La lignée des EUZET de Saint-Félix-de-Lodez et de Sète.
La branche de Sète (suite 5).

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Une grande figure de Sète : Henri EUZET

Henri EUZET
(archives de Mme Aline EUZET)



La vie musicale et la personnalité d'Henri EUZET




Sa vie et sa carrière, de 1854 à 1926
Créateur et chef de la Lyre Sainte-Cécile
Organiste à Saint-Louis
Compositeur de musique religieuse
Compositeur de musique profane
Compositeur de "musique patriotique"
Membre sociétaire de la "Société Littéraire et Artistique de Cette"
(Sète)


Sa vie et sa carrière, de 1854 à 1926

Jacques Honoré EUZET, dit Henri EUZET, naît le 26.09.1854, à Sète, dans sa maison d'habitation sise rue des casernes maison LEINGRE". Il est fils de Jean Baptiste EUZET (tonnelier, négociant) et de Claire MICHEL.

"Orphelin de mère à huit ans, (Claire MICHEL meurt le 03.05.1862) le jeune Henri doit partir pour Béziers au pensionnat dirigé par les Frères des Ecoles Chrétiennes devenu depuis le Pensionnat de l'Immaculée Conception." (extrait du texte sur sa vie, écrit pour l'exposition en son honneur, du 18.03. au 05.04.1988, dans l'église Saint-Louis)

De 1862 à 1870 : "Tout jeune, il manifeste des dispositions naturelles pour la musique. A 10 ans, il jouissait d'une belle voix de soprano qu'il exerça jusqu'à 15 ans dans ce beau Pensionnat de Béziers dirigé par les Frères des Ecoles Chrétiennes. C'est là qu'il eut l'occasion de développer ce goût de la musique qui était chez lui si naturel. Il eut pour professeur de violon, d'abord le père MOULIN, qui fut longtemps le chef d'orchestre du Théâtre de Béziers, VIGUIER, aussi bien connu, et pour professeur de piano et d'harmonie le célèbre Nicolas BOSQUET, élève lui-même de REICHO, et qui a laissé des oeuvres immortelles de simplicité et de bon goût. A cette époque, Henri EUZET faisait de la musique avec application et même par passion, mais pas dans le but de devoir en faire plus tard une carrière. A 15 ans encore, en classe, il aimait à rassembler ses condisciples et à les diriger pour des exécutions, soit vocales, soit instrumentales. C'était toujours avec succès. Il ne se doutait guère qu'il faisait là l'apprentissage pour plus tard. La destinée conduit l'homme à ses fins. A 16 ans, il compose son premier morceau ; c'était un cantique à la Vierge, et je me souviens encore lorsqu'il nous l'apprit et le fit exécuter un soir de mai." (extrait d'un discours en son honneur et à sa mémoire, en 1926 - l'auteur est anonyme et le dossier est aux Archives municipales de Sète)

"Mon arrière-grand-père (Henri) a eu la chance de tomber au collège du Pic La Salle, à Béziers, qui se nommait l'Institut de l'Immaculée Conception. Ce sont les enseignants qui ont découvert son don et l'ont poussé à apprendre le solfège." (Marie-Bénédicte EUZET, arrière-petite-fille d'Henri : extrait d'un message Internet du 24.06.2016)

De 1871 à 1873 : "A dix-sept ans, il quittait le pensionnat et venait habiter Cette, où son père, négociant en vins, lui avait préparé un nouveau chantier de travail. A ses moments de loisir, il revenait alors à sa musique ; son piano et son violon faisaient les grandes distractions de ses journées. Il ne connut pas le café, le jeu et les entraînements de la jeunesse. Fortement trempé dans les bons sentiments, il sut les conserver et se préserver de beaucoup de désordres. En 1873, à la suite de troubles de commerce et de famille, il fut obligé de vivre seul, et c'est là que la Providence l'attendait. Devant se suffire ou à peu près, il donna libre cours à son goût naturel et crut comprendre que là était sa destinée. Les Frères de la Doctrine Chrétienne venaient de fonder à Cette des écoles. EUZET, qui avait été leur élève, devint leur collaborateur. Il avait alors dix-neuf ans, et commença à professer." (extrait d'un discours en son honneur et à sa mémoire, en 1926 - l'auteur est anonyme et le dossier est aux Archives municipales de Sète)

Les premières mentions le concernant, trouvées dans la presse, sont dans Le Midi du 23 puis du 25.08.1875, à propos du concours général de "Quatuors, Orphéons, Musiques et Fanfares" qui devait se dérouler du 28 au 30 août 1875, à la même période que les fêtes de la ville. Le journal donne les détails du programme et les noms des membres du comité d'organisation. Le président d'honneur du concours est Ambroise THOMAS (membre de l'Institut, directeur du Conservatoire national de musique), le président du comité d'organisation est Félix FONDERE, le directeur du concours est Félix BAYLE, etc. Henri-Honoré EUZET est un des membres du comité (il n'a donc pas encore opté pour le seul prénom d'Henri). Quelques jours plus tard, Le Messager du Midi du 03.09.1875 développe un long article sur ces fêtes de Sète, en reprenant la liste des membres du comité d'organisation du concours musical ; parmi ceux-ci, il y a bien Henri-Honoré EUZET.

"En 1875, il fonda les Enfants du Devoir, Société musicale composée uniquement de jeunes gens ; il la dirigea avec succès jusqu'en 1880 (les extraits de presse qui suivent montrent qu'il la dirige encore en 1883), la conduisit dans plusieurs concours et revint toujours victorieux. Le dimanche, il fut accompagnateur, d'abord à la maîtrise de Saint-Joseph, et puis à l'église Saint-Pierre." (extrait d'un discours en son honneur et à sa mémoire, en 1926 - l'auteur est anonyme et le dossier est aux Archives municipales de Sète). Il faut attendre le Petit Cettois du 18.10.1878 pour découvrir cette autre facette de son activité, grâce à une lettre qu'il adresse au journal : "M. le Rédacteur, Veuillez, je vous prie, m'accorder la publicité de votre journal pour porter à la connaissance de tous le programme des morceaux qui seront exécutés par les Enfants du devoir, Société musicale de l'Etablissement des Frères, le dimanche 20 courant, à 4 heures 1/4 du soir sur l'Esplanade (...) Le directeur de la société. H. EUZET" ; ensuite, dans le Petit Cettois du 24.06.1880, on voit qu'il dirige toujours cet orchestre d'enfants : "Hier, c'était le jour des Enfants du Devoir qui ont joué avec beaucoup d'ensemble et d'harmonie quelques morceaux de leur répertoire. Félicitons les, en passant, des progrès sensibles qu'ils ont accomplis depuis l'année dernière et qui font honneur à leur chef, M. EUZET." Il dirige encore cet orchestre en 1883, comme on le voit encore dans deux articles du Petit Cettois. Le premier est du 5 mai, avec un compte rendu d'une séance de gymnastique donnée par les élèves des frères des Ecoles chrétiennes, dans la cour de l'établissement Saint-Joseph. Le journaliste écrit : "L'éclat de cette petite fête a été rehaussée par la musique des Enfants du devoir" qui a joué avec beaucoup d'ensemble et de brio quelques jolis morceaux de son répertoire. C'était la première fois que nous entendions cette musique et nous avons regretté sa modestie qui nous prive du plaisir de l'entendre aussi souvent que nous le désirerions. Nos félicitations à M. EUZET, le chef de ces jeunes musiciens." Le second article est du 18 août, à propos de la distribution des prix de l'école congréganiste : "Les chants, exécutés sous l'habile direction de M. Honoré EUZET, dont la réputation si bien méritée s'augmente tous les jours, ont été rendus avec une saisissante précision. Nos jeunes musiciens les Enfants du devoir dont les habitants de Mèze ont naguère apprécié le talent ont été très-applaudis". On peut constater dans cet extrait que le journaliste l'appelle selon son vrai prénom (Honoré), cependant que dans l'extrait du 6 octobre, pourtant de la même année, on voit ensemble le vrai prénom (Honoré) et le nouveau (Henri), choisi pour se différencier d'Honoré EUZET, le futur maire de Sète. Il dirige encore Les Enfants du devoir en 1900 (L'Eclair du 15.08.1900 - voir le paragraphe relatif à la création de la Lyre Sainte-Cécile).

Il fait son service militaire, du 28.12.1877 au 18.10.1878 (il est nommé caporal, le 27.09.1878 - dossier militaire)

"A cette époque, les circonstances de la vie le forcèrent à quitter sa ville natale. Perpignan fut son nouveau champ de combat ; après examen, il fut nommé maître de chapelle à la Cathédrale. Pendant deux ans il mena à bien cette oeuvre de la maîtrise, et, les jours de fête, toute la ville venait assister aux auditions des oeuvres des grands maîtres, que notre ami faisait interprêter par les puissants éléments mis à sa disposition : grand orchestre, maîtrise, séminaire, élèves des Frères. C'est pendant ce laps de temps qu'il put se livrer à la composition et qu'il fit exécuter son Stabat, que nous entendrons plus tard dans l'église Saint-Louis, de Cette, avec accompagnement d'orchestre. On se plaisait à admirer son caractère conciliant et toujours plein d'aménité ; malgré la succession difficile de M. Emile PETIT, il sut s'attirer à Perpignan bien des sympathies. Monseigneur CARAGUEL, d'heureuse mémoire, et M. l'abbé METGE, archiprêtre de la Cathédrale, l'avaient en grande estime. Ils auraient voulu le conserver plus longtemps, mais son mariage avec une charmante personne de Cette l'obligea à réintégrer son pays natal. Il y revint avec joie et à son retour, il reçut l'accueil le plus chaleureux ; il n'eut pas autant de peine qu'au début pour reconstituer un travail assez rémunérateur, pour faire face aux besoins de sa nouvelle vie de famille." (extrait d'un discours en son honneur et à sa mémoire, en 1926 - l'auteur est anonyme et le dossier est aux Archives municipales de Sète).

Baguette de chef d'orchestre, en ivoire, offerte à Henri EUZET
(archives de Mme Marie-Bénédicte EUZET)


Le monogramme HE gravé sur la baguette
(archives de Mme Marie-Bénédicte EUZET)


"Professeur de piano au pensionnat des Dames de St-maur, professeur de musique chez les Frères de la Doctrine Chrétienne, aux Ecoles St-Joseph et St-Pierre, professeur de piano en ville, sa journée est remplie on ne peut mieux. Assidu à ses leçons, affable avec ses élèves, très consciencieux dans son travail, Henri EUZET sait s'attirer l'estime générale et l'on peut dire avec vérité qu'on ne lui connut jamais d'ennemis. (extrait d'un discours en son honneur et à sa mémoire, en 1926 - l'auteur est anonyme et le dossier est aux Archives municipales de Sète).

Le 10.08.1881, il se marie avec Eugénie JULLIAN, à Sète.

Le 28.11.1881, il est nommé sergent (dossier militaire).

Le 06.08.1882, naissance à Sète de sa fille, Claire.

Le 19.10.1882 a lieu un concert dans la salle de la mairie, donné par "M. DUEZ d'Escaudoeuvres, le violoncelliste bien connu avec le concours de plusieurs chanteurs et artistes très estimés du public Cettois", notamment, en 1ère partie, le grand duo sur les Huguenots (de MEYERBEER) pour piano et orgue, par EUZET et F. BAYLE et, en 2ème partie, Fantaisie sur l'Africaine (de MEYERBEER), pour piano et orgue, par EUZET et F. BAYLE (Le Petit Cettois du 20.10.1882).

A partir du 01.10.1882, il est l'organiste de l'église décanale Saint-Louis et il le restera toute sa vie (voir le chapitre correspondant)

La cathédrale St-Louis

Le 17.12.1882, il tient le piano lors d'une soirée musicale et récréative dans la grande salle de l'oeuvre Saint-Joseph. Il est, dès lors, indiqué comme étant organiste à Saint-Louis (le Petit Cettois des 15 et 17-18.12.1882)

Nouvelle étape, en 1883, avec une musique d'harmonie : "M. Honoré Henri EUZET professeur de musique et organiste à St Louis, a l'honneur de porter à la connaissance de tous ses anciens élèves qu'il va réorganiser une musique d'Harmonie qui aura pour titre l'Avenir Cettois. Il ose compter sur le bon concours de la jeunesse de Cette désireuse de faire de la musique sérieuse et d'une façon assidue. Il lui promet d'avance son entier dévouement et son désintéressement. Les répétitions auront lieu régulièrement deux fois par semaine dans le local habituel du Cercle Musical, rue de la Caraussane 24, où l'on peut se faire inscrire d'ores et déjà." (le Petit Cettois du 06.10.1883)

Le 27.02.1884, naissance à Sète de son fils, Charles.

La distribution des prix aux élèves du pensionnat des Frères des Ecoles chrétiennes a lieu le 18.08.1885, sous la présidence du curé de Saint-Joseph, AZAÏS, dans la grande salle du Cercle catholique : "La proclamation des résultats était accompagnée d'un morceau de musique ou d'un choeur, fort bien exécuté par la fanfare des anciens élèves des Frères. Le piano était tenu par M. EUZET, l'habile organiste de Saint-Louis." (Le Messager du Midi du 19.08.1885)

Le 18.12.1885, naissance à Sète de sa fille, Cécile.

Au moins, dès 1886, il compose de la musique religieuse (voir le chapitre correspondant)

Le Messager du Midi du 06.02.1887 annonce une soirée musicale pour le soir, au Cercle catholique, sous la direction de Charles VIÉ, chef d'orchestre. Le programme est donné et le journal annonce que "le piano sera tenu par M. Henri EUZET."

Il donne "un petit violon copie Stradivarius" comme lot pour la loterie organisée au bénéfice des ouvriers sans travail (Journal de Cette des 29/30.04.1888)

Le Cercle catholique organise tous les mois un concert ; celui du mois de mai 1888 fait l'objet d'un article dans le Journal de Cette du 26.05.1888 : "Nos félicitations à M. VIÉ, chef d'orchestre, et à M. EUZET, pianiste accompagnateur, qui ont chacun tenu leur partie avec leur habileté accoutumée".

Une mairie socialiste à l'Hôtel-de-Ville n'a pas toujours été de tout repos pour Henri EUZET et les écoles catholiques, comme on le voit dans un échange de correspondance avec le maire AUSSENAC, publié dans la presse en décembre 1888 : " Lettre adressée au maire : J'ai l'honneur de demander à M. le maire l'autorisation de faire jouer la musique des élèves des Frères (précédant immédiatement les écoles) dans les rues de la ville pour se rendre à l'église Saint-Joseph vers 10 heures du matin. L'itinéraire suivi sera à l'aller : rue Caraussanne, rue Hôtel-de-Ville. Au retour : rue Hôtel-de-Ville, rue des Casernes, rue de l'Esplanade et avenue du Château-d'Eau. Veuillez agréer, M. le maire, l'expression des sentiments les plus respectueux de votre administré. Henri EUZET." La réponse du maire fut la suivante : " Monsieur, Par une lettre sans date, reçue à la mairie le 3 courant, vous demandez l'autorisation de laisser jouer, le jeudi 6, la musique des élèves des Frères dans les rues de la ville et vous indiquez l'itinéraire que doit suivre cette musique. Déjà à la date du 26 juin dernier, n'ayant pas suivi l'itinéraire que vous vous étiez tracé et que j'avais accepté, je dus vous retirer l'autorisation que je vous avais donnée, le 20 du même mois, à l'effet de fêter J.B. de La SALLE, fondateur de la congrégation des Frères des Ecoles chrétiennes. Cette inobservation des conditions de l'autorisation, menaça de provoquer des troubles qu'il est de mon devoir de prévenir. C'est pour éviter le retour de pareils faits que je ne puis aujourd'hui accueillir favorablement la demande que vous m'avez adressée le 3 courant. Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma considération très distinguée. AUSSENAC" Le journal publie ensuite la protestation d'Henri EUZET : " M. le maire, En mon nom, au nom des pères et mères des 800 élèves des Ecoles des Frères, j'ai l'honneur, M. le maire, de venir protester contre la mesure qui est prise aujourd'hui contre nous. Cette prétendue raison de l'itinéraire que vous aimez à invoquer, n'est qu'un vain prétexte faute d'autres. Quant aux fameux troubles dont vous parlez, ils n'ont jamais existé réellement sinon dans le cerveau de quelques énergumènes que la robe noire épouvante et qui ragent à la vue d'une aussi grande quantité d'enfants de notre cité confiés à des éducateurs religieux. Comme nous ne sommes pas des gens de révolte, nous nous soumettons, malgré toute injustice, à ce procédé dont je laisse l'opinion publique seule juge. Nous défilerons silencieux dans les rues et le public appréciera. Il verra bien que tout le ridicule n'est pas certainement de notre côté. Veuillez agréer, M. le maire, l'expression des sentiments les plus distingués de votre administré. H. EUZET" (Le Messager du Midi du 07.12.1888)

Il est "membre étranger" de la Société de Saint-Jean de Montpellier pour l'encouragement de l'art chrétien (p. 190 du Bulletin de cette société, années 1888-1900, imprimé en 1901, chez Louis GROLLIER père)

Au moins, dès 1889, il compose de la musique profane (voir le chapitre correspondant)

Le 25.02.1889, il est nommé adjudant (dossier militaire).

Cette même année, le Petit Méridional du 26.05.1889 rapporte un concert donné par L'Harmonie de Cette auquel il participe mais aucune oeuvre personnelle n'est indiquée : "Le concert a commencé immédiatement par Quinteti de Vidor, dirigé par M. GRACIA et joué par MM. VIÉ, violoniste, THOR, violoncelliste, FARGES, pianiste, EUZET, organiste, tous professeurs, et A. LACAUX, flûtiste amateur".

Le samedi 23.11.1889, le journal l'Eclair donne encore un éclairage nouveau sur son activité musicale : "Une charmante soirée intime réunissait jeudi les membres de l'orchestre du Cercle catholique qui, à l'occasion de la Sainte-Cécile fêtaient les palmes académiques décernées à leur sympathique président, M. Louis CAFFAREL. A l'issue de la répétition hebdomadaire, M. Henri EUZET, l'excellent et dévoué chef de cette brillante phalange musicale, a pris la parole, au nom de tous, pour féliciter M. CAFFAREL, de la distinction honorifique dont il a été l'objet. M. le président, après avoir remercié les membres de l'orchestre de leur délicate attention, a dit un mot aimable à l'adresse de chacun. Ensuite, il a remis à M. EUZET un petit souvenir, véritable hommage du coeur. Après quoi, M. le président a offert un punch d'honneur à la vérité. (...)"

Le 30.01.1890, avec les autres professeurs de musique (VIÉ, THOR et FARGE), il participe à la soirée organisée par l'Harmonie au profit de ses membres honoraires (Le Petit Méridional du 24.01.1890).

Le 15.07.1890, il fonde l'orchestre de la Lyre Sainte Cécile (voir le chapitre correspondant)

Les dons d'Henri EUZET s'exercent aussi à à l'externat Saint-Joseph où il en dirige la musique ; c'est, par exemple le cas le 21.07.1890 à l'occasion d'une séance de gymnastique, dans la grande cour de l'établissement des Frères, 1, rue Sud du Château-d'Eau (Journal de Cette des 20-21.07.1890).

Le 26.12.1890, naissance à Sète de sa fille, Gabrielle.

Il est inscrit sur la liste Libérale Indépendante, pour l'élection municipale de mai 1892 (articles dans le Petit Méridional et dans L'Eclair).

La république du Midi du 13.12.1893 indique qu'il fait partie de la commission artistique, en tant que chef directeur de la Lyre Sainte-Cécile, pour l'organisation de la fête de charité de Sète.

L'Eclair du 21.01.1894 fait le compte rendu de la soirée de charité qui vient d'avoir lieu au théâtre, au bénéfice des ouvriers sans travail. Il est indiqué que "le piano d'accompagnement était tenu avec distinction par l'infatigable M. EUZET, toujours sur la brèche quand il s'agit de bien faire."

L'Eclair du 25.04.1894 indique que, pour la soirée récréative organisée par l'Association des anciens élèves des Frères (dans la grande salle de l'externat Saint Joseph, "le piano sera tenu par M. H. EUZET, organiste à Saint Louis."

L'Eclair du 07.08.1894 fait le compte rendu d'une soirée dans la cour de l'externat Saint-Joseph. Les choeurs sont dirigés "par leur habile directeur, M. EUZET"

Dans la dixième liste des souscriptions recueillies à Sète pour le vaccin du croup, "Henri EUZET, professeur de musique", donne 5 francs (L'Eclair du 05.11.1894)

Le 16.08.1895, avec GRACIA et CAFFAREL (de Cette) et BÉRARD (l'organiste de Saint-Pierre, à Montpellier), il participe à l'inauguration des nouvelles orgues de l'église de Frontignan (cédées par l'abbaye de Frigolet). L'annonce est faite dans La vie Montpelliéraine et régionale du 11.08.1895 et par L'Eclair du 15.08.1895 (il est indiqué dans le programme : "Grand choeur, Salomé, par M. H. EUZET")

Le 12.02.1896, il tient le piano pour la soirée récréative donnée par les membres de l'Association du Bienheureux J.-B. de la SALLE, dans la grande salle de l'Externat Saint-Joseph ; le journal l'indique comme "professeur de musique à l'Externat Saint-Joseph, organiste à Saint-Louis." (L'Eclair du 11.02.1896)

Le 30.03.1896, L'Eclair donne les détails de la fête des Rameaux, dans la paroisse Saint-Louis : "la Passion de VITTORIA a été interprétée d'une façon magistrale par les chanteuses de la Congrégation et les jeunes gens du Cercle catholique, sous la baguette autorisée de M. EUZET, organiste de la paroisse."

Le 07.04.1896, la Croix Rouge Française organise un service funèbre commémoratif pour les soldats et marins morts pour la France, en l'église Saint-Louis ; "MM. MAYAN et EUZET ont bien voulu prendre la direction de la partie musicale." (L'Eclair du 06.04.1896)

Le 05.03.1897, naissance à Sète de sa fille, Marcelle.

Le 19.07.1898, annonce par L'Eclair d'une séance de gymnastique qui sera donnée par les élèves de l'Externat Saint-Joseph, dans la grande cour de l'établissement, le dimanche 24.07.1898, sous la direction du professeur Léon BLANC. "La musique de l'Externat, sous la direction de M. EUZET, prêtera son concours à cette fête scolaire."

Le 05.01.1899, soirée récréative, le soir, dans la grande salle des fêtes de l'établissement Saint-Joseph ; cette soirée sera donnée par les membres de l'Association du B. Jean-Baptiste de la SALLE ; "le piano sera tenu par M. EUZET, professeur de l'établissement" (L'Eclair du 05.01.1899)

Le 01.02.1899, organisation , dans la salle de l'Harmonie de Cette, du concours régional musical dont la date est fixée aux 25 et 26.06.1899 ; les membres de la direction générale du concours sont : G. MAYAN, directeur de l'Ecole nationale de musique, Henri EUZET, directeur de la Lyre Sainte-Cécile, BÉNAZET, directeur de l'Espoir de Cette, le chef de musique et le Conseil d'administration de l'Harmonie (L'Eclair du 03.02.1899)

Le 28.10.1899, avec l'organiste FARGES, il tient le grand orgue de l'église Saint-Joseph pour le mariage de sa nièce, Berthe RIEUNIER (fille de Jules, expert, près le tribunal de commerce) avec Camille BOURDIN, de Lyon (La vie Montpelliéraine et Régionale du 29.10.1899)

Le 22.06.1901, L'Eclair annonce que, le lendemain, aura lieu la première fête de l'Amicale des anciens élèves des Frères ; le programme indiqué comprend le chant de l'Amicale par Charles EUZET fils et Henri EUZET.

Le 14.08.1901, L'Eclair fait le compte rendu de la distribution des prix qui a eu lieu à l'Externat Saint-Pierre : "Sous l'habile direction de M. EUZET, les choeurs, chansonnettes et monologues qui ont agrémenté cette fête ont été fort bien exécutés".

Le 11.06.1902, le Journal de Cette évoque la soirée organisée par la ligue antialcoolique, que dirige "M. de LASSALE, excellent professeur du collège", soirée offerte aux familles de ses membres adhérents. En particulier, un concert a lieu où on distingue "un brillant trio sur le Châlet, exécuté par MM. EUZET, BROUILLONNET et CAHUZAC" ; pendant cette soirée, en accompagnement, "le piano était tenu par MM. EUZET, père et fils, qui ont exécuté avec virtuosité l'ouverture de Si j'étais Roi, à quatre mains"

Le 10.10.1902, un article de L'Eclair évoque le pélerinage de la paroisse Saint-Louis à la chapelle de Notre-Dame-du Grau d'Agde : 800 pèlerins groupés autour de l'abbé ARIGNAC, curé de Saint-Louis. "Les offices, admirablement ordonnés, rehaussés par des chants pieux exécutés par le choeur des chanteuses, sous la direction de M. EUZET, organiste de Saint-Louis, ont rempli cette belle journée (...) qui s'est terminée par une procession autour de la chapelle de Notre-Dame de l'Agenouillade"

Le 04.11.1902, L'Eclair et le Journal de Cette annoncent la création du comité d'organisation du concours de musique qui aura lieu les 4, 5 et 6 juillet 1903 ; le président est Henri GRÈS (président du syndicat des musiciens), cependant que les vice-présidents sont Charles LACAVE (président de l'Harmonie), Paul GOURMANDIN (chef de l'Harmonie), Antoine ARNAUD (président de l'Espoir), Henri EUZET (chef de la Lyre Sainte-Cécile), Mathieu COLON (président de la Lyre Sainte-Cécile) et les membres du Conseil du Syndicat des musiciens.

Le 02.07.1903, compte rendu de L'Eclair de la soirée de famille des anciens élèves des Frères. Les artistes ont été "supérieurement accompagnés par MM. EUZET père et fils"

Le 09.01.1904, il accompagne au piano les couples de danseurs, au mariage de Jeanne GLEIZES et de Georges GUIRAUDEN, à l'hôtel Barillon de Sète (La Vie Montpelliéraine et régionale du 17.01.1904)

Le 24.01.1904, il accompagne au piano la soirée de gala du Groupe artistique de Cette, dans la salle du café Glacier : "le piano était magnifiquement tenu par M. EUZET" (La Vie Montpelliéraine et régionale du 31.01.1904)

Le 20.06.1904, l'Eclair évoque la cérémonie qui a lieu dans la cour d'honneur de l'externat Saint-Joseph, alors que l'environnement politique se fait menaçant ; "La musique scolaire, sous l'habile direction de M. EUZET, salue les aînés d'un gracieux allégro. M. GIBERT, le sympathique et toujours dévoué président, entouré d'une garde d'honneur - la vieille garde - écoute, chapeau bas, les souhaits bien sentis qu'un élève adresse, au nom de ses camarades, aux anciens qu'ils rêvent d'imiter. Les mots d'amitié, de souvenir, de reconnaissance sont, hélas, accompagnés de sombres pressentiments. On parle de proscription, de départ, comme si ces excellents éducateurs que sont les chers Frères, n'étaient pas aussi les meilleurs des Français."

Le 18.12.1904, l'Eclair rappelle à la classe 1874 que tous les hommes qui doivent fêter le cinquantenaire (?) sont priés de se rendre ce jour, à 6 heures du soir, au café Turc, rue Gambetta, où commencera la fête - à 7 heures, la musique sera dirigée par "le maestro H. EUZET"

Le 06.02.1905, Le Petit Marseillais décrit la fête de la classe 1874 : "Ces jours derniers, les hommes de la classe 1874 ayant tous atteint leur 50e année, ont célébré dignement leur demi-siècle d'existence par un apéritif fraternel et un banquet qui a eu lieu à l'hôtel du Grand-Galion (...) La soirée s'est terminée par un concert vocal et instrumental qui a permis d'apprécier le talent de véritables artistes, accompagnés par M. Henri EUZET, professeur de musique."

Le 30.06.1907 a lieu, au Kursaal, la distribution des prix du Conservatoire de Sète. Sur la scène, CAFFAREL préside (à la place de MOLLE, excusé), ayant à ses côtés, le directeur du Conservatoire (MAYAN) et les professeurs de l'établissement. Le président fait un discours et remercie, notammnent, les membres du jury : "Mais puisque je parle de messieurs les membres du jury, permettez-moi d'en citer un tout particulièrement et je suis persuadé que ses collègues ne m'en voudront pas pour cela. Je veux parler de M. EUZET, musicien distingué autant que modeste, directeur de la Lyre Sainte-Cécile, dont le précieux concours ne nous a jamais fait défaut (...) Je souhaite donc que M. le Ministre des Beaux-Arts accorde à M. EUZET la récompense qu'il mérite à juste titre, c'est-à-dire le petit ruban violet qui orne la boutonnière des musiciens d'élite tel que lui". Plus loin, l'auteur de l'article donne sa propre appréciation : "C'est une heureuse inspiration à M. CAFFAREL d'avoir profité de cette solennité pour demander une consécration officielle du réel mérite de M. EUZET, dont la science musicale n'égale que la modestie.". Après avoir donné tous les détails sue les lauréats et le concert donné par les élèves du Conservatoire, il signe simplement : L'Habitué du Paradis (Le Journal de Cette du 01.07/1907)

Le 23.05.1908, dans la salle de l'ancien théâtre de la Grand'Rue, il est prévu "l'exécution de l'oratorio de MASSENET, Marie-Magdeleine. C'est M. EUZET, le distingué et vaillant organiste de Saint-Louis, qui a assumé la charge périlleuse de nous faire connaître cet oratorio. Il a groupé sous sa baguette une masse imposante de plus de 120 exécutants et nul doute qu'il ne les mène à la victoire, s'il faut en juger par le zèle admirable avec lequel chacun s'est attaché à une aussi belle entreprise." (La vie Montpelliéraine et régionale du 24.05.1908)

Le 31.05.1908, La vie Montpelliéraine et régionale du 31.05.1908 évoque le double mariage qui vient d'avoir lieu (Gabrielle PETIT avec Fritz SAACKÉ et Jean PETIT avec Amélie SAACKÉ) ; la cérémonie religieuse s'est déroulée en l'église Saint-Joseph, "à minuit" ; dans le cortège, on a remarqué Claire EUZET, "en éolienne blanche brodée" ; la partie festive a duré jusqu'à l'aube, avec "un orchestre excellent, dirigé par M. EUZET, (qui) fit tourbilloner les couples jusqu'à 7 heures du matin."

Le 16.02.1909, avec ses filles, il participe au mariage de Jeanne BROUILLONNET et de Léon GALIBERT ; au moment du bal, "un orchestre de choix, sous la direction de M. EUZET, se fit entendre et joua les plus jolies danses d'actualité" (La Vie Montpelliéraine et régionale du 28.02.1909)

Le 31.05.1909, Henri EUZET se trouve au collège hispano-français de Figueras pour la 30ème assemblée générale des anciens élèves du pensionnat des Frères de Béziers ; il accompagne la messe à l'orgue (l'Eclair du 06.06.1909)

Le 08.06.1909, l'Eclair rapporte qu'il dirige les Enfants du Devoir lors du congrès régional des anciens élèves des Frères et, quand J. GRANIER chante "un pieux O Salutaris", il est accompagné "par le violon de M. BLANC et l'orgue de M. EUZET".

Le 19.09.1909, l'Eclair annonce la représentation de la Perle cachée, à l'Oeuvre Saint-Joseph, dans la paroisse Saint-Louis : "M. Henri EUZET, le distingué organiste de Saint-Louis, tiendra le piano d'accompagnement, c'est dire que les chants seront bien dirigés."

Le 21.12.1909, l'Eclair fait le compte rendu de la fête scolaire du 19 dans la grande salle de l'externat Saint-Joseph, où s'étaient réunis les élèves des écoles Saint-Joseph et Saint-Charles, avec leurs parents et amis ; "la partie artistique était dirigée par M. EUZET, l'estimé professeur".

Le 25.05.1910, l'Eclair donne les noms des membres des deux comités d'organisation (l'un pour les Messieurs, l'autre pour les Dames) pour la fête nautique de charité qui aura lieu le 15 juin. Parmi ces membres, on relève le nom d'EUZET, "organiste de Saint-Louis", de CROS, éditeur de musique, etc.

Le 04.08.1910, l'Eclair annonce sous le titre La pluie violette la liste des nouveaux bénéficiaires de palmes académiques, en particulier EUZET, directeur de la Lyre Sainte-Cécile, Officier d'académie. Mais, dans son numéro du 06.08.1910, le journal revient sur cette information qui est, en fait, erronée : "Dans la liste des personnes de notre ville qui ont été décorées des palmes académiques, nous avons mentionné par erreur le nom de M. EUZET, professeur de piano, directeur de la Lyre Sainte-Cécile. Cette distinction a été obtenue par M. EUZET, professeur au collège. La similitude de nom a fait croire qu'il s'agissait de M. EUZET. Aussi l'excellent professeur a-t-il été félicité de toutes parts. Il nous prie de remercier en son nom toutes les personnes qui ont bien voulu lui témoigner leur estime et leur sympathie. Il y a lieu d'espérer que cette nouvelle prématurée n'est que partie remise et que le sympathique professeur obtiendra prochainement ce titre qu'il mérite depuis longtemps."

Le 19.02.1911 a lieu la fête annuelle de l'Association amicale des anciens élèves des Frères, au pensionnat Saint-Joseph. Cette réception des anciens par les jeunes a eu lieu "aux accents de la musique de l'école qui, sous la baguette de son chef aimé, M. EUZET, exécuta deux magnifiques pas redoublés (...) Le soir (...) tous les artistes rivalisèrent de talent, pendant que, au piano d'accompagnement, M. EUZET, professeur de musique, remplissait les intermèdes avec MM. FAUCON et RIGAL, de l'Amicale." (l'Eclair du 21.02.1911)

Le 21.09.1911, l'Eclair décrit le pèlerinage mensuel du Mont Saint-Clair. "Les messes, célébrées toute la matinée, dans l'antique chapelle du promontoire, ont été agrémentées par des chants religieux exécutés par le choeur de la Congrégation des jeunes filles de Saint-Louis, accompagnées à l'harmonium par M. EUZET, organiste."

Le 19.12.1911, l'Eclair fait le compte rendu de l'arbre de Noël organisé par l'Association amicale des Anciens élèves des Frères et des écoles (président : GIBERT) pour les enfants des écoles catholiques ; la manifestation a eu lieu dans la salle de l'oeuvre Saint-Philippe de Néri, mise à disposition par le chanoine NOUGARET, de Saint-Joseph. "Ajoutons que la musique de l'établissement Saint-Joseph s'est fait entendre sous la direction de M. EUZET, le distingué professeur de l'école".

Le 21.03.1912, Le Journal de Cette fait un article sur les nominations au Conservatoire : "Nous avons encore à annoncer une bonne nouvelle à tous les Cettois qui, sans distinction de parti, savent s'incliner devant le mérite et se réjouissent des distinctions qui le reconnaissent et l'honorent : M. Honoré Henri EUZET, le très distingué chef de la Lyre Sainte-Cécile prendrait place, sur la proposition de notre maire, parmi le personnel enseignant du Conservatoire. M. Henri EUZET succèderait au regretté LAGARDE, musicien lui-aussi fort apprécié, enlevé trop vite à l'affection de ses élèves et à la sympathie de ses compatriotes. Tous les musiciens (et ils sont légion à Cette) qu'a formés l'enseignement et le zèle du chef éminent et aimé, tous nos compatriotes qui le voient à l'oeuvre depuis tant et tant d'années avec autant de patience que de modestie, seront unanimes à approuver une décision qui fait honneur à M. Honoré EUZET, notre maire, qui en a pris l'initiative et qui consacre pour celui qui en est l'objet, une vie tout entière employée au service de l'art.". Le 13.04.1912, Le Journal de Cette complète l'information ci-dessus en indiquant : "Par arrêté en date du 11 avril et sur la proposition de M. Honoré EUZET, maire, M. Henri EUZET, chef de Lyre Sainte-Cécile est nommé professeur de collège à l'Ecole Nationale de musique de notre ville à partir du 1er avril 1912. Cette nomination fait autant d'honneur à celui qui l'a proposée qu'à celui qui en est l'objet. Nous avons très souvent fait l'éloge du sympathique professeur pour qu'il soit utile de mettre en relief les qualités qui le rendent digne d'occuper très brillamment ce poste. Aussi est-ce avec une joie sincère que nous le félicitons, joie qui sera partagée par ses amis, et par tous ceux - ils sont légion ! - à qui il a donné la culture musicale."

Le 04.06.1912, il tient l'harmonium dans la salle des Galeries Doumet pour les fêtes de charité qui ont lieu à Sète : "Des choeurs de jeunes filles unirent leurs voix franches et mélodieuses, sous la direction de M. Henri EUZET, le distingué maëstro qui tenait l'harmonium, et les meilleurs artistes de l'Idéal Comoedia donnèrent un agréable concert qui divertit beaucoup l'assistance." (Le Journal de Cette du 04.06.1912)

le 18.08.1912, on célèbre "la solennité de l'Adoration perpétuelle" à la paroisse de l'Immaculée-Conception de La Peyrade. "A la grand'messe de dix heures, les congréganistes de la paroisse Saint-Louis, de Cette, sous l'habile direction de M. EUZET, chanteront la messe de GOUNAUD." (L'Eclair du 18.08.1912). Le même journal fait un compte rendu de cette cérémonie, en particulier l'extrait suivant : "La messe de Sainte-Cécile, de GOUNAUD, interprétée par le choeur des demoiselles, sous l'habile direction de M. EUZET, organiste, fut chantée avec une exécution essentiellement religieuse et irréprochable. Une cantate à l'Eucharistie clôturera les exercices du matin." (L'Eclair du 25.08.1912)

Le 28.08.1912, il est un des membres du jury du concours de chant qui a eu lieu sur l'Esplanade. Un grand nombre d'amateurs se sont inscrits. Le premier prix (100 francs) a été attribué à M. FARRE, un baryton. (L'Eclair du 28.08.1912)

Le 23.04.1913, l'Eclair décrit la fête du Cercle catholique (dans la petite chapelle) et note qu'un "orchestre d'élite a interprêté, sous la direction de M. EUZET, de brillants morceaux de musique religieuse" ; un peu plus loin, il est indiqué comme étant un des membres du comité.

Le 11.06.1913, l'Eclair écrit, notamment, à propos de la fête de charité qui a eu lieu les 7 et 8 juin, en la cour Saint-Philippe de la cité Doumet et dans la salle de la Lyre Sainte-Cécile : "La deuxième partie comprenait le premier acte d'Orphée de GLUCK, où Mme BASTARD, Mme BERGEYRON et les choeurs firent merveille, accompagnés d'impeccable façon par un orchestre dirigé avec maestria par l'aimable organiste de Saint-Louis, M. EUZET." (articles sur la préparation de cette fête, dans le même journal, les 24.05.1913 et 05.06.1913)

Le 23.07.1913, l'Eclair indique que pour la fête scolaire à l'établissement Saint Joseph, celui-ci "était transformé en théâtre de la nature à l'occasion de la distribution des prix qui a été faite lundi soir, aux élèves des écoles libres de garçons de la paroisse (...) Le programme avait débuté par des exercices de gymnastique admirablement réglés et rythmés par la musique de l'estimé professeur EUZET"

Le 11.12.1913, l'Eclair fait le compte rendu de la soirée récréative, donnée le 8 dans la salle du cinéma catholique, par les élèves des écoles Saint-Charles et Saint-Joseph. Le journaliste termine l'article en adressant ses compliments à "M. EUZET, le dévoué pianiste accompagnateur"

Le 13.05.1914, l'Eclair donne des informations sur la fête patronale du Cercle catholique d'ouvriers qui a eu lieu le dimanche 10. La messe s'est déroulée dans la chapelle du cercle et il y avait un orchestre, "sous la direction de notre dévoué maître de chapelle. M. H. EUZET a fait entendre quelques mélodies exécutées à la perfection." La messe terminée, les participants sont montés dans la salle des fêtes du cercle où un banquet a clôturé la manifestation. Henri EUZET était à la table d'honneur, avec les autres membres du comité.

Le 20.06.1917, le Petit Méridional donne les résultats du concours de fin d'année de l'Ecole nationale de musique et de déclamation. Pour l'école élémentaire et pour le cours secondaire, le professeur est Henri EUZET.

Le 27.06.1917, l'Eclair indique que "M. Henri EUZET, organiste de la paroisse Saint-Louis" a prêté son concours, le dimanche passé, à la manifestation religieuse qui a eu lieu à la paroisse du Sacré-Coeur. A cette occasion, le journal souligne la "direction pleine de goût de Mlle LACROIX, la dévouée organiste du Sacré-Coeur."

Le 22.05.1918, dans l'église Saint-Joseph, sermon de charité en faveur des oeuvres paroissiales. "Au cours de la cérémonie, sous la direction de MM. EUZET, père et fils (Henri et Charles), et avec la collaboration de M. Ch. FLEURANTE, maître de chapelle, sera exécuté un concert spirituel." (L'Eclair du 21.05.1918)

Le 30.05.1920, fête dans l'église Saint-Louis en l'honneur de Jeanne d'ARC, "la nouvelle sainte" ; le programme musical et choral est particulièrement riche, comme le détaille La vie Montpelliéraine et Régionale du 06.06.1920 : "Durant la cérémonie, des chants pieux ont été exécutés par (...) Mlles IZOIRD et Suzette SOTTANO, nuancèrent, de la plus exquise façon, les belles pages musicales d'une Cantate à Jeanne d'ARC, oeuvre magistrale de notre estimé concitoyen M. Adolphe COUDERC, dont la parfaite exécution des solistes et du choeur (une cinquantaine d'exécutants), fut assurée par le distingué maître de chapelle M. EUZET (...)"

Le 11.09.1920, le Petit Méridional annonce qu'Henri EUZET, professeur de musique et officier d'Académie, devient titulaire des "Palmes Académiques". (Journal Officiel du même jour) ; le 12.09.1920, L'Eclair donne l'information : "Ce dernier ruban s'est longtemps attardé en chemin puisque voilà plus de trente ans que M. EUZET se dépense chez nous au service de l'art musical, mais, enfin, il est arrivé et cela nous incline à penser que la justice n'est pas toujours un vain mot."

L'insigne de l'Ordre des Palmes académiques
(source : Wikipedia)


Le 18.09.1920, fête en son honneur, suite à l'attribution des Palmes académiques (voir, dans la partie de La Lyre Sainte-Cécile, l'encadré reprenant l'article de L'Information Méridionale du 21.09.1920 et un extrait de l'article de L'Eclair du même jour).

En 1922, il est à la table d'honneur, en tant que chef de la Lyre Sainte-Cécile, à la fête du Cercle catholique (L'Eclair du 30.05.1922)

Le 07.11.1923, un service funèbre est rendu en l'église Saint-Louis, à la mémoire des soldats et marins morts pour la patrie ; l'organisateur est le Comité cettois de la Croix Rouge Française, sous la présidence de Mgr MIGNEN, évêque de Montpellier. "A côté de M. Henri EUZET, le réputé organiste, pour qui le clavier de l'orgue n'a pas de secrets, d'autres artistes apportèrent leur gracieux concours à cette funeste solennité (...)" (L'Eclair du 08.11.1923)

Dans son numéro du 09.12.1923, L'Eclair donne une information du Cercle catholique : "Il est rappelé à tous les membres du Cercle, actifs et honoraires, que ce soir, à 9 heures, sera tenue, dans la salle des réunions, l'Assemblée extraordinaire à l'occasion de la récente décoration pontificale décernée à notre confrère et ami, M. Henri EUZET. Ils se feront tous un devoir d'y assister." (la médaille d'or Bene Merenti, c'est-à-dire, bien méritée, est une décoration instituée par le pape Grégoire XVI en 1832, destinée à être remise aux personnes qui ont rendu de longs et éminents services à l'Eglise catholique, à leur famille et à la collectivité - Wikipedia)

Le 11.12.1923, l'Eclair fait le compte rendu de la réunion exceptionnelle du Cercle Catholique, qui a eu lieu le 09.12.1923, en l'honneur d'Henri EUZET, : "Un hommage mérité. - Nous avons annoncé en temps utile qu'à l'occasion de sa première visite dans notre ville, le nouvel évëque de Montpellier, Monseigneur MIGNEN avait apporté à M. Henri EUZET. organiste a la catthédrale St-Louis le diplôme du "bon méritant" que venait de lui conférer notre StPère le Pape. Les nombreux amis que Mr EUZET compte dans les milieux catholiques ne pouvaient pas laisser passer une si belle occasion de lui apporter des félicitations collectives dans une réunion de famille organisée à cet effet. C'est dimanche soir. dans la salle de réunions du Cercle Catholique qu'a eu lieu cette touchante manifestalion. "Touchante" elle le fut dans toute l'acception du mot. par le nombre vraiment imposant des amis sincères et dévoués qui, ce soir-là bravèrent les intempéries, par l'atmosphère de fraternité qui régnait dans la salle, par le caractère des sentiments qui furent exprimés et surtout par l'émotion qu'ils provoquèrent chez le héros de la fête. Lorsque la prière faite, chacun des invité eût réussi à trouver une place, M. Etienne PIOCH, directeur du Cercle se leva et donna d'abord lecture d'une lettre d'excuses du président du Cercle, M. ESCANDE qu'une indisposition bien inopportune retenait ce soir-là loin de cette réunion de famille. M. PIOCH déclare ensuite qu'il est chargé de remplir un devoir bien doux et bien agréable : celui de présenter à l'assemblée les membres du Comité. Car de Comité, il n'en existait pour ainsi dire plus depuis la guerre. Il ne restait que quatre membres parmi lesquels trois étaient trop souvent esclaves de leurs occupations pour apporter aux réunions du Cercle l'assiduité que les membres sont en droit d'attendre de leurs chefs. C'est pourquoi M. le directeur a fait appel à quelques dévouements en vue d'une solide reconstitution du Comité. (...) Parlant ensuite du but de la réunion, il dit sa satisfaction d'apporter son hommage le plus respectueux à M. Henri EUZET au sujet de la distinction dont il vient d'être l'objet de la part du Souverain Pontife. Distinction bien méritée d'ailleurs et dont l'éclat rejaillit sur tous ses amis. Mais c'est surtout lorsque l'orateur parle du dévouement et de la bonté d'âme de M. Henri EUZET que ses paroles reçoivent l'éclatante et spontanée confirmation d'applaudissements frénétiques. En terminant, M. PIOCH évoque les souvenir des héros de la guerre : "Ils sont ce soir parmi nous, dit-il, je n'en doute pas, eux-aussi sont venus saluer M. Henri EUZET qui les a si souvent glorifiés."

M. MAURRAS prend ensuite la parole (il fut, en 1878, un des fondateurs du Cercle Catholique et il vient d'être placé à sa tête) : Il rappelle la fondation du cercle St-Augustin le 1er décembre 1878 et sa bénédiction solennelle par Mgr de CABRIÈRES le 29 décembre suivant, puis l'accueil fait à M. Henri EUZET quand, à son retour de Perpignan il se fit inscrire membre du Cercle où il devint par la suite l'âme de toutes les fêtes. "C'est le 2 octobre 1882, ajoute-t-il que notre ami prit possession de l'orgue de St-Louis. Il devenait ainsi le successeur du grand artiste que fut l'abbé Dom PAPELL". L'orateur exprime ensuite le voeu de voir rétablir sous l'habile baguette de son ami l'orchestre et la chorale qui donnèrent tant d'éclat aux réunions de jadis, puis il ajoute : "Ce n'est pas seulement notre Cercle aimé, mais la ville entière, sans distinction de partis qui a applaudi à la décoration dont il a été honoré. Pourrait-on oublier le dévouement avec lequel il dirige depuis de longues années cette harmonieuse Lyre Sainte-Cécile dont les concerts sont accueillis avec tant d'enthousiasme par notre population cettoise ? Au nom de tous ses amis, présents ou absents, permettez-moi de lui donner une cordiale accolade qui lui signifiera l'ardente sympathie et la profonde joie de tous (applaudissements enthousiastes). M. le chanoine ESCANDE, curé-doyen de St-Louis ne résiste pas au besoin d'exprimer sa joie de se trouver à cette belle fête, car M. EUZET appartient à la paroisse St-Louis, comme il appartient d'ailleurs à toute la ville. "Lorsque Mgr MIGNEN vint pour la première fois à Cette, poursuit-il, la plus grande joie qu'il me procura, ce fut, à la descente du train, de m'annoncer la bonne nouvelle : la décoration accordée par notre St-Père à notre chef organiste. Mais pourquoi avons-nous voulu cette distinction pour M. EUZET ? Parce qu'il a toujours fait chanter son orgue pour notre sainte religion. M. EUZET a le talent d'un musicien religieux. C'est ce qu'en lui a voulu honorer le Saint-Père, mais il a aussi honoré le chrétien. Car en dehors de son talent musical, M. EUZET donne l'exemple d'une piété solide, profonde, sans ostentation. Il a montré qu'il avait du talent et un grand esprit religieux. Le Saint-Père a voulu aussi rendre hommage à son dévouement, à sa bonté, à son urbanité, qualités bien rares de nos jours. Mais en signalant au Souverin Pontife les mérites de M. Henri EUZET, M. le curé doyen a voulu aussi que le Saint-Père honorât un "enfant de Cette" (...) Le rayonnement de la décoration pontificale de M. EUZET ira aux organistes des diverses paroisses de la ville et s'étendra même à tous les paroissiens. Aussi, il lui adresse en terminant ses félicitations et lui rend un hommage public de son profond respect. L'assemblée accueille la fin de ce discours par une tempête de bravos.

Cette tempête est à peine calmée que d'autres ovations s'élèvent. C'est le moment où le héros de la fête vient à son tour prendre la parole pour remercier ses amis. Malgré son émotion bien compréhensible, il ne peut, dit-il, se dérober au devoir de répondre à toutes les louanges qui lui ont été adressées et dont il se déclare indigne. Il remercie M. le curé-doyen de son trop efficace appui pour l'obtention du diplôme pontifical et tous ses collègues et amis pour les sentiments qu'ils lui ont exprimés. Il rappelle ensuite que le Cercle depuis sa fondation a eu une chorale, une harmonie, un orchestre symphonique, il dit quelle fut la participation de ces groupements artistiques aux fêtes et aux solennités religieuses puis il termine en renouvelant sa gratitude émue pour le grand honneur qui lui est fait. M. le chanoine BÉRAL, curé de St-Joseph, et chargé de prononcer le discours qui doit clôturer la série : "Le rôle du dernier orateur paraît facile, dit-il, car, après avoir écouté attentivement ses prédécesseurs, il n'a qu'à parler sur les questions que les autres n'ont pas abordées. Mais comment se tirer d'affaire quand tout a été dit ? Notre directeur a parlé avec son coeur d'apôtre, M. MAURRAS a exprimé sa vive amitié pour le héros de cette fête, M. le doyen a bien caractérisé le sens de cette fête mais il a cependant un petit reproche à lui faire. C'est qu'il n'a pas dit que la paroisse St-Louis devait son organiste à la paroisse St-Joseph (Rires). Quant à M. EUZET, il nous a remerciés, dit-il, en termes très émus. Il mérite à tous égards quoi qu'il en dise, éloges et félicitations. L'orateur regrette un tel paroissien, mais s'il a cédé le père, il a gardé le fils
(Charles EUZET, organiste à St-Joseph), le fils dont il se félicite et qu'il remercie car il est le digne héritier des vertus d'un tel père. Puis, faisant l'apologie de la famille EUZET : "Vous êtes aimés de tous, dit-il, vous appartenez à toute la ville ! Et, en effet, voyez quelle réunion ce soir en dépit du mauvais temps ! Quelle unanimité ! Vous êtes ici, en raccourci, toute la ville de Cette !" (...) Quand le punch fut servi, M. SAACKÉ Georges vint prendre la parole à son tour, pour apporter à M. EUZET les félicitations de M. GUY, président du groupe d'éducation populaire qu'une indisposition retenait absent (...) puis annonça qu'un concert improvisé allait avoir lieu séance tenante (...) L'assistance applaudit successivement MM. PRIEU, MARRON, SAACKÉ, BAILLY, GIBERT et les pianistes DURAND et SAACKÉ (...)" Un complément est apporté par l'Eclair du 13.12.1923 : Nous avons omis de dire que par souscription de tous les membres du Cercle, il fut offert à M. Henri EUZET une vierge, de BOI.OT (le nom est incomplet) , véritable oeuvre d'art, fournie par la maison d'orfèvrerie GUIRAUDEN frères, et dont le voile artistique est orné d'une plaquette portant ces mots : "Le Cercle Catholique de Cette à M. Henri EUZET, 9 décembre 1923"

La médaille Bene Merenti
(source : Wikipedia)


+ le 26.05.1926, à Sète, 26, quai Noël Guignon (3 Q 15363, aux AD 34). L'Eclair du 28.05.1926 a résumé le sentiment général dans un article paru le 28 mai : "Nous avons appris avec un profond sentiment de tristesse que M. Honoré Henri EUZET, professeur de musique, organiste à Saint-Louis, qui fonda en 1890 et pendant plus de 20 ans dirigea à Cette la Lyre Sainte-Cécile, vient de s'éteindre après une longue et douloureuse maladie. C'était un homme d'une haute conscience, courtois, serviable, d'une honnêteté éprouvée, d'une grande aménité de caractère, en un mot le prototype de ces hommes dont on peut dire qu'ils ont passé leur vie à ne faire que leur devoir et sans connaître un seul ennemi. Il était, en effet, entouré d'une considération générale qui allait jusqu'à la vénération. Et c'était justice car les Cettois n'ignorent pas ce que la ville doit à cette existence de dévouement continu. M. EUZET a, en effet, formé des générations de musiciens et si nos musiques furent prospères au temps où l'engouement pour les sports n'avait pas encore entraîné les jeunes gens vers des divertissements moins artistiques, c'est à lui qu'était dû en grande partie ce beau résultat. Il eut le regret de voir disparaître dernièrement sa chère Lyre Sainte-Cécile à la tête de laquelle il s'était dévoué pendant trente ans sans obtenir d'autre récompense que la satisfaction d'un devoir librement accompli. L'intervention de quelques amis réussit à lui faire décerner ces derniers temps les palmes académiques que toute une existence de labeur artistique lui avait mille fois méritées. Mais la récompense qui lui tint le plus à coeur ce fut certainement la reconnaissance de ses mérites de bon chrétien par le Souverain Pontife lui-même qui lui fit remettre par Mgr MIGNEN, évêque de Montpellier, le diplôme "bene merentis" (du bon méritant). Ce chrétien exemplaire est mort dans la paix du Seigneur, laissant après lui les regrets de tous ceux qui eurent la satisfaction de le connaître, c'est-à-dire de l'aimer (...) "


Henri EUZET
(archives de Mme Marie-Bénédicte EUZET)


Créateur et chef de la Lyre Sainte-Cécile

- "Travailleur infatigable, il consacre la plupart de ses soirées à la direction de Sociétés. C'est ainsi qu'il a dirigé pendant cinq ans l'orchestre Sainte-Cécile et pendant plus de trente ans la Lyre Sainte-Cécile, composée essentiellement de jeunes gens, qu'il a menés de succès en succès, à Avignon, Béziers, Marseille, Orange, Grenoble, etc. etc.. Partout il recevait les éloges du jury pour sa direction et la parfaite exécution des morceaux." (extrait d'un discours en son honneur et à sa mémoire, en 1926 - l'auteur est anonyme et le dossier est aux Archives municipales de Sète : BH 1731).

Page des statuts de la Lyre Sainte-Cécile
(Archives de la mairie de Sète : C6 E2 D3)


- 1890 : Le Journal de Cette du 11.02.1890 indique que "L'Orchestre Sainte Cécile, dit du Cercle Catholique, nouvellement réorganisé sous l'habile direction de M. Henri EUZET, professeur de musique, donnera jeudi prochain, une petite fête artistique, au bénéfice de l'école Saint-Charles." De même, le 30.05.1890, il dirige ce même orchestre Sainte Cécile pour un concert de charité donné au bénéfice des naufragés du Saint Michel (Journal de Cette du 31.05.1890) ; cet orchestre a donc précédé de peu celui de la Lyre Sainte Cécile dont il est aussi le chef de musique mais qu'il ne fonde que le 15.07.1890. Mais, si la date de création de la Lyre Sainte-Cécile ne fait aucun doute, il reste à déterminer plus précisément les antécédents. Nous avons vu qu'Henri EUZET dirige les "Enfants du devoir" au moins jusqu'en 1883, selon deux articles du Petit Cettois. Cependant, au moment des obsèques, le 28.05.1926, Marius BARGEON (président du Réveil Cettois et ex-vice-président de la Lyre Sainte-Cécile) dit, notamment, dans son discours : "ceux qui vous ont connu au début de votre carrière, vous revoient par le souvenir à la tête de cette jeune et déjà prospère phalange Les enfants du devoir qui, le 15 juillet 1890 prenait le nom de Lyre Sainte-Cécile." Cette affirmation semble inexacte car, on voit dans L'Eclair du 15.08.1900 qu'il dirige toujours Les enfants du devoir, à l'occasion de la distribution des prix aux élèves de l'Externat Saint Pierre : "La musique Les enfants du devoir s'est montrée à la hauteur de sa tâche. Elle fait honneur à M. EUZET dont le talent et le dévouement sont connus de tous. Sous son habile direction, les choeurs et les chansonnettes qui ont agrémenté cette cérémonie ont été fort bien exécutés." Même situation, deux ans plus tard, toujours pour la distribution des prix aux élèves de l'Externat Saint Pierre : "Sincères félicitations (...) à la musique Les enfants du Devoir et à M. Henri EUZET, son distingué directeur" (L'Eclair du 13.08.1902). On peut imaginer qu'une partie seulement des enfants du devoir (les plus âgés probablement) est passée à la Lyre Sainte-Cécile mais que la première formation a perduré à l'Externat Saint Pierre pour les plus jeunes.

- 1890 : "Nous apprenons avec le plus vif plaisir que M. Henri EUZET, le distingué professeur de musique, vient de fonder une nouvelle musique d'harmonie ayant pour titre : Lyre Ste-Cécile de Cette. Le Président est M. Edmond SASSY, courtier en trois-six, honorablement connu dans notre ville. M. CONGE fils, étudiant en droit, en est le vice-président et M. SERVEL fils, un excellent artiste, le sous-chef. Cette musique est formée par un groupe nombreux de jeunes musiciens d'avenir (...)". (Le Journal de Cette du 27.07.1890) ; de son côté, le Petit Méridional du 17.08.1890 indique à propos de la Lyre Sainte Cécile : "Nous apprenons que cette nouvelle société musicale effectuera prochainement sa première sortie en ville. Elle donnera une aubade à la municipalité, à son président et à son vice-président (...) Le premier concert donné par cette société aura lieu le jeudi 28 courant, sur le canal.".

- 1891 : "M. Louis CAFFAREL, président d'honneur de la Lyre Sainte-Cécile et M. Henri EUZET, chef-directeur, joueront un morceau à quatre mains, sur le piano" dans une soirée de gala que la Lyre offrira à ses membres fondateurs et à la presse." (Journal de Cette du 30.01.1891) Dans cet article, on apprend qu'il y a "l'orchestre Sainte-Cécile", d'une part, et "la Lyre Sainte-Cécile", d'autre part ; alors que le premier exécutera deux fantaisies, la seconde jouera deux des meilleurs morceaux de son répertoire. L'article nous apprend aussi que le sous-chef de la Lyre Sainte-Cécile est Adam SERVEL, lequel jouera un solo sur le saxophone.

- 1891 : Avec la Sainte-Cécile, il vient toujours en soutien des cérémonies religieuses d'importance. Ainsi, le dimanche 05.05.1891, il est prévu "dans la chapelle des Frères de la doctrine chrétienne et du cercle catholique, rue Doumet-Adanson, l'érection d'une magnifique statue de Notre-Dame de Lourdes, due à la générosité de la famille CAFFAREL et de quelques fidèles. A cette occasion, une messe en musique du maestro MERCADANTE sera exécutée par les élèves de l'externat St-Joseph. L'orchestre Ste-Cécile sous la direction de son chef, M. Henri EUZET, prêtera son concours à cette cérémonie ; elle exécutera les morceaux suivants : à l'entrée, Royal Bragance de LUIGINI ; à l'offertoire Nabuco, ouverture de VERDI ; à la sortie, Marche triomphale de G. LAMOTHE." (Journal de Sète des 03-04.05.1891)

- 1891 : Les musiciens de la Lyre Ste-Cécile sont convoqués en vue des sérénades que la Lyre donnera le 15 (juillet) à M. Henri EUZET chef-directeur et le 16, à M. Alexis VIGNAL, vice-président, à l'occasion de la fête de ces derniers (Le Messager du Midi du 10.07.1891).

- 1891 : Le Journal de Sète du 09.05.1891 donne la cinquième liste des lots offerts pour la tombola de la Lyre Sainte-Cécile ; Henri EUZET offre : "une boîte musique, un rouleau musique, deux écrans pour bougies de piano, deux porte-aiguilles, un porte-montre, une trotteuse, une corbeille plantes artificielles" (cependant que ses jeunes enfants offrent aussi en cadeau, une paire pantoufles brodées (Claire EUZET), un coussin tapisserie (Cécile EUZET) et un jeu de patience (Charles EUZET). Le Journal de Sète du 23.03.1892 donne la sixième liste des lots offerts pour la tombola de la Lyre Sainte-Cécile ; Charles (son fils) offre un violon d'enfant et Claire (sa fille) deux tableaux transparents représentant Sainte Cécile.

- 1892 : En 1892, il est félicité lors d'une soirée de gala à la grande salle Plantade : "La Lyre Sainte-Cécile a tenu avec honneur sa place dans ce concert (...) Le dernier morceau du programme, joué par notre jeune musique, s'est terminé au milieu des plus sympathiques bravos et une magnifique palme a été offerte à M. EUZET, chef directeur, aux cris répétés de Vive Cette ! Vive la Lyre Sainte-Cécile !" (Journal de Cette du 24.03.1892)

- 1892 : La même année, comme les autres sociétés musicales, la Lyre Sainte-Cécile donne une aubade à la nouvelle municipalité et à son maire Ernest SCHEYDT. Pour la Lyre, c'est pendant le banquet des édiles, dans la cour de l'hôtel Grand Galion. Après l'exécution de la Marseillaise, le maire est venu la féliciter puis, "M. Henri EUZET, chef de la Lyre, lui a répondu en ces termes : M. le Maire, Ces jeunes gens de la Lyre Sainte-Cécile sont tout heureux de venir apporter comme les autres sociétés, leur tribut d'hommage aux nouveaux élus de la ville. A quelque couleur politique qu'ils appartiennent, ils ne veulent voir en eux que des administrateurs de notre chère cité et font des voeux pour que tous leurs efforts tendent à une bonne gestion des affaires publiques. Tous les membres de la Lyre Sainte-Cécile sauront prouver par leurs services qu'ils ont à coeur l'agrément constant de la ville confiée à votre administration." (Journal de Cette du 17.05.1892)

- 1892 : Toujours en 1892, inauguration du kiosque de la Lyre Sainte-Cécile et du kiosque de l'Esplanade (voir dans la partie "musique profane", les 12.06.1892 et 19.06.1892).

- 1893 : Avec ESTÈVE et GOUDARD, il est pianiste accompagnateur au concert vocal et instrumental organisé par la Lyre Sainte-Cécile, dans la salle de spectacle des galeries Doumet, "dans le but de se procurer des ressources pour participer au concours musical de Marseille" (La République du Midi du 09.04.1893)

- 1893 : Avec Mme J.PEYRE et AZAÏS, il accompagne AUBERT, le Maître chanteur de Luisuiraudu (chant), lors du concert de gala organisé par la Société artistique dans son local, rue Doumet. (La République du Midi du 10.06.1893)

- 1893 : concert par la Lyre Sainte-Cécile sur le kiosque Franke. Au programme, il y a, notamment, Myosotis, la mazurka d'EUZET (La République du Midi du 22.06.1893)

- 1893 : "La Lyre Sainte-Cécile a donné, jeudi soir, un concert à la campagne de M. Louis CAFFAREL, président d'honneur de cette société, à l'occasion de sa fête (...) La Lyre Sainte-Cécile a joué divers morceaux et M. Louis CAFFAREL lui-même a accepté de prendre la baguette pour diriger un quadrille (...) M. EUZET, chef-directeur, a émis le voeu de voir bientôt briller sur la poitrine de M. CAFFAREL la rosette d'officier d'Académie, en récompense des nombreux services qu'il a rendus à l'art musical et à la ville de Cette. M. CAFFAREL a répondu qu'il espérait bien que pareille récompense serait décernée au vaillant et modeste M. EUZET, le travailleur infatigable qui a aidé, pour une si large part, au développement artistique de notre cité. (...)" (L'Eclair du 26.08.1893)

- 1893 : Lyre Sainte-Cécile - "C'est avec un plaisir plus nouveau que nous signalons les progrès croissants de cette vaillante société, sous l'habile direction de son infatigable chef M. EUZET. Le concert qu'elle a donné hier soir sur notre Esplanade avait attiré une foule compacte. Les superbes morceaux du programme ont été exécutés à merveille, aussi les applaudissements ne lui ont pas fait défaut (...)" (La République du Midi du 30.09.1893)

- 1894 : "Le concert donné jeudi soir par la Lyre Sainte-Cécile et l'Espoir de Cette n'a été qu'une suite d'ovations pour nos deux vaillantes sociétés et pour M. SOUYRI, le brillant soliste de Marseillan-Fanfare (...) Au nom de la Lyre Sainte-Cécile, M. SASSY, président, a offert une magnifique palme à M. EUZET, l'excellent chef-directeur, comme souvenir du prix de direction que le jury lui a décerné." (L'Eclair du 12.05.1894)

- 1894 : Le concert donné sur l'Esplanade, le Jeudi Saint, par la Lyre Sainte-Cécile a eu un grand succès. Parmi les morceaux particulièrement applaudis, il y a Rigel, "un joli allegro militaire, composé par Eug. SERVAIS, clarinette et solo et dédié à M. EUZET, chef directeur." (L'Eclair du 28.07.1894)

- 1894 : La Lyre participe à un concours national, à Toulouse et remporte un grand succès, sous sa direction : "Au concours d'honneur qui a eu lieu hier dimanche, notre jeune et vaillante société a obtenu le premier prix, avec prime de deux cents francs et une coupe offerte par M. le président de la République. De plus, M. EUZET, chef de la Lyre, a obtenu un prix de direction" (L'Eclair du 24.09.1894). Le même journal reprend le compte rendu, le lendemain : "Nos sociétés musicales (la Lyre Sainte-Cécile et l'Espoir de Cette) retour du concours de Toulouse où elles viennent de remporter, non pas seulement un succès mais un triomphe (...)". Le jury a accordé, en outre, un prix de direction à Henri EUZET, "l'excellent chef, dont le talent s'était si heureusement manifesté dans l'exécution d'un morceau qui est classé dans le répertoire des divisions supérieures (...) Le lendemain dimanche avait lieu, sur la place du Capitole, la distribution des récompenses aux lauréats. En dehors des médailles, palmes et primes affectées aux divers concours, M. le président de la République avait offert une magnifique coupe de Sèvres qui était destinée à la société la plus méritante. Nos jeunes musiciens de la Lyre Sainte-Cécile ont eu l'insigne honneur d'être désignés par le jury, et c'est au milieu des acclamations générales que le maire de Toulouse a remis la coupe à M. EUZET (...)" (L'Eclair du 25.09.1894)

- 1895 : la Lyre Sainte-Cécile offre, comme chaque année, un grand concert à ses membres fondateurs et honoraires. "La salle était bien décorée des drapeaux russes et français, des oriflammes, des bouquets d'arbustes, des fleurs et, dominant le tout, le drapeau de la Lyre couronné de médailles (...) La toile se lève et la Lyre Sainte-Cécile attaque, sous la baguette du maestro EUZET, un festival-marche qui est crânement enlevé (...) Après le premier morceau, M. Aimé CROS, secrétaire, donne lecture de son rapport constatant la bonne marche de la société (...) M. VIDAL, chef de l'Espoir de Cette, prend la baguette pour conduire le double quatuor de l'Orphéon. Myosotis et Hymne à la nuit sont deux succès pour ces excellents chanteurs (...) Le public a le plaisir d'entendre et d'applaudir le double quatuor de la Société Artistique dans le Sommeil de la Vierge (...) Nous avons voulu garder pour la fin le plaisir de parler des dames chanteuses qui ont prêté leur gracieux concours à cette soirée. Nous avons nommé Mme SILVY et Mlle MOLINIER (...) Les pianistes accompagnateurs étaient MM. EUZET, VIDAL et DUJOL." (L'Eclair du 12.02.1895)

- 1895 : Il dirige le premier concert d'été donné par la Lyre Sainte-Cécile, sur l'Esplanade ; L'Eclair du 27.04.1895 rapporte que ce concert "avait attiré un très grand nombre d'auditeurs, heureux d'applaudir aux progrès de cette vaillante société, si bien dirigée par son honorable chef, M. EUZET"

- 1895 : "La population cettoise a réservé l'accueil le plus enthousiaste à la chorale l'Espoir de Cette, retour du concours de Marseille où elle a obtenu d'éclatants succès. La Lyre Sainte-Cécile était allée l'attendre rue Nationale et les deux sociétés ont défilé au son d'allégros entraînants au milieu des acclamations de la foule. Sur leur passage, des feux de bengale multicolores étaient allumés en leur honneur, tandis que nos vaillants chanteurs recevaient une ample distribution de palmes et de bouquets, en récompense de leur mérite. Devant la mairie, illuminée pour la circonstance, la chorale a chanté un choeur ; ensuite, musiciens et orphéonistes se sont rendus au siège de l'Espoir de Cette où un vin d'honneur leur a été offert. MM. les membres de la presse avaient été très gracieusement invités à y assister. M. EUZET, chef de la Lyre, a pris la parole au nom du président empêché, pour adresser ses meilleures félicitations à l'Espoir de Cette pour le succès obtenu. M. LAYRAC, président de l'Espoir de Cette, a répondu en souhaitant bonne chance à la Lyre Sainte-Cécile, au concours de Nîmes." (L'Eclair du 10.06.1895)

- 1895 : concert le 24.08.1895 sur le kiosque Franke, par la "Lyre Sainte-Cécile" et "l'Espoir de Cette". Au programme, il y a, notamment, "Frankiosque, polka avec chant", d'EUZET (L'Eclair du 23.08.1895)

- 1896 : protestation affichée sur les murs de la ville par la Lyre Sainte-Cécile, relative à l'exclusion de cette société des fêtes locales : "Au nom de ses membres actifs, fondateurs et honoraires et de ses nombreux amis, la Lyre Sainte-Cécile proteste énergiquement contre la mesure prise par la municipalité l'excluant de la fête patronale. La Lyre Sainte-Cécile composée d'enfants de Cette, a toujours prêté son concours à toutes les fêtes organisées par les diverses municipalités sans exception. Elle ne croit pas avoir démérité de ses concitoyens. C'est donc à regret qu'elle se voit mise à l'index à la suite du concert franco-espagnol, dont elle avait pris seule l'initiative quinze jours à l'avance sans qu'elle eût pu prévoir que des jaloux intéressés réussiraient, par une contre manifestation organisée à la dernière heure, à détourner le courant sympathique de la population cettoise à son égard. - La Lyre Sainte-Cécile." (L'Eclair du 24.08.1896)

- 1896 : réponse d'un contribuable à l'affiche de la Lyre Sainte-Cécile (il s'agit, probablement d'une réponse élaborée par ou avec le maire, Honoré EUZET) : "Le manifeste de la Lyre Sainte-Cécile ayant paru sans signatures, M. H. EUZET, maire, n'a pas cru devoir y répondre. mais comme il convenait toutefois, pour que l'opinion publique fut éclairée de relater les faits qui s'étaient produits, je me suis rendu chez M. H. EUZET et d'après son entretien je me permets de livrer à la publicité les lignes suivantes : - Jeudi dernier, M. SASSY, président du conseil d'administration de la Lyre Sainte-Cécile se présentait accompagné d'une délégation devant le maire de Cette et lui exprimait son etonnement de l'exclusion dont était l'objet cette société musicale. M. le maire répondit que pour des motifs qu'il n'avait pas à apprécier la population cettoise avait témoigné de son hostilité contre la Sainte-Cécile, dans une circonstance récente, que des désordres graves s'étaient produits, que les rapports qui lui parvenaient signalaient encore une certaine surexcitation des esprits, que par suite il ne saurait consentir lui magistrat responsable de l'ordre, à réclamer pour la fête, le concours de la Sainte-Cécile, qu'il ne serait pas pardonnable si par suite de la sortie de cette Société les désordres qu'il pressent se produiraient, qu'il serait humiliant pour notre ville que les étrangers qui y viendront en foule durant nos fêtes assistassent à des scènes qui, seraient-elles seulement bruyantes ne laisseraient pas de produire une très mauvaise impression au dehors. Bref, tout en exprimant de vifs regrets le maire maintint sa décision, en promettant toutefois de réfléchir à cette facheuse situation et de faire appeler M. le président de la Lyre s'il trouvait le moyen de la dénouer à la satisfaction de tous. Les délégués parurent se retirer enchantés puisqu'ils remercièrent le maire à plusieurs reprises de son excellent accueil, ce qui amena celui-ci à leur répondre que tous ceux qui se présentaient à la mairie poliment étaient reçus avec la même courtoisie et que MM. les délégués ne lui devaient pas de remerciements. Le lendemain matin, vendredi, M. le maire fit appeler M. le président de la Lyre et lui tint à peu près ce langage : Je suis d'autant plus ennuyé de cet incident qu'en raison des opinions politiques connues de votre Société on peut m'accuser d'injustice, de partialité ; aussi je vous propose de donner un concert à la Plage, dimanche soir. cette sorte d'expérience que je consens à tenter pour vous être agréable, me permettra de juger de l'état d'esprit de la population et s'il vous était favorable, comme je le souhaite, vous pourrez participer à la fête de la Saint-Louis. Nous avons modifié le programme pour l'Orphéon L'Espoir, nous le modifierons pour vous. Je vous avoue que nous avons besoin d'une musique pour les courses vélocipédiques, l'Harmonie ne pouvant y assister, mais il n'entre point dans ma pensée de vous offrir seulement ce rôle effacé ; je vous ferai participer encore aux autres concerts. Il est bien entendu que je demanderai pour vous une subvention à la commission des fêtes et moi-même je contribuerai à augmenter cette subvention. Sur la réponse de M. le président que c'était trop tard pour organiser un concert le dimanche suivant, M. le maire offrit de mettre le personnel de la mairie à la disposition de la Lyre Sainte-Cécile, pour faire le service des convocations. Enfin, pour calmer les hésitations de M. SASSY, M. le maire lui dit à peu près textuellement ceci : J'agirai avec vous comme avec l'Harmonie et L'Espoir, si vous me déclarez que vous consentez à donner le concert que je vous demande, je vous inviterai ; de cette façon votre amour-propre sera sauvegardé et l'invitation de la municipalité pourra constituer pour votre Société une sorte de protection. Veuillez réfléchir et assurer à vos amis du conseil d'administration de la Lyre Sainte-Cécile mes meilleurs sentiments. M. SASSY remercia, et promit de donner une réponse dans la soirée. On sait le reste. Maintenant la population cettoise appréciera, en cette circonstance, la conduite de M. le maire qui a tout fait pour tout concilier, et arriver à une entente, laquelle n'a pu aboutir, les administrateurs de la Lyre Sainte-Cécile ayant été de l'aveu même de leurs propres amis, on ne peut plus mal inspirés dans leur décision." (Le Petit Méridional du 27.08.1896)

- 1896 : A la suite des incidents qui se produisirent lors du passage des orphéonistes espagnols à Sète et des positions respectives de la mairie et de la Lyre, le président de celle-ci démissionne : "Une partie de la population attribua à M. SASSY, président de la Lyre Sainte-Cécile, la responsabilité de ces incidents et témoigna d'une certaine hostilité contre lui. M. SASSY, craignant que cette hostilité ne rejaillisse sur la Société qu'il présidait, a jugé à propos, dans l'intérêt de cette Société, de donner sa démission (...)" Le conseil d'administration de la Lyre accepte cette démission et nomme président par interim, Louis CAFFAREL. (Le Petit Méridional et L'Eclair du 12.09.1896)

- 1896 : Fête de quartier, rue des Hôtes et rues avoisinantes : "Après les joutes, défilé des vainqueurs, accompagné de la sympathique société musicale, la Lyre Sainte-Cécile. A 6 heures, concert sur le plan de la halle par la Lyre, sous l'habile direction de M. Henri EUZET." (L'Eclair du 25.09.1896)

- 1896 : concert le 21.10.1896 pour le 5ème anniversaire de la donation du kiosque Franke, par la Lyre Sainte-Cécile ; au programme, il y a, notamment, "Frankiosque, polka de H. EUZET(L'Eclair du 21.10.1896)

- 1897 : "Charmante réunion intime, jeudi soir, à l'occasion de la fête du sympathique directeur de la Lyre Sainte-Cécile. Un concert improvisé dans le jardin de M. EUZET, charmait les voisins, tandis que les rossignols, étonnés, restaient sans voix (...) mais voici que du bouquet rose se détacha une fleur bleue : c'est le myosotis, la gracieuse mazurka due au talent du chef distingué de la Lyre. La composition est si délicatement tendre que, cette fois, les rossignols accompagnent les musiciens. Ceci n'est que le prélude de la manifestation de sympathie qui réunit au siège de la Société les nombreux amis de M. EUZET. Dans la coquette salle, au milieu de laquelle brille une lyre de feu, ce sont encore des fleurs, des guirlandes, des guipures, des drapeaux français et russes, encadrant les initiales H.E. tressées en myosotis (...)" Discours du trésorier, Mathieu COLON : "Cher Monsieur EUZET, - sept printemps ont rayonné sur le drapeau de la Lyre et, pour la septième fois, nous avons l'honneur à l'occasion de votre fête, de vous présenter l'hommage de notre sincère attachement et de notre profonde sympathie. Notre drapeau, comme celui d'un régiment, a subi les épreuves du combat. De ces luttes pacifiques de l'art, il est sorti orné de nouveaux lauriers ; mais il est d'autres luttes matérielles plus difficiles, et celles-là, pour les vaincre, il ne fallait pas seulement le talent de notre chef incomparable, mais encore une énergie à toute épreuve, une constance inébranlable, l'ardent désir de vouloir malgré tout et quand même faire durer et prospérer l'oeuvre à laquelle vous avez consacré, vous, le meilleur de votre âme ; nous, l'ardeur de notre jeunesse, malgré l'apparente insouciance de quelques-uns. (...) A Monsieur EUZET et à sa chère famille. A la Lyre Sainte-Cécile." (L'Eclair du 24.07.1897)

- 1897 : Le 23.09.1897 un programme de la Lyre Sainte-Cécile est donné par le Petit Méridional, à l'occasion d'un "Salut au drapeau".

- 1898 : L'Eclair du 19.07.1898 annonce : "Ce soir, concert artistique organisé par le célèbre baryton espagnol LABAN, avec le concours des ténors PAOLI et GRAND, des professeurs EUZET et AZAÏS, de la chorale Cettoise et de la Lyre Sainte-Cécile."

- 1899 : Le Journal de Cette du 07.02.1899 relate en détail l'exécution du concert annuel de la veille par la Lyre Sainte-Cécile. Il indique, notamment, que "le piano d'accompagnement était tenu par M. EUZET, l'habile directeur de la Lyre."

- 1899 : la Lyre annonce qu'elle ne pourra faire son concert habituel, en l'honneur de sa fête patronale, sur le kiosque de l'avenue Victor-Hugo, "à cause de l'encombrement actuel de la place" ; par contre, son chef-directeur, Henri EUZET, annonce le programme musical du dimanche 26 : à 9 heures, la messe à l'église Saint-Joseph, puis à 10 heures l'aubade à la Municipalité, puis à 10 H 30, l'aubade à M. J. FRANKE, donateur du kiosque de l'Esplanade, puis à 18 heures, un banquet à l'Hôtel Continental et enfin à 22 heures, la "soirée de famille dans le local de la Société (cité Doumet), offerte aux membres honoraires et aux familles des membres exécutants" (Le Journal de Cette du 26.11.1899)

- 1901 : C'est probablement en 1901 que la salle Sainte-Cécile est inaugurée, lors d'une concert donné par la Lyre : "Très jolie salle au concert de gala, donné dimanche soir, par la Lyre Sainte-Cécile, dans son local de la Cité Doumet (...) Très goûté aussi le morceau pour piano à quatre mains par Mlle Eugénie MAFFRE et M. Henri EUZET, le sympathique directeur de la Lyre (...) Le piano a été savamment tenu par Mlles Eugénie MAFFRE et M. LACROIX et MM. Henri EUZET et Marius ROUSSEL. (...)" (Petit Méridional du 16.04.1901)

- 1901 : "Pour la 11ème fois, cette société s'est réunie hier soir, au siège social, pour célébrer la fête de M. Henri EUZET, son chef dévoué. A cet effet, la salle avait été richement décorée de fleurs et de drapeaux, et l'on distinguait contre un des paneaux décoratifs ces mots en lettres faites de fleurs : Vive M. Henri EUZET ! Certes, c'est une bien grande joie pour les musiciens que de pouvoir exprimer chaque année leur sympathie à ce chef, qui les mérite à un si juste titre, et c'est aux accords harmonieux de la Lyre qu'il a fait son entrée dans la salle des fêtes. Fusées, pétards, feux de Bengale, rien n'a manqué à l'éclat de cette solennité. Après le concert, M. EUZET a offert des rafraîchissements aux musiciens qui étaient venus en très grand nombre. Plusieurs artistes sociétaires ont fait entendre de belles chansonnettes et gentils monologues, qui ont jeté leur note gaie dans cette réunion intime ; la plus franche cordialité n'a cessé de régner, et l'on s'est retiré fort avant dans la nuit en souhaitant de pouvoir mieux faire l'année prochaine s'il est possible." (L'Eclair du 26.07.1901)

- 1901 : concert de la Lyre Sainte-Cécile pour le 10ème anniversaire de la donation du kiosque musical à la ville, le 21 octobre : "A cette occasion, la Lyre a fait paraître un programme illustré dû au crayon lithographique d'un des membres exécutants, M. BARGEON. A gauche se dessine la figure vénérable du regretté donateur, M. FRANKE ; une gracieuse allégorie, représentant la Lyre Sainte-Cécile, lui offre une couronne en reconnaissance de son bienfait. L'encadrement du programme est complété par des Renommées et des Amours jouant divers instruments harmoniques. Enfin, dans le bas, l'artiste a placé les armoiries de la ville et la reproduction fidèle du kiosque qui prepétuera la mémoire du donateur. Tout cela est traité avec beaucoup de goût et de finesse. Nos compliments à M. BARGEON." Dans le programme du concert, il y a la polka Frankiosque d'Henri EUZET. (L'Eclair du 21.10.1901)

- 1902 : "Dimanche à 8 heure et demie du soir, la Lyre Sainte-Cécile donnait son deuxième concert annuel" (salle des galeries Doumet) ; programme : ... valse en do dièze mineur (CHOPIN), pour piano-solo par Mlle Claire EUZET ... Sémiramis, quatuor pour violon, flûte, violoncelle et piano par MM CAHUZAC, BROUILLONET, MAZAURIC et Mlle Claire EUZET ... "Le piano d'accompagnement était tenu par Mlle Claire EUZET, MM. Henri EUZET père et Charles EUZET, trois artistes, dont l'éloge n'est depuis longtemps plus à faire." (La vie Montpelliéraine et régionale, n° 397, 9ème année, dimanche 27.04.1902 - l'annonce avait été faite dans le Journal de Cette du 20.04.1902)

- 1902 : tombola populaire au siège de la société, le 08.06.1902, "organisée pour subvenir aux frais de la participation au concours musical d'Orange" ; parmi les donateurs, il y a Henri EUZET, directeur de la Lyre : "Un accordéon, une étagère, un porte-montre" (Journal de Cette du 08.06.1902)

- 1902 : "Jeudi soir 10 courant, une fête intime réunissait les membres de cette société, à l'occasion de ses récents succès au concours d'Orange. Dans la salle, décorée avec le meilleur goût, des raffraichissements ont été offerts aux musiciens. M. COLOM, vice-président, les a félicités des résultats acquis qui rejaillissent sur la ville de Cette. M. BÉNÉZECH, archiviste, a donné lecture d'une poésie de circonstance, qui a obtenu un vif succès. M. EUZET a remercié sa jeune phalange des marques de sympathie qu'elle lui a témoignées, et l'a engagée à persévérer dans la voie du travail et du progrès. Des chants et des monologues ont clôturé cette charmante réunion." (le même texte dans le Journal de Cette et L'Eclair du 13.07.1902)

- 1902 : La Lyre Sainte-Cécile se produit au mariage d'Adrien SEZARY et de Victoria VIÉ, à Cette, dans un concert "sous la direction de son chef, M. Henri EUZET, ami des mariés (...) pendant la cérémonie, MM. EUZET et BUCHEL, ainsi que M. AUBERT, ont alterné pour charmer l'auditoire dans l'exécution de divers morceaux et chants de circonstance." (La vie Montpelliéraine et régionale du 24.08.1902)

- 1903 : "Mercredi prochain, 9 décembre, grande soirée artistique dans la salle de la Lyre Sainte-Cécile. Sous la haute direction de M. EUZET, le sympathique chef de la Lyre, MM. CAHUZAC, BROUILLONNET et Charles EUZET exécuteront le joli trio de la Fille du Régiment. (...)" (La vie Montpelliéraine et régionale du 06.12.1903)

- 1904 : "C'est par une soirée délicieuse que la Lyre Sainte-Cécile a ouvert mercredi (le 21.04.1904) la série des concerts sur le kiosque Franke" (L'Eclair du 23.04.1904). En même temps, le journal annonce la soirée de gala offerte annuellement aux membres honoraires et fondateurs de la Lyre, le 04.05.1904 : "Cette soirée organisée sous la direction de l'habile chef, M. EUZET, promet de ne pas céder en rien à celle des années précédentes."

- 1904 : le 04.05.1904, dans sa salle des fêtes des galeries Doumet, la Lyre Sainte-Cécile a offert son 14ème concert annuel à ses membres fondateurs et honoraires. Discours de son vice-président, Mathieu COLOM : "La Lyre Sainte-Cécile, sous la baguette de son chef dévoué et désinteressé, marche toujours sur la voie du progrès ; vous avez pu l'apprécier dans les 36 sorties que la Société a faites en ville pendant le cours de l'année dernière, et ce serait mal reconnaître les mérites du distingué M. Henri EUZET, si je ne saisissais une aussi bonne occasion pour le remercier en votre nom et au nom de tous les membres de la Société. Le succès, à la vérité, ne répondit pas à ses efforts à Grenoble aussi brillament qu'il l'avait fait l'année précédente à Oran (...) Pour ce soir, notre directeur a composé un programme des plus attrayants (...) M. E. SCHMELTZ, le sympathique professeur de violon, exécutait avec un brio toujours jeune la superbe Fantaisie Ballet de Ch. de BÉRIOT, qu'accompagnait la ravissante Mlle Claire EUZET, fille et élève du directeur de la Lyre (...) Ces quatre artistes, après les rappels bien mérités du public, ont été l'objet d'une délicate attention de la Lyre qui leur a offert bouquets de fleurs naturelles et gerbe artistique de remerciement (...)" (La vie Montpelliéraine et régionale du 08.05.1904)

- 1904 : L'Eclair du 17.07.1904 fait part de la nomination de Charles DUGRIP, "le sympathique fondateur des concerts symphoniques", comme président actif de la Lyre Sainte-Cécile. Une fête a été organisée au siège de la société, le 15, "date du 14ème anniversaire de la fondation de la Lyre" ; jardin brillamment illuminé, salle des fêtes décorée, arc de triomphe en son honneur, musique, toasts par le vice-président, Mathieu COLOM et par le directeur, H. EUZET.

- 1904 : "Hippolyte SÉGUÉLAS, membre de la Lyre Sainte-Cécile, engagé à l'école d'Artillerie de Versailles comme premier piston, vient d'être reçu au Conservatoire de Paris à la classe des trompettes harmoniques, à la suite d'un concours où il a été classé 2ème sur 11 concurrents. Ce succès fait honneur à la Lyre Sainte-Cécile et à son chef, M. EUZET" (L'Eclair du 20.11.1904).

- 1905 : "Dimanche dernier, la Lyre Sainte-Cécile donnait dans ses vastes locaux une grande soirée de gala. La salle fut trop petite pour contenir les invités qui s'y étaient donné rendez-vous. Le programme, très varié, fut un triomphe, souligné par de fréquents applaudissements, grâce au talent dévoué de M. H. EUZET, directeur de cette phalange artistique." (La vie Montpelliéraine et régionale du 12.02.1905) et aussi, dans L'Eclair du 07.02.1905 : "Grande affluence dimanche soir à la soirée artistique donnée par la Lyre Sainte-Cécile dans sa salle des fêtes (...) Les mandolinistes et principaux solistes de la Lyre Sainte-Cécile sous la direction autorisée de leur chef, M. Henri EUZET (...)"

- 1905 : la Lyre offre le 5 juillet un concert de gala à ses membres honoraires. Après l'exposé du programme, il est précisé que "le piano d'accompagnement sera tenu par Mlle Berthe GRAC et M. Henri EUZET, professeur, directeur de la Lyre Sainte-Cécile" et aussi que le piano sera fourni par la maison A. CROS. (L'Eclair du 05.07.1905).


(Archives de la mairie de Sète : BH 792)


- 1905 : "Samedi soir, à l'occasion du 15ème anniversaire de la fondation de la Lyre Sainte-Cécile, un banquet réunissait tous les membres de cette Société dans la salle des fêtes de la cité Doumet, superbement décorée pour la circonstance. A la table d'honneur avaient pris place : MM. Charles DUGRIP, président ; EUZET, chef-directeur, les membres du conseil d'administration, plusieurs amateurs et artistes de la ville, amis de la Lyre, qui toujours lui prêtèrent le gracieux appui de leur talent, ainsi que les représentants de la presse locale et régionale (...) C'est au milieu du plus grand enthousiasme que des toasts ont été portés à l'avenir de la Ste-Cécile et à la santé de son cher directeur, le sympathique M. EUZET, dont on célébrait également la fête patronymique. En effet, ce fut une agréable surprise pour tous de voir s'avancer à la fin du repas, deux des membres fondateurs de la Lyre, MM. DELMAS et TOULON, porteurs chacun d'urnes artistiques, hommage des musiciens à leur chef ; ensuite, M. BARGEON, l'aimable secrétaire, tenant un superbe bouquet de fleurs, vint rappeler les phases les plus intéressantes de l'existence de la Lyre Sainte-Cécile depuis ces quinze années écoulées, au cours desquelles elle ne s'est jamais départie de sa ligne de conduite, qui est de se rendre utile et agréable. Il termine par un juste tribut de reconnaissance et de bons souhaits à l'adresse de M. EUZET. Tous les convives ratifient ces paroles par de chaleureux bravos. M. EUZET, très ému, remercie ses musiciens, ainsi que MM. les membres de la presse de toutes ces marques de sympathie, qui sont pour lui le meilleur des encouragements. Toujours modeste, il attribue une grande part des résultats acquis à la collaboration élevée de M. Charles DUGRIP, le distingué président d'honneur, au zèle admirable de M. Louis BÉNÉZECH, l'incomparable archiviste, et aussi au dévouement de tous ses musiciens. MM. SOTTANO, du Journal de Cette, MOYNAC, représentant du Journal commercial, et ROQUES, rédacteur de La Dépêche, assurent la Société de tout leur concours et expriment des souhaits pour son avenir toujours plus florissant. M. ROQUES ajoute qu'il fait des voeux (et qu'il y aidera de tout son pouvoir), pour que M. EUZET reçoive enfin la récompense des services qu'il a rendus à l'art musical (...)" (L'Eclair du 17.07.1905). Compléments dans le Journal de Cette, pour le discours de BARGEON : " (...) J'ai commencé par M. EUZET et c'est encore par lui que je veux finir. La joie que nous éprouvons en ce jour du quinzième anniversaire de notre formation, se mêle au plaisir que la circonstance de la Saint-Henri nous procure. Chaque année nos coeurs vous apportent à l'occasion de votre fête une nouvelle assurance de notre filiale amitié. Célébrant en ce même jour et notre quinzième anniversaire et la fête du saint dont vous portez le nom, nous venons vous offrir un petit souvenir qui vous rappellera ce jour deux fois béni. Nos voeux sont toujours les mêmes : santé, bonheur et prospérité. Je lève mon verre, Messieurs, à notre cher Directeur et à sa famille, à ceux qui nous apportent leur appui moral et matériel, à ceux qui nous aiment : à la ville de Cette, à la prospérité de la Lyre Sainte-Cécile, à la France." (Le Journal de Cette du 18.07.1905) Autre complément dans le même journal : "D'une voix où perce une vive émotion, M. EUZET remercie ses chers musiciens et les membres de la presse. Toujours plein de sa modestie coutumière, il reporte une bonne part de l'oeuvre accomplie sur M. Ch. DUGRIP, président d'honneur, et sur tous ses musiciens. Il termine en disant : "Je n'aurais garde d'achever ma série de remerciements et d'adresser à tous ici présents l'expression bien vive de toute ma sympathie, sans accomplir un devoir que j'ai au coeur vis-à-vis d'un des membres de notre société et qui mérite à tous égards que son nom soit ici proclamé aujourd'hui. Vous m'avez tous compris, je veux parler de notre sympathique archiviste, M. Louis BÉNÉZECH. C'est lui qui a eu le premier l'idée de cette belle fête de famille, c'est lui qui l'a préparée de toute façon, c'est à son caractère conciliant et modeste, à sa loyauté sans bornes, à sa persévérance opiniatre que je me fais un devoir de rendre hommage ici publiquement. Grâce à son initiative, grâce à son coeur droit et loyal, la Lyre Sainte-Cécile a surmonté bien des épreuves. Je vous demande, Messieurs et chers amis, de vous associer à ce tribut de justice et d'équité vis-à-vis de lui." " (Le Journal de Cette du 18.07.1905)

- 1905 : fête au siège de la Lyre Sainte-Cécile pour son " sympathique président, M. Charles DUGRIP" ; celui-ci, après le concert, "remercia M. EUZET et les membres de la Lyre et les invita à prendre un punch d'honneur qui fut marqué par la plus franche cordialité." (L'Eclair du 06.11.1905).

- 1906 : c'est au détour d'une phrase que l'on apprend qu'elle était la motivation d'Henri EUZET quand il a créé la Lyre Sainte-Cécile, du moins selon le point de vue de L'Eclair du 25.04.1906 ; "La société Sainte-Cécile, fondée par M. EUZET, le distingué organiste de Saint-Louis, dans le but d'interpréter les oeuvres des maîtres de l'art chrétien, donnait dimanche (le 22 avril), sous la haute présidence de Mgr de CABRIÈRES, son audition annuelle. L'excellente expression laissée l'an dernier, par Gallia, de GOUNAUD, faisait attendre avec impatience cette nouvelle manifestation artistique. Hâtons-nous de dire que la foule des auditeurs qui se pressait dans la vaste nef s'est retirée plus séduite encore cette fois. Tout l'honneur de ce magnifique succès revient à M. EUZET et l'on ne saurait trop le remercier et le féliciter d'avoir mené à bien une oeuvre aussi difficile. Pour qui suit la peine que l'on a à organiser une audition musicale même très simple, la tâche entreprise par l'infatigable organiste de Saint-Louis apparaîtra comme le témoignage d'un effort très considérable, d'une patience que rien ne lasse et d'un dévouement que seul l'amour de la belle musique peut inspirer. l'oeuvre choisie, cette année, était Les sept paroles du Christ de Théodore DUBOIS (...) M. EUZET fils, qui avait assumé la lourde tâche d'organiste, fut à la hauteur du rôle et d'ores et déjà s'annonce le digne continuateur de son père. En affirmant ainsi la force d'inspiration puisée par nos grands maîtres aux sources religieuses, M. EUZET a fait doublement une bonne action, et nous terminerons comme nous avons commencé, en le remerciant chaleureusement."

- 1906 : L'Eclair du 08.11.1906 décrit la fête en l'honneur de son président actif, Charles DUGRIP ; " La salle des répétitions avait été décorée de meilleur go²ucirc;t par les soins du tout dévoué M. Louis BÉNÉZECH, archiviste, et c'est au milieu de l'enthousiasme général que le président fait son entrée dans la salle. Après l'exécution de plusieurs morceaux de musique, M. DUGRIP prend place à la table du conseil d'administration, ayant à ses côtés M. EUZET, chef-directeur, et M. Aimé CROS, secrétaire honoraire de la Lyre. Un punch d'honneur est suivi (...)" etc. " La séance est levée à minuit par M. EUZET, chef-directeur, qui donne rendez-vous à tous les membres pour la répétition de vendredi 9 courant.".

- 1907 : c'est en tant que directeur de la Lyre Sainte-Cécile qu'il est nommé président de la section locale par le jury du concours de chant de la Corniche (Le Petit Méridional du 22.03.1907) ; ce concours est prévu les dimanche et lundi de Paques. Il est aussi indiqué comme professeur de musique, officier d'Académie (Le Petit Méridional du 04.03.1907), ce qui est encore confirmé dans Le Journal de Cette des 01-02.04.1907 : "M. EUZET, au nom du jury remercie le comité des fêtes des flatteuses fonctions dont il l'a chargé, et déclare que tout le jury s'efforce de remplir son devoir avec conscience et impartialité" ; Le Journal de Cette ajoute "La Lyre Sainte-Cécile a rehaussé l'éclat du concours par un concert de choix exécuté avant le concours et après le concours sur la place des Etats Unis de la Corniche." ; pour la première fois, un film est pris de la fête par le patron du cinématographe Cettois, MORELI, et un compte rendu humoristique de ce film est rendu dans Le Journal de Cette du 20.04.1907, dont cet extrait qui concerne Henri EUZET et ses musiciens : "(...) Au centre (de l'arène du concours) le doyen de nos métronomes, le sympathique maestro EUZET décrit des brasses sémaphoriques au milieu de ses jeunes virtuoses. Une musique silencieuse, l'ouverture de la Muette de Port Lanau électrise un auditoire pourtant si grave d'ordinaire. En avant pour la danse ... et la ronde tournait toujours (...)"

- 1907 : Le Journal de Cette du 22.07.1907 indique que "M. BROUILLONNET flûtiste à la Lyre Ste Cécile vient d'être nommé sous-chef de la société. Le choix fait par le sympathique chef, M. EUZET, a été unanimement approuvé par le conseil d'administration et très favorablement accueilli par les membres exécutants de la Lyre. (...)"

- 1907 : Le Journal de Cette du 18.09.1907 donne le compte rendu d'une soirée à Lyre Sainte-Cécile : "Tous les membres de cette société s'étaient réunis au siège social pour offrir leurs voeux de bonne fête à leur chef directeur, M. Henri EUZET. Dans la grande salle de la Cité Doumet, superbement décorée par les soins de M. Louis BÉNÉZECH, archiviste, M. EUZET, escorté des membres du Conseil d'administration fait son entrée aux accents d'un magnifique pas redoublé, que dirige avec brio M. Ernest BROUILLONNET, sous-chef de la Lyre. Des flammes bengale et des pièces d'artifice saluent l'entrée du chef-directeur qui après avoir écouté avec attention plusieurs morceaux de musique, exécutés par la Lyre Sainte-Cécile, offre aux membres présents un punch d'honneur. A ce moment, M. Marius BARGEON, secrétaire de la Lyre, prend la parole au nom de tous ses amis et présente à M. EUZET les voeux et les souhaits que forment pour lui tous les sociétaires. M. EUZET remercie d'abord M. Charles DUGRIP d'avoir voulu rehausser par sa présence l'éclat de cette petite fête de l'amitié, puis il excuse M. COUZIN, président d'honneur que des raisons particulières retiennent chez lui. (...)" Il s'adresse ensuite aux membre présents pour les remercier.

- 1907 : Un article encore plus détaillé se trouve dans Le Journal de Cette du 26.11.1907 pour la fête patronale de la Lyre, à partir de 9 heures du matin. La journée a commencé par la messe en l'église Saint-Louis où la Lyre a "au cours de la cérémonie, exécuté plusieurs morceaux religieux" ; puis, à 10 heures, "elle a donné une aubade à la municipalité", suivie par d'autres aubades, à son chef actif, M. Charles DUGRIP (à 10 H 1/2) puis, à son président d'honneur, M. Alphonse COUSIN (à 11 H) ; c'est encore plusieurs pas redoublés joués dans tout le parcours de l'itinéraire ; c'est ensuite un concert (à 11 H 1/2) sur le kiosque Franke. Le soir, dans la grande salle de l'hôtel des Gourmets, un banquet réunit tous les membres exécutants. Au champagne, "le tout dévoué chef directeur, M. EUZET prend la parole pour remercier MM. Alphonse COUSIN et Charles DUGRIP (...) ; il assure la Lyre de tout son dévouement (...). A 22 heures, c'est le début d'un grand bal offert aux membres honoraires, à leurs familles et aux membres de la société, jusqu'à deux heures du matin.

- 1907 : dans les numéros des 9, 12 et 13 décembre, Le Journal de Cette annonce le programme puis fait le compte rendu du concert annuel de la Lyre Sainte-Cécile. Le piano d'accompagnement des artistes est "tenu par Mme BROUILLONNET-ALMAIRAC, Mlle Claire EUZET et M. Henri EUZET, professeur de piano, chef-directeur de la Lyre Sainte-Cécile". Le secrétaire, Marius BARGEON, lit le rapport annuel et adresse ses compliments aux artistes et, finalement, "il se fait l'interprète de toute la Lyre en assurant de son dévouement son chef bien aimé M. EUZET."

- 1908 : Des morceaux de musique sont exécutés sous sa direction sur le canal, inaugurant ainsi des concerts publics "avec le concours de la Lyre symphonique, orchestre fondé le mois dernier au sein de la Société" (Le Petit méridional du 23.08.1908).

- 1908 : "Dimanche ont été célébrées avec un grand éclat les fêtes du club taurin de Cette la Muleta (...) Les dames assistaient à la course et la Lyre Sainte-Cécile, toujours dévouée, sous la direction de son aimable chef, M. EUZET, prêtait son distingué concours." (Le Petit Marseillais du 15.09.1908 - rubrique de Sète)

- 1908 : présentation des voeux de bonne fête au chef-directeur de la Lyre Sainte-Cécile : "La salle des fêtes richement décorée par les soins de M. BÉNÉZECH, archiviste, présentait le plus bel aspect, et c'est aux accents d'un superbe pas redoublé brillamment exécuté par la Lyre, que M. EUZET fait son entrée, entouré des membres du conseil ayant à sa tête le distingué président actif, M. Ch. DUGRIP. La Lyre Sainte-Cécile joue ensuite deux autres morceaux, cependant qu'au dehors des flammes de bengale illuminent la galerie. M. EUZET invite ensuite les musiciens à prendre place autour des tables et un punch d'honneur est offert à tous les membres présents. A ce moment, M. Marius BARGEON, secrétaire de la Société s'avance et prend la parole au nom de toute la Société, présente ses souhaits au chef-directeur. Après avoir invoqué les circonstances qui ont ajourné cette petite manifestation amicale, il remercie M. EUZET de tout le zèle qu'il déploie. Il assure à nouveau le directeur de l'attachement de tous les membres, et termine en levant son verre à la prospérité de la Sainte-Cécile. M. EUZET, très touché des bonnes paroles qu'il vient d'entendre, remercie les sociétaires. Il remercie le sympathique président actif, M. Ch. DUGRIP d'avoir bien voulu se rendre à cette petite fête intime, et donne l'accolade fraternelle au secrétaire, M. BARGEON. Plusieurs artistes se font entendre dans leur meilleur répertoire et sur un mot d'adieux, on se retire en emportant de cette réunion, le meilleur souvenir." ( (Le Petit méridional du 02.10.1908).

- 1909 : c'est dans l'Eclair du 25.03.1909 qu'il fait rappeller une règle pour les musiciens de la Lyre : "M. Henri EUZET, chef-directeur, croit devoir rappeler aux membres exécutants, qu'au termes du règlement, tout musicien qui se sera fait inscrire dans une Société étrangère, sera rigoureusement rayé des contrôles de la Lyre Sainte-Cécile - Le secrétaire".

- 1909 : l'Eclair du 02.09.1909 fait part d'une protestation d'un groupe d'auditeurs de musique qui, dans un communiqué au journal, écrit : "Ainsi que le portait le programme des fêtes de Saint-Louis, un festival devait être donné sur notre plage, le lundi 30 courant, à 9 heures du soir, par toutes des sociétés musicales de la ville, sans exception. La Lyre Sainte-Cécile, la Lyre Symphonique, la Fanfare scolaire et l'Harmonie de Cette étaient là au moment du défilé, mais lorsque le festival a commencé, il ne restait dans l'enceinte réservée aux musiciens, que notre vaillante Lyre Sainte-Cécile et les membres de la Lyre Symphonique. Notre première société, l'Harmonie de Cette, avait trouvé préférable de s'éclipser. Ce que voyant, la Fanfare scolaire s'est abstenue de jouer. La Lyre Sainte-Cécile a donc eu à s'appuyer le concert en entier pour satisfaire le nombreux public qui se trouvait sur la plage." Le groupe qui a fait cette communication ajoute : "que l'Harmonie qui puise souvent ses éléments parmi les élèves de M. EUZET, aurait dû éviter de procurer un surcroît de besogne aux jeunes et dévoués sociétaires de la Lyre."

- 1910 : La Lyre prête son concours au mariage de Cécile EUZET et de Jean DUGRIP : "Durant le repas, la Lyre Sainte-Cécile, que dirige avec tout le talent qu'on lui sait, M. Henri EUZET, le père de la mariée, se fit entendre dans les meilleurs morceaux de son répertoire. Sous la direction de son jeune et déjà renommé sous-chef, M. BROUILLONNET, elle exécuta le programme suivant :Marche nuptiale du Songe d'une nuit d'été, MENDELSOHN ; Tancrède, ouverture, G. ROSSINI ; Cécile, valse, C. GUILBERT ; Les Dragons de VILLARS, masaïque, A. MAILLART ; Gabrielle, mazurka, A. PUGET. M. Marius BARGEON, dont le programme illustré du concert fut très goûté, prit la parole à la fin du repas pour dire avec quel plaisir la Lyre Sainte-Cécile avait tenu à prêter son concours à cette belle fête de famille. Il formula au nom de la vaillante société musicale les meilleurs voeux de bonheur pour les nouveaux époux, et félicita les parents et en particulier M. EUZET, le directeur, qui a su attirer dans notre ville les sympathies et le respect de tous." (La vie Montpelliéraine et Régionale du 10.04.1910 - voir plus de détails à l'article de Cécile EUZET : Sète, génération 7 Galibert)

- 1910 : concert offert par la Lyre Sainte-Cécile pour les membres fondateurs et honoraires et pour les familles des membres exécutants dans la salle des fêtes des galeries Doumet : "Le piano d'accompagnement fut tenu avec autorité par Mlles Gabrielle EUZET, FAURY Jeanne et J. FALGUEIRETTES et par M. Henri EUZET, directeur de la Lyre Sainte-Cécile. (Le Petit Marseillais du 15.05.1910)

- 1910 : La Lyre Sainte-Cécile souhaite la fête à son chef : "le sympathique chef-directeur de cette vaillante phalange musicale. M. EUZET à son entrée, est salué par une longue acclamation, les feux de bengale flamboient ; puis, la Lyre, sous la direction de son jeune et distingué sous-chef, M. BROUILLONNET, exécute avec brio un morceau très applaudi. M. BARGEON, l'actif vice-président, lit un excellent discours ; en termes choisis et venant du coeur, il exprime à M. EUZET, les souhaits de bonheur de toute la ligue ; si nous n'avons pas la joie, dit M. BARGEON, de vous offrir l'objet que nous eussions désiré à l'occasion de la distinction honorifique dont une erreur vous a gratifié, mais que l'estime de tous vos amis vous a décernée depuis longtemps (voir, dans la partie "Sa vie et sa carrière", les articles des 4 et 6 août 1910), veuillez accepter cet objet d'art en témoignage de l'affection respectueuse dont nous vous entourons. Ce discours fut couvert de chaleureux applaudissements, qui prouvaient que tous les assistants ressentaient profondément les paroles de l'orateur. M. EUZET fut très touché de cette manifestation spontanée qui l'aurait dédommagé d'une déception si son caractère ne l'en eût pas mis à l'abri." (l'Eclair du 11.08.1910)

- 1910 : le 27.11.1910, la Lyre Sainte-Cécile célèbre ses 20 ans d'existence dans sa salle des fêtes, à la Cité Doumet ; "L'affluence y était très considérable, trop considérable même, puisque bon nombre de spectateurs ont dû se retirer, faute de place ; mais tout s'est passé dans le calme le plus parfait. C'est la Lyre qui s'est fait entendre la première dans un morceau de circonstance : La marche du 20ème anniversaire et dans une ouverture de concert. Elle exécuta ces deux morceaux avec brio, sous l'habile et intelligente direction de M. H. EUZET. M. Marius BARGEON prit ensuite la parole pour donner lecture du rapport général. En termes brefs mais excellents, il fit l'historique de la Société dont il est le vice-président, la prit à ses origines en 1890 et nous la montra, se développant sans cesse, acquérant tous les jours une vitalité nouvelle, par l'organisation de ses membres honoraires et exécutants ; il rappela les divers concours auxquels participa la Lyre et les succès qu'elle obtint toujours ; il fit l'éloge de son président, M. Charles DUGRIP, dont la compétence musicale est reconnue de tous, et du sympathique chef, M. EUZET, qui ne compte que des amitiés dans notre ville. La partie du concert commença ensuite (...) La Lyre symphonique, que M. BEDOS dirige avec un art consommé, charma l'assistance (...) Nos félicitations à tous les artistes ainsi qu'aux deux charmantes et talentueuses Mlles Gabrielle EUZET (fille d'Henri) et Jeanne SAURY qui, de concert avec MM. BONNETON et EUZET (Charles, fils d'Henri), assumèrent la tâche délicate et difficile de tenir le piano." (L'Eclair du 28.11.1910). Le banquet qui suit fait l'objet d'un autre article dans le numéro suivant. De nombreuses personnalités sont présentes. Le maire est représenté par le conseiller municipal SALENÇON ; celui-ci "assura cette vaillante société musicale du bienveillant concours de la municipalité ; il remercia (...) M. EUZET enfin, à qui Cette doit plusieurs générations de musiciens et qui n'a qu'un seul défaut : celui d'être trop modeste. Il termina en souhaitant que bientôt le gouvernement récompense tous ses services rendus par une décoration violette largement méritée." ; de même, Marius BARGEON, le vice-président, estima que Henri EUZET, "dont le talent attend encore la consécration officielle, mais que le gouvernement, il n'en doute pas, tiendra à honorer sous peu" ; dans sa réponse, après les remerciements, Henri EUZET déclara que "la seule fierté qu'il a à cette heure, c'est de voir qu'il a pu conduire dignement la Lyre à cette solennelle échéance qu'est le 20ème anniversaire de sa fondation. Il rappelle ses débuts, évoque les membres disparus d'alors, donne l'accolade à l'un des seuls qui restent, M. TALON, et après ce coup d'oeil en arrière, il est heureux de constater les progrès annuels qu'a faits la société. Il remercie pour leur dévouement assidu M. Charles DUGRIP, président de la société, dont la modestie n'est que trop grande et qui est un artiste remarquable ; M. BROUILLONNET, le jeune et talentueux sous-chef ; et l'archiviste précieux et inlassable qu'est M. Léon BÉNÉZECH. Il assure ses collaborateurs de toute sa profonde affection et fait des voeux pour la prospérité de la Lyre et pour le triomphe éclatant de son drapeau qui symbolise de ses trois couleurs, notre belle France. M. ROQUES remercie au nom de la presse et déclare qu'à la nomination prochaine de M. EUZET au titre d'officier d'académie, la presse ne pourra qu'entonner un champ de triomphe. M. Raphaëel GRACIA apporte le salut de l'Harmonie de Cette et affirme que ses collègues l'ont chargé d'assurer la Société de toutes leurs sympathies confraternelles. Il fait un éloge sincère de M. EUZET, qui fut son maître dans l'art musical et à qui il doit une reconnaissance sans bornes. Il s'unit à tous les invités pour boire à M. EUZET. M. Louis CAFFAREL termine la série des toasts, en avouant qu'il est fier d'avoir été et d'être président d'honneur de la Lyre. On ne tardera pas à rendre hommage à notre chef, dit-il, et s'il m'était permis d'enlever de ma boutonnière la rosette d'officier de l'Instruction publique, il le ferait pour en décorer celle de son ami... mais voici que les chansons commencent : M. Raphaëel GRACIA chante d'une façon exquise et avec sentimentalité, la belle légende du Pont du Diable (...)" (l'Eclair du 29.11.1910)

- 1911 : "Grand concours de Guitare, Mandole et Mandoline à Cette (...) Le comité d'organisation du grand concours (...) rappelle aux candidats, hommes et dames, que les délais fixés pour l'inscription expirent le 5 courant. Les retardataires doivent se hâter d'envoyer leur adhésion à M. Henri EUZET, directeur de la Lyre Sainte-Cécile, 15, rue Caraussane, à Cette, qui leur adressera le règlement du concours (...) La date du concours reste définitivement fixée au samedi 17 courant, à 8 heures du soir, dans les vastes locaux de la cité Doumet (...) La distribution des récompenses se fera solennellement le lendemain dimanche, dans le même local, où seront successivement entendus la Lyre Sainte-Cécile, l'Estudiantina Cettoise, la Lyre Symphonique et les lauréats du concours (...)" (l'Eclair du 04.06.1911)

- 1911 : "Le conseil d'administration de la Lyre Sainte-Cécile adresse ses vifs remerciements à ses membres honoraires et aux personnes qui ont bien voulu aider la Société pour assister au concours de musique de Marseille. La Société regrette beaucoup que ce concours soit renvoyé pour la cause que l'on connaît, car, depuis quelque temps, malgré la chaleur accablante les musiciens s'étaient mis tous les soirs vaillamment à l'étude, sous la baguette de leur chef dévoué, M. Henri EUZET, et comptaient déjà, vu le résultat obtenu, se présenter dans de très bonnes conditions devant le jury et ainsi remporter un franc succès. Afin de témoigner à la population toute sa reconnaissance, la Lyre Sainte-Cécile donnera très prochainement sur le kiosque Franke, un grand concert de gala où elle exécutera les morceaux préparés pour le concours. Le programme en sera d'ailleurs publié en temps opportun. Le secrétaire, Marius MOLINIER." (Petit Méridional et l'Eclair du 13.08.1911)

- 1912 : Le Journal de Cette des 02-03.06.1912 fait un compte rendu élogieux de la fête de charité qui a lieu salle Sainte Cécile et au jardin Doumet : "Nous entendrons les morceaux les plus populaires de notre répertoire lyrique : Carmen, Mireille, La Tosca, interprétés par notre compatriote M. J. COULON et sa jeune femme avec ces voix chaudes et prenantes qui ont fait les délices des Marseillais cette dernière saison d'hiver. M. Henri EUZET, le dévoué M. EUZET a bien voulu accepter la tâche délicate d'accompagner." Et encore, dans le même numéro : "Le piano d'accompagnement sera tenu par M. Henri EUZET, professeur au Conservatoire". Et puis, dans le numéro du 04.06.1912, toujours pour la même fête : "Des choeurs de jeunes filles unirent leurs voix fraîches et mélodieuses, sous la direction de M. Henri EUZET, le distingué maëstro qui tenait l'harmonium." On remarque que la Lyre Sainte-Cécile n'est jamais signalée dans ces articles. C'est l'Harmonie de Cette, avec son chef, GOURMANDIN, qui tient la première place, en particulier avec un concert qu'elle donne sur le kiosque Franke. C'est à peine étonnant si on se réfère au Journal de Cette du 22.05.1912. En effet, un article montre que la Lyre n'était pas présente lors de la fête de l'installation de la nouvelle municipalité mais 36 membres de la Lyre s'en sont retirés et ont participé à titre personnel. Ces membres "retirés" demandent au président de la Lyre qu'un certain homme (dont le nom n'est pas indiqué) qui tire les ficelles s'en aille. Bref, la politique et la musique ne font pas bon ménage, hier comme aujourd'hui !

- 1912 : Le Journal de Cette du 23.04.1912 reprend, dans un long article la cérémonie d'inauguration du buste de l'aspirant HERBER, dans la cour du collège (buste qui devait demeurer dans le parloir du collège - l'aspirant HERBER était mort en 1900, à Pékin, en défendant les légations qu'assiégeaient "les bandes forcenées des xénophobes") ; toutes les personnalités politiques sont présentes dont Honoré EUZET, le maire de Sète ; après les discours, dans l'après-midi, une fête a lieu dans la cour du collège, en particulier avec la Lyre Sainte-Cécile, "dirigée par M. EUZET".

- 1912 : Il est rare que la presse se fasse l'écho de problèmes internes aux sociétés privées. C'est donc un peu par hasard que l'on apprend les difficultés de la Lyre Sainte-Cécile. Deux articles du Journal de Cette montrent que c'est alors le cas pour la Lyre, sans pour autant que l'on en connaisse les détails : "Le concert de la Lyre Sainte-Cécile a revêtu, mercredi soir, le caractère d'un évènement artistique. Des bruits fâcheux et contradictoires circulaient depuis quelque temps sur le compte de cette excellente société et on prétendait qu'elle était en voie de dissolution à la suite de dissentiments intérieurs. Aussi, l'annonce d'un concert par cette société si éminemment cettoise par le coeur et qui jamais ne marchanda son concours aux oeuvres locales, avait attiré sur l'Esplanade une foule extraordinaire d'auditeurs, heureux de pouvoir lui témoigner leurs sympathies et plus heureuse encore de pouvoir constater qu'elle était plus vivante que jamais (...) Le très estimé et infatigable chef M. EUZET, ainsi que les talentueux solistes, M. BOURGET, cornettiste, et M. BROUILLONNET, flûtiste, ont été acclamés et bissés tandis que les flammes de bengale projetaient sur l'Esplanade de multiples feux de joie et que les applaudissements crépitaient de toutes parts. Espérons que ce témoignage unanime de la population en faveur du maintien d'une société si dévouée et toujours sur la brèche mettra fin aux discordes anciennes et que désormais l'harmonie règnera dans toute l'acception du mot ancien d'une société unie à ses chefs et soutenue par l'estime publique." Un second article, dans le même numéro, va dans le même sens : " On nous écrit : Cette société qui depuis quelque temps se trouvait en réorganisation par suite de divisions survenues dans son sein était hier soir en pleine résurrection dans un concert de choix exécuté avec une maestria inaccoutumée sous la direction de son infatigable et inlassable chef directeur et fondateur M. Henri EUZET. La population qui avait eu grand regret à voir disparaître cette phalange musicale n'a pas ménagé ses bravos enthousiastes et deux morceaux du programme ont dû être bissés (...)" (Le Journal de Cette du 29.06.1912)

- 1912 : l'Eclair fait le compte rendu d'une réunion qui a eu lieu le 31.07.1912 : "Avant-hier mercredi, la Lyre a célébré la fête de son chef estimé, M. Henri EUZET. Cette cérémonie devait avoir lieu le 15 juillet, mais elle est toujours retardée à cause des fêtes de la Saint-Clair. A 9 heures, M. EUZET a fait son entrée dans le jardin de la Lyre, éclairé par des flammes de bengale et au bruit des détonations et salves. Dès qu'il parut dans la salle, les musiciens jouèrent un brillant pas redoublé, puis deux grands morceaux, sous l'habile direction de M. Ernest BROUILLONNET, le sympathique sous-chef de la société. Après l'exécution des trois morceaux, les musiciens prirent place aux tables qui avaient été dressées dans la salle, décorée de drapeaux, d'oriflammes et de fleurs. Des voeux et compliments d'usage furent adressés au chef aimé, qui offrit des rafraïchissements aux musiciens. M. DUGRIP Charles, le dévoué président de la Lyre, leva son verre à la prospérité de la société et minuit sonnait lorsque cette belle fête de famille put finir, après l'audition de chansonnettes et monologues." (L'Eclair du 02.08.1912).

- 1912 : à propos de la fête de Sainte Cécile : "Quoique le nombre des membres actifs ait diminué par suite de la désertion au drapeau de la Société de quelques membres dissidents", la Lyre va fêter comme il convient sa patronne (mais cette petite phrase montre l'effet des turbulences internes de cette société) et, à propos de la fête en l'honneur du président de la Lyre : "Jeudi 14, la Lyre Sainte-Cécile a fêté son cher et vénéré président, M. DUGRIP. Après l'exécution de trois morceaux, pour la musique sous l'habile direction de son sympathique chef, M. EUZET, le camarade ALLARY, dans un compliment de fort bon goût, s'est fait l'interprète (...)" etc. (Le Journal de Cette du 16.11.1912)

- 1913 : le 16.01.1913, l'Eclair annonce une soirée de gala, le 18, donnée par la Lyre Sainte-Cécile à ses membres honoraires et aux familles des membres exécutants ; "le piano d'accompagnement sera tenu par M. Henri EUZET, chef-directeur de la Lyre et M. Marcel ARAGON".

- 1913 : Le Petit Méridional du 08.06.1913 annonce une grande audition musicale, salle Lyre Sainte-Cécile, avec au programme, soli, choeurs et orchestre. "Les choeurs seront dirigés par M. EUZET, organiste à Saint-Louis. Au piano d'accompagnement, Mlle Jeanne GUIRAND et M. EUZET."

- 1913, l'Eclair du 26.09.1913 évoque la fête qui a été organisée par les musiciens de la Lyre Sainte-Cécile à leurs "estimé directeur-fondateur", Henri EUZET, et ce, pour la 23ème fois : "Ce dernier a fait son entrée au milieu des salves d'artillerie, les flammes de bengale, tandis que les musiciens attaquaient un joyeux allégro militaire. Après un petit concert, dirigé par le dévoué sous-chef, le secrétaire a présenté à M. EUZET les voeux sincères que tous les musiciens formaient en faveur de leur sympathique chef. Celui-ci a remercié en termes émus et a invité toute la société à des rafraichissements qui furent servis dans la salle des fêtes, richement décorée d'oriflammes, de drapeaux, de verdure et de fleurs."

- 1914, l'Eclair du 16.02.1914 fait le compte rendu d'une soirée organisée par la Lyre Sainte-Cécile : 23ème concert annuel organisé pour les membres honoraires et aux familles des membres exécutants ; "la Lyre exécuta sous la direction de son sympathique chef, M. EUZET, deux morceaux d'ouverture brillament exécutés"

- 1914 : Le Journal de Cette du 21.11.1914 et L'Eclair du 28.11.1914 indiquent que la Lyre Sainte-Cécile organise une messe de requiem, en l'église du Sacré Coeur pour le repos de l'âme des soldats morts pour la Patrie, en particulier pour celles des Cettois et des membres de la Lyre tués à l'ennemi. Les journaux précisent que des chants de circonstance seront exécutés au cours de la cérémonie. Dans le programme, on note une oeuvre d'Henri EUZET : Pi Jésu, avec un solo de baryton par J. GRANIER ; le compte rendu des cérémonies (y compris au cimetière de Ramassis) est donné par L'Eclair du 30.11.1914.

Le papier à en-tête de la Lyre
Lettre au maire de Sète
(Archives de la mairie de Sète : C6 E2 D3)


- 1915-1919 : mise en sommeil de la Lyre Sainte-Cécile, à cause de la guerre (voir les textes de 1920).

- 1920 : Au Conseil municipal des 20 et 21.02.1920 : "Le Conseil vote un crédit de 150 francs, montant d'un trimestre de loyer à rembourser à la Lyre Sainte-Cécile dont le local avait été prêté à l'Ecole Michelet. La Société avait déjà payé un trimestre pour la location du local quand l'Ecole Michelet y fut transférée." (L'Information Méridionale du 24.02.1920)

- 1920 : une communication du président de la Lyre : "Les réparations effectuées au local de la Société étant à peu près terminées, les répétitions pourront commencer dans les premiers jours du mois prochain. A cet effet, les musiciens déjà inscrits peuvent dès à présent et tous les jours de 1 H 15 à 2 H 15 au siège de la Société prendre leurs instruments pour les mettre en état. MM. les musiciens, tambours et clairons qui, pour des motifs divers ont quitté la Lyre Sainte-Cécile et qui voudraient y revenir sont invités à se faire inscrire chez M. CROS, quai de Bosc, 2. Le Conseil d'administration espère que les anciens membres qui ont su bien apprécier le dévouement de leur ancien chef M. Henri EUZET, se feront un devoir de se grouper de nouveau sous sa baguette énergique qui les conduisit si souvent dans la voie du succès au cours d'une glorieuse et brillante carrière de trente années, toute de dévouement aux intérêts de la ville de Cette. C'est le 15 juillet prochain que pourra être fêté avec un éclat exceptionnel le trentième anniversaire de la fondation de la Société, qui sera l'anniversaire de la fidélité, de l'amitié et de la victoire." (L'Information Méridionale du 25.02.1920)

- 1920 : "Le local de la Lyre Sainte-Cécile qui avait été cédé à la ville pendant la durée de la guerre vient de lui être définitivement rendu et les réparations qui y ont été effectuées étant complètement terminées, le Conseil d'Administration s'y est réuni le vendredi 19 courant. (19 mars) En ouvrant la séance, M. Charles DUGRIP, président, a rendu hommage aux douze membres de la Lyre morts pour la France, et il a été décidé de placer dans la salle des fêtes un tableau d'honneur rappelant la mémoire de ces jeunes cettois qui ont donné leur vie pour nous assurer la victoire. Malgré le grand vide laissé dans les pupitres par ces glorieux morts, la Lyre est en pleine voie de reconstitution, sous la sympathique direction de M. Henri EUZET. MM. les musiciens, tambours et clairons, qui se sont fait inscrire voudront bien se rendre à la répétition qui aura lieu au siège de la Société, mardi prochain, 23 courant, à 9 heures du soir. A l'issue de la répétition, des rafraichissements leur seront offerts pour fêter le retour des prisonniers et des jeunes poilus qui ont fait la grande guerre. Les anciens membres de la Lyre qui, pour divers motifs ont quitté la Société et qui n'ont pas pu se faire inscrire, pourront se rendre à cette première répétition. - Le secrétaire : Henri FALCOU." (L'Eclair du 21.03.1920)

- 1920 : "Notre estimée phalange musicale, la Lyre Sainte-Cécile qui vient de se reconstituer, après une interruption de six années, a effectué hier sa première sortie. Elle a donné sur le kiosque Franke, sous la direction de son chef vénéré, M. EUZET, un concert très applaudi (...) Avant de se rendre sur l'Esplanade, ses musiciens, au rythme d'un allègre pas redoublé, s'étaient portés devant l'Hôtel-de-Ville, pour saluer la municipalité." (L'Information Méridionale du 12.06.1920)

- 1920 : "L'encaissement des cotisations abandonné depuis 1915, époque où la Société avait été contrainte par les circonstance de rester inactive va reprendre pour l'année 1920." Un appel est fait pour soutenir la Lyre qui s'est dévouée depuis sa fondation (15.07.1890) pour la ville de Cette, "sous l'habile direction de M. Henri EUZET qui la dirige avec tant de dévouement depuis trente ans et dont le concours est toujours acquis aux oeuvres charitables et d'intérêt public." On prépare le 30ème anniversaire. (L'Information Méridionale du 06.07.1920)

- 1920 : Le 30ème anniversaire de la Lyre. "Notre vaillante phalange musicale, la Lyre Sainte-Cécile, a inauguré jeudi soir (le 15.07.1920) les fêtes de son 30ème anniversaire par un brillant concert de gala où de nombreux artistes et amateurs apportèrent leur gracieux concours et qui eut le caractère d'une belle soirée de famille. La vaste salle de la Lyre, merveilleusement décorée pour la circonstance était archi-comble. Cet empressement unanime des invités à répondre à l'appel, n'est-il pas un éclatant témoignage des nombreuses sympathies qui entourent M. Henri EUZET et ses dignes élèves ? Comme le faisait judicieusement remarquer le rapport général qui fut lu au cours de cette soirée, si le sentiment de la gratitude avait dans le coeur de tous un caractère permanent, la Lyre Sainte-Cécile, après 30 ans d'existence pourrait se dire aujourd'hui la plus belle musique de France. Depuis 30 ans, en effet, sous la direction habile d'un même chef, dans cette sorte de Conservatoire, des élèves ont été formés qui n'ont pas tous accepté de rester fidèles à leur premier maître. Néanmoins, c'est avec un sentiment de légitime orgueil que M. EUZET peut considérer les éléments qu'une reconnaissance persévérante tient groupés autour de lui, et le tableau d'honneur où figurent les vaillants qui sont morts pour la France. Nous avons déjà donné des détails sur le Livre d'Or qui fut exposé quelques jours dans la vitrine de M. CROS et qui constitue maintenant le plus beau fleuron de la couronne de la gloire de la Lyre. Aussi, M. FALCON eut un brillant succès lorsque, après l'exécution de la Marseillaise, avec des accents où l'on sentait passer toute son âme de patriote, il vint rendre un public hommage à Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie. Et un peu plus tard, son chant patriotique Le Rêve passe galvanisait tous les coeurs sous un souffle d'épopée et d'enthousiasme. La vois claironnante de M. BRUN s'adapte merveilleusement au sujet également patriotique qu'elle s'était chargée d'interpréter : L'Union des Volontaires (...)" (L'Eclair du 17.07.1920)

- 1920 : "Lyre Sainte-Cécile. MM. les musiciens, tambours et clairons sont priés d'assister à la répétition générale qui aura lieu ce soir mardi 20 courant, à 8 H 45, précises, au siège de la société. Objet de la répétition : fête du dimanche 25 courant. Présence indispensable. Prière d'apporter la giberne. - Le chef-directeur. H. EUZET" (L'Eclair du 20.07.1920)

"C'était fête samedi soir (le 18.09.1920), à la Lyre Sainte-Cécile. Notre excellente société musicale célébrait les palmes académiques qui viennent enfin d'être décernées à son dévoué chef, M. Henri EUZET. Ce fut une charmante fête de famille pleine de cordialité et d'entrain, et une touchante manifestation de sympathie en l'honneur de l'excellent musicien et de l'homme de devoir qui se consacre depuis de si longues années, avec un zèle et une constance qui n'ont d'égales que sa modestie à l'enseignement de l'art musical. Nous avons, il y a peu de temps, à l'occasion du trentenaire de la fondation de la Lyre, rendu hommage aux qualités du digne chef de la Lyre et à sa noble carrière de professeur ; et nous sommes associés de grand coeur à la joie que ses nombreux amis ont ressentie en apprenant qu'une distinction honorifique venait de consacrer officiellemznt ses mérites. Dès que M. EUZET, accompagné des membres du Conseil d'administration, paraît sur le seuil des Galeries Doumet, il est salué par un véritable feu d'artifice (bombes, feux de bengale, fusées) que tire M. BÉNÉZECH, l'universel archiviste, qui a mille cordes à son arc, et même les cordes d'une lyre, comme nous le verrons tout à l'heure. La Lyre, sous la baguette de M. Charles DUGRIP, l'honorable président actif, musicien de grand mérite, attaque un allégro pas-redoublé et joue ensuite une fantaisie qui est très goûtée et dont l'exécution prouve que, peu de temps après sa reconstitution, les éléments de la société se sont déjà fondus en un noyau très homogène. On prend place ensuite autour des des tables sur lesquelles sont servis, au milieu d'une abondante décoration florale, gâteaux, bombes glacées et boissons variées. M. Charles DUGRIP, président actif, préside, ayant à ses côtés MM. Auguste TAILLAN et Jean MARMIÈS, présidents d'honneur ; M. SALENÇON, conseiller municipal, représentant de la municipalité ; Henri EUZET, chef de la Lyre ; TORRE, directeur du Conservatoire ; Raphaël GRACIA, président de la Société littéraire et artistique ; CROS, luthier ; BARTHÉLÉMY et GÉVAUDAN, fins diseurs ; Jean et Louis DUGRIP fils ; Charles EUZET fils et les membres de la presse. La série des discours est ouverte par M. BÉNÉZECH, qui s'exprime dans la langue des muses. Il lit un poème familier de sa composition, dont la versification n'est pas impeccable, mais qui est tout vibrant de sincérité et tout assumé de la poésie du coeur. M. BÉNÉZECH a des vers aimables pour tous les invités, fait un éloge enthousiaste du vénéré M. EUZET dont il énumère les talents et les qualités, et lui remet solennellement, sous la forme d'un bijou de prix, les insignes d'officier d'Académie. C'est M. SALENÇON qui, au nom du maire, les attache sur la poitrine de M. EUZET, au milieu d'une longue ovation de l'assistance. M. DUGRIP donne ensuite lecture d'une lettre dans laquelle M. Honoré EUZET, maire, exprime son regret de ne pouvoir assister à cette manifestation et adresse à son parent, M. Henri EUZET, le témoignage renouvelé de sa plus affectueuse sympathie à l'occasion d'une distinction si largement méritée par le professeur qui a formé tant de générations d'élèves et rendu tant de services à l'art musical. Au nom de M. MARMIÈS, président d'honneur, et au sien, M. TAILLAN félicite chaudement le nouvel officier d'Académie, et cite en exemple l'unité harmonieuse de son existence. Les qualités du professeur, du chef de la Lyre et de l'homme privé, dit-il en substance, forment un accord parfait. Il le loue surtout, pour sa fidélité à la Société, pour cette admirable constance dans l'accomplissement d'une tâche ingrate, incessamment renouvelée et poursuivie avec un inépuisable zèle. Cette continuité d'efforts dans le même labeur, cette persévérance dans le devoir quotidien, ce dévouement à tous, sans jamais rien abdiquer de ses croyances, sont des vertus qui étaient depuis longtemps hautement louées par l'opinion publique, avant de recevoir la modeste consécration officielle d'aujourd'hui. M. Raohaël GRACIA, dans un discours d'une forme très élégante, apporte à M. EUZET, au nom de la Société littéraire et artistique, le nouveau témoignage d'une inaltérable amitié : il vante lui-aussi, en termes délicats, le professeur, le chef de la Lyre, l'organiste, l'homme privé, l'ami sûr et loyal. M. GRACIA est très applaudi quand il dit qu'au rebours de tant de gens qui ne méritent les distinctions que longtemps après les avoir obtenues, M. EUZET était digne de la sienne longtemps avant qu'elle lui échut. Il est de ceux, en effet, qui honorent plus les décorations qu'ils n'en sont honorés. M. TORRE, directeur de l'Ecole Nationale de Musique, apporte sa note personnelle dans ce concert d'éloges qui forment un unisson parfait. Il exalte le dévouement que M. EUZET déploie au Conservatoire depuis si longtemps ; il rend hommage à ce précieux collaborateur sur qui l'on peut toujours compter, et, après avoir levé son verre à sa santé, lui donne une amicale ambrassade. L'hommage de la municipalité à M. EUZET trouve un excellent interprète en M. SALANÇON. Il rappelle qu'il y a une dizaine d'années il avait l'honneur, comme aujourd'hui, de représenter le maire de Cette, à une banquet commémoratif de la Lyre, et il exprimait le voeu que le chef de la Société reçut une récompense officielle, justifiée par de si nombreux mérites. Ce jour est enfin venu, une injustice est réparée ; et M. SALANÇON dit combien il est heureux de saluer le nouvel officier d'Académie, que tous ses concitoyens entourent d'une déférente sympathie. En terminant, M. SALANÇON convie les musiciens à rester groupés sous la baguette de leur aimé chef, qui les maintiendra toujours, avec une affection paternelle, dans le chemin du bien et du devoir. Enfin, c'est au tour de M. EUZET de prendre la parole. Il remercie avec une vive émotion tous ceux qui lui ont prodigué ces témoignages d'amitié, et il se dit fier de porter une décoration qui lui a valu, de la part de ses concitoyens, de si flatteuses marques d'estime. Pour lui, il continuera sa tâche avec la même ardeur, et tant qu'il aura des forces il travaillera de tout son coeur à la prospérité de sa chère Lyre Sainte-Cécile. Puis, comme complément très attrayant à la fête, on entendit fins diseurs et chanteurs : MM. GÉVAUDAN et BARTHÉLÉMY, qui apportent partout, avec un bonheur égal, la note comique ; M. FALCOU, qui est doué d'une belle et puissante voix de ténor. M. R. GRACIA voulut bien nous régaler, en s'accompagnant lui-même au piano, d'une de ses plus belles compositions La Légende du Pont du Diable ; et M. SALENÇON, qui possède une solide voix de baryton, consentit à chanter un de ses morceaux favoris : le Mulletier de Tarragone. En un mot, fort agréable réunion, toute à l'honneur de M. Henri EUZET, qui peut être fier de susciter de si profondes et de si sincères sympathies." (L'Information Méridionale du 21.09.1920)

Additif de L'Eclair du 21.09.1920 "(...) Cette gentille petite fête de famille est un bel appendice à celle du trentenaire de la Lyre. Désormais, la preuve est faite, éclatante, qu'un esprit d'étroite fraternité tient groupés tous ses membres sous la direction d'un chef unanimement vénéré et dont le haut mérite vient d'être officiellement reconnu, d'un chef qui toujours a pu dire, suivant la parole de M. SALENÇON, copiée sur celle d'Henri IV à la bataille d'Arques : Ralliez-vous à ma baguette, vous la trouverez toujours sur le chemin de l'honneur, du devoir et de la discipline (...)"



- 1920 : Une précision. "Dans notre compte rendu du lunch qui eut lieu samedi soir en l'honneur de M. Henri EUZET, à la salle Sainte-Cécile, (...) En parlant de la décoration de la salle, nous avons omis de signaler que le portrait de M. Henri EUZET avait été placé au fond sous un baldaquin richement orné par les soins de M. BÉNÉZECH, qui avait tenu à rendre cet honneur à son chef et vieil ami." (L'Eclair du 23.09.1920)

- 1920 : Comme chaque année, les musiciens célèbrent la fête de Sainte Cécile, d'abord à la cathédrale Saint Louis, puis dans la salle de la Lyre. La présidence est assurée par DUGRIP qui, pendant le repas, a, à sa droite, SALANÇON, représentant d'Honoré EUZET, le maire qui s'était fait excuser. A sa gauche, il a GIRAULT, un des membres fondateurs de la Lyre et ancien élève d'Henri EUZET (actuellement chef de musique au 81ème d'infanterie, à Montpellier), etc. Henri EUZET inaugure la série des toasts, etc. A 9 heures du soir, commence la soirée dansante ; le journaliste décrit avec minutie cette journée, sans oublier le "merveilleux talent de décorateur dont a fait preuve en cette circonstance M. BÉNÉZECH, archiviste de la Lyre, qui avait su mettre à sa place d'honneur l'effigie de la patronne des musiciens." (L'Eclair du 27.11.1920)

- 1921 : concert de gala, sur l'Esplanade centrale, par la Lyre Sainte-Cécile et le Réveil Cettois, le 12 mars, pour le 30ème anniversaire du don du kiosque à la ville fait le 21.10.1891, par Jules FRANKE ; au programme on note Le Domino noir, "ouverture d'E. AUBER, direction par M. EUZET, chef de la Lyre", et Frankiosque, "polka dédiée par M. EUZET chef de la Lyre à M. Jules FRANKE, donateur du kiosque" ; l'article est signé par Charles DUGRIP (président de la Lyre) et Marius BARGEON (président du Réveil) ; (L'Eclair du 21.10.1921)

- 1921 : La fête des musiciens. "Soucieux de l'observation de la tradition, c'est le Réveil Cettois qui, dès 9 heuresdu matin, réveillait déjà les échos de divers quartiers, tandis qu'il allait rejoindre, à la cité Doumet, la Lyre Sainte-Cécile avec laquelle il devait fusionner pour venir, une demi-heure après, exécuter ensemble une aubade qui, en raison du mauvais temps, fut interprétée sous la direction de M. Henri EUZET, dans le vestibule de l'Hôtel-de-Ville. A 10 heures précises, les deux groupes de musiciens se rendirent à l'église Saint-Joseph pour assister à une messe solennelle qui, selon la coutume, devait être célébrée en l'honneur de Sainte-Cécile (...) A l'introït, fanfare et musique exécutèrent avec beaucoup de brio une marche triomphale de G. BENOIST et, toujours sous l'habile direction de M. EUZET, firent retentir agréablement les échos du sanctuaire aux accords de la Marche du Sacre du Prophète, de MEYERBEER, pendant l'offertoire. Nous devons signaler qu'après l'Evangile, M. le chanoine BÉRAL, curé de Saint-Joseph, prit la parole pour rappeler en quelque sorte les états de service de la Lyre Sainte-Cécile, ses triomphes, ses sacrifices pendant la guerre, le dévouement exemplaire de son chef, la célébration du trentenaire de la fondation, date de la résurrection, et enfin émit le voeu de voir la Société de plus en plus florissante marcher à grands pas vers la célébration de ses noces d'or (...)" ; suivent différentes aubades ; "Après la deuxième audition, un très beau bouquet fut offert par les dames de la Halle à M. EUZET, chef de la Lyre, et un autre à M. DARGEON, président du Réveil Cettois" ; viennent encore les discours, en particulier celui de SAUVAIRE, chef du Réveil Cettois : "Après avoir rappelé ses vieilles relations avec M. Henri EUZET qu'il connaît depuis 40 ans et qu'il appelle le doyen de la baguetta, il souligne l'importance de l'art musical" ; VIRES, le président de la Chorale Artistique Cettoise souligne, pour sa part qu'ils n'obéissent à aucune tendance politique et aussi l'importance du travail accompli par la Chorale au cours de cette première année. (L'Eclair du 30.11.1921)

- 1921 : Le 21ème concert de la Lyre Sainte-Cécile est prévu le 16.12.1921, dans la salle de la Lyre (galeries Doumet) ; L'Eclair du 15.12.1921 donne le programme et précise que le piano d'accompagnement sera tenu par Mlle MARTIN et MM. EUZET, père et fils.

- 1923 : "Nous rappelons au public que c'est dimanche 18 courant, dans la salle de la Lyre Sainte-Cécile, cité Doumet, sous la présidence d'honneur de M. Roger TAILLAN, que l'Orphéon "Les Enfants d'Orphée", donnera la fête d'honneur de ses membres honoraires et actifs (...) La deuxième partie sera l'audition de l'Orphéon qui exécutera quatre morceaux de son répertoire, sous l'habile direction de son chef, le sympathique chanteur L. LAUZE. Le piano d'accompagnement sera tenu par le maître chef de la Lyre Sainte-Cécile, le vénéré M. H. EUZET (...)." (L'Eclair du 16.11.1923)

- 1923, un article de presse indique qu'il est chef de l'Orphéon des enfants d'Orphée, : "Dimanche soir, fête des musiciens, cette société se réunissait dans la grande salle de l'hôtel de Paris où lui fut servi son banquet annuel (...) Au dessert, le vice-président prononça une courte allocution (...) but à la santé de M. VILLENEUVE, délégué de M. le maire, et de M. MOLINIER, sous-chef de la Lyre Sainte-Cécile, de M. H. EUZET, chef de l'Orphéon, et à leur famille ; encourage les membres à seule fin de constituer une phalange de chanteurs digne de ses aînés (...) M. MOLINIER, au nom de la Lyre Sainte-Cécile, fait des voeux pour qu'il existe entre les sociétés une cordiale amitié et une sincère confraternité."(L'Eclair du 02.12.1923)

- 1923 : on donne le programme du concert de la Lyre Sainte-Cécile (pour les membres honoraires), qui aura lieu le 27 décembre et qui comprendra, aussi, la lecture du rapport général de l'année 1923, lu par le secrétaire, L. BRESSAC. Il est dit que "le piano d'accompagnement sera tenu par Mme LAGET, professeur, et M. EUZET, chef-directeur." (L'Eclair du 25.12.1923)

- 1924 : dernier compte rendu de la Société de la Lyre Sainte-Cécile, le 23.12.1924 : "La séance est ouverte à 9 H 1/4 sous la présidence de M. Charles DUGRIP président. Sont présents : M. Henri EUZET chef directeur, MOLINIER sous-chef, LANGLOIS trésorier, BOCH trésorier adjoint, BENEZECH archiviste, LAFABRE, VALETTE, CASSAGNE, BLAY. Absents : M. BRESSAC secrétaire et Gabriel BENEZECH. Absent excusé : FALCON. En l'absence de M. le secrétaire, M. BOCH secrétaire adjoint donne lecture du procès verbal de la dernière séance qui est adopté. M. EUZET chef directeur nous fait part de la démarche qu'il a faite au nom de la Lyre auprès de M. le Curé de Saint Joseph et nous donne lecture de la lettre que ce dernier nous a envoyé comme réponse aux propositions faites par le Conseil au sujet de la liquidation de la Société. Le montant de notre matériel s'éleverait à la somme de 10.993 d'après l'inventaire que nous lui avions fourni avec des prix très modérés. Malgré ce, Mr le Curé trouve que ces moyens ne lui permettent pas de dépenser pareille somme et il nous offre 6000 francs pour le tout paiable en trois échéances de 2000 francs dont la première le 31 décembre 1924, la 2e au 31 décembre 1925, la 3e au 31 décembre 1926. On accepte la somme de 6000 francs pour le matériel mais on trouve les échéances un peu trop espacées et (on) désirerait que M. le Curé veuille bien payer 2000 au 31 décembre, 2000 au 30 juin et 2000 francs au 31 décembre 1925. M. EUZET est chargé de lui transmettre la décision du Conseil. M. BENEZECH archiviste fait savoir que M. FABRE clarinettiste a versé les 50 francs qu'on lui réclamait pour sa clarinette, quant à M. MICHEL comme sa clarinette n'a pas la même valeur, on laisse les choses en état pour éviter des discussions inutiles. Pour M. DURAND, il ne sera tenu aucun compte de la réclamation, vu que son instrument est évalué à 100 francs, somme touchée par tous les musiciens. M. EUZET nous fait voir la photographie de l'objet d'art (MOZART jouant du violon) que nous devons offrir à notre cher et dévoué président comme souvenir de la Société qui lui sera remis dès qu'on le pourra. Il en sera de même pour l'objet d'art que l'on doit offrir à M. Jean MARMIÉS, président d'honneur. Le drapeau de la Société sera donné à M. Henri EUZET directeur, le grand tableau du 10e anniversaire à M. MOLINIER sous-chef, celui du 30e anniversaire à M. DUGRIP président et celui des membres de la Lyre morts pour la Patrie à M. BLAY qui a le nom de son frère inscrit au tableau comme ancien membre de la Société et qui appartient au pupitre des trombones. Le Conseil décide que s'il y a un reliquat, on fasse un bouquet d'adieu. M. le trésorier donne lecture de la caisse qui se solde au 30 juin à 3325, 70 ; au 31 juillet à 3037,20 ; au 31 août 3314,45 ; au 30 septembre 3858,45 ; au 31 octobre 7539,35 ; au 30 novembre 7521,10. Plus rien n'étant à délibérer, la séance est levée à 10 H 30." (dossier sur la Lyre Sainte-Cécile, aux Archives municipales de Sète : BH 792 ; ce compte rendu fait partie des comptes rendus archivés depuis le 14.08.1905 jusqu'à celui-ci).

- 1925 : Le Journal Officiel du 08.04.1925 indique qu'il a reçu la "médaille d'honneur des sociétés musicales et chorales" (décoration créée par la loi du 24.07.1924 et visant à récompenser les musiciens et chanteurs ayant appartenu pendant 30 ans à une société musicale).

La médaille d'honneur des sociétés musicales et chorales
(source : Wikipedia)


- 1926 : + le 26.05.1926, à Sète, d'Henri EUZET.

- 1926 : Discours de Marius BARGEON (président du Réveil Cettois et ex-vice-président de la Lyre Sainte-Cécile), le 28.05.1926 ; "Messieurs, Si les grandes douleurs savent rester muettes, quel sublime silence devrions-nous observer en ce lieu de repos, et en présence de ce cercueil qui remplit nos âmes de la plus douloureuse tristesse. Mais pouvons-nous laisser fermer cette tombe sans adresser un dernier adieu à celui que nous pleurons tous et que nous avons si longtemps aimé, vénéré et admiré. Hélas ! vous ne serez plus là Cher et Excellent maître pour inculquer aux générations qui nous suivent, cet art qui tend tous les jours à disparaître et que votre science a distribué au cours d'un demi siècle à toutes les classes de la Société avec autant de dévouement que d'abnégation. Organiste de la Cathédrale (Décanale) Saint-Louis et professeur de musique de nos divers établissements, ceux qui vous ont connu au début de votre carrière, vous revoient par le souvenir à la tête de cette jeune et déjà prospère phalange Les enfants du devoir qui, le 15 juillet 1890, prenait le nom de Lyre Sainte-Cécile. Ils sont toujours restés les enfants de la première heure, car cette Lyre à laquelle nous avons presque tous eu la joie et le bonheur d'appartenir, s'est toujours trouvée sur le chemin du devoir, et bien que les caprices de la vie en aient insensiblement dispersé tous les membres, ils ont pu se regrouper tous ensemble aujourd'hui dans un même sentiment d'affectueuse reconnaissance, réalisant le voeu de toute votre vie, celui de les savoir tous unis autour de votre cercueil. Nous y sommes ! Déjà, hélas ! ... et c'est au nom de toutes les sociétés chorales et musicales de la ville de Cette, que je fais violence à l'émotion qui m'étreint pour vous dire que les exemples de discipline et de dévouement que vous nous laissez, nous donneront la force nécessaire de continuer l'oeuvre entreprise pour le bon renom de notre Chère Cité. Cette multitude qui est là, pieusement recueillie et profondément attendrie, témoigne bien des sentiments de sympathie et d'admiration que vous lui avez inspirés au cours de votre glorieuse carrière. Vos oeuvres survivront parmi nous, vos compositions musicales diront plus tard votre génie et les larmes que la Mère des Douleurs versait au pied de la croix attendriront éternellement le coeur de ceux que tous les ans, au soir du Jeudi-Saint viendront entendre dans notre Cathédrale ce sublime Stabat Mater, chef d'oeuvre d'une incomparable beauté artistique. Que votre corps repose en paix Cher et bien Aimé Professeur. Votre carrière toute de bonté, d'activité, de zèle et de renoncements a été laborieusement suivie. Votre mission est réalisée, et tout le monde ici est unanime à reconnaître que vous êtes de ceux qui ont passé en faisant le bien. Votre âme a suivi le chemin parcouru par les phrases musicales égrenées sur les orgues de nos basiliques, et du haut des sphères célestes où elle a retrouvé celle de notre glorieuse et sainte Patronne, elle demandera à l'Eternel de protéger votre veuve éplorée, cette inconsolable famille et cette multitude d'enfants et petits-enfants vers qui vont toutes nos condoléances émues et attristées." (dossier Henri EUZET, aux Archives municipales de Sète : BH 1731)


Organiste à Saint-Louis

"Le conseil de fabrique de l'église Saint-Louis l'accepta, au choix unanime de ses membres, comme organiste de la paroisse le 1er octobre 1882, et maître du choeur de la Congrégation, fonctions qu'il devait remplir à la grande satisfaction de tous, pendant quarante-quatre ans. Esclave de son devoir, il ne laissa jamais en souffrance ses fonctions. Il aime son orgue avec passion ; aussi est-il reconnu comme bon exécutant, et surtout comme bon improvisateur. Il a recueilli en cela, avec fruit, la succession du vénéré abbé PAPELL" (extrait d'un discours en son honneur et à sa mémoire, en 1926 - l'auteur est anonyme et le dossier est aux Archives municipales de Sète).

Plaque commémorative sur l'orgue de l'église Saint-Louis
(article dans "Thau info, le quotidien du pays de Thau")

L'article en question relate la pose d'une plaque commémorative en mémoire d'Alain HYRAILLES, décédé le 03.05.2015, organiste depuis 1969, soit plus de 45 ans, "tout près de celle d'Honoré Henri EUZET, organiste de 1882 à 1926. C'est un grand honneur rendu à ces deux illustres personnages de la ville de Sète."

Le 04.04.1884, on lit dans l'Eclair : "On nous prie d'annoncer que la Passion de Vittoria, chantée à la chapelle Sixtine à Rome, sera exécutée le dimanche des Rameaux, dans la paroisse Saint-Louis, à 9 heure du matin, sous la direction de M. EUZET, organiste de cette paroisse".

Le 20.03.1886, il organise et dirige la messe créée par l'abbé PAPELL, son prédécesseur, à Saint-Louis : "Tout ce que la ville de Cette compte de bons amateurs, je dirai même d'artistes, était là, sous l'habile direction de M. Henri EUZET, l'organiste actuel, ces cent-vingt voix nous communiquaient avec âme et chaleur l'idée et les sentiments de l'auteur. Disons-le avec toute l'assistance, l'ensemble de l'exécution a été irréprochable. (...) Incontestablement, la plus large part est bien due à M. EUZET qui, depuis qu'il est titulaire de l'orgue de Saint-Louis avait à coeur de faire mieux connaître et apprécier son prédécesseur. La persévérance et le tact qu'il a su déployer en cette circonstance l'ont fait apprécier de tous ceux qui ont bien voulu répondre à son appel et le seconder dans la tâche difficile qu'il s'était imposée. Le recrutement de cent vingt choristes ne se fait pas sans peine ; que M. Henri EUZET qui a été constamment à la brèche, qui a présidé à toutes les répétitions tant partielles que générales, reçoive ici le gage de la reconnaissance de tous. La réussite complète qu'il a obtenue sera un large dédommagement à toute la peine qu'il a dû se donner pour arriver à ses fins" (extrait d'une communication dans le Journal de Cette du 20.03.1886). La veille, le même journal indiquait : "Tout le monde à Cette a gardé un fort bon souvenir de feu Dom PAPELL, ex-organiste de Saint-Louis ; nous avons assisté ce matin à l'exécution de la messe de cet excellent musicien (...) Il nous reste à féliciter M. EUZET de son habileté à diriger l'exécution de cette oeuvre" Et encore, dans une communication : "Honneur à l'habile organiste M. Henri EUZET, l'intelligent directeur et organisateur de cette fête musicale", honneur aux solistes, honneur aux choristes, honneur à l'orchestre du Cercle catholique, etc. (Journal de Cette du 19.03.1886). Dans ces deux numéros, les parties de l'oeuvre, avec leurs interprètes, sont mises en valeur et le journaliste, comme ceux qui ont envoyé des communications, n'oublient pas le rôle de Louis CAFFAREL, "organiste amateur" qui a su vaincre les difficultés de cette oeuvre. [Notes : 1/ Dans Le Messager du Midi du 26.02.1886, il est écrit que l'abbé PAPELL "a désigné un exécuteur testamentaire auquel il a légué tous ses manuscrits, et notamment une messe en musique à laquelle il attachait beaucoup de prix, parce qu'il y avait consacré beaucoup de soins et de travail, et qui, au dire des connaisseurs les plus autorisés, est une composition de premier ordre." 2/ Dans La lettre de Sète et du Pays de Thau de mars 2009, n° 57, on a pu lire, à propos de l'Ensemble vocal de Sète (créé en 1989) : "Participant activement à la vie culturelle sétoise, cet ensemble se produit aussi régulièrement dans la région et les départements environnants, et même à l'étranger puisque la cathédrale de Gérone en Espagne l'accueillait pour l'interprétation, en première audition, de la Messe de l'Abbé PAPELL. Cette Messe a d'ailleurs été donnée à la décanale Saint-Louis avec un immense succès."]

Il organise les répétitions pour le Stabat de PERGOLÈSE qui doit être exécuté dans l'église Saint Louis, comme le signale le Journal de Cette du 08.02.1888 : "Henri EUZET, organiste à St Louis qui n'épargnera pas sa peine en cette circonstance et dont le dévouement est connu de tous". Le même journal, le 09.03.1888, annonce encore que "M. Henri EUZET, organiste à St Louis a l'honneur de rappeler aux dames et messieurs qui veulent bien prêter leur concours à l'exécution du Stabat de PERGOLESE qu'une répétition générale (choeurs et soli) aura lieu aujourd'hui jeudi, 8 mars 1888 à 8 heure et demie précises du soir, dans la chapelle des Pénitents.". Enfin, L'Eclair du 26.03.1888 fait un compte rendu élogieux de l'exécution de l'oeuvre qui a eu lieu le 23.03.1888 en l'église Saint-Louis (pour les oeuvres paroissiales) : " (...) Nous savions de vieille date que, M. Henri EUZET joignait à ses excellentes qualités de musicien, un zèle et une persévérance infatigables (il en avait donné les preuves lors de l'exécution de la messe papale), toute oeuvre entreprise sous sa direction devait donner les meilleurs résultats. Notre espérance n'a pas été déçue. Le Stabat de PERGOLÈSE, oeuvre savante et hérissée de difficultés, a été dit, du commencement à la fin, avec une netteté, une précision, qui font le plus grand honneur aux dames et aux messieurs de la ville qui ont bien voulu prêter leur précieux concours. Les choeurs et les soli, habilement accompagnés par un orchestre de choix, ont été remarquablement enlevés. L'orgue, tenue en maître par M. A. FARGES, organiste de Saint-Joseph, n'a pas peu contribué à la réussite de l'oeuvre. (...) Nous espérons que M. EUZET voudra encore, bien des fois, mettre ses talents d'organisateur et de musicien, et son zèle d'homme de bien à la disposition des oeuvres de Saint-Louis, et que pareille fête musicale nous sera encore réservée dans un avenir pas trop lointain."

L'Eclair du 23.06.1890 annonce un sermon de charité pour le lendemain, à la paroisse Saint-Louis. A l'entrée, il est prévu la Marche au Calvaire (de S. NEUKOMM), avec au grand orgue, Henri EUZET, organiste de la paroisse. Puis, l'oratorio Les sept Paroles du Christ (de Th. DUBOIS) comprendra 120 exécutants, avec accompagnement de grand orgue et orchestre, sous la direction d'Henri EUZET. Quant au solo de soprano, Ave Maria (d'Henri EUZET) c'est une demoiselle C.G. qui s'en chargera.

Le Journal de Cette du 22.02.1891 annonce qu'une nouvelle exécution d'une oeuvre magistrale - Les sept paroles du Christ - aura lieu à Saint Louis, "sous la direction de M. Henri EUZET, organiste, le 20 mars prochain, jour de la Compassion de la Sainte Vierge." Un Extrait de la revue Sainte-Cécile (n° 12 du 09.04.1891, sur Gallica) nous fait revivre cette soirée dans l'église : "Cette. - Les Sept Paroles du Christ de T. DUBOIS, dont la première édition avait déjà si vivement impressionné l'auditoire, viennent de nouveau d'obtenir à Saint-Louis un immense succès d'enthousiasme. Dès trois heures, l'église était comblée (sic) comme aux jours des plus grandes fêtes. Sans exagération aucune, on peut évaluer à 1,000 ou 1,100 le nombre des auditeurs, accourus de Cette et des environs, pour entendre cette belle page de l'agonie de N. S. écrite par un de nos grands maîtres et chantée par des voix savantes, parfaitement dirigée et s'identifiant véritablement avec le drame qu'elles voulaient peindre. Nos félicitations à M. EUZET dont le courageux dévouement, constamment à la brèche lorsqu'il s'agit de la religion et de l'art a affronté les fatigues et les difficultés qu'une oeuvre de longue haleine comme les Sept Paroles du Christ nécessite. Ici, le succès a surpassé l'attente générale : soliste, orchestre, choeurs, orgue (tenu en véritables artistes par M. CAFFAREL et par M. AZAÏS, organiste de Saint-Pierre), tout a répondu au zèle intelligent et infatigable du chef et a été du goût des connaisseurs, dont l'impartialité n'est pas douteuse. Nous sommes heureux d'espérer que M. EUZET nous réservera, bien des fois encore dans l'avenir, un régal du même genre."

Paroisse Saint-Louis, à l'occasion de la fête de Noël 1891 : "ce soir, avant la messe de minuit, aura lieu l'exécution du célèbre Noël d'ADAM (...) Une messe de Diesten sera exécutée sous la direction de M. Henri EUZET, organiste, par le choeur de la congrégation, renforcé d'un groupe de voix d'hommes dévoués, toujours disposés à rehausser l'état de nos belles cérémonies (...) L'orgue d'accompagnement sera tenu par M. Louis CAFFAREL, officier d'Académie (...)" (Le Cettois du 24.12.1891)

Le grand orgue de l'église Saint-Louis
("Thau info, le quotidien du pays de Thau")

" L'orgue de la Décanale Saint-Louis a été conçu en 1843 par le facteur d'orgue Prosper MOITESSIER, qui naquit à Carcassonne en 1807. Il fit d'abord son apprentissage chez Nicolas ROY à Mirecourt, puis chez LÉTÉ, l'un des grands organiers du XIXe siècle, qui inspira très heureusement MOITESSIER dans la disposition des tuyaux et le choix du matériau employé. De retour dans son pays natal, il vient s'établir à Montpellier, en 1830, mais il commence à se faire connaître aux alentours de 1836 par le relevage des orgues du Temple, construites en 1805 par Dominique CAVAILLÉ et celui de Saint-Fulcrand à Lodève, dû à LÉPINE en 1750. En 1839, il obtient une médaille d'or pour la qualité de son travail. A partir de ce moment, il ne cesse de se perfectionner, occupant plus de vingt ouvriers et construisant de nombreux instruments dans le Midi : Sainte-Marie à Montpellier, Sainte-Madeleine à Béziers, Saint-Rémy de Provence, Forcalquier, La Dalbade à Toulouse, La Madeleine à Aix et bien sûr Sète. Autour de ce magnifique instrument de Saint-Louis, une Association a vu le jour en 1969 pour la préservation et la restauration d'un des derniers survivants de MOITESSIER. Classé par les Monuments Historiques en 1975, il a fait l'objet d'une restauration minutieuse et à l'authentique due au maître facteur d'orgues Alain SALS. Depuis, il sert régulièrement pour le culte et les Rencontres autour d'un orgue qui réunissent chaque été de talentueux organistes (Marie-Claire ALAIN, Francis CHAPELET, Xavier DARASSE, Michel CHAPUIS, André ISOIRD, etc...) " (exposition de 1988, en l'église Saint-Louis)



A l'occasion du sermon de charité du R.P. CARRIÈRE, en l'église Saint-Louis, "un concert spirituel a précédé et suivi le sermon. M. Henri EUZET, l'organiste distingué de Saint-Louis, le dirigeait avec la compétence qu'on lui connaît ; c'est dire que l'organisation, dont l'honneur lui revient encore, ne laissait rien à désirer. M. EUZET avait été assez heureux pour s'assurer le concours de dames et amateurs distingués de la ville dont le talent égale le dévouement et qui sont toujours heureux de se mettre au service des oeuvres de charité (...)" (L'Eclair du 18.03.1894)

Pour les fêtes de Jeanne d'Arc de 1894, une fête est organisée par la jeunesse des Oeuvres catholiques de Sète. Le dimanche, en l'église paroissiale Saint Louis, une grand messe a lieu : (...) Messe du maestro CANTONE, chantée par deux cents exécutants, avec accompagnement d'orgue et orchestre, sous la direction de M. H. EUZET - Offertoire. Vision de Jeanne d'Arc, GOUNAUD ; orgue et violon, par MM. ISEMBERG et EUZET - sortie. Hymne à Jeanne d'Arc, II. EUZET ; choeur, orgue et orchestre (...)" (L'Eclair du 25.05.1894)

Un service funèbre a lieu dans l'église Saint-Louis à la mémoire du comte de Paris : "Le catafalque, dressé au milieu de la nef, était décoré de drapeaux tricolores aux armes de la France. A l'offertoire, M. EUZET, organiste de la paroisse, a joué sur le grand orgue la marche funèbre de Chopin." Le journal indique, ensuite, que le comité monarchiste a fait un communiqué. (L'Eclair du 18.09.1894)

"Un sermon de charité sera donné, comme tous les ans du reste, en faveur des oeuvres paroissiales, le vendredi de la Compassion, 5 avril prochain (...) Un salut en musique suivra le sermon ; la direction en a été confiée à M. Henri EUZET, organiste de la paroisse, qui s'est déjà assuré le concours des dames et messieurs aux voix fraiches et exercées, dont le talent est toujours au service des bonnes causes. Les chaises seront à un franc (...)" (L'Eclair du 24.03.1895)

"Mercredi 8 avril, un nombreux public, composé de l'élite de la société cettoise, se pressa en l'église Saint-Louis, à Cette, pour assister au service funèbre organisé par le comité de la Croix-Rouge, à la mémoire des soldats et marins morts à Madagascar (...) Le côté non moins brillant de la cérémonie a été la partie musicale, dirigée par MM. MAYAN, directeur du Conservatoire de Cette, professeur au Conservatoire de Montpellier, et EUZET, organiste à Saint-Louis." (La Vie Montpelliéraine et Régionale du 12.04.1896)

A la messe de minuit, le 25.12.1898, à l'église Saint-Louis, "M. LACROIX a supérieurement chanté le Noël de DUBOIS, avec accompagnement de violon par M. Georges GUIRAUDEN, et de grand orgue par M. H. EUZET" (La Vie Montpelliéraine et Régionale du 01.01.1899)

Pour la fête de l'Assomption de 1900, les offices sont célébrés solennellement à l'église Saint-Louis. A 10 heures, "les chanteurs de la Congrégation exécutent la messe du chanoine CONTENSON, maître de chapelle et organiste de la cathédrale de Montauban, sous la direction de M. Henri EUZET, organiste de la paroisse." (L'Eclair du 15.08.1900)

Pour le mariage de Joseph MORIS et de Madeleine MARIÉ, La Vie Montpelliéraine et Régionale du 15.12.1901 note que "les voûtes de l'église (Saint-Louis) n'ont cessé de retentir des accents des orgues magistralement tenues par M. Honoré (Henri) EUZET" ; dans l'assistance, le journaliste a remarqué "Mlle Claire EUZET (fille d'Henri), toilette bleu pâle" ; celle-ci a, plus tard, à l'hôtel Barillon (où la noce s'était rendue), accompagné au piano plusieurs morceaux chantés par Mmes PLUMIER et CLAVEL, au moment du dessert.

Le 03.11.1902, il exécute les marches funèbres de CHOPIN et de BEETHOVEN quand a lieu la messe de requiem, en l'honneur des soldats et marins morts au service de la Patrie ; la cérémonie a lieu en l'église Saint-Louis, "toute tendue de noir" (L'Eclair du 04.11.1902)

L'Eclair du 30.08.1903 annonce le programme de la fête patronale de la paroisse Saint-Louis, et notamment, que "pendant la grand'messe, qui sera célébrée à dix heures du matin, les chanteuses de la congrégation exécuteront les oeuvres de CONCONE, sous la direction de M. EUZET, organiste."

Le 26.03.1905, il est annoncé pour le même jour, l'arrivée de l'évêque de Montpellier, Mgr de CABRIÈRES, qui doit prononcer "un grand sermon de charité" en l'église Saint-Louis, à l'issue des vêpres, au profit de l'Oeuvre des garde-malades des pauvres. "Grâce au dévouement incessant de M. EUZET, organiste de l'église, après le sermon, un salut solennel en musique avec 125 exécutants, sera célébré." (La Vie Montpelliéraine et Régionale du 26.03.1905)

Le 07.08.1912, mariage en l'église Saint-Louis de Marie-Thérèse PUIG et d'Adolphe FAGES : "La Lyre symphonique dirigée par M. GOURMANDIN, a joué deux morceaux de belle envolée musicale ; à l'Elévation, le grand orgue, tenu par M. EUZET, toujours à la tâche, a accompagné un superbe solo de violon, superbement rendu par M. PILLÉ." (L'Eclair du 10.08.1912)

C'est surtout pendant la guerre que l'on voit jouer de l'orgue, ensemble, Henri et son fils Charles. Ainsi, L'Eclair du 18.06.1915, pour un concert spirituel en l'église Saint-Joseph, au profit des oeuvres paroissiales : "La partie artistique, confiée aux soins éclairés de M. THORRE, professeur, et de M. Ch. EUZET, organiste de la paroisse, s'est déroulée avec un succès croissant. Le trio de Pieta Signor, pour orgue, violon et violoncelle nous a fait apprécier une fois de plus la haute valeur artistique de MM. EUZET, LEBRETON et THORRE. L'orgue d'accompagnement était tenu avec distinction par MM. EUZET, père et fils, assistés de M. FLEURANT, organiste belge."

L'église Saint-Joseph et son grand orgue
Photo dans l'article : "Historique du grand orgue de l'église Saint-Joseph de Sète", par Olivier et Gustave BRUGIDOU
(Bulletin de la Société d'Etudes Historiques et Scientifiques de Sète et de sa région (XIX-XX-XXI - 1995, p. 100 et s.)


En l'église Saint-Joseph, une grande réception est faite à l'évêque de Pergame, Mgr HALLE (originaire de Sète) : "Il a pris place sur un magnifique trône élevé en son honneur, tandis que la grande voix des orgues vibrait joyeusement sous l'inspiration de M. le professeur Henri EUZET et que le choeur de la Congrégation, sous l'habile direction de M. Charles EUZET fils, entonnait l'impressionnant Tu es sacerdos" (L'Eclair du 18.08.1916)

Le 27.08.1916, L'Eclair signale qu'à l'occasion de la fête patronale de la ville, les offices seront célébrés solennellement dans l'église Saint-Louis, ce dimanche. A la sortie, un cantique populaire à saint Louis sera exécuté par "M. Henri EUZET, organiste de la paroisse."

Le 01.06.1917, L'Eclair fait le compte rendu d'une messe de charité en l'église Saint-Joseph. "Un intéressant concert spirituel, organisé par MM. EUZET père et fils, a rehaussé l'éclat de cette cérémonie." ; ils ont accompagné les chanteurs au grand orgue.

Le 03.02.1918, une fête religieuse et patriotique a lieu à Saint-Louis, organisée par le consul de Belgique à Sète (ISENBERG), au profit des oeuvres de la reine Elisabeth, sous la présidence de Monseigneur de CABRIÈRES, en présence d'un millier de personnes. "Le concert spirituel organisé par M. EUZET, l'éminent organiste de Saint-Louis, a été réussi au-delà de toute espérance. MM. EUZET père et fils (Charles EUZET) et M. VAN MELLE, professeur d'orgue et de fugue au Conservatoire de Gand, ont donné à notre grand orgue une puissance de vibration et de parole qui s'accordait parfaitement avec les grands sentiments de la religion et de la patrie." (L'Eclair du 05.02.1918)

le 11.04.1918, L'Eclair indique qu'une messe de requiem a été donnée à Saint-Louis, en hommage "aux braves tombés au champ d'honneur" ; la partie artistique confiée "aux bons soins de M. EUZET, l'habile organiste, a permis aux assistans d'écouter avec recueillement les voix de M. LAUZE, ainsi que l'archet délicat de Mlle DUCROS."

Le 17 puis le 22.01.1919, L'Eclair annonce sa participation à une manifestation charitable en l'église Saint-Louis, et le journaliste ne manque pas de souligner son rôle : "M. Henri EUZET si justement réputé dans le monde des musiciens" (le 17) et "Il serait superflu de faire ici l'éloge de M. Henri EUZET dont le talent et le dévouement sont si justement appréciés à Cette" (le 22), pour le concert de charité du 23.

Le 07.02.1919, L'Eclair décrit le service commémoratif qui a eu lieu la veille, dans l'église Saint-Louis, sur l'initiative du comité Cettois de la Croix-Rouge : "Un service solennel en l'honneur des soldats et marins morts au service de la France. L'église décorée de drapeaux et d'oriflammes était remplie d'une affluence considérable de fidèles. Au premier rang de l'assistance avaient pris place M. le maire de Cette, M. le commandant d'armes, M. l'administrateur de la marine, les consuls alliés, M. le capitaine de la VILLARMOIS, délégué du représentant régional de la Croix-Rouge, plusieurs officiers de l'armée de terre et de mer, les membres du comité Cettois de la Croix-Rouge, etc. Au bas de la nef, avait été dressé un magnifique catafalque décoré aux couleurs nationales et entouré d'une garde d'honneur de Boy-Scouts "Jeanne d'Arc". Son Eminence le cardinal de CABRIÈRES rehaussait de sa présence l'éclat de cette patriotique cérémonie. Au cours de l'office divin, Mlle MALLET, de Montpellier, interprète de sa voix superbe et délicatement nuancée, l'Hymne aux morts et le Pie Jésus avec accompagnement de violon par Mlle DUCROS. L'éminente violoniste accompagnée au grand orgue par M. Henri EUZET a en outre fait entendre, avec sa virtuosité coutumière un air d'Ambrosio (...)"

Le 13.08.1919, L'Eclair annonce le 50ème anniversaire du couronnement de la statue de Notre-Dame des Mers, le 15 août (érigée sur le clocher de l'église le 3 avril 1869). "Le choeur paroissial fera entendre ses plus beaux cantiques en l'honneur de Notre-Dame couronnée, sous la direction du dévoué et éminent organiste, M. Henri EUZET."

Le 06.03.1921, L'Eclair donne les détails de la Fête de l'Adoration perpétuelle qui aura lieu le 12 mars, dans la cathédrale Saint-Louis. En ce qui concerne l'organiste, il est écrit : "la valeur transcendante de M. Henri EUZET à son orgue qu'il touche d'une main si savante".

Le 12.05.1922, L'Eclair donne le programme du 14 pour la fête de Jeanne d'Arc ; dans la cathédrale Saint-Louis, une cantate due à Alphonse COUDERC sera exécutée "par des artistes de grand talent, sous la direction de M. EUZET, organiste de St-Louis, dont on connaît le magnifique talent."

Le 27.08.1922, la paroisse Saint-Louis célèbre son saint patron qui est aussi le patron de la ville. Henri EUZET est à l'orgue mais il y a aussi, avec "l'éminent organiste", un virtuose du violon et une jeune cantatrice de grand talent (L'Eclair du 25.08.1922)

Le 04.03.1923, à l'occasion de la visite de Monseigneur MIGNEN, un déjeuner lui est offert dans la salle de la Lyre Sainte-Cécile. Un toast est porté par le curé-doyen de Sète : "Vous connaissez, Monseigneur, le nom de notre éminent organiste, M. Henri EUZET. Il est depuis 40 ans, avec le géant aux cent voix, et il l'a dompté, il le fait chanter, prier, pleurer pour la gloire de Dieu et je m'imagine que les anges du ciel viennent recueillir ces larmes, ces prières, ces chants pour les répéter au trône de Dieu et enchanter l'Eternel lui-même par la puissance de la musique religieuse, avant-goût des concerts de là-haut." (L'Eclair du 07.03.1923

Le 11.04.1923, L'Eclair du 11.04.1923 fait le compte rendu de la cérémonie qui a eu lieu le dimanche passé, à Saint-Louis, en présence du général DEVILLE, commandant du XVIe corps : "La direction de l'orgue avait été confiée à M. EUZET qui sut la faire vibrer avec son talent habituel".

Le 23.10.1923, il tient l'orgue pour le mariage de Reine FABRE et de Gabriel MATHA ; la mariée est la fille de Madame FABRE née GRACIA, professeur au Conservatoire ; "la cérémonie revêtit une certaine solennité. Le brillant organiste M. EUZET, interprêta sur l'orgue quelques morceaux de choix qui eurent le don d'émouvoir l'assistance" (L'Eclair du 24.10.1923)



Compositeur de musique religieuse

"Si son goût l'oriente vers l'orgue avec passion, dont il est un bon exécutant mais surtout un bon improvisateur, il ne s'en consacre pas moins à la composition ; son oeuvre où l'on peut compter jusqu'à 78 numéros d'opus est essentiellement religieuse : Stabat Mater, Hymne à Jeanne d'Arc, Cantate en l'honneur de la bienheureuse Louise de MARILLAC, Messe à trois voix, O Salutaris, un Ave Maria, des cantiques à Saint-Nicolas, un Noël de la Victoire ..." (extrait de la plaquette de l'exposition qui a eu lieu dans l'église Saint-Louis, du 18 mars au 5 avril 1988, organisée par l'Association des amis de l'orgue décanale Saint-Louis de Sète et par la Bibliothèque municipale de la ville ; le point fort de cet évènement en a été l'hommage musical qui lui fut rendu le 20.03.1988, dans cette même église, avec l'exécution de son Stabat Mater.



"A 16 ans (probablement, en 1870), il compose son premier morceau ; c'était un cantique à la Vierge, et je me souviens encore lorsqu'il nous l'apprit et le fit exécuter un soir de mai." (extrait d'un discours en son honneur et à sa mémoire, en 1926 - l'auteur est anonyme et le dossier est aux Archives municipales de Sète)

"Professeur émérite, il est aussi bon compositeur et devient lauréat de plusieurs concours de composition ... Il a abordé tous les genres et n'a pas eu moins de réussite dans chacun. La musique religieuse est surtout de son fait. Nous pouvons citer entre autres une Messe à trois voix fort belle, son Stabat (voir plus loin), un de Salutaris, un office pour grand orgue, un Ave Maria d'une mélodie angélique, des cantiques à Saint-Nicolas, Saint-Louis, à J.B. de la Salle, etc, etc.. des chants de fête, un Noël de la Victoire, des morceaux pour musique d'harmonie, etc.." (extrait d'un discours en son honneur et à sa mémoire, en 1926 - l'auteur est anonyme et le dossier est aux Archives municipales de Sète)

On trouve à la Bibliothèque nationale (Département de la musique, 2, rue de Louvois, Paris 2ème) deux partitions qui ont fait l'objet d'un dépôt légal.
- La première s'intitule : "Office du matin", parue dans La tribune des organistes" (12ème année, 12ème livraison, en 1886). Le n° du dépôt légal est 5516, cachet de la Bibliothèque du Conservatoire. La cote à la BN est : K 35447. Elle a été éditée par A. PINATEL, éditeur de musique, 18, Faubourg Poissonnière, Paris. Imprimée par l'imprimerie spéciale de musique A. FOUQUET, E. DUPRE, successeur, 26, rue du Delta, Paris. En dehors de la musique elle-même, à noter les dédicaces pour chacune des parties : "dédiée à Mme Henri EUZET" ; l'offertoire est "dédié à mon Ami Albert SASSY" ; l'élévation est "dédiée à mon Fils Charles" ; la communion est "dédiée à ma Fille Cécile" ; la sortie est "dédiée à Mme Jules RIEUNIER".
- L'autre partition s'intitule : "Stabat Mater", prose en l'honneur de la Sainte Vierge, avec choeur, solo, duos et trio par M. Hré Henri EUZET, organiste de Saint-Louis, à Cette. Op 11. Prix net : 2 francs. La cote à la BN est : K 34143. Le dépôt légal est de 1898, n° 2, en Meurthe-et-Moselle. Imprimé par Typo-Litho. H. CHRISTOPHE, 10, rue d'Amerval, Nancy. Il y a un cachet de la Bibliothèque du Conservatoire. Une note signale : "L'auteur a adapté à ce Stabat, d'une facture facile et mélodique, un accompagnement de quintette à cordes qu'il tient à la disposition des maîtres de chapelle qui voudront bien le faire exécuter. (en location.)";

Le Stabat Mater d'Henri EUZET
(archives de Mme Marie-Bénédicte EUZET)


Si l'on voit que le dépôt légal du "Stabat Mater" est fait en 1898, on constate aussi qu'il faisait déjà interpréter un "Stabat" de sa composition, en 1883. C'est le Petit Cettois des 25-26.03.1883 qui nous l'indique : "Avant-hier soir, à huit heures, a eu lieu, dans l'église St-Louis, l'exécution d'un Stabat par la chorale du cercle Musical, devant une grande affluence de fidèles. Cette oeuvre religieuse due à l'inspiration de M. Henri EUZET, organiste de la paroisse, a été interprétée avec un grand ensemble, et nous pouvons affirmer que l'auditoire s'est retiré vivement impressionné par cette belle musique. Nous adressons nos sincères félicitations à M. EUZET, aux exécutants, aux solistes et à leur habile chef, M. Jules RIEUNIER.. L'explication est donnée dans le discours lu en 1926, en son honneur et à sa mémoire : "C'est pendant ce laps de temps (c'est-à-dire, pendant qu'il est à Perpignan, vers 1879-1880) qu'il put se livrer à la composition et qu'il fit exécuter son Stabat, que nous entendrons plus tard dans l'église Saint-Louis, de Cette, avec accompagnement d'orchestre." C'est donc bien le même Stabat. Une partie au moins du "Stabat" est exécutée le vendredi 16.03.1894, dans l'église Saint-Louis (indiqué "choeurs et orchestre" dans L'Eclair du 11.03.1894). L'oeuvre est encore exécutée dans l'église Saint-Louis, le soir du 04.04.1901, "par les choristes et solistes qui ont si bien interprêté la Passion de dimanche dernier." (L'Eclair du 04.04.1901). L'Eclair du 27.03.1904 annonce deux cérémonies : "Selon l'usage établi depuis de longues années dans la paroisse Saint-Louis (de Sète), c'est aujourd'hui, à 9 heures du matin, qu'à l'occasion du Dimanche des Rameaux, aura lieu l'exécution de la Passion selon Saint-Mathieu, avec adaptation des choeurs à quatre voix de VITTORIA, qui se chantent à Rome à la Chapelle Sixtine à pareil jour. L'ensemble des voix sera composé des chanteuses de la Congrégation de la Sainte Vierge, des membres de l'Oeuvre Saint-Joseph et du Cercle Catholique. L'exécution aura lieu à la Tribune, sous la direction de M. Henri EUZET, organiste, avec accompagnement du grand orgue, tenu par M. Charles EUZET fils. Le Jeudi Saint, les mêmes éléments vocaux exécuteront un Stabat Mater en musique, avec choeurs, solos, duos et trios, de la composition de M. H. EUZET, organiste. Cette cérémonie commencera à 8 heures du soir." L'Eclair du 29.03.1904 annonce que le jeudi 31, à 8 heures du soir, paroisse de Saint-Pierre à Lodève, le "chant du Stabat, musique de M. EUZET, l'éminent organiste de Cette, exécuté par le choeur des demoiselles de la paroisse", à l'occasion de la "Semaine Sainte". En 1913, pour les fêtes de Paques, une cérémonie a lieu à Bédarieux, dans les deux paroisses de Saint-Louis et de Saint-Alexandre. Le groupe des jeunes filles de Saint-Louis "nous a donné, jeudi soir, le Stabat d'EUZET. Cette oeuvre qui traduit si parfaitement la douleur de la Vierge eut de fidèles interprètes en Mlles MILHE et Gabrielle CUSSOL." (L'Eclair du 04.04.1913). L'Eclair du 17.04.1919 annonce les cérémonies du Jeudi Saint, à la cathédrale de Montpellier : "A 8 heures du soir, chant solennel du "Stabat" en musique : 1ère partie du maestro EUZET, 2ème partie du maestro MAILLECHAUD, d'Arras. Ce Stabat, d'un effet imposant, sera exécuté sous la direction de M. l'abbé PASCAL, par le choeur paroissial, avec le concours de plusieurs amateurs dévoués".

L'Eclair du 07.04.1920 a analysé le Stabat Mater exécuté dans l'église Saint-Louis, le Jeudi Saint, 01.04.1920 : "Cette composition remarquable a été magnifiquement interprétée et mérite une place de choix dans le répertoire de la musique religieuse. Le premier Choeur (Stabat Mater) est saisissant par ses tutti à pleine voix, et forme un contraste frappant avec certaines phrases douces et mélodiques qui s'y rencontrent. Imité du plein-chant, ce choeur est très expressif en parties divisées. Le solo (Tuoe merebat), de ténor, chanté par M. FAUCON, fils, à la voix sympathique et bien timbrée, arrache des larmes d'attendrissement. Le duo (Pro peccatis) pour soprano et baryton, fidèlement et savamment exécuté par Mlle Marie SALLES, du choeur des chanteuses, et M. Jacques GRANIER, magistralement dialogué et d'un rythme saisissant, est absolument remarquable par ses effets mélodiques et harmoniques. Le deuxième grand choeur (Sancta Mater) a été écrit sous le souffle d'une inspiration élevée. Les ensembles exécutés avec précision, sont l'expression d'une prière ardente, toute débordante de sanglots. Le duo (Tui nati), pour soprano et contralto, est une mélodie suave et attrayante, dont les effets sont des plus heureux, lorsqu'elle est reprise en contre-point. Il fut délicieux sur les lèvres de Mlles ISOIR et CLOT, du choeur des chanteuses. Le trio (Virgo Virginum), pour soprano, contralto et basse est une merveille de l'art. Tour à tour chanté avec ensemble ou dialogué par Mlles Marie SALLES et CLOT, et M. BRUN, il permet d'admirer la voix de M. BRUN, puissante, bien timbrée, et qui s'harmonise si heureusement avec les deux voix de femmes qui ressortent encore mieux par le contraste. Le Choeur final (Flammis ne urar successus ... Paradisi gloria) a des effets d'opposition saisissants. Il est très imitatif et forme un ensemble impressionnant. Cette oeuvre de haute valeur a été interprétée sur l'orgue par M. Charles EUZET, fils, qui a bien montré son magnifique talent. Nota. - L'auteur, dans cette composition a fait une oeuvre très savante au point de vue musical et a rendu la haute inspiration qui était dans son âme. Les compositeurs et les artistes lui en rendent le témoignage. Mais l'auteur a voulu, surtout, faire une oeuvre de musique religieuse et chrétienne, s'efforçant de rendre le plus fidèlement possible le sens des paroles liturgiques. Il l'a du reste, dédiée à un saint prêtre, M. le chanoine METGÉ, curé-archiprêtre de la Cathédrale de Perpignan, de vénérée mémoire. Ce prêtre éminent n'est pas absolument étranger à la floraison de ce magnifique talent qui fait de M. Henri EUZET un de nos maîtres les plus savants et les plus chrétiens. - Un assistant." De son côté, La Vie Montpelliéraine et Régionale du 18.04.1920 a insisté sur les artistes qui ont participé : "Parmi les artistes et amateurs qui ont exécuté le beau Stabat Mater de M. Henri EUZET, le distingué organiste de l'église Saint-Louis, nous sommes heureux de citer le nom de Mlle Marie SALLES qui a chanté avec M. GRANIER le duo Pro Peccatis et le trio Virgo virginum, avec Mlle CLOT et M. BRUN. Mlle SALLES, qui se destine à la carrière artistique, a fait apprécier une voix d'un timbre très agréable et déjà mariée avec une réelle connaissance du chant. Nos sincères compliments et nos meilleurs voeux à Mlle Marie SALLES."


Le 24.03.1921, le Stabat, "composé par notre éminent organiste, M. Henri EUZET" est interprété après la prédication du carême, en l'église Saint-Louis (L'Eclair du 20.03.1921). En fait, son oeuvre est exécutée chaque année pour le Jeudi Saint, comme on le voit dans un article de L'Eclair du 28.03.1923 : "C'est demain jeudi Saint qu'aura lieu, comme tous les ans depuis bon nombre d'années, dans l'église Saint-Louis l'exécution du Stabat Mater, prose de la Sainte Vierge, mise en musique par M. Henri EUZET, organiste de la paroisse. Les choeurs, solos, duos et trio seront exécutés par une masse chorale et des artistes de mérite. Nul doute que comme tous les ans, la foule des fidèles recueillis ne se presse dans la vaste nef." Son Stabat Mater n'est pas exécuté qu'à Sète, comme on le voit encore dans un extrait de L'Eclair du 29.03.1923 : "Montpellier. Basilique-Cathédrale. Jeudi Saint - A huit heures du soir, chant solennel du Stabat de Henri EUZET par la Schola paroissiale, sous la direction de M. l'abbé PASCAL, organiste de la cathédrale."

Son oeuvre est aussi évoquée, en 1926 : "Henri EUZET fut un artiste consommé, persévérant dans son travail, plein de modestie et sachant se faire tout à tous. Il fut dans toute l'acception du terme un artiste et un artiste chrétien. Quiconque ne le connaissant pas, se trouvant un soir de jeudi saint dans l'Eglise Saint-Louis de Cette et entendant l'exécution de son "Stabat mater" eût pu dire aussitôt : "Le compositeur est un grand chrétien et un artiste inspiré." Quelle ampleur dans les choeurs pour saisir l'âme des auditeurs et les obliger à se pénétrer du sujet ! Et quelles mélodies suaves dans leur simplicité pour honorer les douleurs de Marie, si héroïquement supportées et si merveilleusement réparatrices par leur union aux douleurs de Notre Seigneur crucifié ! Les accents douloureux et déchirants sont enveloppés du baume que l'artiste compatissant a su faire couler si délicatement durant les strophes de cette complainte si touchante. Nous laissons à d'autres le soin d'analyser cette oeuvre en détail, mais nous sommes persuadés que le 26 mai, tandis qu'entourrant le lit de souffrance d'où cette âme venait de s'exhaler vers son Dieu, les siens versaient abondamment les larmes si amères de la séparation, le Juge suprême ayant à ses côtés la divine Marie, accueillait avec joie le bon serviteur qui allait recevoir la suprême récompense. - Juin 1926" (conclusion d'un discours en son honneur et à sa mémoire, en 1926 - l'auteur est anonyme et le dossier est aux Archives municipales de Sète).

Quant à son Stabat, il est encore exécuté à différentes reprises dans l'église Saint-Louis :
- L'Eclair du 27.03.1934 annonce pour le Jeudi Saint : le "Chant du "Stabat", de M. Henri EUZET, par plus de 60 exécutants et exécutantes, qui donneront à cette oeuvre magistrale toute sa valeur. L'orgue sera tenu par Mlle LACROIX qui a remplacé M. Henri EUZET et s'est pénétrée de son oeuvre avec un très grand talent et un grand dévouement à la mémoire du grand organiste. M. MASSABIAU, musicien de très grande valeur, dirigera le "Stabat". Les principaux artistes : MM. FALCOU (patronyme écrit ailleurs FALCON), fort ténor ; RISPOLL, basse ; CARATGÉ, baryton ; Mmes WORMS et BRUNET, Mlle AGUGLIARE (patronyme écrit ailleurs AGUGLIANO), feront ressortir toutes les nuances de ce "Stabat", riche d'harmonie et de sentiment. (...) Les belles choses, comme le "Stabat", de M. EUZET, ont le privilège d'être toujours admirées, et, après cinquante ans, les Sétois viendront jouir de l'audition de ce magnifique chant de douleur et d'amour."
- L'Eclair du 20.04.1935 fait le compte rendu de la semaine sainte, à Sète : "Le soir eut lieu, dans les diverses églises, la cérémonie caractérisée par le chant du "Stabat". Une imposante masse chorale, appuyée d'une vingtaine d'instrumentistes, devait interpréter celui du regretté M. Henri EUZET dans l'église cathédrale Saint-Louis. L'annonce de cet évènement artistique et religieux suffit pour amener ce soir-là un flot tel de fidèles que bon nombre furent obligés de rester debout sur le parvis. Comme ils l'avait déjà fait l'an dernier, ce fut M. MASSABIAU qui dirigea, avec une incontestable maestria cette oeuvre magistrale de l'ancien organiste de Saint-Louis à laquelle MM. FALCOU, WORMS, RISPOLL et Mmes BRUNET, WORMS et AGUGLIARO (encore une autre graphie de ce nom !) apportèrent leur précieux concours dans les passages particulièrement nuancés (solo, duo et trio)."
- L'Eclair du 21.04.1943 l'annonce encore pour le Jeudi Saint : "par le choeur mixte paroissial, sous la direction de M. MASSABIAU, à l'orgue M. CASTANIER."
- Beaucoup plus récemment, le 20.03.1988, c'est en son honneur que le "Stabat" est chanté à l'église Saint-Louis et qu'une exposition est organisée, conjointement par l'Association des amis de l'orgue de Saint-Louis et la Bibliothèque municipale de Sète.

L'hommage rendu à Henri EUZET, en 1988
(archives de Mme Marie-Bénédicte EUZET)
L'enregistrement du Stabat Mater, en 1988
(archives de M. Didier EUZET)


Lors du sermon de charité, dans l'église Saint-Louis, le 16.03.1894, on donne une autre de ses oeuvres, "Pro Peccatis, duo pour soprano et basse"" (L'Eclair du 11.03.1894)

L'Eclair du 26.09.1897 annonce une soirée récréative qui aura lieu, ce soir, galeries Doumet, donnée par les élèves séminaristes qui interprèteront la "Revanche de Jeanne d'Arc, drame en cinq actes du R.P. DELAPORTE, musique de M. H. EUZET. On peut se procurer les cartes chez Mlle COULON, rue Hôtel-de-Ville, et à la Librairie catholique"

Pour l'installation du nouveau curé de Saint-Louis, ARINAT (en remplacement du curé GAFFINO), pendant la messe, "M. LACROIX a admirablement rendu le Juravit et un O Salutaris dû à l'habile composition de M. EUZET, organiste." (La vie Montpelliéraine et Régionale du 25.03.1900)

A l'occasion de la fête de l'Assomption de la Sainte Vierge, dans l'église Saint-Louis, L'Eclair du 14.08.1901 annonce que "Mlle Valérie NIQUET chantera un Ave Maria de M. Henri EUZET, organiste" ; cet Ave Maria est également indiqué dans la note de la Bibliothèque nationale, avec les précisions suivantes : "Ave Maria. Solo de soprano ou ténor avec accompagnement d'orgue : (gravé.) Prix net : 1 F 50" ; lors du mariage d'Henri ROUSSEL et de Juliette ANDRÉ, à Béziers, le 12.12.1906, "M. Léon AUZIAS chante d'une voix large et bien timbrée l'Ave Maria, de EUZET" (La vie Montpelliéraine et Régionale du 30.12.1906).

Autre morceau, dans la note de la Bibliothèque nationale : "Hymne à Jeanne d'Arc. Choeur et solo avec accompagnement d'orgue : (gravé.) Prix net : 1 F. S'adresser à l'auteur. M. H. EUZET, organiste de St Louis à Cette (Hérault)".

A Jeanne d'Arc. Hymne Choeur et Solo. Paroles de Aimé CROS.

" A Monsieur François LEMARESQUIER Directeur du Cercle Catholique d'Ouvriers à Cette. Musique de Henri EUZET Organiste de Saint-Louis, à Cette. R. BOUTILLIÉ Op 39. Prix 3 f. L'auteur a adapté à cette hymne un accompagnement de musique d'harmonie et d'orchestre. Elle a été exécutée pour les Fêtes de Jeanne d'Arc, dans l'église Saint-Louis, à Cette, les 27 et 28 mai 1894, par 200 chanteurs accompagnés par le grand orgue et l'orchestre. Du même auteur : Ave Maria, solo pour Soprano et Ténor. 4 f 50. Gr et imp. de musique ROSOOR-DELATTRE. Tourcoing (Nord)" (archives de Mme Marie-Bénédicte EUZET)

Comoedia, n° 240, 2e année, du 27.05.1908 : " Cette - Marie-Madeleine à l'ancien théâtre, au profit des petites soeurs de l'Assomption, c'est vous dire que le Tout-Cette élégant et mondain s'était donné rendez-vous à la salle Galavielle. Montée avec des éléments cettois, tout faisait prévoir une interprétation vaudevillesque comme il s'en produit trop souvent avec des artistes amateurs. Je me hâte de dire qu'il n'en a rien été, et, à part quelques hésitations dans les choeurs et un peu de flottement à l'orchestre (2ème tableau), cet ouvrage a laissé dans l'esprit des spectateurs un souvenir impérissable. Parmi les interprètes, Mmes BAILLETTE, CANDRE, BERGERON, KOESTER. L'audition de cet oratorio fait le plus grand honneur à M. Henri EUZET, organiste de Saint-Louis, qui a monté l'ouvrage et l'a si bien dirigé." (Gallica)

L'Eclair du 28.06.1909 fait un article sur les fêtes de Jeanne d'Arc, du dimanche 27 : "A la grand'messe, la maîtrise de la paroisse et les choeurs de la Congrégation ont fort bien exécuté l'oeuvre de PAPELL, ainsi qu'une cantate sur Jeanne d'Arc, avec choeur et soli, due à la composition de M. EUZET, l'excellent et dévoué organiste de la paroisse."

Pour la fête patronale de Sète, une messe a lieu en l'église Saint-Louis, le 29.08.1909. "A l'issue de la messe, un cantique populaire à la gloire de Saint-Louis, composé par M. EUZET, a été chanté en choeur par tous les fidèles." (L'Eclair du 30.08.1909). Cette même oeuvre est interprétée, en 1915 : "Dernier dimanche de la St-Louis, Patron de la Paroisse et de la Ville, les offices y seront célébrés solennellement (...) Le soir à l'issue des Vêpres (...) cantate à Saint-Louis de M. H. EUZET, organiste." (Le Journal de Cette du 29.08.1915)

On a vu, plus haut, que Le Journal de Cette du 21.11.1914 indique une autre oeuvre d'Henri EUZET : "Pi Jésu" qui est jouée (et chantée par J. GRANIER) par la Lyre Sainte-Cécile, lors d'une messe de requiem, en l'église du Sacré Coeur, pour le repos de l'âme des soldats morts pour la Patrie, en particulier pour celles des Cettois et des membres de la Lyre tués à l'ennemi (voir aussi L'Eclair des 28 et 30.11.1914).

L'Eclair du 28.12.1934 indique que pour les vêpres, lors des fêtes de la Nativité, à Tourbes (34), un choeur d'hommes a chanté Tantum ergo de H. EUZET.

Le 25.08.1935, à la paroisse Saint-Louis, "Mlle LACROIX, avec son grand talent, soutiendra à l'orgue tout le programme musical et fera revivre, en des morceaux de choix, ses éminents prédécesseurs : MM. Henri EUZET et l'abbé PAPELL." Dans ce programme, pour les vêpres, il est notamment indiqué : "cantique à Saint-Louis de M. EUZET par le choeur paroissial" (L'Eclair du 22.08.1935)

Compositeur de musique profane

Mais il est aussi compositeur apprécié de musique plus légère, comme on le voit dans un article du Petit Méridional du 26.01.1889, pour un concert donné par L'Harmonie de Cette ; le journal rapporte le succès obtenu par une "gracieuse mazurka, Myosotis, due au talent de notre compatriote, M. H. EUZET, et dédiée à M. DUPUY, président de l'Harmonie" ; le journal ajoute "l'excellente impression produite sur nos dilettanti par cette coquette page dont le trio est notamment le fruit d'une inspiration très distinguée." (même mazurka d'EUZET annoncée par le Messager du Midi pour un concert de L'Harmonie, sur l'Esplanade, le 20.01.1889) ;

Myosotis, mazurka pour piano
"ayant obtenu une mention honorable au 1er concours de l'Union Artistique de Bordeaux" ;
le morceau est dédié : "A ma nièce Berthe RIEUNIER" ; le prix est de 5 francs ;
"Bordeaux. A. VILBALDE et CANDOLIVES, Editeurs, 49, rue Sainte-Eulalie"
(archives de Mme Marie-Bénédicte EUZET)


L'année suivante, la collaboration se poursuit avec L'Harmonie de Cette. Ainsi, pour un concert dans les jardins Doumet : "Le concert dans le bosquet a été fort intelligemment divisé en deux parties. C'était d'abord (...) suivi de Myosotis la ravissante mazurka de M. Henri EUZET, l'excellent professeur de musique de Cette." (Journal de Cette du 17.05.1890). Il participe aussi à une soirée dans l'école Saint Joseph : " La soirée se terminait par un drame mêlé de chants dont la musique est due à M. EUZET. Par notre temps de musique tellement savante qu'il faut avoir fait dix ans d'études pour la comprendre, l'habile organiste de St Louis a su trouver des motifs frais, bien chantants, très mélodiques et simples en même temps et certes, ce n'est pas là le moindre de ses talents." (Journal de Cette du 25.05.1890).

En 1892, ce sont deux kiosques qui sont inaugurés à Sète. D'abord, celui de la Lyre Sainte-Cécile, au milieu des jardins Doumet, le dimanche 12.06.1892 : les jardins sont "éclairés a giorno" et le concert par la Lyre comprend plusieurs morceaux dont Rose-Thé, une valse par l'orchestre, d'Henri EUZET (Journal de Cette des 12-13.06.1892) ; c'est ensuite l'inauguration du kiosque de l'Esplanade (aujourd'hui, place Aristide-Briand, le kiosque est offert par le négociant Johan FRANKE) ; à cette occasion, "Nous apprenons que pour rendre hommage au généreux donateur du kiosque musical, M. Henri EUZET, chef-directeur de la Lyre Sainte-Cécile, a eu l'heureuse idée de composer une polka de circonstance à laquelle il a donné le noms de Frankiosque. Ce nom synthétise on ne peut mieux le don et le donateur. A la musique digne du talent bien connu de M. EUZET, vient se greffer une jolie poésie ad hoc, composée par M. Aimé CROS, le jeune secrétaire de la Lyre Sainte-Cécile. Cette société jouera et chantera cette polka le jour de l'inauguration du kiosque" (Journal de Cette du 14.06.1892) ; effectivement, l'inauguration est prévue le dimanche 19.06.1892 avec toutes les sociétés musicales de Sète : la musique du Collège, la Lyre Sainte-Cécile, l'Espoir de Cette, l'Harmonie de Cette, le Groupe Artistique, les Touristes et le Groupe Trompes de Chasse ; le compte rendu de l'inauguration est donné par le Journal de Cette des 19-20.06.1892 : "On a particulièrement apprécié deux morceaux d'actualité, dédiés à M. FRANKE : Les Noces d'or, impromptu pour clarinette de M. JOUVEAU et Frankiosque, polka de M. EUZET (...) La polka de M. EUZET est faite sur de très jolis motifs. Malheureusement le chant qui était la partie la plus intéressante, n'a pas été entendu" (le journal donne ensuite les paroles écrites par Aimé CROS) ; le 30.06.1892, le Journal de Cette indique que "la polka Frankiosque avec paroles, accompagnement de piano et illustration de M. Toussaint ROUSSY" est en vente au prix d'un franc chez tous les marchands de musique et dépositaires de journaux de Sète.

Le kiosque offert par Johan FRANKE
(source : www.petit-patrimoine.com)

"Le kiosque de l'amour : Trônant au centre de la place Aristide-Briand, le kiosque à musique Franke est la scène préférée des enfants qui s'inventent des jeux sur le plancher en bois. Sur le côté, une plaque en pierre indique : Offert à la Ville par M. J. FRANKE - 21 octobre 1891. Qui est M. J. FRANKE ? Ce jeune Brêmois (de Brême en Allemagne) de 31 ans, prénommé Johan, s'installe à Sète pour y ouvrir un négoce de vin. Quelques mois plus tard, le 21 octobre 1841, il épouse la jeune Françoise-Marguerite MAUREL (Fanny), âgée de 18 ans. Le couple de mélomanes vit des jours heureux et Fanny donne naissance à cinq enfants. Johan, compositeur de musique à ses heures, écrit des partitions nommées Les Soirées Cettoises, pour sa bien-aimée et ses enfants. Ils interprètent au piano, la polka Fanny, la polka mazurka Émilie, la polka Jeanne, la marche du petit Émile et le quadrille de Marguerite. Le bonheur les suivra jusqu'à leurs 50 ans de mariage, et c'est à cette occasion que Johan offrira à sa tendre Fanny ainsi qu'à la Ville qui l'a accueilli un kiosque à musique, situé en face de leur maison de l'Esplanade." (La Gazette de Sète + Bassin de Thau, n° 300, septembre 2014)

Dans L'Eclair du 28.03.1894, on trouve l'article suivant : "Nous relevons avec plaisir sur le Bulletin Officiel de l'Académie artistique du Hainaut, le nom d'un de nos excellents professeurs de musique, organiste à Saint-Louis, M. H. EUZET, qui est compositeur à ses heures de loisir. Deux de ses compositions ont été classées des premières parmi celles de compositeurs distingués que l'Académie du Hainaut convie chaque année aux luttes pacifiques de l'art. Ces deux compositions ont obtenu deux mentions honorables. Nous en félicitons leur auteur.".

On trouve encore dans La Moniteur d'Issoire du 25.04.1894, l'annonce suivante : "Il vient de paraître sous le titre Viens Rêver, une mélodie pour Mezzo soprano ou ténor, d'une facture fort gracieuse. La musique est de He Henri EUZET et les paroles de M. COULOMB, fondé de pouvoirs à la Société vinicole d'Issoire (1er prix au concours de poésie organisé par l'Athénée des Troubadours de Toulouse). Viens Rêver est en dépôt chez M. GILHERT photographe." Le journal l'Eclair annonce aussi cette parution dans son numéro du 20.04.1894, en précisant que B. COULOMB est un poète amateur Cettois et que "cette mélodie a obtenu une mention très honorable au grand concours de l'académie du Hainaut."

L'Eclair du 23.10.1902 fait un article sur le concert du 21 qui a eu lieu sur le kiosque Franke par la Lyre Sainte-Cécile, jour anniversaire de la donation de ce monument à la ville. Le journal détaille le programme : "Depuis L'Allégro triomphal du début, dû à la composition du chef dévoué M. EUZET, jusqu'au dernier morceau, Une soirée près du lac, pour hautbois, qui a valu au soliste, M. ROYAN, les honneurs du bis, tout a marché à souhait. Une mention spéciale pour la sélection de la Navarraise, morceau de haute difficulté qui prouve une persévérance opiniâtre de la part du directeur et une application soutenue aux répétitions de la part de ses musiciens (...)"

C'est en 1907 que l'on trouve un article sur l'air des joutes des fêtes de Sète : "Quel est le vrai Cettois qui ne connaît l'air qui accompagne les joutes locales ? Sur cet air ont été écrites les paroles : Maridas ténés bous ben dont notre concitoyen M. T. ROUSSY a donné deux notations dans son album des joutes, publié cette année. La première lui a été donnée par M. CADILHAC de Montpellier. Ecrite en sol majeur, elle n'a que peu de ressemblances avec l'air des joutes modernes ; le rythme seul permet d'y trouver un rapprochement ; examiné très attentivement, on pourrait à la rigueur en attribuer la paternité à LULLI. M. EUZET, l'excellent musicien qui dirige avec beaucoup de compétence la musique la Sainte-Cécile a noté tout au contraire l'air, tel qu'il est exécuté pendant la durée des joutes, dans le mode mineur, conservant à cette mélopée archaïque tout son cachet de vétusté." (La Vie Montpelliéraine et régionale du 29.09.1907)

C'est pour les fêtes nautiques de 1911, à Sète que l'on découvre une autre oeuvre d'Henri EUZET : "Toute apothéose demande une cantate (...) Celle qui sera exécutée à Cette par une véritable armée lyrique, est un Hymne à Seta, poème de M. Raphaël GRACIA, musique de M. Henri EUZET. Dans GRACIA, il y a grâce et le bon troubadour de La Harpe a mis dans ces couplets son âme d'artiste méditerranéen (...)" (L'Eclair du 21.06.1911) ; plus tard, le même journal décrit la scène : "Les musiciens et les chanteurs assemblés sur la rive au nombre de 450 exécutants, parmi lesquels des choeurs d'hommes, de femmes et d'enfants entonnent l'Hymne à Séta, dont la musique est du sympathique maëstro EUZET et les paroles de l'aimable poète Raphaël GRACIA. Cette glorification de la ville de Cette par ses enfants était vraiment émouvante. La poésie de M. GRACIA est noble et élevée. La musique qui la souligne est d'une belle ampleur orchestrale. Les auteurs, ainsi que leurs interprètes méritent des éloges particuliers, que nous leur adressons de grand coeur." (L'Eclair du 03.07.1911)

L'Eclair du 23.12.1923 fait la promotion d'un supplément musical : "Le numéro de Noël du Stylo contient douze pages et un supplément musical de MM. Henri EUZET et Raphael GRACIA. Avec sa très originale illustration, le Stylo est, cette semaine, un journal que l'on voudra conserver." Le journal n'indique pas s'il s'agit de musique religieuse ou légère mais on peut penser qu'il s'agit plutôt de cette dernière catégorie.

Compositeur de "musique patriotique"

Le 02.03.1891, à l'occasion d'un concert sur l'Esplanade par la Lyre Sainte-Cécile : "Le public a pu particulièrement apprécier une délicieuse composition d'un de nos concitoyens, M. Henri EUZET, l'habile chef de la Lyre, intitulée Le Salut au Drapeau" (Journal de Cette du 03.03.1891) ; le journal souligne en même temps les progrès faits par la "jeune phalange musicale" et regrette aussi l'absence d'un kiosque sur l'Esplanade pour que les spectateurs puissent mieux entendre. Car, la musique était à l'honneur dans ces années. Les 21 et 22.10.1902, le Journal de Cette indique que cette oeuvre, Le Salut au Drapeau, d'Henri EUZET, fut jouée par la Lyre Sainte-Cécile, à l'occasion du 11ème anniversaire de la donation du kiosque à la ville.

L'Eclair consacre un long article à la distribution des prix de l'Externat Saint-Joseph, en 1896. Il souligne, notamment, que "nous avons applaudi particulièrement (...) la France, choeur patriotique, avec accompagnement de musique, dont l'excellente composition est due au talent de M. EUZET" (L'Eclair du 19.08.1896).

C'est en 1919 qu'est joué le Noël de la Victoire : "Monsieur Raphael GRACIA, le charmant poète de toutes les circonstances, pressenti par un bon ami de donner une pièce de poésie nouvelle et originale, sur la victoire des armées françaises, a bien voulu consentir très aimablement et très amicalement, à composer une pièce de vers intitulée Noël de la Victoire. M. Henri EUZET, l'organiste bien connu de Saint-Louis, a essayé d'adapter à ces strophes remplies d'un souffle du plus pur patriotisme, une musique qui ne fut pas trop inférieure à l'inspiration du poète. C'est une oeuvre musicale et essentiellement poétique que les fidèles entendront exécuter, dans l'église Saint-Louis, par la voix magistrale de M. LAUZES, accompagné au grand orgue par l'auteur et sur le violon par un jeune et déjà brillant artiste. Les compositeurs ont très respectueusement dédié leur oeuvre à M. le Chanoine ESCANDE, curé-doyen de Cette." (L'Eclair du 21.12.1919).

Membre sociétaire de la Société Littéraire et Artistique de Cette (Sète)

- Le 30.03.1902, La vie montpelliéraine et régionale rappelle que les lauréats du concours annuel organisé par la Société Littéraire et Artistique de Cette étaient (en 1901) : E. ROUSSY, Henri EUZET et Emile TRONCY. Pour proposer des candidats, il faut que ceux-ci aient, par leur talent ou dévouement, honoré la ville de Sète. Ils doivent aussi être nés à Sète ou y résider depuis au moins 25 ans.

- Le 24.08.1902, Henri et Charles EUZET obtiennent la médaille de bronze dans la catégorie Musique du concours organisé lors de la fête annuelle de la Société Littéraire et Artistique de Cette ; le président de la société est Raphaël GRACIA (La vie montpelliéraine et régionale du 31.08.1902). Pour ces résultats, le Journal de Cette du 09.08.1902 apporte des précisions sur les morceaux joués par les finalistes ; le sujet imposé : "Air de ballet pour piano à deux mains" ; Henri a joué : "Cette bains de mer" et Charles : "Imité de Sylvia".

- Le 31.08.1903, a lieu la séance solennelle de la Société littéraire et artistique de Cette ; parmi les participants : H. EUZET, directeur de la Lyre Sainte-Cécile (La vie montpelliéraine et régionale du 06.09.1903)

- Le 02.05.1907, Le Journal de Cette annonce : "C'est ce soir jeudi, à huit heures 3/4 que sera donnée au Cinématographe Cettois, l'audition des chansons lumineuses offerte par la société Littéraire et Artistique à ses membres honoraires et actifs et interprêtées par les sociétaires eux-mêmes sous la direction artistique de M. Henri EUZET."

- Le 12.12.1908, Le Petit Marseillais, la société a offert un gala à ses membres honoraires, dans la salle du Grand Café, et cela a été, selon ce journal, "le great event de la saison mondaine" et le journal d'ajouter : "Nous sommes heureux de féliciter ici Mme CANDIE, Mlles C. EUZET (Claire), GRAC, LAGRIFOUL et FALGUEIRETTES ; MM. H. EUZET, CARMINATI (...) Le piano d'accompagnement a été tenu par les maîtres H. EUZET et L. GRACIA et les toutes gracieuses demoiselles GRAC, C. EUZET et FALGUEIRETTES."

- Le 12.11.1913, L'Eclair indique que La Société Littéraire et Artistique de Cette constitue le jury pour son XVIIIe congrès national annuel. Sont membres (parmi les plus célèbres) : Frédéric MISTRAL et Antonin INJALBERT. Il y a plusieurs sections prévues (prose française, poésie française, prose et poésie néo-romanes ...). Pour la section Phographie d'art, les membres du jury sont : G. AUBÈS (artiste peintre), P. BOUZIGUES (sculpteur), DÉBIA (professeur de dessin), H. EUZET (photographe amateur), J. MOULIN (conservateur du Musée), F. VÉZY (artiste peintre). Les résultats sont donnés dans le numéro du 20.01.1914 de la revue Photo-Index (Organe mensuel - puis, bi-menseul - Photographie, astronomie, optique, sciences - création en 1907). Henri EUZET participe, en tant que sociétaire, au palmarès du XVIIIe concours (de 1913) de la Société Littéraire et Artistique de Cette : en photographie artistique, il est indiqué pour le deuxième prix dans la catégorie Marines (les autres catégories sont les Autochromes et les Paysages) ; "Sujet porcelaine offert par M. Henri EUZET, sociétaire : M. Emile ROUANET, à Cette". Dans la catégorie Paysages, sa fille Marcelle EUZET est indiquée pour le quinzième prix : "Un collier perles offert par M. SALETTES-GOLA, bijoutier à Cette : Mlle Marcelle EUZET, à Cette". Le président du concours est l'inspecteur d'Académie, à Montpellier, P. MARCHAND (Gallica, consultation le 26.11.2015).




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