La lignée des EUZET de Saint-Félix-de-Lodez et de Sète.
La branche de Bouzigues.
Pour mieux situer les EUZET de Bouzigues, il est suggéré : de consulter "les EUZET de Sète" dans
Sète (générations 1 et 2 GALIBERT) |
Signification des abréviations : ° : naissance b : baptême p : parrain m : marraine fs : fils fa : fille test : testament x : mariage Cm : contrat de mariage + : décès (+) : enterrement |
La présentation du
lieu.
1/ La présentation du lieu
2/ L'état des connaissances
Génération 1 :
Cm2 avec Cécile PORTALES, le 17.02.1748 ; il est dit : "Jacques AUZET, jardinier, natif du lieu de Saint Félix, diocèse de Lodève, résidant en cette ville depuis environ vingt ans" (donc, il est arrivé à Sète vers 1728) ; elle se constitue en dot 300 livres "à laquelle ont été évalués amiablement les robes, bagues, linge et autres effets qu'elle a achetés des épargnes qu'elle a faites au service de différents maîtres" (elle est au service du sieur MARMIES, médecin de Sète quand le Cm est conclu) ; Jacques reconnaît ces 300 livres et assure cette somme sur ses biens présents et à venir pour les lui rendre où à ses ayants droit, si le cas arrivait ; elle se réserve ses autres biens devant lui revenir de ses père et mère, ils seront paraphernaux ; il lui donne 100 livres "qu'elle et les siens ne pourront néanmoins exiger que dans le cas qu'elle n'aurait point d'enfant dudit AUZET" ; ils obligent leurs biens qui sont soumis à toute rigueur de justice et, par exprès, à celle du petit scel royal de Montpellier ; l'acte est passé en l'étude, en présence de Barthélémy MERLE (greffier en la maîtrise du port de Cette), de Jean SERANE (financier de Sète) et de Charles Louis GARONNE (courtier de navire en ce port) qui signent ; les parties ne savent pas signer (notaire Antoine MERLE, de Sète) ; x2 Cécile PORTALES, le 18.02.1748, à Sète (bans aussi à Gignac) ; le 22.11.1749, Marie GACHON lui vend "une terre champ et vigne située à la plage appelée communément de Frontignan contenant deux ceterées, deux quartons seize dextres ou environ" ; le prix est de 120 livres ; il paye 60 livres en espèces et promet de payer le solde dans 6 mois, sans intérêts ; la possession et jouissance sont du même jour ; l'acte est passé en l'étude, en présence de Barthélémy MERLE et de Philippe François MANEILHIER, de Sète, qui signent avec le notaire ; les parties ne savent pas signer (notaire Antoine MERLE, de Sète) ; le 22.03.1751, Henri BOSC (conseiller en la cour des comptes, aides et finances, de Montpellier) lui baille un jardin potager, une vigne attenante et des lavoirs qui sont dans le jardin, pour 5 ans, à compter du 01.06.1751 et jusqu'au 01.09.1756 ; le prix est de 750 livres chaque année, à payer tous les ans en quatre termes égaux de 187 livres 10 sols ; l'acte comprend les réserves du propriétaire, comme l'usage du puits à roue pour tout ce qui concerne sa maison ; l'acte est passé dans la maison de BOSC, en présence d'André UFFROY (docteur en médecine de Montpellier) et d'Antoine VACQUIER (de Montpeyroux) qui signent avec BOSC ; dans cet acte, son patronyme est écrit LAUZET et il est dit qu'il demeure à Sète (notaire Antoine MERLE, de Sète) ; le 01.06.1751, une estimation est faite par des experts du jardin baillé à Jacques EUZET (écrit LAUZET) ; ce jardin se situe "dans l'enceinte de la ville" et l'estimation porte sur les herbages et le puits à roue : 640 livres pour les premiers et 90 livres pour le second, soit 730 livres que le preneur s'engage à rendre à la fin du bail ; il est alors prévu que si la valeur en sera moindre, le preneur paiera la différence au bailleur et, inversement, si la valeur est plus élevée ; il y a deux experts : le premier est Jean GUILLAUME (jardinier de Montpellier, choisi par le précédent fermier, Barthélémy ESPAIGNAC), le second est Antoine RIEUX (jardinier de Sète, choisi par le nouveau fermier, Jacques EUZET) ; l'estimation est faite le 31.05.1751 et le rapport des experts est remis, devant notaire, le 01.06.1751 ; l'acte est passé dans la maison du conseiller BOSC, en présence de Jean PERREIRE, bourgeois de Montpellier, et de Damien DUPERRIER, capitaine de chaloupe (notaire Antoine MERLE, de Sète) ; le 02.09.1755, il signe un nouveau bail pour le même jardin, avec Henri François Etienne BOSC, fils d'Henri BOSC (avec qui il avait signé le bail précédent), lui-même conseiller en la cour des comptes, aides et finances de Montpellier ; ce nouveau bail est pour 7 ans, à compter du 01.11.1756 jusqu'au 01.11.1763 ; le prix passe à 850 livres chaque année, à payer tous les ans en 4 termes échus de 212 livres 10 sols ; le bail comprend le potager, la vigne et les lavoirs ; le propriétaire se réserve l'usage des biens pour l'usage de sa maison (puits à roue, lavoirs, magasins ...) ; le preneur s'engage à entretenir les arbres fruitiers et à fournir au propriétaire, chaque année, 1 quintal de fruits du jardin, 2 quintaux de raisins, 6 paires de lapins ; de plus, le preneur s'engage à fournir l'eau nécessaire aux capitaines de vaisseaux et patrons de barques (BOSC s'y est engagé par traité) ; l'estimation de fin du bail précédent n'est pas possible, compte tenu de la prolongation immédiate dans les lieux, etc. ; ils obligent leurs biens soumis aux rigueurs de la justice ; l'acte est passé dans la maison de BOSC, en présence de Jacques MIGNIOT et de Pierre GOUDARD, de Sète, qui signent avec BOSC (notaire Antoine MERLE, de Sète) ; le 05.10.1755 : il dépose plainte pour injures auprès de la "juridiction ordinaire" contre VIVENS aîné : alors qu'il travaillait comme jardinier dans le jardin de BOSC "dont il paye la rente", il a découvert que le dénommé VIVENS aîné était entré dans le jardin et refusait d'en sortir. De plus, il a ouvert "le réservoir de l'eau qui donne de l'eau destinée pour les batimens de mer" ; il a traité Jacques EUZET (patronyme écrit AUSET) de "brutal", de "fripon" et de "voleur" quand celui-ci lui a demandé de quitter le jardin ; un témoignage est apporté à la juridiction par Simon GOUDARD, cabaretier de la ville qui a entendu progérer les insultes ; le 14.02.1757, le conseiller Henri François Etienne BOSC accorde à Jacques LAUSET (EUZET), une diminution de rente sur le contrat de bail signé en 1755 ; la raison en est une clause supplémentaire, à savoir l'approvisionnement en eau des "intéressés en la manufacture de saunerie établie en cette ville" ; la diminution sera de 140 livres, tout le temps de cette fourniture ; l'acte est passé en l'étude, en présence de Jean LAISSAC et de Guillaume JUGE, de Sète, qui signent avec BOSC (notaire Antoine MERLE, de Sète) ; le Cm de sa fille Elisabeth, le 01.06.1759, est "fait et passé dans la maison dépendant du jardin de M. le conseiller BOSC, tenu à loyer par ledit LAUZET" (notaire Antoine MERLE, de Sète) ;
Génération 2 :
L'état des
connaissances.
Questions.
Les rues du vieux Bouzigues, colorées, inchangées depuis des siècles
(photo J.C.E., le 19.09.2009)
Jacques (fs Guillaume et Suzanne BARRAL, de Saint-Félix-de-Lodez) b 22.09.1700, à Saint-Félix-de-Lodez (pas d'indication de parrain/marraine) ; le 27.02.1733, François ANGELIN (négociant, "l'un des intéressés de la Raffiniere royale de Cete, faisant tant pour lui que pour les autres interessés de ladite raffiniere"), assisté de Simon GILLY, fils d'Arnal GILLY, "l'un des interessés", lesquels ont "baillé en afferme" à Jacques AUZET, jardinier du lieu de Saint Félix, diocèse de Lodève, ici présent et acceptant, un jardin qui est dans l'enceinte de ladite raffinière ; le bail est pour une année qui commencera le 01.03.1733 ; la rente annuelle est de 25 livres dont une moitié à payer dans 6 mois ; le bail prévoit une mule (valant 84 livres), un puits à roue, etc. et précise les légumes à cultiver et à quels endroits dans le jardin ; il oblige ses biens et les soumet à la justice, par exprès le petit scel royal de Montpellier ; il ne sait pas signer (notaire Antoine MERLE, de Sète) ; Cm1 le 19.05.1734 avec Claire GALIBERT : son père assiste (et signe) au contrat ; il lui fait don de 100 livres à lui payer "a la fin de ses jours" ; elle se constitue 60 livres, somme qu'il assure sur ses biens présents et à venir et qu'il lui restituera (ou à ses ayants droit), si le cas arrivait ; en augment dotal, il lui donne 50 livres et elle lui donne 25 livres, sommes à payer par les héritiers du premier décédé ; l'acte est passé dans la maison Galibert, en présence, notamment, du père et de la mère de Claire, de Michel COURTES, de Jean Baptiste DURAND, de Barthélémy MERLE ; il ne sait pas signer ; dans cet acte, le patronyme est écrit EUSET (notaire Antoine MERLE, de Sète) ; x1 Claire GALIBERT, le 20.05.1734, à Sète ; le 26.10.1734, Guillaume EUZET s'oblige à lui payer dans un délai de deux ans 99 livres 18 sols, somme prévue à son Cm qui ne devait être payée qu'après son décès, et lui tenant lieu de droit paternel (notaire André TEISSIER père, de Ceyras) ; il est "fermier du jardin de M. de Bouzigues", à Bouzigues (34), au moins de 1735 à 1740 ; le 03.07.1735, noble Timothée de COMBET de GEOFFROY, seigneur de Bouzigues, arrente à Jacques EUZET (écrit AUZET), "résidant à Sète", son jardin potager, à Bouzigues, pour quatre ans, deux mois, quinze jours, à partir du 15 juillet ; le bail est prévu pour finir à la fête Saint Michel de 1739, moyennant une rente annuelle de 136 livres, payable la moitié de 6 mois en 6 mois ; François GRANIER, habitant de Bouzigues, se porte caution pour Jacques EUZET ; cet acte est passé dans le château du seigneur (notaire Paul MAURRAS, de Bouzigues) ; le 08.05.1736, André GOUDARD, "balister de la terre seigneurie et droits dépendant dudit Bouzigues", sous-ferme à Jacques EUZET (écrit AUZET), jardinier, le jardin dudit seigneur et le verger attenant, pour un, deux, trois ans (notaire Paul MAURRAS, de Bouzigues) ; le 29.08.1740, à Ceyras, il est émancipé par son père ; dans cet acte, il est présenté comme jardinier, "résidant au lieu de Bouzigues, lequel a représenté avec beaucoup de respect à Guilhaume EUZET son père, cordonnier habitant du lieu de Saint Félix de Lodes, diocèse de Lodeve, icy present et acceptant, qu'il a atteint l'age de 25 ans acomplis, qu'il luy conviendrait d'etre emancipé, pour pouvoir faire ses profits" ; la scène rappelle ce qui se passe dans les reconnaissances d'amphytéotes : "s'estant mis à genoux devant sondit pere, ayant les mains jointes que sondit pere luy a disjointes comme une marque de liberation (...) de sa puissance paternelle, ce consent que ledit Jacques EUZET sondit fils brassier et jardinier soit libre, qu'il puisse valablement tester contracter vendre alliener et engager faire ses profits (...)" ; seul signe son père, avec les témoins - à compléter (notaire André TEYSSIER père, de Ceyras) ; le 09.06.1744, Marie RIGAL (veuve d'Antoine BOSC, charretier de Sète), rappelle qu'elle avait vendu à feu Jean ROUQUETTE "un champ de contenance de deux ceterées ou environ situé a la plage de Frontignan", pour un montant de 60 livres ; l'acheteur n'avait payé que 20 livres et n'avait pas pu régler le solde, étant ensuite décédé ; du coup, elle transporte à Jacques EUZET tous les droits et actions qu'elle a suite au contrat initial ; la dette est de 30 livres, un montant de 10 livres pour la taille ayant été réglé ; l'acte est passé en l'étude, en présence de Gérard JONQUET et de Barthélémy MERLE, qui signent avec le notaire ; les parties ne savent pas signer (notaire Antoine MERLE, de Sète) ; le 12.02.1745, il paye les 30 livres à Marie RIGAL qui lui délivre une quittance ; l'acte est passé en l'étude, en présence de Louis GARONNE (courtier de navire) et Barthélémy MERLE (greffier en la maîtrise du port), qui signent ; dans cet acte le patronyme de Jacques est écrit ALEUZET, alors que dans l'acte précédent, c'est écrit LAUSET (notaire Antoine MERLE, de Sète) ;
"Au pays du soleil couchant", ou "Quand le soleil se cache derrière Bouzigues"
Stéphane MARTINEZ, prix Hippocampe d'argent, dossier : "Majestueux bassin de Thau"
(La Gazette de Sète + Bassin de Thau, n° 309, mars-avril-mai 2016)
x3 Marie MONTAIGU dite ROCOUR(D), le 27.08.1761, à Sète ; Cm3 ou "pacte de mariage", un an après le troisième mariage, le 07.04.1762 (notaire Barthélémy MERLE, de Sète) ; "jardinier (indiqué parfois comme "travailleur de terre" ou comme "ménager") ; il ne sait pas signer (contrairement à son frère aîné, Jacques 1, cordonnier, resté à Saint-Félix-de-Lodez) ; le 16.12.1763, contestation, expertise et règlement définitif de son bail du jardin potager appartenant au conseiller Henri François Etienne BOSC, de la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier (notaire Barthélémy MERLE, de Sète - détails en suite 1 de Sète) ; le 02.03.1770, avec ses enfants, Jacques, Mathieu et Elisabeth, lui-même représentant sa fille cadète, Marie, encaissent 32 livres 16 sols 6 deniers d'Antoine MAIROYS (absent, représenté par sa femme, Marie GALIBERT) au titre des loyers d'une maison que les MAYROIS occupent depuis 6 ans (jusqu'au 03.06.1770) dépendant de la succession de Philippe GALIBERT, ayeul des enfants EUZET (eux-mêmes représentant leur mère, Claire GALIBERT, pour leur cinquième) ; Jacques retire la part destinée à Marie (8 livres 4 sols) et donne trois parts à chacun de ses enfants présents ; l'acte est fait en l'étude, en présence de Denis BENEZECH (chirurgien) et de Benoît VATTIER, de Sète, qui signent avec Jacques EUZET, son fils aîné (notaire Pierre GOUDARD, de Sète) ; ; testament (1), le 14.09.1774 : il est indiqué comme travailleur de terre, "élizans la sépulture de son corps dans la chapelle de M. les penitens de cette ville" ; il lègue 700 livres à son fils Mathieu et l'institue son héritier particulier ; il confirme ce qu'il a donné à sa fille Elisabeth dans son Cm, il lui lègue 300 livres et l'institue son héritière particulière ; il confirme ce qu'il a donné à sa fille Marie dans son Cm, il lui lègue 200 livres et l'institue son héritière particulière ; il lègue 700 livres à son fils Jean et l'institue son héritier particulier ; il lègue 700 livres à son fils Louis (qui est jeune homme) et l'institue son héritier particulier ; il lègue 700 livres à sa fille Jacquette (non mariée) et l'institue son héritière particulière ; il lègue 1000 livres à son fils Baptiste (non marié) et l'institue son héritier particulier ; il lègue 1000 livres à Marie ROCOURT, sa femme, "et ce tant en représentation des meubles que ladite ROCOURT son épouse lui apporta lors de son mariage que pour la récompense des peines et soins qu'elle a pris et prend à ses affaires domestiques et, outre ce, veut qu'il soit délivré à ladite ROCOURT son cabinet avec tout ce qui s'y trouvera à sa mort sans que son héritier y puisse toucher ni rien enlever dudit cabinet, le testateur lui en faisant don ledit legs par exprès" ; il institue pour son héritier général et universel Jacques EUZET son fils aîné, jardinier, habitant de cette ville ; l'acte est fait en l'étude, en présence de François ROUSSON (bourgeois), Jean TIMON (capitaine de bâtiment de mer), Pierre Louis DARDELIER (pilote de mer), Balthazard FOUQUE (homme de mer), Pierre MARTIN (perruquier) et Bernard BAILLY (tailleur de pierre), tous de Sète, qui signent avec le notaire (notaire Antoine LARDAT, de Sète) ; testament (2), le 03.11.1775, il est toujours indiqué comme travailleur de terre ; "comme bon chrétien s'est muny et signé de la croix et recommande son ame à Dieu et suplie sa divine miséricorde de vouloir recevoir son ame après la séparation de son corps dans le séjour des bienheureux elizant la sépulture de son corps dans la chapelle de MM les penitens de cette ville" ; il lègue à Marie ROCOUR, sa femme, les meubles et effets, linge, batterie de cuisine et généralement tous ceux qu'il laissera à sa mort, pour une valeur de 500 livres ; il lui donne, en outre, 100 livres de rente à prendre et se faire payer sur tous et chacuns ses dits biens de 6 en 6 mois, à compter du jour de son décès ; il lègue et divise ses biens en huit portions à ses huit enfants (Jacques, Mathieu, Jean Jacques, Jean Louis, Jean Baptiste, Elisabeth, Marie et Jacquette) et annule le testament qu'il a fait le 14.07.1774 ; l'acte est fait en l'étude, en présence de Pierre BAILLE (maître boulanger), Etienne JUILIAN (huissier en l'amirauté), Guillaume DONNADIEU fils (homme de mer), Joseph Hiacinthe MARTINENQ fils (arrimeur), Charles REY (financier) et Jean Pierre PEIRONNET (menuisier), tous de Sète, qui signent avec le notaire (notaire Antoine LARDAT, de Sète) ;
le 04.01.1777, il emprunte 99 livres à Marie BOUDON (épouse d'Antoine LARDAT, de Sète), pris sur ses biens libres ; il promet de la rembourser le 01.06.1777 et, pour son observation, il oblige tous ses biens présents et à venir, soumis à toute rigueur de justice ; l'acte est fait en l'étude, en présence de Jean MAILLÉ (financier) et Jean BOUSQUEL (praticien), de Sète, qui signent (notaire Antoine LARDAT, de Sète) ; testament (3), le 17.07.1777 : 1/ Il confirme ce qu'il a donné à sa fille Elisabeth dans son Cm, il lui lègue en plus le loyer de maison que ledit MAYROIS lui devra à sa mort, voulant que ses héritiers ne puissent lui en faire aucune demande, et en outre, une somme de 500 livres payable une année après la mort du testateur, sans intérêt, avec quoi il l'institue son héritière particulière ; 2/ il confirme ce qu'il a donné à sa fille Marie dans son Cm, il lui lègue la somme de 100 livres payable le lendemain de son décès et l'institue avec ce son héritière particulière ; 3/ Il lègue à sa fille Jacquette les meubles, effets, qu'il lui a délivrés lors de son mariage, qui avaient appartenu à sa mère, plus une somme de 500 livres payable dans l'année de la mort du testateur, sans intérêt, avec quoi il l'institue son héritière particulière ; 4/ Il lègue à Mathieu, Louis et Jean Baptiste et à chacun d'eux, 500 livres payables un an après sa mort ou à la majorité des dits légataires, avec l'intérêt ; il lègue de plus à Mathieu, s'il ne se marie pas, son habitation dans une chambre de la maison où le testateur habite lui-même, que le nommé MAUREL occupe sur le derrière, et la jouissance des effets, meubles, murs, grenier qui à la mort du légataire ou lors de son mariage reviendront aux héritiers bas bommés ; 5/ Il lègue à Marie MONTAIGU dite ROCOUR, sa femme, la jouissance d'une somme de 500 livres, intérêt au denier 20, exempt de toute retenue, à la fin de chaque année, avec liberté de pouvoir disposer à sa mort dudit capital de celui ou ceux des enfants du testateur que sa dite épouse trouvera à propos ; 6/ Il institue pour ses héritiers universels et généraux, Jacques et Jean Jacques EUZET, ses deux autres enfants mâles, les aînés de ses premier et second mariage, pour prendre possession du tout au décès du testateur ; l'acte est fait dans la maison de Pierre Antoine AZEMAR (originaire de Saint-Félix-de-Lodez, habitant de Sète), en présence de Jean TICHY cadet, Antoine DURLAY, Jean Jacques ROUQUETTE, Jacques DUSSOL et Louis REVEL, tous habitants de Sète, qui signent ; il ne sait pas signer (notaire Pierre GOUDARD, de Sète) ; testament (4), le 29.08.1777 : il lègue à Marie ROCOUR, sa femme, les meubles et effets, linge, batterie de cuisine et généralement tous ceux qu'il laissera à sa mort ; il lui donne, en outre, 100 livres de rente à prendre et se faire payer sur tous et chacuns ses dits biens de 6 en 6 mois, à compter du jour de son décès ; il lègue 50 livres à Gracie MAYROIS, sa petite-fille ; il lègue et divise ses biens en huit portions à ses huit enfants (Jacques, Mathieu, Jean Jacques, Jean Louis, Jean Baptiste, Elisabeth, Marie et Jacquette) ; les mariés rapporteront à la masse ce qu'ils ont reçu lors de leur mariage ; il annule les autres testaments (notaire Antoine LARDAT, de Sète - à compléter) ; la graphie de son nom est, parfois, sous la forme "LAUZET" ; + 29.10.1777, à Sète ; (+) 30.10.1777, "dans le cimetière de la paroisse" ;
la date du décès est aussi indiquée dans l'acte de partage entre ses enfants et Marie MONTAIGU, le 24.01.1780 (notaire Pierre GOUDARD, de Sète) ; cet acte dans lequel le fondateur de la branche de Sète est appelé "Jacques EUZET premier", probablement pour le distinguer de son fils aîné Jacques, est divisé en trois parties :
- La première partie de l'acte de partage concerne la part de Marie MONTAIGU dite ROCOUR, sa troisième femme. Par son dernier testament du 29.08.1777 (notaire Antoine LARDAT, de Sète), il lui avait légué "Les effets et linge et batterie de cuisine qui meubloient son habitation", pour une valeur estimée de 500 livres et "une pension viagère de 100 livres payable de six en six mois d'avance". Elle a effectivement retiré les effets et linge et elle a touché les quatre premiers semestres de la pension mais, ensuite, les frères et soeurs EUZET, fils et filles de Jacques EUZET, leur père, ont refusé de continuer à payer la pension. Ils "entendoient même se pourvoir en restitution des quatre semestres payés pour la raison qu'indépendamment du mobilier légué dont une juste estimation auroit excédé 800 livres, ledit Jacques EUZET premier s'étoit obligé à bâtir et augmenter une maison de ladite MONTAIGU par le pacte de leur mariage passé devant maître MERLE, notaire, le sept avril 1762, qu'il avoit effectué son obligation et avoit dépensé plus de 600 livres au profit de sa dite troisième femme, que par conséquent ledit legs de la rente viagère devait être annulé par la voie du retranchement en vertu de la loi qui défend aux pères de donner à ses secondes femmes plus que celui de ses enfants le moins avantagé". Les parties ont alors transigé. La dame MONTAIGU a abandonné la pension viagère de 100 livres et a gardé le reste qui lui avait été légué, ainsi que les 200 livres reçues pour les deux années de pension ;
- La deuxième partie de l'acte de l'acte de partage est une description des biens hérités de Jacques EUZET et leur évaluation pour aboutir au partage entre les huit héritiers : Jacques EUZET, Jean Jacques EUZET, Jean Louis EUZET, Elisabeth EUZET (épouse de Michel MAYROIS), Jacquette EUZET (épouse de François PEYRONNET), Gracie SERANNE (épouse de Jacques EUZET, héritière de Mathieu EUZET, son beau-frère), Marie Roze EUZET (épouse de Mathieu FAUQUIER) et Jean Baptiste EUZET (encore mineur, demeurant à Gignac) : "La succession de Jacques premier consiste en deux maisons et un ciel ouvert contigus situés en cette ville confrontant du levant la rue qui aboutit de la chapelle des pénitens à la paroisse, du midi le sieur PONTON et la veuve de Pierre ESPITALLIER, du nord Guillaume BESSIT et les enfans d'Alexandre VIVARES, et du couchant la nouvelle rue qui aboutit au derrière de la paroisse, plus deux champs situés sur la plage de Frontignan de contenance mesure de Frontignan (suit la description des confronts ; à noter que le premier champ confronte du nord ouest Catherine THOMAS, femme de Jean Jacques EUZET). L'évaluation a été faite par des experts qui ont estimé "qu'il ne serait pas possible d'en faire huit portions". La première maison et la moitié de la cour (le ciel ouvert) a été estimée 3516 livres 2 sols, la deuxième maison et la moitié de la cour 4240 livres, le premier champ 1000 livres et le deuxième champ 500 livres. Il a fallu, ensuite, tenir compte des donations en avance de succession, lors des différents mariages et des dépenses effectuées au moment du décès. Au final, la "masse" égalait 10126 livres ;
- La troisième partie de l'acte de l'acte de partage est l'accord de répartition de ces biens entre les huit héritiers (indépendamment de 50
livres léguées à Gracie MAYROIS, fille d'Elisabeth EUZET et de Michel MAYROIS) : "audit Jacques EUZET
aîné et Gracie SERANNE mariés la maison qui fait face à la nouvelle rue, confrontant la veuve ESPITALLIER et les enfans de
VIVARES, la moitié du ciel ouvert joignant du côté de l'est qui sera partagé du nord au sud, et la moitié des deux
champs de la plage, et audit Jean Jacques EUZET l'autre maison confrontant une autre rue du côté du levant, du nord Guillaume BESSIT et du
midi le sieur PONTON et l'autre moitié desdits deux champs, le tout avec leurs appartenances et dépendances (...)". Ainsi, le fils
aîné de la première femme de Jacques EUZET (Claire GALIBERT) et le fils aîné de la seconde femme de Jacques EUZET
(Cécile PORTALES) se sont partagés les biens immobiliers, à charge pour eux de payer leurs parts (par huitième) aux
autres héritiers (et compte tenu des sommes déjà engagées pour chacun). En ce qui concerne les deux champs, ils devaient être partagés en deux parties égales, avec une servitude de
passage de charrettes. Tout est précisé minutieusement. Par exemple, pour "la cour ou ciel ouvert séparant les
deux maisons licitées sera divisé aussi par moitié au moyen d'une muraille construite selon les règles de l'art à la
hauteur de douze pans dont la direction sera du nord au sud et qu'il sera construit un acqueduc pour recevoir les eaux pluviales desdites maisons et ciel ouvert (...)" etc.
- Jacques (fs Jacques et Claire GALIBERT) ° 15.08.1735, à Bouzigues (34) ; le parrain de baptême est "Jacques EUZET oncle paternel" (il ne peut s'agir que de Jacques 1 EUZET qui est resté à Saint-Félix-de-Lodez et qui sait signer - Voir Saint-Félix-de-Lodez (génération 2) ; x Gracie SERANE, à Gignac, le 19.06.1759 ; jardinier ; il signe ; le 08.10.1767, il est poursuivi à la juridiction ordinaire de Sète par la demoiselle Marguerite PAGES ; celle-ci était venue au jardin de la manufacture de tabac où Jacques EUZET était jardinier ; le dossier, avec des témoignages, indique qu'il a agressé sexuellement ladite demoiselle qui s'est défendue et a pu s'enfuir
- 08.10.1767 : dossier d'instruction pour la plainte de Marguerite PAGES ou PAGÈS ou PAGÉS ("fille de service chez M. GERBIER, contrôleur en la manufacture de tabac") contre Jacques EUZET ("jardinier du jardin de la manufacture de tabac"), fils de Jacques et de Claire GALIBERT, "pour avoir voulu attenter à l'honneur de la suppliante" Ce dossier comporte les dépositions de trois témoins ; le rapport du chirurgien, celui du procureur et l'ordonnance du juge. Le résumé le plus complet des faits est celui de TAISSIÉ, procureur de Marguerite PAGES. Son résumé remis en forme avec l'orthographe, la ponctuation et la forme actuelles donne ceci : "Le nommé Jacques EUZET, jardinier de cette ville, a fait diverses tentatives auprès de la suppliante pour abuser de son honneur et ce jour environ les six heures du soir, la suppliante ayant été au jardin de la manufacture pour y prendre une salade y trouva ledit EUZET qui lui dit que si elle voulait les grenades qu'il lui avait promis, elle devrait les cueillir elle-même. La suppliante ayant voulu en cueillir une, ledit EUZET en profita pour la saisir, lui passer la main dans le sein et sous les jupes ; il lui fit, en même temps, les propositions les plus sales et les plus déshonorantes et il lui offrit de lui donner un louis d'or. La suppliante se débatit le mieux qui lui fut possible mais ledit EUZET fit tous ses efforts pour venir à bout de son coupable dessein. Il la prit avec ses bras, lui arracha une croix d'or qu'elle avait au cou, lui déchira ses coiffes et a voulu l'emporter vers un bassin où il se proposait de consommer son crime. La suppliante tomba en pamoison et elle ignore si ledit EUZET ne fut point porté à de plus grands excès, mais revenue de son évanouissement, elle poussa de grands cris qui obligèrent ledit EUZET de lâcher prise, et elle vint toute échevelée et défaite dans la cuisine de M. GODEFROY, inspecteur de la manufacture, où on fut obligé de lui donner de l'eau." ; il conclut qu'un pareil agissement est "digne de toute la rigueur des lois". On trouve d'autres détails dans les témoignages des témoins. Le premier, celui de Françoise JAMBON (servante chez GODEFROY, à la manufacture) : " Marguerite PAGES avait demandé une salade audit EUZET et la grenade qu'il lui avait promis pour sa tante qui était malade ; ledit EUZET lui avait répondu qu'il lui en donnerait six pourvu qu'elle voulut lui laisser toucher les tétons et le bout des tétons ; elle avait réparti audit EUZET qu'il était un ivrogne et qu'il était toujours le même, la plaignante croyait qu'il badinait et dans le temps qu'elle voulut cueillir ladite grenade, ledit EUZET lui mit la main dans le sein et la prit dans ses bras et comme elle vit que ce n'était plus un badinage et que la chose était au sérieux, elle cria à son secours." ; les témoignages des témoins reprennent ce que Marguerite PAGES leur a dit, car personne n'a, en fait, assisté à la scène ; dans le même témoignage de Françoise JAMBON, il est rapporté que "Ledit EUZET lui avait coupé le ruban qu'elle avait au cou et avait arraché une croix d'or (...) qu'il l'avait égratignée aux bras (ce qui est confirmé dans le rapport du maître chirurgien de Sète, Fulcrand BRUGUIÈRE) (...) ladite croix fut trouvée dans le sein de ladite PAGES" (il ne s'agit donc pas d'un vol) et que ce matin ledit témoin ayant rencontré ledit EUZET à la place, (elle) a dit à ce dernier : à quoi pensiez-vous de faire ce que vous avez fait à ladite PAGES ; il fallait que vous fussiez ivre (il semble que la réputation de Jacques EUZET est bien établie sur ce point ...), ledit EUZET lui a répondu qu'en faisant ce qu'il avait fait, il badinait" (cet argument fut sa seule défense) ; le second témoin, Antoinette GUIRAUD (femme de LAFONT, portier de la manufacture) a rapporté qu'elle avait fait des reproches à Jacques EUZET "de ce qu'il avait voulu atenter à l'honneur de ladite PAGES, ledit EUZET lui répondit qu'il n'avait fait des caresses à ladite PAGES que pour badiner". le témoignage du troisième témoin, Marie SALATGE, ne fait que reprendre les arguments précédents. Finalement, dans son ordonnance du 8 octobre (tout est donc allé très vite), Louis RICARD, avocat en Parlement, viguier et juge de Sète, ordonne que "Jacques EUZET fils, jardinier (l'ajout du terme fils a pour but de ne pas le confondre avec son père, également jardinier et portant le même prénom) sera pris et saisi au corps, mené et conduit dans les prisons (...) il sera assigné à la quinzaine et (...) à la huitaine ses biens saisis et scellés (...)" (Juridiction ordinaire de Sète : 10 B 1610, n° 464, aux AD 34) |
Dessin sur la couverture du livre de François BAQUÉ et Antoine ROUQUETTE
Un village du littoral au cours des siècles
(Bouzigues des origines à 1914)