur "Geneanet", on trouve aussi de nombreux résultats qui montrent bien les localisations les plus anciennes de ce patronyme. L'Orne dès 1664, à Bazoches ; le Calvados dès 1678 à Saint-Vigor (Saint-Martin-de-Mieux) et 1664 à Saint-Pierre-du-Bû, etc.

A noter aussi le site de "l'Association régionale des amis des moulins de Basse-Normandie" (ARAM). On y découvre qu'à Airan (qui se trouve à 19 km de Caen, dans le Calvados), il y a un moulin qui s'appelle DEUZET et que le maire de cette commune est, justement, Michel DEUZET. La photo de ce moulin du XVIIe siècle est sur ce site et est reprise ci-dessous.



Le moulin DEUZET, à Airan (14)

On peut encore signaler l'étude des variations d'orthographe pour le patronyme (LE) DEUZET par les Archives départementales des Côtes-d'Armor (22). Elles sont multiples : DESHAIS DESHAYS, DESHAIX, DESHAYE, DESHAYES, DEUCET, DEUSSET, TAISE, TESSE, THAIZE, et d'autres encore qui montrent bien que ces variations sont liées à la façon de prononcer le nom. C'est pourquoi on peut penser que les occurences EUZET qui peuvent se trouver dans cette région correspondent à de telles variations et n'ont rien à voir avec le patronyme EUZET issu de la langue d'Oc et dont l'origine est dans l'Hérault et le Gard. On trouve, en effet, deux cas à Falaise et à Saint Pavin (ces deux communes étant dans le Calvados). Manifestement, il s'agit de variations temporaires du patronyme DEUZET. On peut faire aussi la même hypothèse pour le cas de Catherine DORÉE, "veuve de Suplis EUZET, inhumé au cimetière de cette paroisse", qui se remarie avec Pierre LAMBERT, le 24.10.1684, à Rouen, paroisse Saint-Maclou (4E 02097, dans les deux registres en ligne, aux AD 76). A noter que dans ces deux registres de mariages, on trouve plusieurs HEUZE, forme proche manifestement dominante dans ce lieu.

Pour terminer sur cette région et, particulièrement, le Calvados, il faut signaler un cas curieux d'un décès survenu à Montpellier en l'an 8 (avant le 9 messidor) : "L'an et jour que dessus, François EUZET, âgé de quarante cinq ans, fusilier de la quatrième compagnie des vétérans nationaux, natif de Caen, département du Calvados, est décédé cejourd'huy dans l'hospice des malades de Montpellier (...)" On peut supposer qu'il s'agit d'un DEUZET normand, de la langue d'oïl, mais dont le nom a été écrit à la façon de la langue d'oc par le préposé de l'hôpital. Reste à voir s'il existe des traces dans l'état civil de Caen, aux alentours de l'année 1754.

En tout cas, la conclusion est claire. Le patronyme DEUZET est d'origine normande et n'a rien à voir avec le patronyme EUZET d'origine languedocienne.

Toutes ces références notées au début des années 2000 doivent, cependant, être actualisées. Les AD 14 étant, en 2016, en ligne - gratuitement -, il est possible de faire des vérifications concernant le Calvados. Ainsi, l'étude du bureau de Caen, pour les registres matricules des conscrits (de 1870 à 1921) permet de savoir qu'il y a eu 5 militaires portant ce patronyme, pendant cette période. Le premier indiqué (en 1870) est de Biéville-Beuville (canton de Douvres) ; idem pour les deuxième et troisième qui sont les frères du premier (en 1876 et 1879) ; le quatrième est de Saint-Vigor-le-Grand (en 1906), cependant que l'origine du cinquième(en 1883) est à rechercher (au lieu du n° matricule, il est simplement indiqué avec la lettre E). Si l'on étudie le bureau de Falaise (période 1870 à 1887), on trouve 2 militaires portant le patronyme DEUZÉ (1 de Pierre-de-Bû, en 1886, 1 de Saint-Martin-de-Mieux, en 1871, les deux du canton de Falaise-Nord). - Note écrite le 15.05.2016.



(à compléter)



Les DUZET

Autant l'origine géographique des DEUZET est claire, autant celle des DUZET est obscure. Si l'on étudie les noms qui sont sélectionnés dans l'état civil du site de "Notrefamille.com", par exemple, on voit que sur 14 noms, il y a 13 départements cités, entre 1643 et 1836. Seul le Loiret se trouve indiqué deux fois (en 1723, à Attray et, en 1836, à Puiseaux). Les autres départements sont : Commercy (Meuse), en 1643, Montreuil-le-Gast (Ille-et-Vilaine), en 1673, Torreilles (Pyrénées-Orientales), en 1685, Lyon (Rhône), en 1697, Mouen (Calvados), en 1707, Avermes (Allier), en 1764, Rozières-sur-Mouzon (Vosges), en 1772, Paslières (Puy-de-Dôme), en 1787, Corgnac (Dordogne), en 1796, Tosse (Landes), en 1809, Ballon (en Charente-Maritime), en 1835. Plus tard encore, on trouve des occurences à Paris, à Marseille, à Toulon, à Saint-Maximin, à Lunel, etc. Cette dispersion fait penser à des origines multiples et, à ce stade, il nous est impossible d'en trouver la cohérence qui, a priori, n'a rien à voir avec les EUZET du Languedoc. Toutes ces références notées au début des années 2000 doivent être actualisées.

En juillet 2016, une recherche sur Geneanet donne sur ce patronyme 121 résultats, avec des lieux très divers : dans la Drôme (1690-1749), en Savoie (1662-1770), en Charente (1642-1692), dans les Vosges (1724-1764), dans le Tarn (1713), en Saone-et-Loire (1784), dans les Hautes-Pyrénées (1750-1772), dans la Loire (1674), dans le Gard, à Bagnols-sur-Cèze (1669) etc. A titre d'exemple, on trouve dans l'Allier un mariage à Paslières, entre Laurent DUZET (fils de Laurent et de Jeanne ROUX) avec Marie CORDELLIER (le 30.01.1787) mais c'est sans lien avec les EUZET d'Ardes-sur-Couze. A noter encore des LE DUZET dans les Côtes d'Armor (1631-1791).

Les LEUZET

En dehors des modifications temporaires constatées en Languedoc (surtout à partir de la forme LAUZET), le patronyme LEUZET existe en Bretagne, particulièrement dans les Côtes-d'Armor. Le site du Conseil général de ce département répertorie les variations orthographiques : LEZET, LESET, LEZE, LEZER, LE LAIZET, LE LEZET, LAISET, LE LAIZE, L'AISET, etc. D'autres sites que l'on trouve sur Google indiquent tel ou tel acte concernant un ou une LEUZET. Certains sont sur Paris (en 1896, 1903), Arcueil (en 1865) ou encore dans le Loir-et-Cher (Crouy-sur-Cosson, en 1690) ou la Somme (Quend en 1880). Plus au sud, on en trouve à Nazères, en Ardèche. Cependant, il semble bien que l'Ouest de la France et, probablement la Bretagne, soit la région d'origine de ce patronyme relativement rare. Ainsi, le site "geopatronyme.com" de "Genealogie.com" indique qu'il n'y a eu aucune naissance à ce nom, en France, entre 1891 et 1990. Toutes ces références notées au début des années 2000 demandent à être actualisées.

Une actualisation menée en juillet 2016 montre une plus grande complexité que ce qui était noté jusqu'ici. L'analyse part de la seule commune de Bressoles, canton de Moulins, dans l'Allier, à partir de la naissance de Gabrielle LEUZET, le 15.07.1852. Celle-ci est la fille de Jean Colas LEUZET (cultivateur à Bressoles) et d'Agathe ROBIN. Le mariage de ses parents se trouve aussi dans l'état civil de Bressoles, au 20.11.1850, mais le patronyme est écrit autrement, sous la forme LOZET ; Jean Colas LOZET habite aux Billaudes, commune de Bressoles et il est né à Moulins, le 05.09.1815, fils lui-même de Gabriel LOZET, fermier aux Billaudes, à Bressoles ; est présent au mariage, Pierre LOZET, fermier aux Billaudes. En étudiant les registres de l'état civil de Bressoles, on note la naissance de Marguerite LOZET, le 22.12.1841 et le mariage de Pierre LOZET, le 06.11.1838 ; en remontant encore dans le temps, on voit que le patronyme change à nouveau, avec le décès de Jean LEUZÉ, le 10.05.1827, le décès de François LAUSÉ, le 14.01.1827, le décès de Jacques LAUSÉ, le 14.01.1827, le décès de Claude LEUSÉ, le 18.12.1825 ou encore le décès de Claude LOZÉ, le 12.10.1814. Plus près dans le temps, c'est encore une autre graphie, avec la naissance de Jean LAUZET, le 17.08.1856 et le décès de Jean LAUZET, le 15.03.1860. Finalement, l'analyse des tables décennales de Bressoles, de 1802 à 1872 montre ainsi 7 variations (au moins) pour le patronyme dans ces 70 ans : LEUZET, LOZET, LAUZET, LEUZÉ, LOZÉ, LAUSÉ et LEUSÉ ... à une époque où les formes patronymiques sont censées être définitivement fixées ! (à compléter)

Les HEUZEY

Les AD 14 étant en ligne gratuitement (en 2016), il est possible de faire des vérifications concernant le Calvados. Ainsi, l'étude du bureau de Caen, pour les registres matricules des conscrits (de 1870 à 1921) permet de savoir qu'il y a eu 22 militaires portant ce patronyme, pendant cette période. Si l'on étudie le bureau de Falaise (période 1870 à 1887), on trouve 5 militaires portant le patronyme HEUZEY (dont 1 écrit HEUZEI et 1 écrit HEUSAY dans la table générale). Si l'on étudie le bureau de Lisieux (période 1870 à 1887), on trouve 13 militaires portant le patronyme HEUZEY (dont 2 avec la forme HEUSEY dans la table générale). - Note écrite le 16.05.2016.

(à compléter)

Les HEUZET

Les AD 14 étant en ligne gratuitement (en 2016), il est possible de faire des vérifications concernant le Calvados. Ainsi, l'étude du bureau de Caen, pour les registres matricules des conscrits (de 1870 à 1921) permet de savoir qu'il y a eu 4 militaires portant ce patronyme, pendant cette période. L'un (conscrit en 1906) est né à Caen ; cependant, si son nom est écrit HEUZET dans la table générale, c'est sous la forme HEUZÉ qu'il est indiqué sur sa fiche (matricule 386, registre 1, page 654). Cet exemple démontre, à lui seul, que l'on pouvait fort bien passer d'une forme à une autre, même en ce début du XXe siècle. Un autre, conscrit de 1890 est originaire de Noyers (Noyers-Bocage, canton de Villers-Boccage). Les deux derniers, conscrits de 1873 et de 1874, sont frères, nés à Isigny (canton d'Isigny-sur-Mer). - Note écrite le 10.05.2016.

(à compléter)

Les HEUZÉ et HEUZE

Les AD 14 étant en ligne gratuitement (en 2016), il est possible de faire des vérifications concernant le Calvados. Ainsi, l'étude du bureau de Caen, pour les registres matricules des conscrits (de 1870 à 1921) permet de savoir qu'il y a eu 42 militaires portant le patronyme HEUZÉ, pendant cette période (y compris celui qui est indiqué sous la forme HEUZET dans la table générale, en 1906). C'est donc la forme dominante dans cette région et c'est d'autant plus intéressant que cette forme ne se retrouve pratiquement pas dans la zone de la langue d'Oc, sauf à titre de déformation très temporaire. Il faut encore ajouter 6 cas écrits sous la forme HEUZE. Il faudrait d'ailleurs vérifier si l'accent n'a pas été simplement oublié dans les tables générales. Si l'on étudie le bureau de Falaise (période 1870 à 1877), on trouve 27 militaires portant le patronyme HEUZÉ (dont 1 écrit HEUZEZ dans la table générale). Si l'on étudie le bureau de Lisieux (période 1870 à 1887), on trouve 10 militaires portant le patronyme HEUZÉ. - Note écrite le 16.05.2016.


CONCLUSIONS

La première conclusion que l'on peut tirer de ces statistiques, de ces références notariales et de ces sites Internet est la forte autonomie géographique des EUZET par rapport aux familles dont les noms sont proches. Leur bassin d'origine et d'expansion est la zone du pic Saint-Loup, près de Montpellier. Classés au 4370ème rang des familles françaises, les EUZET ont enregistré 437 naissances entre 1891 et 1990. Ils ont commencé, dès la fin du XIXe siècle, à sortir de ce département, en commençant par s'installer dans les départements voisins. Une exception de taille : le Gard, qui apparaît comme un "département de passage" entre l'Hérault et la Provence. C'est d'autant plus curieux que les EUZET y étaient présents avec cette graphie, dès le XVIe siècle. Faut-il croire qu'ils aient tous disparu de ce département ? Les périodes suivantes montrent aussi une faible implantation dans ce département (1 naissance entre 1916 et 1940, 3 entre 1941 et 1965 et 6 entre 1966 et 1990). Ce département doit faire l'objet d'une étude particulière mais ce ne sera vraiment possible que quand les registres paroissiaux et l'état civil seront en ligne, ce qui n'est pas encore à l'ordre du jour (cette dernière phrase a été écrite le 18.01.2012).

Il est certain que les migrations liées au protestantisme ont mêlé les choses. Il est sûr aussi que les graphies des notaires étaient fluctuantes mais il y avait bien une forme dominante - par région - qui finissait par s'imposer (avant 1789). Dans l'Hérault, la forme AUZET n'a jamais été dominante, comme on peut le voir dans l'étude des différentes lignées de EUZET. Très grossièrement, à l'origine, les EUZET étaient dans le bas Languedoc, les AUZET dans les Alpes-de-Haute-Provence et en Provence et les AUSSET dans le haut Languedoc et le Massif Central. Dans le même sens, voir l'analyse qui est faite sur les EUZET de Pompignan (30) originaires d'Ansouis (84) où le patronyme s'écrivait sous la forme AUSET ou AUZET mais jamais EUZET :
Pompignan. , sa suite 1. et sa suite 2.

Par comparaison, du côté de la langue d'Oïl, on trouve, pour la même période, des HEUZET à Paris, dans l'Orne et dans le Maine et Loire, des OUZET dans le Cher, à Paris et dans le Val de Marne et des HEUSE à Paris, en Seine Maritime et en Maine et Loire. Bien que l'origine de ces noms soit complètement différente, il est nécessaire d'étudier, au moins superficiellement, ces familles, de façon à faire le tri parmi les Huguenots partis à l'étranger. Ce sont aussi des familles qui ont payé un plus lourd tribut, lors de la guerre de 1914-1918 (97 HEUZÉ et 73 HOUZÉ morts pour la France, par exemple). A noter aussi que certains notaires de l'Hérault avaient adopté la forme HEUZET ou HEUSET (notamment à Aniane et à Saint-Bauzille-de-Putois, au XVIIe siècle) mais il suffisait qu'un acte soit passé auprès d'un notaire d'une autre ville de la région pour que la forme EUZET se retrouve intacte.

Voici, pour terminer, quelques exemples de confusion de noms :

Dans l'Oise

Un autre cas de confusion des noms a été vérifié. C'est celui d'un mariage EUZET-CAPIN, en 1724, dans l'Oise, à La Neuville Garnier. L'année et le lieu pouvait faire penser à un descendant de Huguenot du Languedoc. Cette référence énigmatique trouvée dans "3617 généalogie" méritait donc d'être vérifiée. Les registres paroissiaux de cette commune (5 Mi 273, aux AD 60) ont montré d'abord l'existence de nombreux BIZET, ce qui pouvait faire croire à une confusion. Cependant, la référence ci-dessus correspondait bien à un acte EUZET : "Le lundy 17ème juillet 1724, Joachim CAPIN, âgé d'environ 26 ans, fils de Pierre CAPIN, jardinier demeurant à Malassise, paroisse de la Neuville Garnier, et de Françoise LEGRAND, sa femme, a épousé à la Neuville d'Aumont Marie EUZET, âgée d'environ 28 ans, fille de deffunt Michel EUZET, berger, et de Marie GUERBET, sa femme". Aucune signature au bas de l'acte mais la piste méritait d'être suivie, d'autant que le curé avait persisté au moins à trois reprises dans cette graphie, d'une part, le 26 janvier 1726 pour la mort d'un fils âgé de 6 mois, Michel, d'autre part le mardi de Paques 1727 pour la naissance d'Eloy, un autre fils et, enfin, pour le décès de Marie EUZET, elle-même, le 24.08.1727 (en marge, l'acte indiquait bien : "mort de Marie EUZET". Le cas paraissait donc bien défini. On pouvait même imaginer que Michel EUZET était un descendant (ayant abjuré) de Michel EUZET, d'Assas, Huguenot, fils de Mathieu EUZET qui avait fait son testament en 1570, car ce prénom de Michel était, jusqu'ici, unique pour l'ensemble des branches. (voir Assas. )

La déception fut à la hauteur de l'espérance, car l'étude des registres paroissiaux de la Neuville d'Aumont (5 Mi 939, aux AD 60) a montré tout de suite que dans cette commune, la graphie utilisée par le curé était HEUZÉ, que ce soit pour le mariage de 1724 (où le nom de la mère est Marie GREBER) que dans les actes antérieurs de cette famille (27.06.1723, 07.03.1723, 01.01.1721, 18.01.1720, 09.07.1708 et 03.01.1705. A partir du 09.05.1701, c'est encore une autre graphie : HUZÉ que l'on retrouve les 12.07.1698, 23.02.1698, 01.10.1695, 18.03.1694, 29.11.1693, 16.06.1692, 28.05.1691 et 05.02.1686, 14.09.1667. La forme HEUZÉ reparaît les 21.07.1687, 13.07.1683 10.04.1672, 19.10.1669, 17.03.1669, 05.09.1666, 06.11.1660, 18.02.1658, 20.05.1656. Quelques formes exceptionnelles avec HOUZÉ, en novembre 1675, EUSÉ le 16.10.1662 et même HEUZET à deux reprises, les 29.07.1684 et 09.10.1660. L'origine semble se perdre avant 1656 qui enregistre un mariage entre Michel HEUZÉ et Marie de BEAUMONT (non filiatif), cependant que pour la naissance de Jeanne, fille de ce couple, le 18.02.1658, la marraine est Susanne HEUZÉ "de la paroisse".

Quoiqu'il en soit, il s'agit manifestement du patronyme du Nord de la France (et aussi de la Normandie comme de la Bretagne) qui vient du mot heuse, la botte pour monter à cheval (on emploiera le mot "bottes" au lieu de "heuses" à partir de 1460 environ, selon une étude très documentée et illustrée de Georges BERNAGE sur les heuses qui se trouve dans le n° 26, janvier 2002, de la revue "Moyen Age"). Les curés de la Neuville Aumont connaissaient bien ce nom de famille, avec la graphie HEUZÉ. A l'inverse, le curé de la Neuville Garnier n'avait pas de paroissiens avec ce patronyme et il a donc "inventé" la graphie EUZET, qui est celle que l'on trouve habituellement dans l'Hérault. C'est un bel exemple de fausse piste qui paraît rare sinon unique dans la France de la langue d'Oïl.

Dans la Saône-et-Loire

Autre exemple connu où le patronyme EUZET paraît être une corruption d'un autre patronyme. Dans Geneanet, on trouve au fichier de Claude BARBARA, une Jacqueline EUZET, décédée le 06.02.1782 à Champlécy (71), àgée d'environ 38 ans. Elle s'était mariée le 28.02.1764 avec Pierre RONDOT, à Saint Aubin (71). On pouvait donc se demander si elle était la fille d'un EUZET du Languedoc, "émigré" sur les terres de ce qui deviendra la Saône-et-Loire. En réalité, on voit que son père s'appelait Guillaume BOUZUT et que ses frères et soeurs s'appelaient, respectivement, Marie BOUZUT, Léonard BUZET et Dominique BEUZET. Manifestement, le E initial du patronyme supposé de Jacqueline est un B, soit que le curé se soit trompé, soit que ce nom ait été mal lu. Ainsi, il faut, à chaque fois, vérifier la vraisemblance d'une parenté possible. C'est un jeu de piste où il y a beaucoup de culs-de-sac !

Dans les Alpes-de-Haute-Provence

Dernier exemple beaucoup plus tardif avec le décès d'Eugénie EUZET, le 02.02.1895, à Manosque (04). L'acte est très bien écrit et parfaitement lisible avec la graphie EUZET, tant dans le corps du texte qu'en marge (acte 25). Il est dit qu'elle est née à Quillebeuf (Eure) et qu'elle est domiciliée à Manosque Alpes-de-Haute-Provence, veuve d'Augustin MASSEBEUF, journalier domicilié à Manosque. Elle meurt à l'hôpital de la ville, âgée environ de 76 ans (donc une naissance vers 1819). Il n'y a personne de la famille pour donner des renseignements plus précis. Or, l'analyse de l'état civil de Quillebeuf montre qu'il n'y a pas d'EUZET dans cette commune mais, par contre, qu'il y a de nombreux HEUZÉ. D'ailleurs, on retrouve l'acte de naissance au 30.06.1818. Il s'agit d'Eugénie Mélanie HEUZÉ, fille de Jean Amand et de Victoire Aimée DURAND. Le père est absent mais l'acte est passé en présence de Jean Baptiste HEUZÉ, qui signe avec la sage-femme, Françoise DURAND. Ainsi, cet exemple, à l'extrême fin du XIXe siècle, montre que l'officier d'état civil a écrit le patronyme selon la forme habituelle, au sud de la Loire. On peut d'ailleurs se dire qu'à une époque antérieure, il aurait probablement écrit AUZET au lieu d'EUZET, pour se conformer à la prononciation de la langue d'Oc.

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