Paléographie latine (3)



Le notaire Pons REYNAUD
(notaire de Maguelone, dans l'Hérault - AD 34)






Extrait de 1319





A/ Transcription

Ligne n° 1 : Anno domini millesimo trecentesimo decimo nono et septima die aprilis, [Philippo] domine
Ligne n° 2 : dei gratia francorum et navarre rege regnante et reverende patre in Christo domino
Ligne n° 3 : divine permissione Magalonensis episcopo presidente, noverint universi et singuli quod ego, P[etrus]
Ligne n° 4 : de Petrusia, legum doctor, habitator Montispelli pro me et meis successoribu[s]
Ligne n° 5 : bona fide et sine dolo, cum hoc publico instrumento scio, confiteor et in verit[ate]
Ligne n° 6 : recognosco vobis magistro Johanni de C[rau]ss[i]no juris perito procuratorique ad recipiendum
Ligne n° 7 : presentem recognitionem a venerabili et [relig]ioso viro domino Johanne Fredeli, preposito ecclesie
Ligne n° 8 : Nemausensis constituto prout de dicta procuratione costat per quodam instrumentum pri[via]
Ligne n° 9 : facie publicum scriptum et signatum ut in eo legitur manu reverendi Molazani pu-
Ligne n° 10 : blici notarii dicti domini regis, sub anno domini millesimo tricentesimo decimo nono et tertia die aprilis qu[ae]

B/ Traduction

Le 7ème jour du mois d'avril, en l'an 1319, sous le règne de Philippe, roi de France et de Navarre, et sous la présidence de notre père dans le Christ, l'évêque de Maguelone, sachent tous ce qui suit : moi, Pierre de Perrusia (ou, plutôt, PETRUSIA), docteur en lois (c'est-à-dire, en droit), habitant de Montpellier, par cet acte public, je sais, confesse et, en vérité, reconnais, de bonne foi et sans ruse, pour moi et pour mes successeurs, avoir reçu de vous, maître Jean de CRAUSSINO, expert en droit, envoyé par le vénérable et religieux Jean FREDOL ("Fredeli"), prévôt de l'église de Nîmes pour recevoir cette reconnaissance, ainsi qu'il est établi dans un acte public écrit et signé de la main de révérend MOLAZANI, notaire public et royal, daté du 3 avril 1319 (cet acte du 3 avril est donc une procuration)

C/ Abréviations

En dehors de l'écriture fine et pâle et surtout du fait que certaines parties du parchemin sont abîmées et peu ou pas du tout lisibles, la difficulté principale de ce texte réside dans les nombreuses abréviations, dont voici quelques exemples :


Vobis magistro
(ligne 6 du premier extrait)

Preposito
(lignes 7 du premier extrait)

Prout
(ligne 8 du premier extrait)





Le notaire Toussaint ROGER
(notaire de Maguelone, dans l'Hérault - AD 34)




Extrait de 1395



Prestation d'hommage faite par Alzias PELET, seigneur de La Vérune
à Antoine de LOVIER, évêque de Maguelone



Transcription :
Ligne 1 : ... et homagium pro predictis flexis genibus et junctis manibus in manibus vestris dicti domini
Ligne 2 : episcopo facio et fidelitatem vobis et vestris successoribus super sancta Dei Euvangelia a me corpo-
Ligne 3 : -raliter tacta juro et albergam predictam sufficienter et splendide ad requisitionem vestri ...

Traduction :
... je vous fais, en conséquence, hommage à genoux, les mains jointes dans les vôtres, messire l'Evêque, et vous jure fidélité, ainsi qu'à vos successeurs, sur les saints Evangiles, en promettant de vous donner l'albergue, suffisamment et splendidement, à votre réquisition ...

Contexte :
Il s'agit de la reconnaissance faite par Alzias PELET, seigneur de La Vérune, à l'évêque de Maguelone, le 25.05.1395. Pour plus de détails, voir Le temporel des évêques de Maguelone et de Montpellier (la note 48).

Particularités de l'écriture :
Le c et le t sont quasiment identiques et se différencient à peine des u et des n comme dans junctis ou sancta ou tacta ou predictam ; cependant, le c sont bien caractérisés dans successoribus. Si le r peut être proche du r actuel comme dans pro et predictis ou plutôt proche d'un z actuel, comme dans successoribus ou super, il a une forme bien particulière que l'on ne peut confondre dans vestris, corporaliter, juro ou requisitionem. A noter encore la graphie unique du x dans flexis et les abréviations de episcopo, de divini et de vestri. A propos du v, voir la différence entre le v et le b dans vobis. Finalement, la principale difficulté de lecture réside dans les jambages identiques des u, v, i, m ou n qui supposent une transcription grâce au contexte. Dans les reconnaissances, les formules sont souvent les mêmes ou suffisamment proches pour que l'on comprenne un mot. On sait, par exemple, que le vassal se mettait à genoux et que ses mains étaient jointes, ce qui permet de reconnaître immédiatement les mots flexis et junctis. Ce dernier, par exemple, s'il est isolé, devient tout de suite d'une lecture nettement plus difficile ...

Cette écriture parfaitement régulière correspond certainement à ce que l'on peut trouver de mieux, en cette fin du XIVème siècle. Pour en saisir toutes les subtilités, voici quelques exemples de mots, noms propres ou noms communs que l'on trouve dans ces reconnaissances, entre 1395 et 1399 :

(à compléter)

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