Paléographie française du XVIème siècle"

(à partir du minutier du notaire Jean GARNIER, des Matelles (1562-1580)

(AD 34)





1/ Les majuscules et les mots des rubriques qu'il faut connaître

a) Dans les tables des actes



Le E majuscule de "exchange" (échange) ; ce E est séparé du x qui est lui-même séparé du c ; la boucle du jambage du h touche le haut du d du mot qui est au dessous, de même pour le g qui descend jusqu'au r final de ce mot qui est au-dessous.




Le I majuscule de "Inféodation" a le jambage de son f qui descend très bas et qui coupe le mot du dessous ("mas") ; le mot qui suit "mas" est "de" (inféodation de X du mas de P). Dans les actes, on trouve plutôt la graphie "Infeaudation".




Le L majuscule de "Lausime" ; on constate que la partie "Lau" est nettement séparée de la partie "sime", que celle-ci n'est pas isolée du mot "de" qui suit, et que le jambage du "s" descend très bas, bien en-dessous du mot "faict" ; le mot qui suit "faict" est "par" (lausime de X fait par G). Pour la signification de "lausime", voir : Le minutier de Jean GARNIER (1)




Le L majuscule de "Lissance" (licence = permission, autorisation) ; ce L est plus courant que le L "parapluie" de Lausime.




Le Q majuscule de "quitance dottale" (quittance dotale)




Le R majuscule de "Ratiffication" (Ratification). Comme pour "inféodation", la fin du mot est abrégée ; le mot qui suit est "de" ; il s'agit généralement d'une ratification de donation mais on peut trouver aussi une ratification d'accord ou encore une ratification de vente.




Le S majuscule de "scindicat das consulz" (syndicat des consuls) ; le mot qui est au dessus (recognoysance) a le jambage du s qui descend sur le t de scindicat. Pour la signification de "scindicat", voir : Le minutier de Jean GARNIER (1)




Le T majuscule de "Testemant" (Testament) est sans surprises dans "Testament de Louys" (première ligne) et "Testament de Pierre" (troisième ligne) ; entre les deux, se trouve le mot "Matelles" (deuxième ligne) : "Testament de Louis X des Matelles".


(à suivre)

b) Dans les actes qui ont une écriture claire et régulière

(à suivre)

c) Dans les actes qui ont une écriture plus cursive

(à suivre)

d) Dans les actes qui ont une écriture très cursive

(à suivre)

2/ Des mots caractéristiques dans les contrats de mariage



1ère ligne : [Montpellier d'autre]. Et parce que
2ème ligne : le mariage ne se faict sans constitution
3ème ligne : de douaire pour supporter les charges
d'icelui ; A ceste cause personnellement



Après la présentation des personnes en cause (X d'une part et Y de tel lieu, diocèse de Montpellier d'autre), la phrase qui fait l'objet de cet extrait vient en résonance du rappel du récit de la Genèse qui se trouve en début de tous les contrats de mariage, à cette époque. L'homme ne doit pas rester seul, il doit contracter mariage mais pour cela, il faut pouvoir en supporter les charges et donc il faut une dot (venant du côté de la famille de la mariée). La suite du texte est donc "personnellement constitue X (celui qui constitue la dot, père, frère, oncle de la mariée), de son bon vouloir et conscience, etc.

L' écriture est régulière mais la transcription n'est pas simple pour autant. Une des difficultés vient de la confusion que l'on peut faire entre le c initial (constitution, cause) et le a (A, cause) ; on retrouve l'abrévation classique "per" dans personnellement ; le problème majeur réside, cependant, dans le liant qui se fait d'une lettre à l'autre, comme dans le mot "mariage" où l'on est bien aidé par le g qui, seul, tranche par rapport aux autres lettres qui se ressemblent toutes.

(à suivre)

3/ Des mots caractéristiques dans les donations

(à suivre)

4/ Des mots caractéristiques dans les testaments

(à suivre)

5/ Des mots caractéristiques dans les reconnaissances et inféodations

(à suivre)

6/ Des mots caractéristiques dans les achats

(à suivre)

7/ Des patronymes et des prénoms courants dans le minutier

a) CO(U)LONDRE(S)

On trouve quatre formes de ce patronyme dans les minutiers : COLONDRE, COLONDRES, COULONDRE, COULONDRES. Chez le notaire GARNIER, c'est la graphie COLONDRES qui apparaît pour la paroisse de Saint Gély du Fesc.



andre colondres a focarand Colondres (André COLONDRES à Fulcrand COLONDRES) ; le prénom André est sans surprises, le d étant le plus souvent fait de cette manière et le e final en deux parties, ici rattachées (à ne pas confondre avec le c que l'on voit dans focarand, celui-ci ayant la partie centrale plus droite que celle du e, mais la différence est faible). Le s final de Colondres est plus difficile à lire et on voit déjà les différences de graphies entre le premier et le second Colondres. A bien visualiser aussi les quatre r écrits de deux façons, d'une part dans Colondres ou Andre et d'autre part dans Focarand. Ce prénom "Focarand" équivaut à "Focrand" qui deviendra plus tard "Fulcrand". Le patronyme, lui, se transformera en COULONDRES, comme Posancre deviendra POUSANCRE ou POUZANCRE et Posol sera POUSOL ou POUZOL. Sur la ligne du dessus, on distingue "faicte par" (faite par) : il s'agit d'une ratification de donation faite par André à Fulcrand Coulondres, du mas de Lauret (LAURET = LEURET = EURET = EUZET), de Saint-Gély-du-Fesc, famille propriétaire des lieux depuis 1423 et dont le mas finira par prendre le nom (voir : Les EUZET du mas d'Euzet de Saint Gély-du-Fesc) .


b) CLAP(P)AREDE

Les deux formes CLAPPAREDE et CLAPAREDE sont présentes chez le notaire GARNIER. La première semble la plus fréquente, alors que c'est la seconde qui s'imposera ultérieurement. Dans l'extrait ci-dessous, il y a toujours deux P mais dans l'acte lui-même, on trouve les deux graphies.



1ère ligne : vefve de feu Anthony RICARD fille audict
2ème ligne : feu Vidal CLAPPAREDE impetrans et
3ème ligne : demandeurs d'une part et Esteve CAPEL
4ème ligne : mary a Anthonye CLAPPAREDE fille
5ème ligne : audit feu Ra(i)mond CLAPPAREDE fils dudit
6ème ligne : feu Vidal CLAPPAREDE d'autre part



Le veuve d'Antoine RICARD est Berthomine CLAPAREDE, tante de Jacques PLANQUE, demandeur : il y a donc deux demandeurs (Berthomine RICARD et Jacques PLANQUE), ce qui explique le s à "demandeurs" (ligne 3). Il s'agit d'un partage des biens du défunt Vidal CLAPAREDE qui a eu trois enfants, deux filles (Etienne, la mère de Jacques PLANQUE, et Berthomine) et un fils Ramond ou Raimond (ligne 5 : il n'y a que trois jambages après le a mais on distingue un point au dessus ; de toutes façons, c'est le même prénom). Le mot "vefve" pour veuve, le mot "audict" pour audit et la terminaison "mary" pour mari ne présentent pas de difficultés;. Plus originale, par contre, est la forme "Estève" pour Etienne, à la ligne 3. Quant à Antoine et Antonie, ils comportent le h habituel de cette époque. A noter, enfin, les abréviations plus ou moins prononcées, "d'une part" et "d'autre part", que l'on attend après les mots "demandeurs" (ligne 3) et "défendeurs" (absent, ici).

Le patronyme CLAPAREDE apparaît quatre fois dans cet extrait. On constate que le c initial de ce mot se trouve sous deux formes. L'une que l'on peut facilement reconnaître aux lignes 4, 5 et 6 ; l'autre, à la ligne 2, qui peut être une source d'erreurs, dans la mesure où elle est proche du a initial que l'on trouve ligne 1 (Anthony) et ligne 4 (Anthonye). Pour corser le tout, le notaire utilise deux sortes de a : ceux que l'on voit dans le CLAPPAREDE de la ligne 2 sont proches du a actuel mais celui de Ramond (ligne 5) et Vidal (ligne 6) se rapproche du C initial de CLAPPAREDE (ligne 2). C'est vraiment ce C initial qui est trompeur. Pour bien le repérer, il faut noter qu'il forme un triangle ouvert à trois branches, celle du haut étant plus longue que les deux autres (on le voit encore, ligne 3, dans le C initial de CHAPEL).



(à suivre)




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