La lignée des EUZET de Saint-Félix-de-Lodez et de Sète.

La branche de Bouzigues (suite 2).



Histoire.

Histoire.


La vue générale et le port de Bouzigues
(carte envoyée en 1963)



Extraits du livre de François BAQUÉ et Antoine ROUQUETTE : "Un village du littoral au cours des siècles. Bouzigues des origines à 1914 (Maurice FRANCÈS, éditeurs, à Saint Pons - 34 - 1960) ; c'est un ouvrage dense (450 pages), remarquablement bien fait, qui n'a pas vieilli et qui est agréable à lire ; en fait, on y trouve beaucoup d'indications générales qui sont très utiles pour l'histoire de la région (on peut trouver cet ouvrage à l'Institut d'Etudes Méridionales de Toulouse. La cote est : RXIII 121) :

(p. 21) "Oui, plus que les pâtres, plus encore que les pêcheurs, ce sont ces tenaces agriculteurs, ces conquérants de la terre, ces vainqueurs de garouille, ces triomphateurs de "bouzigues" (terres en friches, jachères) qui ont fondé notre cité et lui ont donné un nom"

(p. 36 et p. 37) "Au XVIIe siècle, la richesse agricole de notre village était fondée sur l'huile d'olive, le blé et le vin, trois produits fort répandus alors dans tous les pays baignés par la Méditerranée. L'olivier était en quelque sorte l'arbre d'or de notre Midi. (...) En général, c'est en huile que s'acquittaient les redevances. Lorsqu'un hiver rigoureux tuait les olivettes, la misère s'abattait sur les foyers. (...) Les prés n'étaient pas rares. Plus tard, on cultivera à Bouzigues, le lin, le chanvre et les plantes à usage industriel pour teindre les étoffes."

(p. 40) "Environ à la même époque, (l'auteur vient d'évoquer l'année 1640) " le duc de MONTMORENCY fit abattre la forêt de Cette qui servait de repaire aux brigands (c'est dans cette forêt que le maréchal de SCHOMBERG aurait chassé le loup). Sur le sommet de la montagne fut construit un fort."

(p. 42) "La création du port de Cette en 1666 et le creusement du canal du Midi de 1667 à 1681, eurent un retentissement considérable sur l'économie de notre village. Le commerce des vins, des eaux-de-vie et des grains prit une extension si considérable qu'à Bouzigues on fut dans l'obligation de construire un premier port de commerce pour permettre aux barques dites de canal d'accoster sans péril."

(p. 110) "A partir de 1720, des champs retournent à l'inculture. L'industrie périclite. Le commerce disparaît de Bouzigues, où l'on dénombre 241 chefs de famille en 1722, la population émigre, vers Cette en particulier."

(p. 132) "L'inondation de 1766 détruisit le port dont notre population était fière. Plusieurs barques furent coulées. Les terres charriées par les ruisseaux du Joucas et du Riou ensablèrent la passe et le port lui-même. Des banquettes, il ne reste que des vestiges. Les barques étant dans l'impossibilité de venir chercher des marchandises, le commerce se détourne de Bouzigues comme le dirent les consuls en un raccourci saisissant, "les bâteaux perdirent un asile sûr, le commerce une ressource, et notre communauté un avantage et un bien réels". Les experts estimèrent à 6000 livres la somme qu'il faudrait emprunter pour remettre le port en état. C'était une dépense que notre communauté ne pouvait supporter. De 1766 date la décadence économique de Bouzigues. Quarante familles de commerçants et d'artisans, tonneliers pour la plupart, quittèrent le pays. Beaucoup s'installèrent à Cette (...) Ceux qui restèrent furent décimés par les épidémies car, autour du port, s'étalaient des eaux stagnantes d'où s'élevaient "des exhalaisons affreuses."

(p. 140) "Dans les vingt dernières années du règne de Louis XV, le chiffre moyen des décès est de 22, alors que celui des naissances atteint 29. C'est en 1764 que fut enregistré le record des baptêmes : 36 ; pour les décès, il y en eut 13 en 1769 et en 1771 ; par contre, en 1768, 46 habitants succombèrent à quelque épidémie, dont 33 entre juillet et décembre."

(p. 374) "Notre village connut, en effet, sous le Second Empire, une prospérité inouïe. Le chiffre de sa population : 1389 habitants n'a jamais été dépassé. Les trois sources des richesses locales de l'époque : viticulture, pêche, tonnellerie, semblaient intarissables. C'est entre 1850 et 1870 que se modèle la physionomie de notre village, telle que nous la voyons encore. C'est encore à cette époque que s'achève la révolution agricole amorcée depuis 1815. Olivettes et champs disparaissent. La vigne occupe une aire de plus en plus grande. La polyculture des siècles précédents fait place à la monoculture. Un nouveau type social : le vigneron, apparaît dans le Midi. Par lui, sera modifiée la structure sociale de notre région et bouleversée sa structure politique."

( p. 448) "Le 2 août 1914, éclate la première guerre mondiale. Des affiches, proclamant la mobilisation générale, sont apposées sur nos murs. Les premiers appelés - de jeunes mariés, pour la plupart - se rendent à la gare pour prendre le premier train du matin. Des parents, des amis, les escortent jusqu'à la gare. Ce jour-là, un épais brouillard, insolite; endeuille la campagne familière. A l'heure prévue, le convoi, ferraillant, s'arrête devant la station. Une dernière étreinte, et les rappelés, dont plusieurs feront, quelques jours plus tard, le don de leur vie à la Patrie, s'engouffrent dans les wagons. Un coup de sifflet retentit. Le train s'ébranle. Des mouchoirs s'agitent. Soudain, Paul BIGOT se penche à la portière et, de toutes ses forces, de toute son âme, crie :

VIVE LA FRANCE !"


Dans un autre registre, à noter le numéro 308 (décembre 2015 - janvier/février 2016) de "la Gazette de Sète + Bassin de Thau", avec un dossier de 19 pages, très complet, sur " la grande aventure des huîtres de Bouzigues". De nombreuses photos illustrent les articles, dont une partie provient du musée de Bouzigues.


Sur Thau, 800 producteurs d'huitres de Bouzigues
sont regroupés dans près de 570 exploitations

(photo Guillaume BONNEFONT)



Notre site étant à dominante historique, nous reprenons ici un point d'histoire qui est développé dans la Gazette : "En 1925, Louis TUDESQ de Bouzigues donne à la culture de l'huître une véritable ampleur en lui adaptant ses connaissances de maçon. Il fixe les coquillages avec du ciment sur des supports de béton armé qu'il immerge. Mais la paternité de cette invention lui est disputée par Gatien LAFFITE qui aurait mis au point un procédé presque similaire quinze ans auparavant."

Deuxième extrait sur l'histoire : "Le développement de la conchyliculture, et notamment celui de l'huître, a d'heureuses conséquences sur le niveau de vie local. La population de Bouzigues (qui, à la fin des années 40, ne bénéficie pas encore de l'eau courante) croît ainsi de 20 % en moins de dix ans, passant de 624 à 747 habitants, les nouveaux arrivants étant quasiment tous liés, de près ou de loin, à la conchyliculture."

Troisième extrait sur l'histoire : "Selon l'historien Christian BROMBERGER, cité par l'ethnologue Vincent GIOVANNONI, à Bouzigues, à la fin du XIXe siècle, deux types d'activités ont traditionnellement dominé la vie de la communauté : la viticulture et la fabrication de foudres d'une part, la pêche (...) de l'autre", formant ainsi "deux groupes socioprofessionnels distincts et opposés, ou, si l'on veut, une société divisée en deux moitiée endogamiques et antagonistes. (...) Parallèlement, l'appartenance politique opposait nettement les deux groupes : les viticulteurs sont traditionnellement "blancs", les pêcheurs (...) "rouges".

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Bouzigues

Bouzigues (suite 1)

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