La lignée des EUZET du mas d'Euzet de Saint-Gély-du-Fesc (34).

Les branches de Paris.
(T 33 suite 2)



Histoire.

"Le plus surprenant est peut-être le rôle du hasard dans la découverte de ces voix. On sera frappé, aujourd'hui où chacun peut trouver un conservatoire à sa porte, par le nombre de chanteurs qui furent d'abord ajusteurs, horlogers, marchands de vin, employés de chemin de fer ... avant de découvrir leur vocation. On en trouve même un - sans doute est-il unique - qui étudia la philosophie avant de faire du chant !" François LESURE, Conservateur en chef du département de la musique à la Bibliothèque nationale, dans la préface du livre de Jean GOURRET : Dictionnaire des chanteurs de l'Opéra de Paris (éditions Albatros, 14, rue de l'Armorique, Paris 15ème, 1982) C 11892 à la Bibliothèque de l'Opéra (dans les locaux de l'Opéra Garnier, 8, rue Scribe).


Art et Histoire.

La vie et la carrière du "serrurier-graveur" Etienne EUZET

La vie et la carrière musicale de Gustave EUZET

La vie et la carrière musicale d'Eugène EUZET





La vie et la carrière du "serrurier-graveur" Etienne EUZET

1


2


3


La galerie Napoléon (112, rue Blomet, à Paris), symbolisée ici par la photo n° 2, a mis en vente deux gravures au burin sur acier, originales, gravées par EUZET, en 1834 ; les deux gravures évoquent des scènes bibliques ; la n° 1 représente "Nabuchodonosor chassé de la compagnie des hommes" (taille du papier : 23,0 x 16,0 cm ; taille de la gravure : 19,0 x 14,0 cm) ; la n° 3 représente "le renvoi des femmes étrangères par Esdras" (support : Chine-collé ; taille du papier : 18,0 x 26,0 cm ; taille de la gravure : 15,0 x 20,0 cm). La consultation Internet est du 22.08.2015. Une information de la Galerie Napoléon (par messagerie), le 26.08.2015, a permis d'en savoir un peu plus : "Ces gravures sont extraites d'un ouvrage daté 1834. Le nom du graveur EUZET est indiqué sous la gravure suivi de la mention sc (graveur) comme vous pouvez le voir sur la fiche de ces gravures". Les deux lettres sc correspondent à Scalptor qui est le mot latin pour graveur. Quant au livre, c'est certainement La Vulgate traduite par Louis-Isaac LEMAISTRE de SACY dont on trouve, effectivement, plusieurs éditions du XIXe siècle avec des gravures de scènes bibliques : une édition en 1834-1836, une autre en 1835-1836 et une autre encore en 1837. Une consultation Internet (le 26.08.2015) a pu montrer que, dans l'édition de 1837, dans la liste des graveurs dont des oeuvres sont reproduites, il y a un EUZET ("Le-livre.fr" SLAM ILAB). Des précisions doivent être encore apportées pour savoir si les gravures sont les mêmes dans chaque édition. Le responsable client de "Le-Livre.fr" a estimé qu'il ne pouvait répondre avec précision car "il n'y a pas de table de gravures en fin d'ouvrage" (message du 28.08.2015).

Afin de situer cet EUZET, il faut certainement se reporter à une annonce passée, le 16.07.1831, et parue dans La Bibliographie de la France. Cette annonce était était ainsi libellée : "Caractères à l'usage de MM. les graveurs et lithographes. A Paris, chez EUZET, rue de l'Arbre-Sec, n° 64." Il est évident que l'on retrouve là Etienne EUZET, le serrurier, la fabrication de ces caractères étant justement une spécialité de serrurier (une planche de ces caractères se trouve à la Bibliothèque nationale). Le 64 (anciennement le 241 et devenu aujourd'hui le 62) est tout proche de la rue Saint Honoré où il y avait des graveurs . Les quelques actes retrouvés malgré la destruction de l'Etat civil de Paris (voir la première branche issue de Montpellier, première génération de
Paris) montrent qu'il ne pouvait s'agir que du serrurier Etienne EUZET, fils de Fulcrand EUZET et de Catherine Antoinette FESQUET, né le 05.12.1777, paroisse Sainte Anne, à Montpellier.

partie de l'affiche dans laquelle il présente les "caractères à l'usage de Mrs. les graveurs et lithographes"
qui se trouvent " chez EUZET Graveur en taille-douce et Editeur Rue de l'Arbre sec N° 64 à Paris"

Cependant, encore dans un acte du 20.01.1837 concernant la succession de ses parents, il n'est indiqué que comme serrurier par le notaire de Montpellier (mais la partie de l'acte concernant les noms, domiciliations et métiers a peut-être été préparée par son frère habitant Montpellier). Il faut donc imaginer que, dans son atelier situé rue de l'Arbre-Sec, il avait la possibilité de faire graver et même d'éditer comme il l'indique dans son affiche publicitaire. Gravait-il lui-même ou avait-il à sa disposition un graveur ? L'hypothèse la plus probable est celle d'un atelier dont il avait la charge, de la même manière que l'on appelait faïencier celui qui avait la responsabilité d'une faïencerie, sans pour autant qu'il fasse lui-même le travail technique proprement dit. C'est, certainement pourquoi, le site "Les graveurs français" de Wikipedia n'indique pas son nom dans la longue liste de ces graveurs des XVIIIe et XIXe siècles (consultation Internet du 27.08.2015).

(à compléter)





La vie et la carrière musicale de Gustave Louis Esprit EUZET

Gustave EUZET, rôle de Mathisen
dans le Prophète, au Théâtre de la Nation
(estampe, édition 1849 - A. LACAUCHIE)

1/ Montpellier. Naissance de Gustave Louis Esprit EUZET (fils de Jean Pierre Pascal et de Louise Armande AUTERACT), le 06.07.1813, maison d'ARAT (?), place aux herbes, à Montpellier.

2/ Aigues-Mortes. Les années de préparation, en famille. On le voit ainsi animer une soirée musicale chez sa soeur Clémentine et son beau-frère, Siméon THÉAULON, à Aigues-Mortes, le 15.09.1829 : "Le petit EUZET frère de Mme Siméon a chanté avec guitare - a fait danser au flageolet et joué la scène de Polichinelle" (Journal de Jean VIGNE-MALBOIS, maire d'Aigues-Mortes - voir la photo de l'extrait dans : Aigues-Mortes) ou encore, le 01.12.1829 : "De retour de Nismes ce soir. Venu avec le père de Mme Siméon THÉAULON et le plus jeune de ses fils qui a une voix de basse-taille très belle mais encore en friche. Il nous a chanté ce soir chez Siméon. On le destine pour le théâtre et on va l'envoyer étudier à Paris." ; (Journal de Jean VIGNE-MALBOIS, maire d'Aigues-Mortes)

Pour Gustave, la vocation de chanteur est déjà sûre en 1829 :

3/ Paris. Le Conservatoire national de musique et de déclamation, par Constant PIERRE. Imprimerie Nationale, en 1900 ; il en est un des pensionnaires pendant les années 1831-1834, p. 305 (Gallica) - l'ouvrage indique les prix obtenus (voir à la note 5 pour les détails)

4/ Paris. Librairie de l'Académie royale de musique, Paris, Jonas éditeur, rue de Rohan, 24, en 1833 ; Gustave III ou le bal masqué, opéra historique (musique de Daniel AUBER et paroles d'Eugène SCRIBE) est représenté pour la première fois sur le théâtre de l'Académie royale de musique, le 27.02.1833 ; on voit que pour l'acte 1er, les chants sont assurés par "les élèves pensionnaires de l'Ecole royale de musique : BERTON, TRÉJOIE, LEMAIRE, DONY, EUZET" ; Harvard College Library ; à noter que Gustave III est joué par Adolphe NOURRIT (Google Books - consultation le 29.09.2015)

5/ Paris. Le Dilettante, Journal de Musique, de Littérature, de Théâtres et de Beaux-Arts ; périodique ; numéro du 01.12.1833 : (p.2) "Conservatoire de musique. Distribution des prix pour le cours d'études de l'année 1833. Séance publique du 24 novembre 1833 (...) M. le Duc de CHOISEUL la présidait, ayant à sa droite M. CHERUBIN, directeur du Conservatoire." ; (p. 3) "Vocalisations : Second prix partagé entre M. Louis-Gustave-Esprit EUZET, de Montpellier, âgé de 20 ans (pensionnaire), élève de M. HENRY et (...) ; Chant : Second prix partagé entre M. Louis-Gustave-Esprit EUZET, de Montpellier, âgé de 20 ans (pensionnaire) et (...) ; Un concert vocal et instrumental a suivi (...) Concertante pour le piano, composée par M. CZERNY (...) avec accompagnement de trois voix, savoir, Mlle HENCHOZ et MM. COUDERC et EUZET, pensionnaires. L'exécution musicale et vocale a été bonne (...)
; (p. 4) "7ème air de la Pie voleuse, de M. ROSSINI, chanté par M. EUZET. Manière franche et large, voix pure et bien conduite, M. EUZET a devant lui un avenir flatteur. Son talent est l'un des plus remarquables qu'ait en dernier lieu formés le Conservatoire." (Gallica)

6/ Paris. Annales de la Société libre des Beaux Arts, tome IV, année 1834 (Paris, imprimerie de Ducessois, quai des Augustins, 55 - avril 1845) ; p. 44 : "Agnus Dei, quintette sans accompagnement, composé par M. E. BIENAIMÉ, professeur au Conservatoire et membre de la Société, chanté par Mlles MELOTTE et ALKAN, et MM. ACHARD, PUIG et EUZET." et, pp. 45 et 46 : "O Salutaris, quintette avec accompagnement d'orchestre, composé par M. DELAIRE, membre de la Société, chanté par Mlles MELOTTE et ALKAN, et MM. ACHARD, PUIG et EUZET." (Gallica).

7/ Paris. Almanach des spectacles 1835 avec le rappel de 1834 (cet almanach existait alors depuis 11 ans mais il n'y en avait pas eu en 1834) ; mentions concernant Gustave EUZET, p 5 (le rôle dans "Le philtre" en 1834, où il débute dans le rôle de Fontanarose, le 21 avril), p. 48 (son adresse dans la liste du personnel du Théatre royal de l'Opéra-comique : "rue Papillon, 14") et ; cet almanach est à la "Harvard College Library", WENDELL fund : FL 391-41 ; le titre exact était : Almanach des spectacles de 1835 et rappel de 1834. Agenda des théatres de France et des théatres français à l'étranger. Paris. BARBA, libraire, Palais-Royal, derrière le Théâtre-Français, 1835. (consultation Internet du 20.12.2007)

8/ Paris. Le Ménestrel, le 27.04.1834 : "Un débutant nommé EUZET, élève du Conservatoire, vient de débuter avec assez de succès à l'Académie royale de Musique. Sa voix est plutôt un baryton qu'une basse prononcée." (Gallica) ; Le Ménestrel, le 11.05.1834 : "Don Juan poursuit le cours de ses représentations à l'Académie royale de musique. Un nommé EUZET a débuté cette semaine dans le rôle du Commandeur : il n'a eu qu'un médiocre succès" (Gallica)

9/ Paris. Almanach des spectacles 1835 : p. 156, le rôle dans Le Châlet, au Théatre royal de l'Opéra-comique, où il débute le 21.02.1835 : "Début de M. EUZET par le rôle de Max" Paris. BARBA, libraire, Palais-Royal, derrière le Théâtre-Français ; le 06.06.1835, la Gazette des Tribunaux faisait le compte rendu de l'audience du 26 mai du Tribunal de commerce de Paris, contre M. INCHINDI, l'un des artistes du théâtre de l'Opéra-Comique : "Un matin, à 11 heures, après que les affiches placardées dans les principaux lieux de la capitale avaien annoncé au public qu'il jouerait son rôle ordinaire dans le Châlet, il écrit au directeur qu'il ne jouera pas, et qu'on peut le faire remplacer par M. EUZET. On envoie chez lui à 8 heures du soir ; il était absent. On a su depuis qu'il se divertissait en ville, avec des amis." (Gallica) : ainsi, c'est probablement grâce à cette situation que Gustave EUZET a décroché son premier rôle.

10/ Paris. Le Ménestrel, n° 14, le 01.03.1835 : Salle Saint-Jean - Concert de M. FRION (dimanche 22 février) "Le duo du Châtel a été chanté d'une manière satisfaisante par COUDERC et M. EUZET, débutant de l'Opéra-Comique." (Gallica)

11/ Paris. L'agent dramatique. Bulletin de Paris, des départements et de l'étranger. 1ère année, n° 10, le 14.06.1835 : "L'Opéra-Comique est vraiment dans une heureuse veine (...) MM. FEREOL, JANSENNE, EUZET, THENARD, HENRI, MMes CASIMIR, RIFAUT, CAMOIN, FARGUEIL, suppléent aux nombreuses dispositions de leurs camarades, en soutenant seuls le fardeau du répertoire avec un zèle infatigable et un talent justement apprécié." (Gallica)

12/ Paris. Le Ménestrel du 07.06.1835 : "Le chef d'oeuvre de WEBER, Robin des Bois, est rendu au public de l'Opéra-Comique (...) EUZET remplit parfaitement le rôle de Richard." (Gallica) ; L'agent dramatique. Bulletin de Paris, des départements et de l'étranger. 1ère année, n° 13, le 28.06.1835 : "Opéra-Comique. la composition du spectacle de vendredi, plus encore que le mauvais temps, avait attiré à la salle de la Bourse la société la plus nombreuse et la mieux choisie. La dernière représentation de Robin des Bois s'est effectuée au milieu d'unanimes applaudissements. (...) EUZET s'est fait justement remarquer dans les couplets qu'il a chantés à table et dans ceux du 3ème acte." (Gallica) ;

13/ Paris. Histoire du théâtre royal de l'Opéra-Comique, par Emile SOLIÉ, 1847, chez toutes les librairies : "La retraite de M. PONCHARD sonna le 15 janvier 1837. A cette époque, la troupe se composait de (...) Eh bien, ces artistes virent arriver successivement, tant qu'eux mêmes restèrent au théâtre, du moins : (...) EUZET (...) En tout 49 nouveaux pensionnaires qui, ajoutés aux 27 artistes composant la troupe en janvier 1837, forment un effectif de 81 visages. Le succès a donné gain de cause à ce système, et l'on doit reconnaître qu'il était bien imaginé. (...) Le théâtre-Italien est détruit par un incendie, dans la nuit du 15 janvier 1838. C'est à cette catastrophe que l'Opéra-Comique doit d'être maintenant à la salle Favart (...) Les deux reines : opéra-comique en un acte par MM. Frédéric SOULIÉ et ARNOULD (...) personnage : BANNER, attaché au service de CHRISTINE ; acteur : EUZET (représenté pour la première fois à Paris au Théâtre Royal de l'Opéra-Comique le 6 août 1835). (Gallica) et dans Le Magazine théâtral (choix de pièces nouvelles, jouées sur les théâtres de Paris) : "Les deux reines", même information concernant EUZET (Google Livres, consultation du 16.08.2015)

14/ Paris. Sociétaire aux Concerts du Conservatoire où il chante aussi, à partir du 06.12.1835, en remplacement d'Alfred BONNET, décédé ; licencié pour absence le 14.09.1836 (site des chanteurs de l'opéra de Paris, entre 1671 et 1971 - consultation le 06.04.2015)

15/ Le Havre. Revue et gazette musicale de Paris, n° 22 du 29.05.1836 : " EUZET, transfuge de l'Opéra-Comique, a reçu un accueil favorable au théâtre du Havre" (Google Books - consultation du 29.09.2015)

16/ Le Havre. Histoire des théâtres du Havre par Ch VESQUE. Le Havre 1877. Imprimerie J. BRENIER et Ce, rue Beauverger, 2. Saison théâtrale 1836-1837 : "Le 7 (mai), la Dame Blanche, pour premier début de LECERF, second de RENAUT et EUZET (...) Le 16 (juin) VALGALIER, que nous avions déjà possédé en 1834, fait son premier dans la reprise de Robert. La salle était comble, EUZET abordait pour la première fois le rôle de Bertram ; il fut superbe (...) Le 12 (juillet), première de Actéon, opéra en un acte, chanté par EUZET et Mme MARNEFFE. malgré le talent déployé par les deux artistes, cet opéra tout en étant de SCRIBE et d'AUBERT, n'en fut pas moins sifflé (...) La première de la Juive eut lieu le 8 septembre. Rappelons qu'elle avait été représentée au Grand-Opéra, le 23 février 1835, par NOURRIT, LEVASSEUR (...) Le succès fut des plus satisfaisants sur notre scène. On se culbuta aux portes d'entrée et un grand nombre de personne fut refusé. VALGALIER (Eléazar) ; EUZET (le Cardinal) ; FIRMIN (Léopold) ; Mme MARNEFFE (Rachel) ; MORIN-LEBRUN (Eudoxie), y obtinrent un véritable triomphe (...) On joua la Juive dix jours pour ainsi dire sans interruption (...) Le 9 février, le Pirate, drame lyrique en trois actes de BELLINI ; belle et bonne soirée, succès pour Mme MARNEFFE, MARTIN-LEBRUN, MM VALGALIER et EUZET (...) le 23 (février), encore une bonne soirée, par la première de le Postillon de Longjumeau, le charmant opéra d'ADAM, bien chanté par VALGALIER, MARCHAND, EUZET et Mme MARNEFFE (...) Le 30, clôture de l'année théâtrale et bénéfice de LEMERRE, par les 3e, 4e et 5e actes des Huguenôts, l'Amabassadrice et le Vaudeville Quinze jours de sagesse. VALGALIER, EUZET et Mme MARNEFFE sont écrasés de fleurs. Ces deux artistes qui nous quittaient furent rappelés (...)" (Gallica) ; la Revue du théâtre du Havre, 1845-1846 donne l'historique des dirigeants de ce théâtre (ce qui permet de mieux positionner la carrière de Gustave EUZET) avec LEMERRE qui a fini sa direction en 1837 par une faillite. Il fut remplacé par FORTIER. qui "nous donna une meilleure troupe. Il remonta les opéras qu'avait fait exécuter LEMERRE, monta lui-même la Juive et Guillaume-Tell, grands opéras : le Domino noir, le Brasseur de Preston, le Perruquier de la Régence, et quelques autres opéras-comiques : c'est alors que nous avons revu Madame MARNEFF, et connu EUZET, Auguste NOURRIT et ALTAIRAC (...)" (Gallica)

17/ Bordeaux. L'anti-camaraderie, périodique, 1ère année, n° 7 : le 30.04.1837, "Grand-Théâtre; tableau du personnel (...) 1ère basse : EUZET" (Gallica)

18/ Bordeaux. L'anti-camaraderie, périodique, 1ère année, n° 10, le 21.05.1837, théâtres de province : "(...) c'est à peine si, au milieu du bruit dirigé contre le pupitre-major de l'orchestre, on a pu apprécier le talent de MM. BIZOT, EUZET, SAINT-PAUL, et de Mlle MILLER, tous artistes de la nouvelle troupe lyrique. Cependant on a remarqué de la méthode chez la jeune DUGAZON que je viens de nommer, de l'adresse et un imperturbable aplomb chez le ténor BIZOT, de l'école et du mordant chez le baryton et non la basse-taille EUZET" (Gallica)

19/ Bordeaux Revue du théâtre, journal des auteurs, des artistes et des gens du monde, année 5, volume 15, n° 4 : le 07.01.1838, "Le Cheval de Bronze, la Juive, le Postillon de Longjumeau et le Luthier de Vienne ont eu leur succès accoutumé. TEYSSEYRE, EUZET, BIZOT, ABADIE, BELNIE, Mlle MILLER et surtout Mme BIZOT y ont été applaudis comme toujours ; mais ce qui a le plus éveillé la curiosité du public, c'est sans contredit la reprise de Gustave III, car la salle était comble. L'ensemble a laissé à désirer comme il est d'usage aux premières représentations, où orchestre, choeurs et chanteurs sont préoccupés de leur responsabilité (...) EUZET n'était pas en voix et néanmoins il a chanté beaucoup plus juste que son prédécesseur qui produisait de l'effet sur le public en chantant faux (...)" (Gallica) ; Revue du théâtre, journal des auteurs, des artistes et des gens du monde, année 5, volume 15, n° 7 : le 12.01.1838, "Gustave III a repris fureur ; les 2èmes et troisièmes représentations de cet opéra ont été très-satisfaisantes ; l'ensemble surtout a bien mieux marché, et j'en félicite TEYSSEIRE, EUZET et Mme POUILLEY (...) - Robert le Diable (...) EUZET a eu de superbes moments dans l'évocation et l'invocation du 3ème acte ; ce jeune chanteur a le mérite d'être constamment consciencieux" (Gallica)

20/ Aigues-Mortes. Tout en étant engagé au théâtre de Bordeaux, Gustave trouve le temps d'animer des soirées musicales chez sa soeur Clémentine, à Aigues-Mortes. Ainsi, le 20.04.1838, le maire d'Aigues-Mortes a noté dans l'un de ses carnets : "EUZET, frère de Mme THÉAULON, est venu ce matin. Nous nous sommes réunis chez Siméon une douzaine de personnes pour l'entendre chanter. Il n'a chanté que quelques romances parce qu'il est indisposé. Il part ce soir pour Bordeaux où il est engagé." (Journal de Jean VIGNE-MALBOIS, maire d'Aigues-Mortes - voir la photo de l'extrait dans : Aigues-Mortes)

21/ Paris. The Gramophone and Typewriter Company (pour la mention de la lettre adressée par le ténor Adolphe NOURRIT à Gustave EUZET, en janvier 1839, donc peu de temps avant le suicide de NOURRIT qui a lieu à Naples, au printemps 1839), d'après le livre d'Henry PLEASANTS intitulé : "The Great Tenor Tragedy. The Last Days of Adolphe NOURRIT", éditeur : Amadeus Dr (octobre 1995) ; dans cette lettre, Adolphe NOURRIT écrit à Gustave EUZET : "Italy, my dear friend, is more enchanting from a distance than close at hand. The theaters have lost much of their former splendor. The art of music, the art of song, no longer flourish as they once did, and the future does not look promising for Italian singers. The works of the masters are utterly exhausted, and one sees no young talent emerging to replace them." ; à noter que les deux chanteurs étaient nés à Montpellier (NOURRIT, le 03.03.1802) ; NOURRIT a été très célèbre comme premier ténor de l'Opéra de Paris. (Gallica et consultation Internet du 20.12.2007 pour la version anglaise) ; la lettre en question vient d'être mise en ligne sur Gallica (le 08.07.2013) ; elle se trouve dans le tome 3 du livre de L. QUICHERAT : NOURRIT sa vie, son talent, son caractère, sa correspondance, paru en 1867, Librairie de L. Hachette et Cie, Bd St Germain, n° 77 ; une note (p. 320) donne la raison de cette lettre et présente un aperçu de la carrière de Gustave : "Cette lettre a été adressée à un camarade qui voulait aller chanter en Italie, et qui avait demandé l'avis de son professeur. M. EUZET avait remporté des prix de vocalisation et de champ au Conservatoire en 1833. C'est après la mort de NOURRIT, qu'étant alors engagé au théâtre de Bordeaux, il publia cette lettre. J'ignore si elle a paru dans un journal de Paris : je l'ai transcrite d'après un journal du Havre, de la fin de mars 1839. M. EUZET avait été attaché au théâtre du Havre (1837), et il y avait laissé de très-bons souvenirs. Il joua au Théâtre de la Renaissance à la fin de 1839 ; nous l'avons vu ci-dessus engagé à l'Opéra en 1847, pour la pièce de Jérusalem ; puis il chanta dans Le Prophète" ; voici le début de la lettre (n° XCIV, probablement de janvier 1839) : "Mon cher EUZET, Je vous remercie cordialement des sentiments affectueux que vous m'exprimez dans la bonne lettre que je reçois de vous. C'est une grande satisfaction pour moi d'apprendre que mes amis de France ne m'ont pas oublié, moi qui pense si souvent à eux tous. Je dois être fier d'avoir réussi en Italie, puisque les artistes français veulent bien se réjouir de mes succès. C'est pour nous tous une affaire de nationalité, de patriotisme. Merci, mes chers camarades ! Je suis toujours le vôtre ; et si j'ai bien emprunté les accents sonores de la langue italienne, c'est avec mes allures françaises que je me suis présenté sur le théâtre Saint-Charles, croyez-le-bien ; peut-être sont-ce mes qualités d'artiste français qui m'ont valu les applaudissements du public italien. Vous savez que ce n'est pas sans peine que je suis arrivé à cet heureux dénoûment. C'est après huit grands mois de travail, c'est après bien des ennuis, bien des difficultés, bien des déboires, qu'il m'a été permis enfin de me faire entendre dans un rôle convenable, et de mener à bonne fin l'entreprise un peu folle dans laquelle je m'étais embarqué. J'appelle mon entreprise folle, car maintenant que tout est passé, et que tout s'est bien passé, je me mets à examiner ce que j'ai fait, et je suis effrayé de mon peu de raison, de mon peu de prudence. J'allais risquer en une soirée le fruit de seize ans de travail, et je pouvais voir effacer dans cette soirée les succès de toute ma carrière ! En vérité, dans tout ceci, j'ai été plus heureux que sage, et je suis amené aujourd'hui à faire toutes ces réflexions par l'importance du conseil que vous me demandez. L'Italie, mon cher ami, est plus belle de loin que de près. Les théâtres sont bien déchus de leur ancienne splendeur. L'art musical, l'art du chant, n'y sont plus dans l'état florissant où ils furent un jour, et l'avenir ne se présente pas très brillant pour les chanteurs italiens. Le répertoire des bons maîtres est usé partout, et l'on ne voit pas surgir de jeunes talents qui soient de force à les remplacer. Maintenant, si de ces considérations générales nous descendons aux détails, si nous comparons le sort des artistes en Italie avec le nôtre en France, oh ! mon cher EUZET, c'est pour le coup qu'il faut du courage et une grande et forte volonté pour venir acheter ici un peu de réputation, qui fait plus de bruit qu'elle ne vaut, ou du moins, qui ne rapporte pas tout ce qu'elle coûte. Quand vous aurez débuté et réussi, savez-vous le service qu'il vous faudra faire ? Vous aurez à jouer cinq ou six fois par semaine (on répète le matin, et soir et matin quand on ne joue pas). Il n'y a ni rhume ni enrouement qui tienne. Tant que vous n'avez pas de la fièvre, vous n'obtenez pas de dispense. Voilà pour le travail du gosier. Quant à la mémoire, on ne vous laisse guère le temps de penser à autre chose qu'à vos rôles ; car il faut en apprendre un nouveau tous les dix ou douze jours, jusqu'à ce que vous ayez tout le répertoire italien dans la tête. Pendant les huit mois que j'ai passés à Naples, avant de débuter, j'avais appris six rôles du répertoire de DONIZETTI, et je quitterai probablement ce pays sans en avoir joué un seul ! - Les entreprises vivent au jour le jour, ici surtout où les rigueurs de la censure viennent à chaque instant arrêter les projets des directeurs et des auteurs. Ai-je besoin encore, mon ami, de vous dire que, malgré tous les succès, toutes les satisfactions d'amour-propre qu'on peut obtenir, il est difficile d'être heureux loin de son pays, surtout quand on a eu le bonheur de naître et de vivre en France ... Mais j'ai tort sans doute de me laisser aller à ces idées, et je sens que je cours grand risque de devenir injuste. Ce que je dois avant tout, c'est de n'être pas ingrat envers un pays qui m'a accueilli avec hospitalité. Ne croyez pas cependant que j'aie chargé le tableau en vous peignant le sort des artistes qui embrassent la carrière italienne. Vous avez près de vous DABADIE qui pourra vous dire si je me suis trompé. Réfléchissez bien avant de prendre un parti aussi grave que celui de quitter la France pour l'Italie ! Adieu, mon cher EUZET. Il ne me reste pas assez de place pour vous nommer tous les camarades à qui je vous prie de serrer la main de ma part. Je m'en remets à vous, afin que personne ne soit oublié. Votre camarade, Ad. NOURRIT.

22/ Paris. La Mode (n° du 06.07.1839) donne le programme du théâtre de la Renaissance, pour la fin de l'année 1839 et le début de l'année 1840. Est cité le grand opéra Daniel, " pour les débuts d'EUZET, basse-taille, Ch. LABORDE, ténor, et pour madame CLARY". Cette revue se dit du monde élégant et son siège est au 28, rue Taitbout, à Paris (Gallica, le 09.11.2015).

La magazine La Mode
(06.07.1839)

23/ Paris. La Presse, rue Saint-Georges, 16 : 30.12.1839 Paris : Article sur la Chaste Suzanne, au théâtre de la Renaissance. Immense succès. "A toutes ces causes viennent se joindre encore le talent déjà complet de deux chanteurs débutans, dont les noms sont dignes dès aujourd'hui de figurer à côté des artistes les plus justement renommés ; nous voulons parler de MM. LABORDE et EUZET" (Gallica) ; compte rendu aussi dans le Journal des Débats. Feuilletons d'Hector BERLIOZ : 31.12.1839 Paris : "Théâtre de la Renaissance. Première représentation de la Chaste Suzanne, opéra en deux actes et en quatre tableaux, musique de M. MONPOU, paroles de MM. CARMOUCHE et de COURCY - Débuts de MM. LABORDE, EUZET et de Mme OZY." (consultation Internet du 10.12.2009 : The Hector BERLIOZ Website). La Sylphide : 25.11.1839, p. 24 Paris : Article sur la Chaste Suzanne, au théâtre de la Renaissance. "EUZET, basse taille, autre débutant, a été aussi très bien reçu, et chaque nouvelle représentation de la Chaste Suzanne permet d'apprécier davantage l'ampleur de ses moyens", article du directeur du théâtre, de VILLMESSANT ; autre article dans Le Constitutionnel du 30.12.1839 : "La chaste Suzanne - Théâtre de la Renaissance : EUZET est une excellente basse, que le dilettantisme parisien a déjà eu l'occasion d'apprécier à l'Opéra-Comique ; il a fait depuis, de très-grands progrès ; sa voix, dans les notes élevées, est d'une douceur remarquable." (Gallica) ; le Journal des débats politiques et littéraires du 31.12.1839 a aussi évoqué les représentations de la Chaste Suzanne, au théâtre de la Renaissance : "Un mot des débutans" (la soprano OZY, le ténor LABORDE et la basse EUZET) EUZET, la basse, a été fort applaudi dans deux ou trois passages, pour son excellente manière de phraser et la netteté de sa prononciation. Il chante bien, sa voix, dans les cordes hautes, peut émouvoir aisément, mais c'est là un baryton et non une basse, jusqu'au dessous de l'ut du médium on ne l'entend presque pas. La voix grave, indispensable surtout pour les morceaux d'ensemble, manque donc encore à la troupe de M. JOLY. Félicitons néanmoins l'infatigable directeur de l'engagement d'EUZET ; il peut, avec celui de LABORDE, produire les plus heureux résultats." (Gallica)

24/ Paris. La Presse, plusieurs extraits : 07.02.1840, Le concert du violoniste OLE-BULL promis pour jeudi prochain au théâtre de la Renaissance excite vivement la curiosité des dilettanti (...) M. EUZET et Mlle DROUART chanteront un air de MEYERBEER (...) Le concert sera précédé d'un spectacle par les artistes du théâtre de la Renaissance" ; 10.02.1840 : "La Chaste Suzanne, dont le grand succès avait été interrompu par une indisposition du ténor LABORDE, sera reprise aujourd'hui au théâtre de la Renaissance. Mlle Marie DROUART continuera ses débuts par le rôle de Suzanne. Les autres rôles principaux seront remplis par LABORDE et EUZET." ; 17.02.1840 : "Concert d'OLE-BULL (...) EUZET était enrhumé. M. HURTEAUX ne l'était pas mais c'était tout comme (...)" ; 15.03.1840 : "Depuis que la Renaissance existe, elle a servi de stimulant aux théâtres royaux en créant un point de comparaison qui ne peut tourner qu'au profit de l'art ; (...) des voix fraîches, jeunes, habiles, ont éclaté de toutes parts : LABORDE, TEISSEIRE, EUZET, RICCIARDI, MARIÉ et MASSET ont prouvé que MEYERBEER, AUBER, DONIZETTI, MONPOU, ne pouvaient manquer d'interprètes." (Gallica) ; 10.07.1840, La Sylphide, p. 192 : "EUZET, de la Renaissance est, dit-on, engagé par M. CROSNIER" (Opéra Comique) - (Gallica).

25/ Paris. La France musicale, le 01.05.1840 (article sur les musiciens venant de Montpellier) : "Enfin nous viennent de Montpellier encore LABORDE et EUZET. C'est à EUZET, cet ami encore désolé de notre Adolphe (NOURRIT) que nous devons LABORDE ; et c'est à LABORDE que nous devons EUZET (...) Le voilà s'envolant vers cette Italie (LABORDE) (...) Une troupe ambulante s'offre à lui (LABORDE) : le jeune ténor s'y engage, et fait avec elle ses premières armes. C'est là qu'EUZET l'a connu ; c'est là qu'il a pressenti ce que son jeune compatriote pouvait être ; c'est là qu'il a retrouvé en lui un charmant écho de la voix adolescente d'Adolphe (NOURRIT) , telle qu'il l'avait conçue. EUZET est encore trop jeune pour avoir entendu NOURRIT à l'époque de ses débuts, mais la tradition est restée de la fraicheur exquise de sa voix, et LABORDE la rappelle sous beaucoup de rapports (...) Jeune aussi, EUZET avait débuté à l'Opéra-Comique, où l'on avait signalé sa voix timbrée et égale, remarquable par sa douceur. Cette réunion de qualités dans une basse annonçait ce que l'on devait en attendre lorsque le travail les aurait fortifiées. C'est à Bordeaux qu'EUZET a abordé avec un grand succès les rôles éminens de l'emploi, Bertram, Marcel ; il y a montré une vive intelligence du chant dramatique. La manière avec laquelle il vient de créer le rôle du principal vieillard dans la Chaste Suzanne, lui fait beaucoup d'honneur. C'est une oeuvre difficile, dans laquelle il fallait allier la noblesse au comique d'un amour suranné. EUZET a fort bien compris ce double caractère du vieillard. Attendons maintenant les deux amis (LABORDE et EUZET) dans les nouvelles épreuves qu'on leur prépare. (Gallica)

26/ Paris. Association des artistes dramatiques, le 16.03.1840 : rapport fait par M. SAMSON au nom de la commission de la société des artistes dramatiques ; remise à Florestan-Charles BONNAÎRE et son collègue, notaires à Paris, d'un écrit sous signatures privées, en date du 16 mars ; cet écrit contient les statuts de la société, caisse de secours dans l'intérêt des artistes faisant partie de l'association ; le siège de l'association est chez le baron TAYLOR, 54, rue de Bondy, à Paris ; les articles 2 et 7 précisent le but : distribution de secours, répartition des fonds ; l'article 3 précise que sont aptes à faire partie de l'association tous les artistes dramatiques français en exercice ou retirés ; dans la liste des sociétaires, avec le montant des fonds versés, il y a EUZET, 20 francs. (Gallica)

27/ Paris. La Presse, le 19.03.1840 : "Mlle P. JOURDAN donnera, mardi prochain 24 de ce mois, un grand concert dans les salons de M. ERARD, rue du Mail, 13. On entendra pour la partie vocale, Mme GARCIA, Mme NAU et DROUARD, et MM. ROGER, EUZET et DODÉ (...)" (Gallica)

28/ Paris. Le Ménestrel, le 11.04.1841 : "MM. BOTELLI et EUZET quittent l'Opéra-Comique" (Gallica)

29/ Lyon.Le Censeur. Journal de Lyon, politique, industriel et littéraire, n° 1993 du 30.04.1841 ; "La direction a fait des propositions à M. EUZET, de passage en notre ville, pour remplir dans cette pièce (La Juive) le rôle du Cardinal" (Numelyo Bibilothèque numérique de Lyon)

30/ Marseille. La France musicale, le 12.12.1841 : "Souscription pour le monument d'Hippolyte MONPOU (musicien, auteur de l'opéra La Chaste Suzanne où avait chanté Gustave EUZET ; + le 10.08.1841) M. EUZET, artiste du théâtre de Marseille, 25 francs" (Gallica)

31/ Paris. La Phalange, 6, rue de Tournon ; CONSIDÉRANT, directeur ; n° 20 du 14.08.1842 : "Jeudi prochain, 18, il y aura au théâtre de l'Odéon une représentation extraordinaire au bénéfice de M. Eug. GROSS. Une aventure de Scaramouche, opéra bouffon de RICCI, arrangé pour la scène française par M. de FLOTTOW et joué par MM. (...) EUZET (...). (Gallica)

32/ Paris. Enregistrement, bureau d'Aigues-Mortes : "Consentement par Jean Pierre Pascal EUZET, financier à Aigues-Mortes, au mariage de Gustave Louis Esprit EUZET, son fils, artiste dramatique à Paris, avec la personne qui lui conviendra. Passé devant BASTIDE, notaire à Aigues-Mortes, le 22 septembre 1842" (registre 3Q1/21, f° 37, aux Archives départementales du Gard)

33/ Marseille. Notice historique sur ses théâtres privilégiés, CAMOUN frères, libraires, rue St-Ferréol, 4 - 1863) : M. CLÉRISSEAU (le Directeur du théâtre de Marseille) se retira le 3 novembre 1842, après avoir épuisé, sans résultats, toutes les ressources dont il pouvait disposer. Il se démit de ses privilèges avec d'autant plus d'empressement, qu'une société d'artistes s'était constituée pour continuer l'exploitation théâtrale et assurer la marche des représentations jusqu'au 30 avril 1843. Dès le lendemain de cette retraite, c'est-à-dire le 4 du même mois, M. CHABRILLAT, ex-régisseur du Grand-Théâtre, fit connaître à M. le Maire que neuf des principaux artistes attachés à la troupe de M. CLÉRISSEAU, avaient formé le projet de continuer l'exploitation jusqu'à la fin de l'année théâtrale, avec les autres sujets de la troupe, et qu'honoré de leur confiance, ils l'avaient choisi pour être leur directeur (...) MM CHABRILLAT, GODINHE, EUZET, JUNCA, BLACHE, DERANCOURT, Mmes OZI, RIFAUT et Louisa JOHNSON, se constituaient en société et se chargeaient de prendre en main la gestion du Grand-Théâtre de Marseille jusqu'à la fin de l'année théâtrale (...) (Gallica).

34/ Marseille. La France musicale, le 01.10.1843 : "Madame DANTERNY CUNDELL et M. PAULY ont fait avec succès leur troisième début de la Pie Voleuse. (...) EUZET, dans le rôle du père, et madame BOUCHEZ, duègne, ont été bien reçus. (...)" (Gallica).

35/ Madrid (Espagne). Le Ménestrel, le 27.10.1844 : "La saison théâtrale du Cirque, à Madrid, vient de s'ouvrir avec les Puritains, et un ballet français (la Jolie Fille de Gand). La basse-taille EUZET, notre compatriote, a obtenu beaucoup de succès dans l'opéra de BELLINI. Mme GUY-STEPHAN est très applaudie dans le ballet". (Gallica)

36/ Madrid (Espagne). La France musicale, le 07.09.1845 : "Ernani de VERDI vient d'être représenté sur le théâtre du Cirque, et a été accueilli avec enthousiasme. Ce bel ouvrage a eu pour interprète la signora OBER-ROSSI, BETTINI, SPECH et EUZET." (Gallica)

37/ Milan (Italie). La France musicale, le 09.11.1845 (lettre sur l'Italie du 30.10.1845) : "Tout artiste ou musicien qui va en Italie, doit commencer par visiter la capitale de la Lombardie. C'est là que viennent se nicher tous les chanteurs. (...) Le plus renommé (des professeurs) , sans contredit, est le maestro LAMPERTI, qui s'honore d'avoir donné des leçons à Mlle de LAGRANGE, à Mlle MÉQUILLET, à Mme ROSSI CACCIA, à Mme LOËVE, à DÉRIVIS et à sa femme, à PÉRELLI, à EUZET (...)" (Gallica)

38/ Milan (Italie). La France musicale, le 21.12.1845 : "EUZET que vous avez applaudi vient, après de brillans succès à Madrid, d'être engagé pour chanter à la Scala, pendant le carnaval. Il doit remplir le rôle principal de la Fidanzata Corsa de PACINI, qui fait fanatisme en Italie. Et, lors de son premier séjour parmi nous, nous a habitués à l'applaudir. Depuis, sa voix a beaucoup acquis en étendue et en flexibilité. Son engagement prouve toute la confiance que l'on a en lui, et son succès n'est pas douteux." (Gallica)

39/ Brescia (Italie). La presse musicale : ancien album de Sainte Cécile, Paris, le 01.10.1846, album n° 28 : "y Due Foscari et Ernani ont été représentés avec un succès difficile à décrire, par M. GABRESSI et MM. de BASSINI, MUSICH et EUZET. Tous ces chanteurs ont rivalisé de talent et se sont montré les dignes interprêtes de la musique de VERDI. (Gallica).

40/ Naples (Italie) Archivi Teatro Napoli : il interprète le rôle d'Alexandre de MÉDICIS dans Laurent de MÉDICIS, au Theatro Nuovo di Padova la Fiera del Santo (Internet, le 04.11.2015)

41/ Paris. L'Agent dramatique du Midi (correspondant des théâtres, éditeur à Toulouse) : le 31.08. 1848 : "EUZET, l'excellente basse que nous avons applaudi à l'Opéra et à l'Opéra-Comique, est de retour à Paris, après un séjour de plusieurs années en Italie. Cet artiste doit, dit-on, se faire entendre sous peu de jours à l'Opéra." (Gallica)

42/ Paris. La Sylphide, le 10.07.1848, p. 235 : "Il faut le dire ici sans embages : l'exécution de Jeanne la Folle n'est pas digne d'une scène aussi élevée que la scène de l'Opéra. Mlle MASSON crie, Mlle GRIMAR glapit, M. PORTHEAU braille, M. GUEYMARD hurle, M. BRÉMOND beugle et M. EUZET rumine ! Tout ce bruit dépensé, sous prétexte d'exécution pathétique est insupportable à entendre durant cinq actes." (Gallica)

43/ Paris. Contrat de Gustave EUZET avec l'Opéra, signé le 22.10.1848, à compter du 20.10.1848 jusqu'au 19.02.1849 ; prolongation de 6 mois de ce contrat, avec des avenants signés les 29.10.1848 et 17.11.1848 ; dans ces contrats signés avec Henri DUPONCHEL et Nestor ROQUEPLAN, directeurs entrepreneurs du théâtre de l'opéra, Gustave EUZET fait élection de domicile au numéro 13 de la rue Notre-Dame-des-Victoires ; alors que dans le contrat initial, il pouvait ou non user de la faculté de prolonger de 6 mois, dans le contrat du 17 novembre, il est dit que la prolongation sera de droit : "par suite de cette modification et en raison des avantages nouveaux qui en résultent pour M. EUZET, celui-ci s'engage en sus de tous les rôles qu'il doit remplir d'après les conventions du 22 et 29 octobre derniers, à chanter sans pouvoir élever aucune contestation ou réclamation tels autres rôles nouveaux qu'il plairait à l'administration lui confier et notamment le rôle dont M. MEYERBEER jugerait convenable de le charger dans son opéra Le Prophète" Dans l'avenant du 29 octobre, on trouve des précisions sur les rôles que pourra chanter Gustave EUZET : "La Direction ne pourra pas faire chanter M. EUZET dans d'autres ouvrages que Jérusalem, Les Huguenots (rôle de Saint Bris), Guillaume Tell, La muette, Robert Bruce, Le Philtre, le Serment et La Xacarilla" mais il était ajouté : "Si la Direction juge à propos de confier à M. EUZET le rôle de son emploi dans un ouvrage nouveau, M. EUZET s'engage à le chanter". (dossier aux Archives nationales, cote AJ/13/193).

Analyse du contrat et des avenants entre Gustave EUZET et l'opéra de Paris, en 1848



Première page
du contrat de 1848

Deuxième page
du contrat de 1848

Haut de la troisième page
du contrat de 1848

Bas de la troisième page
du contrat de 1848




Haut de la quatrième page
du contrat de 1848

Bas de la quatrième page
du contrat de 1848

Etat de frais
1848-1849

Couverture du
dossier


Pour commencer, une question de vocabulaire qui donne la tonalité dominante de ce contrat. En effet, dans ces conventions, on voit que les artistes étaient payés selon deux modalités : une partie fixe (les appointements) et une part variable (les "feux"). Ainsi, pour ces derniers, on lit en haut de la 4ème page : "M. EUZET aura droit en outre à un feu de 50 francs chaque fois qu'il jouera" et "La direction lui assure 20 de ces feux à répartir par sixièmes pendant la durée de la dite prolongation". Et encore, dans le bas de la 4ème page : "Que pendant le temps de cette prolongation les 20 feux à répartir par sixièmes que l'administration assure à M. EUZET seront de 100 francs au lieu de 50 mais que les feux qui excèderont ce nombre de 20 ne seront payés qu'a raison de 50 francs chaque". Enfin, sur l'état de frais, on voit qu'il y a eu "20 feux à 100 francs et 6 feux supplémentaires à 50 francs". Il y a aussi un décompte des feux sur la couverture du dossier (25 au lieu de 26). Que sait on sur ces "feux" ? Voici d'abord ce qu'en dit le Larousse encyclopédique : "Allocation que reçoivent certains acteurs, en sus de leurs appointements fixes, chaque fois qu'ils paraissent en public. Gratification accordée aux artistes, et même aux employés, pour un service extraordinaire. Cette expression vient d'une allocation en bougies faite jadis aux acteurs." Cependant, pour mieux comprendre, il faut se reporter au livre de Jean GOURRET, le Dictionnaire des chanteurs de l'Opéra de Paris, p. 19 (Paris, 1982) : "Les rémunérations n'étaient pas fixes. On les calculait en fonction des feux, c'est-à-dire suivant un système où entraient en compte le nombre de représentations données par l'artiste et les recettes qui en provenaient. Comptes d'avaricieux de la part des directeurs de l'Opéra toujours à court d'argent, dira-t-on. Voire ! Nul doute pourtant qu'il y eut là un moyen de pression des plus efficaces pour inciter les chanteurs à se produire souvent en scène. L'histoire le prouva bien. Lorsqu'en 1784, cédant à l'agitation du Comité des Artistes, les responsables de l'Académie de Musique supprimèrent les feux, ils constatèrent dès l'année suivante que la participation aux spectacles baissait de moitié. A toute occasion ceux-ci ne se prétendaient-ils pas enrhumés et n'allaient-ils par courir les cachets dans les théatres de province ! Les anciennes habitudes furent vite rétablies."

Gustave EUZET était dans le domaine du chant une basse. Dans l'article 1 de la convention initiale signée le 22.10.1848, on voit ainsi qu'il est d'abord engagé seulement pour "le rôle de M. ALIZARD dans l'opéra de M. CLAPISSON (Jeanne la folle)". ALIZARD était aussi une basse et en marge, on lit que son rôle est celui du personnage "Aben HASSAN" qui est le "maure" opposé aux chrétiens. Au début de l'opéra, c'est sur lui que se lève le rideau : il est alors caché dans les montagnes pour préparer une contre-attaque. L'opéra Jeanne la folle a effectivement été joué le 5 novembre 1848 à l'Opéra de Paris (l'auteur SPIRE PITOU indique le 6 pour la première et il ajoute qu'il n'y a eu que 8 représentations, la dernière étant le 11 décembre 1848, peut-être à cause de la complexité de la partition ou à cause du sujet trop sombre et déprimant).

Dans le premier additif à la convention signé le 29.10.1848, la liste des ouvrages où Gustave EUZET peut chanter est singulièrement élargie. En effet, on trouve Jérusalem, Les Huguenots (rôle de St Bris), Guillaume Tell, La Muette (de Portici), Robert Bruce, Le Philtre, Le serment et La Xacarilla. Enfin, dans le deuxième additif signé le 17.11.1848, il est écrit que Gustave EUZET s'engage "en sus de tous les rôles qu'il doit remplir d'après les conventions des 22 et 29 octobre dernier à chanter sans aucune contestation ou réclamation tels autres rôles nouveaux qu'il plairait à l'administration lui confier et notamment le rôle dont M. MEYERBEER jugerait convenable de le charger dans son opéra Le Prophète". En très peu de temps, on est donc passé d'un seul rôle accordé en remplacement d'un autre chanteur à une série de rôles dans les plus grands opéras de l'époque, la plupart étant du librettiste Eugène SCRIBE et du compositeur Giacomo MEYERBEER, deux hommes au sommet de leur gloire en 1848 mais il y avait aussi les très célèbres ROSSINI, AUBER et HALÉVY, bien sûr. En ce qui concerne Le Prophète, la première eut lieu le 16 avril 1849 et l'opéra eut un grand succès (déjà 100 représentations au 30 juillet 1851 dans le théâtre de la rue Le Peletier). Gustave EUZET y jouait l'un des trois anabaptistes, les deux autres étant Nicolas LEVASSEUR et Louis GUEYMARD (selon l'auteur SPIRE PITOU).

C'est dans les mémoires d'Hector BERLIOZ que l'on peut se rendre compte de l'état d'esprit et de la concurrence qui régnait parmi les chanteurs. Par exemple, au chapitre 52 de ses mémoires, on peut lire : "SERDA, la basse, qui dans Benvenuto Cellini avait été chargé du rôle du cardinal, prétendait ne pouvoir donner le mi b haut dans son air "A tous péchés pleine indulgence," et transposant cette note à l'octave inférieure, il faisait un saut de sixte en descendant au lieu d'un mouvement ascendant de tierce, ce qui dénaturait absolument la mélodie. Un jour, il se trouva dans l'impossibilité d'assister à une répétition ; on pria ALIZARD de l'y remplacer. Celui-ci, avec sa magnifique voix dont on ne voulait pas encore reconnaître la puissance expressive et la beauté, chanta mon air sans le moindre changement, à première vue, et de telle sorte que l'auditoire de choristes qui l'entourait l'applaudit chaleureusement. SERDA apprit ce succès et le lendemain il trouva le mi bémol. Remarquez que ce même SERDA, qui prétendait ne pouvoir donner cette note dans mon air, atteignait non seulement au mi naturel, mais au fa dièse haut dans son rôle de Saint-Bris des Huguenots. Quelle race que celle des chanteurs !"

Ainsi, ALIZARD avait remplacé SERDA comme EUZET avait remplacé ALIZARD; De plus, on retrouve le rôle de Saint Bris dans les Huguenots, toute une filiation des "basses" à l'Opéra de Paris.

On comprend mieux alors pourquoi le contrat type insiste lourdement sur le présentéisme obligatoire des chanteurs et sur les sanctions en cas d'absences non justifiées. L'article 1 impose d'accepter les rôles proposés par la Direction. L'article 2 est un engagement à se rendre "avec exactitude aux répétitions et représentations", et aussi "de jour ou de nuit", sous peine d'amende. L'article 3 oblige à laisser son adresse pour que l'artiste puisse être trouvé facilement et c'est aussi un engagement à ne pas quitter Paris pendant les jours de spectacle. L'article 5 oblige à justifier ses absences pour maladie avec un certificat médical, "approuvé et confirmé par l'un des médecins de l'administration", ce certificat devant "exprimer l'impossibilité absolue de faire [son] service". L'administration pouvait exiger le renouvellement de ce certificat tous les cinq jours, etc. etc.

Il faut croire que si le contrat type prévoyait autant de clauses pour pallier les absences non justifiées des artistes, c'est que cela devait arriver souvent. D'ailleurs, Gustave EUZET avait lui-même subi les foudres de la Direction des Concerts du Conservatoire quand il en était sociétaire. En effet, il avait remplacé Albert BONNET, basse, décédé en 1835. Il était donc devenu sociétaire le 6 décembre 1835 mais il avait été licencié le 14 septembre 1836, pour absence.



44/ Paris. Le Moniteur des théâtres, 12.11.1848 : "Théâtre de la Nation. Jeanne la Folle, opéra en 5 actes, paroles de M. SCRIBE, musique de M. CLAPISSON, divertissement de M. MABILLE (...) Mlle GRIMM (Aïxa), BREMOND (Ferdinand), EUZET, chef des Maures, ont concouru au succès" (Gallica)

45/ Versailles. La Concorde de Seine et Oise, n° du 30.11.1848, p. 210 : Dimanche prochain 3 décembre à 11 h 1/2 précises du matin, à la chapelle du château, une grand messe en musique (...) A l'issue de la messe une quête sera faite au profit des pauvres de la ville. Mme de MONTRELAL (Annette LEBRUN), MM Octave et EUZET, artistes aimés du public, ont bien voulu concourir à cette bonne oauvre, en prêtant à la société philantropique l'appui de leur beau talent que nous avons trop rarement l'occasion d'applaudir." (en ligne sur le site des AD 78)

46/ Paris. Le théâtre contemporain illustré, choix de pièces jouées sur les théâtres de Paris. Michel LEVY frères (Paris), éditeurs rue Vivienne 2 bis, 1853-1869 : "Le Prophète, opéra en cinq actes, paroles de M. Eugène SCRIBE, musique de M. G. MEYERBEER, représenté pour la première fois à Paris, sur le théâtre de l'Opéra, le 16 avril 1849. Distribution de la pièce : (...) Mathisen : EUZET (...)" (Gallica)

47/ Paris. Le 16.04.1849, opéra en 5 actes et 10 tableaux "Le Prophète, ou les Anabaptistes", musique de MEYERBEER ; dans la distribution on trouve EUZET (Mathisen) ; source : "Library of the University of Michigan", numérisation par Google du livre de Victor MOULIN : SCRIBE et son théâtre. Etude sur la comédie au XIXe siècle. Paris, Tresse, libraire, Palais-Royal, Galerie de Chartres, 2 et 3, 1962. - L'Indépendance dramatique, 11, rue Neuve-des-Martyrs, n° du 07.07.1869 ; article de C. SPERANZA sur la décadence du théâtre, en comparaison de ce qui se passait 20 ans plus tôt : "Opéra. Reprise du Prophète, opéra en 5 actes de SCRIBE et MEYERBEER. La premoière représentation du "Prophète" date du printemps 1849. Cet ouvrage compte donc 20 années d'existence, c'est-à-dire 20 années de succès partout où il a été représenté. Il n'est pas sans intérêt de rappeler les noms des artistes qui ont créé les principaux rôles, quand ce ne serait que pour rendre un nouvel hommage aux talents de premier ordre qui ont si puissamment contribué à la triomphante destinée de l'une des plus brillantes conceptions lyriques de notre époque. Voici donc la distribution des rôles du "Prophète" en 1849 : Jean de Leyde : M. ROGER, Zacharie : M. LEVASSEUR, Jonas : M. GEYMARD, Mathisen : M. EUZET, Oberthal : M. BRÉMOND, Fidès : Mme VIARDOT-GARCIA, Berthe : CASTELLAN. On comprend facilement ce que dut être l'interprétation de l'oeuvre avec de pareils artistes. Depuis cette époque, nous avons vu bien des chanteurs se succéder dans les principaux rôles du "Prophète" mais sans amoindrir leur valeur, nous n'y avons jamais rencontré un ensemble aussi complet, aussi homogène. Dans la nouvelle reprise, la faiblesse de l'interprétation est plus accentuée que jamais (...)" (Gallica)

48) Trieste (Italie). Le Ménestrel, n° 38, le 19.08.1849 : "EUZET, engagé à Trieste, aurait pour successeur (à l'Opéra) BOUCHÉ, dont nous avons constaté les grands succès en Italie et à Londres" (Gallica)

49) Milan (Italie). Le Ménestrel, n° 4, le 23.12.1849 : "EUZET est engagé au théâtre de la Scala à Milan. c'est pour la seconde fois que ce chanteur est appelé dans cette ville." (Gallica)

50) Paris. Mémorial du commerce et de l'industrie, tome VII de la seconde série, année 1851, p. 89 : Gustave est débouté, le 17.12.1849, par le Tribunal de commerce de la Seine, dans un procès contre le directeur de l'Opéra, Nestor ROQUEPLAN : "En supposant que le choléra et la préoccupation causée par les évènements politiques, ne puissent pas être considérés comme des motifs obligés de fermer le théâtre de l'Opéra, l'acteur dont l'engagement porte qu'en cas de clôture du théâtre, pour quelque cause que ce soit, ordre supérieur, incendie, réparations, ou tout autre motif obligé, il consent à ne recevoir aucun traitement et à ne point paraître sur une autre scène, ne peut rien réclamer pendant la suspension, si, quelque temps avant la fermeture, et alors que son engagement devait expirer, il a acquitté pour solde et sans aucune réserve, ses comptes réglés jusqu'au jour de la fermeture." Effectivement, on retrouve le texte qui a servi à cette argumentation au point 4 du contrat signé par Gustave (voir ci-dessus la photo de la première page de ce contrat). Si on se reporte à la photo de la couverture de ce même contrat, on voit que la dernière mention concerne le mois de juillet 1849. Il est donc probable que la fermeture de l'Opéra s'est produite à cette époque. Ce procès explique aussi pourquoi Gustave n'est pas ensuite revenu à l'Opéra. (Gallica)

51/ Milan (Italie). Le Ménestrel du 10.02.1850 : "On écrit de Milan que l'engagement d'EUZET à la Scala a été résilié. Ce chanteur en a obtenu un autre, plus avantageux, pour le théâtre du Circo, à Madrid." (Gallica)

52/ Madrid (Espagne). Revue et gazette musicale de Paris, en 1850 : "EUZET vient d'être cédé par l'impresario MERELLI (directeur et librettiste principal de la Scala de Milan) au théâtre del Circo (opéra italien) de Madrid. A son passage à Marseille, les artistes du théâtre de cette ville l'ont prié d'assister à une répétition du Prophète que l'on monte en ce moment, afin qu'il pût leur donner son avis sur la mise en scène." (Google Livres, consultation du 30.11.2010 ; la revue est également numérisée par la bibliothèque de Toronto et mis en ligne sur "archive.org/stream/.../revueetgazettemu1850pari_djvu.txt" mais plus difficilement accessible.)

53/ Turin (Italie). http://www.amadeusonline.net, le 08.01. 1851, première représentation au théâtre Regio de Turin de "Jérusalem", opéra de Verdi, dans lequel chante la basse Gustave EUZET (consultation de ce site, le 29.11.2010).

54/ Turin (Italie). L'Agent dramatique du Midi (correspondant des théâtres, éditeur à Toulouse) : le 14.03. 1851 : "EUZET, la basse-taille, qui avait si bien créé l'un des trois anabaptistes dans le Prophète, chante en ce moment sur le théâtre de Turin avec FRASCHINI et la BARBIERI-NINI. Il a obtenu le plus brillant succès, notamment dans la Muta di Portici. Le fameux duo : Amour sacré de la patrie lui vaut toujours les honneurs du rappel. Son engagement finit le 20 de ce mois, et, après cette époque, il sera réclamé sans doute par les grands théâtres de Paris ou de Londres." (Gallica)

55/ Paris. Le Ménestrel, le 06.04.1851 : "EUZET est à Paris. Il arrive de Turin, où il a remporté de ces succès qui classent un artiste. Déjà les impresarii se disputent la célèbre basse, qui était naguère applaudi à l'Opéra-Comique et sur la scène même du grand Opéra." (Gallica)

56/ Lille. La presse, le 28.06.1851 : "La ville de Lille donnera dimanche 29 juin, son troisième grand festival du Nord. Cette solennité musicale, composée de trois concerts et terminée par un bal, durera trois jours (...) L'orchestre composé de 400 instrumentistes sera dirigé par M. GIRARD, directeur des concerts du Conservatoire et chef d'orchestre de l'Opéra de Paris ; par MM. MULLER et BÉNARD, de Lille. On y entendra Mme JULIEN, du théâtre de Bruxelles ; Mme MONTIGNY du Conservatoire, et MM. MAIRET, OBIN et EUZET. Les choeurs se composeront de 220 voix de dames et de 250 voix d'hommes (...) C'est le troisième grand festival donné par la ville de Lille (...)" (Gallica) ; Le Nouvelliste, le 09.07.1851 : "Festival du Nord. Lille, 3 juillet. Le second concert a réussi encore mieux que le premier. (...) L'introduction de l'Enfant prodigue n'aurait rien laissé à désirer, si M. EUZET, qui chantait l'air de Massol, n'avait pas eu la voix légèrement altérée. (...) Nous n'avons pas fait soixante lieues pour entendre le Casta diva. J'en dirai autant du trio de Guillaume Tell, bien que MAIRALT, OBIN et EUZET l'aient rendu d'une manière parfaite. Lorsqu'on a le bonheur de réussir un si grand nombre d'exécutants, il faut autant que possible choisir les morceaux qu'on n'entend pas souvent au théâtre. (...) " (gallica)

57/ Paris. Le Nouvelliste, le 26.08.1851 : "DUPREZ et sa charmante fille, Mlle Caroline DUPREZ, s'étaient assuré le concours de MM. PORTHEAUT, EUZET et OUDOT, Mmes MASSON et POINSOT, de l'Opéra, Mlle MIOLAN, de l'Opéra-Comique, Mlle JOLY, pianiste, premier prix du Conservatoire, figuraient aussi dans le programme du concert qui a été réellement magnifique, de l'avis unanime de ceux qui y ont assisté. DUPREZ a chanté avec sa fille et MM. PORTHEAUT et EUZET, le beau quatuor de Lucie. Ce morceau, qui ouvrait le concert, a produit un très-grand effet. Le duo du Châlet avec EUZET, qui l'a remarquablement secondé (...) Mlle Caroline DUPREZ a eu un très-grand succès dans le duo d'I Puritani, qu'elle a donné avec EUZET, dans l'air du Serment et dans le duo du Barbier." (Gallica)

58/ Turin (Italie). Le Nouvelliste : "Cet artiste distingué a chanté déjà à ce théâtre en l'année 1852" (voir le n° du 07.08.1854 de ce journal). (Gallica)

59/ Florence (Italie). Le Ménestrel, le 25.01.1852 : "A Florence, la basse EUZET a débuté dans la Gazza ladra. Il a réussi à côté d'un ténor nouveau qui a complètement échoué. Si nous avons bonne mémoire, ô fatalité ! le contraire lui est arrivé à l'Opéra de Paris." (Gallica)

60/ Florence (Italie). Le Nouvelliste, le 24.03.1852 : "On écrit de Florence : Luisa MILLER de VERDI, vient de faire sa seconde apparition au théâtre de la Pergola, au milieu des bravos et des acclamations les plus enthousiastes. (...) EUZET qui avait appris en dix jours le rôle de basse, a eu aussi beaucoup de succès comme acteur et comme chanteur. C'est un artiste consciencieux, intelligent et très estimé." (Gallica)

61/ Florence (Italie). Le Ménestrel, le 31.10.1852 : "EUZET, l'ex-basse de l'Opéra, vient dêtre engagé pour la prochaine saison du carnaval au théâtre de la Pergola, à Florence, où il a déjà chanté l'an dernier." (Gallica)

62/ Florence (Italie). Le Nouvelliste, le 03.03.1853 : "EUZET, une des meilleures basses qu'il y ait maintenant en Italie, obtient de beaux succès à Florence. Il est surtout très applaudi dans i Puritani et le Prophète." (Gallica)

63/ Paris. Journal des débats politiques et littéraires, le 16.12.1853 : "C'est au bénéfice de l'Association des artistes musiciens qu'aura lieu dimanche prochain, à deux heures très précises, au Jardin d'Hiver, le 38ème grand concert du Ménestrel (...) On cite dans la partie vocale les choeurs de la Société chorale du Conservatoire, dirigés par M. Edouard BATISTE, Mlle NAU et M. CHAPUIS, de l'Opéra, M. EUZET et Mlle DOBRÉ." (Gallica)

64/ Paris. Le Ménestrel, le 25.12.1853 : "38e concert du Ménestrel - Les voies harmonieuses de Mlles NAU, DOBRÉ, celles si larges et si bien timbrées de MM. EUZET et WARTEL ont récolté une bonne part des bravos (...) EUZET cet autre transfuge qui nous revient de Madrid, de Milan, va rentrer, dit-on, à l'Opéra enlevant du même coup cet artiste distingué à son voisin le Théâtre-Italien." (Gallica)

65/ Paris. Le Ménestrel, le 01.01.1854 : "Soirées musicales. Samedi, Hôtel de M. et Mme ROGER. Nous avons eu le plaisir d'entendre EUZET chanter le duo du Belisario avec ROGER (...) C'est ainsi que, dans Paris, chaque salon se transforme en un petit concert hebdomadaire, souvent en un petit théâtre lyrique et comique." (Gallica)

66/ Marseille. Le Ménestrel du 09.04.1854 indique qu'il revient du Grand Théâtre de Marseille (voir le n° 66)

67/ Paris. Le Ménestrel du 09.04.1854 : " Notre ex-basse de l'Opéra, EUZET, demandé au Grand Théâtre de Marseille, est de retour à Paris, après avoir chanté entre autres opéras-comiques, Haydée et les Songes d'une nuit d'été. Cette heureuse excursion dans le domaine de l'Opéra-Comique pourrait bien motiver l'entrée de M. EUZET soit à la salle Favart, soit au Théâtre-Lyrique." (Gallica)

68/ Paris. La presse, le 29.04.1854 : "Salle Pleyel, 22, rue Rochechouart. - Dimanche 30 avril 1854, à 2 heures, matinée musicale donnée par M. Emile ALBERT, Mme LEFÉBURE-WÉLY, MM. LE CIEUX, MUTEL, EUZET, etc. - Stalles. 10 fr, Entrée 5 fr - On trouve des billets chez M. BRANDUS, éditeur de musique, 103, rue Richelieu." (Gallica)

69/ Turin (Italie). Le Nouvelliste, le 07.08.1854 : "EUZET, ex-pensionnaire de l'Opéra-Comique, vient d'être engagé au Grand-Théâtre royal de Turin pour la saison du carnaval. Cet artiste distingué a chanté déjà à ce théâtre en l'année 1852, et son réengagement prouve de la manière la plus évidente qu'il y a laissé de bons souvenirs. La compagnie de cette année sera une des meilleures compagnies italiennes connues : il suffit de désigner les noms du ténor BETTINI, du baryton BELLETI, de la basse EUZET et des prime donne SALVINI-DONATELLI et LA GRUA." (Gallica)

70/ Saint-Malo. Le Ménestrel, le 17.09.1854 : Les concerts se poursuivent à Saint-Malo sous la direction de M. MIDI. Cette fois, Mme Henri POTIER et notre basse chantante EUZET en ont fait les honneurs." (Gallica)

71/ Paris. Le Nouvelliste, le 20.01.1855 : "M. EUZET, première basse, remis de l'indisposition qui l'avait empêché de se rendre au Théâtre-Italien de Turin, où il était engagé, vient de signer un engagement avec le Théâtre-Italien de Paris pour jouer les rôles de l'emploi de Lablache." (Gallica)

72/ Paris. La presse, le 15.02.1855 : "Théâtres, spectacles du 15 février 1855. Italiens. - I Puritani (BAUCARDÉ, GRAZIANI, EUZET, Mme BOSIO)" (Gallica) ; - Paris. Le Ménestrel, n° 12, le 18.02.1855 : Théâtre Italien. Reprise de I Puritani (Les Puritains) "EUZET, qui est un enfant du Conservatoire, et que nous avons déjà entendu à l'Opéra, remplissait le rôle du vieux Giorgio ; c'est un artiste estimable dont le timbre a du mordant et le jeu de la contenance ; il s'est bien acquitté d'un personnage qui n'est pas des plus favorables, et il a su se faire applaudir dans sa romance comme dans ses deux duos. Le concours d'une basse sera certainement fort utile au Théâtre-Italien." (Gallica) - La France musicale, le 18.02.1855 : Théâtre impérial italien. "Jeudi a eu lieu la reprise d'i Puritani, avec Mme BOSIO, MM. BAUCARDÉ, GRAZIANI et EUZET. Nous avons toujours considéré cet ouvrage comme bien inférieur au Pirata, à la Somnambula et à Norma, cependant il plaisait autrefois beaucoup au public parisien, pour lequel il a été écrit. Mais depuis que RUBINI, LABLACHE et TAMBURINI ont cessé d'en être parmi nous les interprètes, chaque fois qu'on l'a repris, on a dû l'abandonner après quelques représentations à peu près improductives. Aura-t-il cette fois un meilleur sort ? Nous le souhaitons bien sincèrement. (...) MM. BAUCARDÉ, GRAZIANI et EUZET ont secondé de leur mieux la célèbre prima donna, Mme BOSIO (Gallica) ; - La presse, le 20.02.1855 : Article sur le Théâtre-Italien - I Puritani. "Il y a longtemps que l'oeuvre de BELLINI n'avait fait apparition sur l'affiche des Italiens. EUZET qui a traversé l'Opéra, avait été engagé exprès pour remplir le rôle de Georges. C'est une basse profonde, sans dureté cependant ; il sait chanter, et un peu plus de familiarité avec le répertoire italien le rendra très convenable dans son emploi." (Gallica) ; - Journal des débats politiques et littéraires du 03.03.1855 : "On a repris le charmant opéra des Puritains de BELLINI (...) EUZET, ce dernier qui a une voix de basse, chante la partie qui était confiée à LABLACHE. EUZET que l'on a entendu au théâtre de l'Opéra-Comique, chargé à celui des Italiens d'un héritage embarrassant s'est fait entendre non sans plaisir. Sa voix, belle et franche, manque toutefois d'un peu de velouté, comme toutes les basses de France ; mais EUZET est bon musicien, et il a chanté son rôle difficile de manière à satisfaire l'auditoire." (Gallica) ; - Le Ménestrel, n° 15, le 11.03.1855 : "La représentation des Puritains, au Théâtre Italien, a été cette semaine l'une des meilleures de la saison. Tous les artistes se sont particulièrement distingués ; (...) EUZET, remis de l'émotion que l'on éprouve en abordant une scène aussi importante, a déployé tous ses moyens, tout en conservant cette douceur de timbre qui caractérise ce talent sympathique. Plus que jamais l'on voit que la place de cet artiste est marquée au Théâtre Italien." - Revue Franco-Italienne, n° 5, le 01.02.1855 : "M. EUZET, l'exellente basse qui a chanté à l'Opéra et à l'Opéra-Comique, vient d'être engagé au Théâtre-Italien de Paris pour la fin de saison. et n° 8, le 01.03.1855 : "M. EUZET, l'excellente basse que tout le monde a signalée comme une très bonne acquisition faite par le théâtre Ventadour (...) EUZET a une voix assez belle et il chante assez bien ; c'est tout ce qu'il faut pour ne pas déplaire, mais pas assez pour être applaudi ; le public a été de notre avis. Il faut pourtant mettre dans l'autre plateau de la balance le souvenir redoutable de LABLACHE, la grande importance de son rôle et la timidité inséparable d'un début. Nous avons entendu M. EUZET ailleurs, et nous savons qu'il peut chanter beaucoup mieux. Le duo, le grand duo Suoni la tromba, impetido ! lui a été fatal ; on le prévoyait, à telle enseigne que, quand il arrive pour exhorter le baryton (sir Riccardo) à sauver le rival, il rival salvar tu dei, nous avons vu le moment où GRAZIANI allait lui répondre sur un air goguenard : - Songe plutôt à te sauver toi-même ! En un mot, la reprise de Puratini a été loin d'être un succès." (Gallica) ; l'Athenaeum français, du 21.12.1855 : "M. EUZET, autrefois artiste de l'Opéra, a débuté dans le rôle de Georges, et s'y fait applaudir pour son jeu simple et naturel, pour sa voix large et bien timbrée" - article sur le Théâtre Italien qui a repris Les Puritains, de BELLINI (Gallica)

73/ Paris. La France musicale, le 18.03.1855 : "Une soirée chez DUPREZ. L'autre soir, DUPREZ convie ses amis à une fête splendide, où l'on doit entendre des fragments de son opéra exécutés par ses élèves, joints à quelques artistes parmi lesquels on distingue Mlle Caroline DUPREZ, MM. GUEYMARD, EUZET et DUPREZ lui-même (...) Dans la troisième partie, nous n'aimons pas outre mesure le duo de caractère entre MM. EUZET et STOCKAUSEN, qui l'ont pourtant bien interprété. Il nous a semblé un peu long et il n'offre rien de bien saillant comme motif." (Gallica)

74/ Paris. La France musicale, le 09.12.1855 : "Dimanche dernier, dans les salons de M. PAULIN, (...) Il n'a pas moins excellé dans l'air d'Iphigénie en Aulide et dans des morceaux d'ensemble de différents maîtres qui ont eu successivement pour interprètes, outre M. PAULIN, la charmante Mme DANCIA, Mlle HUET, M. EUZET et Mme EVERARDI." (Gallica)

75/ Paris. Le Nouvelliste, le13.03.1856 : "L'année dernière, on s'en souvient, DUPREZ a fait exécuter sur le théâtre qu'il s'est construit dans son bel hôtel de la rue Turgot ces fragments d'un opéra dont Samson est le héros. Il vient de renouveller cette brillante épreuve. (...) MM. PORTEHAUT et EUZET ont bien dit un joli duo de caractère dans la troisième partie." (Gallica)

76/ Paris. Le Nouvelliste, le 24.04.1856 : "Aujourd'hui jeudi, M. SALABERT donnera un grand concert à la salle Sainte-Cécile à huit heures. On y entendra MM. BOTTESINI, SIGHICELLI, NERI BARALDI, SALOMONSKI, WARTEL, EUZET, Mmes BERTINI, LUCCI-SIEVERS, SUDRE et plusieurs autres artistes distingués. Ce sera certainement l'une des plus brillantes solennités musicales de la saison." (Gallica)

77/ Paris. Le Nouvelliste, le 15.07.1856 : "Notre célèbre chanteur DUPREZ, maire de Valmandois, annonce pour le 20 de ce mois un concert au profit des pauvres de cette commune et de l'Isle-Adam. On y entendra M. PORTEHAUT de l'Opéra, Mlle DUPREZ et M. MOCKER, de l'Opéra-Comique, MM. EUZET, RAVISY, LEMAN, TAMISET, VAN DEN HEUVEL et MATTON" (Gallica)

78/ Paris. Mariage avec Victoire Aimée LEMAIGNEN, le 23.08.1858, à Paris, arrondissement ancien des Batignolles. (AD 75)

79/ Paris. Théâtre d'Eugène SCRIBE, comédies-vaudevilles, Paris 1859, Michel LEVY frères, libraires éditeurs, rue Vivienne 2 bis : distribution de la pièce. Mathisen : EUZET" (Gallica)

80/ Aigues-Mortes. Naissance de leur fille Alice Adélaïde, à Aigues-Mortes, le 20.02. 1860 ; il est marqué comme rentier, ce qui semble indiquer qu'il a définitivement arrêté sa profession de chanteur et que le couple a bien quitté Paris (AD 30).

81/ Aigues-Mortes. Avis de location : "Bains de mer du Grau d'Aiguesmortes. A louer immédiatement appartements et chambres meublés, dans la maison EUZET, à un prix très-modéré. Cette maison, des plus confortables, a un salon, un excellent piano et trois jolis bateaux à la disposition des locataires" (Le Messager du Midi du 19.07.1860). Cette annonce est la seule passée dans l'année et il faudra attendre quatre ans plus tard pour en voir de nouvelles dans le même journal.

82/ Aigues-Mortes. Liste des jurés désignés par le sort pour le service de la session de la cour d'assises du Gard, pendant le 1er trimestre 1861 ; il est indiqué comme "Esprit EUZET, rentier à Aigues-Mortes" (Le Messager du Midi du 14.02.1861, en ligne sur le site de la région Languedoc-Roussillon - consulté le 08.10.2015)

83/ Aigues-Mortes. Décès de leur fille Alice Adélaïde, à Aigues-Mortes, le 01.07.1861. L'état civil de cette ville ne signale plus le couple après ce décès (AD 30).

84/ Nîmes. Il fait jouer le Stabat de ROSSINI, à Nîmes, en 1862 : "Il s'est trouvé dans notre ville de Nîmes un maître, arrivé pour s'y reposer, mais à qui ce repos (heureusement pour nous) n'a pas été permis par ceux qui ont eu l'occasion de l'apprécier, un maître applaudi à Paris, après l'avoir été par les plus grandes cités de l'Italie, et à qui la pensée est venue de nous rendre ce chef-d'oeuvre du génie italien, au moment où Paris se remet à le chanter afin d'honorer le grand compositeur qui lui confie ses derniers jours. Pour aider et exécuter la pensée de M. EUZET, il s'est trouvé des talents classés, éprouvés, d'autres découverts, improvisés par lui, des voix connues et aimées, d'autres qu'il a choisies, formées, rectifiées en quelques unes de ces leçons, où la haute habileté de celui qui enseigne supplée à la brièveté du temps ; d'autres, enfin, qui se sont noblement ralliées à son école. Belles et larges, ces voix ont, deux fois et très notablement, interprété l'oeuvre de ROSSINI, d'abord à la chapelle des soeurs de l'Assomption, puis dans l'église, depuis trop longtemps provisoire, de Sainte-Perpétue (...)" (L'Opinion du Midi, n° 1524, du 23.04.1862).

85/ Nîmes. Naissance de leur fille, Clémence Emilie, à Nîmes, le 22.03.1864 ; il est alors indiqué comme propriétaire, ce qui confirme qu'il a définitivement arrêté sa profession de chanteur et que le couple n'habite plus Paris ; à Nîmes, leur domicile est " place du grand temple, 4" (AD 30)

86/ Nîmes et Le Grau du Roi. Le Messager du Midi du 23.05.1864 fait paraître l'annonce suivante : "Bains de mer au Grau du Roi (Gard). Maison meublée, une des plus confortables. Appartements pour petites ou nombreuses familles, dans les prix de 120 à 150 francs, tout compris. - Très grand salon, avec un excellent piano, et trois bateaux à la disposition des baigneurs, sans frais aucun. Nota. - Les prix ci-dessus sont réduits de moitié pour les mois de juin et septembre. S'adresser pour les locations, à M. EUZET, 4, place du Grand-Temple, à Nîmes, ou à Mme veuve CADOR, au Grau." ; de nombreuses autres annonces paraissent dans les numéros suivants du journal. On voit qu'il habite au Grau du Roi pendant la période d'été, comme on le devine avec les annonces de juillet-août. A titre d'exemple, celle du 22.07.1864 : "Bains de mer au Grau du Roi (Gard). Maison meublée, une des plus confortables, appartements complets de 100 à 150 francs par mois, tout compris. Il y a un excellent piano et bateaux à la disposition des baigneurs, sans frais aucun. Nota. - Les prix sont réduits de moitié à partir du 20 août. S'adresser au Grau, à M. EUZET." L'année suivante, Le Messager du Midi fait paraître des annonces identiques. Par exemple, celle du 04.05.1865 : il habite toujours à Nîmes, " place du grand temple, 4" et il possède ses appartements au Grau du Roi : "Bains de mer au Grau du Roi (Gard). Appartements meublés confortablement compris pour famille, aux prix de 120 à 150 fr par mois. Grand salon, piano et bateau à la disposition des baigneurs, gratis. S'adresser à M. EUZET, à Nîmes, place du Grand-Temple, 4". Dans d'autres annonces, parues dans Le messager du Midi du 09.07 et du 27.08.1865, il demande de s'adresser à lui-même, au Grau du Roi (ce qui confirme qu'il devait passer les beaux jours au Grau du Roi, pour s'épargner la chaleur de Nîmes en juillet-août). Dans ces annonces d'été, il indique un éventail de prix plus large, de 100 à 150 francs par mois. (ces journaux sur le site de la région Languedoc-Roussillon, en octobre 2015)

87/ Nîmes et Le Grau du Roi. Le Messager du Midi du 17.05.1866 : il habite toujours à Nîmes mais il a changé d'adresse ; il demeure désormais au 6, Boulevard des Calquières, comme on le voit dans l'annonce qu'il fait publier par ce journal : "Bains de mer au Grau du Roi (Gard). Appartements et chambre meublés avec cuisine et ses ustensiles à des prix très-modérés. - Grand salon avec piano et bateaux (dans les annonces de 1865, le mot bateau était parfois au singulier) à la disposition des locataires. S'adresser à M. EUZET, 6, boulevard des Calquières, à Nîmes, ou à Mme veuve CADOR, au Grau." Pendant la même année, de nombreuses annonces identiques ou avec de légères variations paraissent dans Le Messager du Midi. Enfin, on trouve les mêmes annonces en 1867 (où l'on voit que pendant les mois dété, il réside toujours au Grau du Roi) et encore en 1868. Il n'y a plus d'annonces de location après l'été 1868 (ces journaux sur le site de la région Languedoc-Roussillon, en octobre 2015)

88/ Nîmes. Il enseigne le chant à Nîmes : un article de Charles LIOTARD dans les Mémoires de l'Académie de Nîmes (édition de 1881) confirme la retraite - active - de Gustave EUZET : "Il serait injuste de ne pas tenir compte des résultats obtenus pour le perfectionnement de l'art du chant, par l'enseignement de M. EUZET, ancien pensionnaire de l'Opéra de Paris, pendant la durée de sa retraite à Nîmes, 1870-1880" ; l'article est intitulé : "Le culte de la musique à Nîmes. Le théâtre et les concerts pendant cinquante ans. Souvenirs d'un amateur" (consultation de la bibliothèque numérisée de GeneaNet, le 07.02.2011)

89/ Le Grau du Roi. Le Messager du Midi du mardi 10.08.1875 : "On nous écrit du Grau-du-Roi, près d'Aigues-Mortes, le 8 août. - La petite colonie qui se retrouve chaque année au Grau-du-Roi pendant les mois de juillet et d'août a eu l'heureuse pensée d'organiser un concert de charité. Le succès a été complet. Une charmante soirée a été improvisée samedi dernier, dans les salons de l'hôtel Pommier. M. MAGER a bien voulu prêter à cette petite fête le concours de son magnifique talent, (...) La pléiade d'élèves, auxquels M. EUZET communique cette science du chant qui a captivé longtemps les dilettanti des quelques-unes des grandes scènes de l'Europe, a interprété divers morceaux du répertoire ancien et moderne avec une grâce et un entrain dont les plus difficiles ont eu lieu d'être satisfaits (...)". - Le Midi du 11.08.1875 : "M. EUZET et la pléiade d'artistes qu'il a initiés à cette science du chant si bien possédée par lui ont aussi prêté leur précieux concours. Citons parmi les morceaux qui ont été entendus les compositions de M. MAGER qui lui ont valu d'unanimes applaudissements, le duo de Belissario, dans lequel M. EUZET a su retrouver les chaleureux accents qui l'ont fait autrefois applaudir sur les principales scènes de France et d'Italie ; le duo de la Reine de Chypre, le duo et le trio du Maître de Chapelle (...) Succès mérité pour les amateurs et les artistes ; succès pécuniaire aussi puisque dans cette petite station perdue sur les bords de la Méditerranée on a pu réunir une somme de 410 francs dont bénéficieront nos malheureuses provinces du Midi." (site de la région Languedoc-Roussillon, le 10.10.2015)

90/ Le Grau du Roi. Le Midi du 18.08.1876 (p. 890), compte rendu d'un concert qui a eu lieu au Grau du Roi, le 15.08.1876 : "On nous écrit du Grau-du-Roi, le 16 août : Nous avons eu hier soir le concert au profit de l'oeuvre des sourds-muets (...) M. POMMIER, le classique hôtelier du Grau, avait mis son établissement à la disposition des organisateurs (...) Je ne vous surprendrai pas non plus en vous disant que M. EUZET, ce doyen de l'art, qui consacre à l'enseignement les brillantes facultés qui lui ont valu sur les premières scènes les plus honorables succès, a bien voulu se faire entendre deux fois dans le courant de la soirée (...)" (envoi de l'article par M. Jacques ROBERT, le 21.01.2015 - site de la région Languedoc-Roussillon).

91/ Aigues-Mortes. Conseil général du département du Gard, séance du 29.08.1876 : constitution de la liste du jury d'expropriation pour cause d'utilité publique pour l'année 1876-1877 ; Gustave EUZET (n° d'ordre 33 et n° de la liste générale 262) y est indiqué ainsi : "EUZET Gustave, propriétaire, à Aigues-Mortes" ; il est bien précisé que les personnes de la liste ont leur domicile réel dans l'arrondissement. (Gallica, consulté le 23.10.2013). Gustave EUZET habite donc Aigues-Mortes, à cette époque, ce qui devrait pouvoir se vérifier dans le recensement de 1876 de cette commune. (Gallica)

92/ Le Grau du Roi. Le Midi du 16.11.1878 : il achète une maison au Grau du Roi. "Purge d'hypothèques légales. Par acte reçu Me. AGUILLON, notaire à Aiguesmortes, le 15.10.1878, enregistré, M. Louis Gustave Esprit EUZET et Mme Aimée Victoire LEMAIGNEN, son épouse assistée et autorisée de son dit mari, demeurant et domiciliés au Grau-du-Roi, commune d'Aiguesmortes, ont acquis, moyennant la somme de 8000 francs, de dame Mélanie BARBUT, sans profession, épouse assistée et autorisée de Louis CASTEL, propriétaire domicilié au Grau-du-Roi, une maison avec sol, cour, puits, jardin et petit enclos sur le derrière, le tout situé audit Grau-du-Roi, rive droite du chenal, confrontant du levant le chenal maritime, du midi POMMIER, du nord les acquéreurs et du couchant les dunes. Copie collationnée de cet acte de vente a été déposée au greffe du Tribunal civil de Nîmes le 25 octobre dernier et le procès-verbal délivré par le greffier a été signifié à la dame Marie BARBUT, épouse du sieur Augustin JACONY, négociant, demeurant ensemble et domiciliés à Marseille, précédent vendeur, ainsi qu'à M. le Procureur de la République près le Tribunal civil de Nîmes, conformément à la loi. Cette insertion a pour but de purger l'immeuble vendu de toutes les hypothèques légales inconnues. A DUMÉNY, signé - étude de Me Albin DUMÉNY, avoué près le Tribunal civil de Nîmes, boulevard de la Madelaine, 10, à Nîmes." (site de la région Languedoc-Roussillon, le 07.10.2015)

93/ Le Grau du Roi. Conseil général du département du Gard, séance du 26.08.1880 : constitution de la liste du jury d'expropriation pour cause d'utilité publique pour l'année 1880-1881 ; Gustave EUZET (n° d'ordre 33 et n° de la liste générale 105) y est indiqué ainsi : "EUZET Gustave, rentier, au Grau-du-Roi" (Gallica, consulté le 23.10.2013).

94/ Le Grau du Roi. Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique, n° 16, le 31.08.1881, rubrique nécrologique de George d'HEYLLI. Gérant : D. JOUAUST (Paris, imprimerie JOUAUST, rue Saint-Honoré, 338) : "Le chanteur Gustave EUZET, ancienne basse de l'Opéra qui a créé un des trois anabaptistes dans le Prophète, est mort le 10 de ce mois, à l'âge de 68 ans." (consultation Internet du 10.12.2009) ; + 10.08.1881, à 68 ans, au Grau-du-Roi (30) : l'acte de décès précise qu'il est propriétaire, "né à Montpellier et demeurant à Nîmes" (information par Mme Magdeleine MAZERT, sur le forum de généalogie de Yahoo ! IGW 30, le 26.10.2013) - Le Midi du 14.08.1881 : "Nous avons appris avec regret la mort d'un homme bien connu à Nîmes où il tenait un cours de chant très-suivi : nous avons nommé M. EUZET. M. EUZET avait été pendant quelques années pensionnaire du Grand Opéra où il créa entr'autres rôles un anabaptiste du Prophète" (site de la région Languedoc-Roussillon, le 07.10.2015)

Notes :

- 1/ Le Figaro du 16.08.1876, dans la chronique théâtrale, lors de la reprise de l'opéra Le Prophète, de MEYERBEER, évoquait la première représentations du 16.04.1849 : "L'opéra fut monté avec toutes les splendeurs imaginables et la distribution des rôles se fit aux meilleurs artistes que l'on possédât alors (...) Les trois Anabaptistes étaient représentés par LEVASSEUR, dont le rôle de Zacharie fut la dernière création ; par EUZET, un chanteur qui s'occupait d'opérations de bourse et qui a mal fini ; enfin par GUEYMARD (...) Le Prophète eut un immense succès". (Gallica, consulté le 24.07.2013). Cette phrase sibylline explique, probablement, sa fin de carrière mais il faudrait trouver de nouveaux éléments pour mieux comprendre.

- 2/ La symphonie dans la cité. Lille au XIXe siècle, par Guy GOSSELIN (J. VRIN, Librairie Philosophique, Belgique, 2011 - que l'on trouve sur Google Livres). A la page 142, on peut lire : "Gustave EUZET, baryton-basse, fait carrière à Madrid, à la Scala, aux Italiens, à la Fenice et à l'Opéra de Paris dès 1847. En 1851, l'année du Festival de Lille, il joue le rôle de Pietro de La Muette de Portici d'Auber au Teatro regio de Turin." Pratiquement tout se retrouve dans les notes qui retracent sa carrière, sauf son passage à La Fenice, c'est-à-dire l'opéra de Venise. Bien sûr, il nous manque encore quelques années pour être complet. En particulier, pour un premier séjour en Italie que semble indiquer un article de La France Musicale du 21.12.1845. De même, nous n'avons pas trouvé d'articles pour l'année 1847 (alors qu'il est à Milan en 1845) et il n'y a qu'une seule référence pour l'année 1846 (où il chante à Brescia). Une consultation d'Internet (le 14.05.2016) n'a pas donné plus d'indications sur un éventuel séjour à Venise.

- 3/ http://hector.ucdavis.edu/sdc/MainRoll/E.htm (carrière comme sociétaire - Société des Concerts du Conservatoire) ; MusicSack.com : carrière de Gustave EUZET avec quatre items, à partir de 1830 et jusqu'à 1850 ; références : "La musique à Paris en 1830-1831, Paris, Bibliothèque nationale. Enquête réalisée par Marie-Noelle COLLETTE, Joel-Marie FAUQUET, Adélaïde de PLACE, Anne RANDIER et Nicole WILD, sous la direction de Françoise LESURE (1983, 418 pages, nombre de personnes recensées : 2567) ; Archives du théatre national de l'opéra, aux Archives nationales (Aj13 1 a 1466) : Inventaire par Brigitte LABAT-POUSSIN, conservateur aux Archives nationales, Avant-propos de Jean FAVIER (1977, 677 pages ; nombre de personnes recensées : 5774) ; Cronica de la opera italiana en Madrid desde el ano 1738 hasta nuetros dias, Madrid : Imprenta de Mauel Minuesa de los Rios, 1878, 451 pages, Carmena y MILLAN, SON Luis, con un prologo historico de Don Francisco ASENJO BARBIERI, nombre de personnes recensées : 990 (et un complémentaire avec 641 personnes recensées. A consulter (signalé par "Musicsack) ; Dictionnaire des lauréats, par Pierre CONSTANT (voir la page 684) : Le Conservatoire National de Musique et de Déclamation. Documents historiques et administratifs. Paris. Imprimerie nationale. 1900 (signalé par "Musicsack") ; nombre de personnes recensées : 5942 (consultation Internet du 20.12.2007).

- 4/ Dictionnaire des chanteurs de l'Opéra de Paris, de Jean GOURRET (éditions Albatros, 14, rue de l'Armorique, Paris, 15ème ; cote : C 11892 à la Bibliothèque de l'Opéra (qui dépend de la Bibliothèque nationale) ; parution en 1982 ; rubrique EUZET Gustave : "Il a débuté à l'Opéra en créant dans Salammbô : un Pontife. Il a créé également Thaïs : Serviteur. Frédégonde : Seigneur. Helle : Paysan. Il a été, d'autre part, affiché dans Lohengrin : Vassal. La Juive : Homme du peuple. Les Huguenots : Maurevert, puis de Retz. Salammbô : Autharite, puis Giscon. Le Prophète : Officier. Hamlet : Fossoyeur. Faust : Wagner. Le Cid : Saint Jacques puis Envoyé Maure. Robert le Diable : Chevalier. Gwendoline : Aella. Roméo et Juliette : Grégorio. Thaïs : Cénobite." A noter que dans le livre de S. WOLFF : L'Opéra au palais Garnier (1875-1962) Les oeuvres. Les interprètes, ouvrage déposé au journal L'entracte, 29, Boulevard Voltaire, Paris, 11ème (cote au Département "Arts et Spectacles" de la Bibliothèque nationale, 58, rue de Richelieu, Paris, 2ème, au 2ème étage : 752.509. 44, en usuel), on trouve la même rubrique concernant Eugène EUZET. Le texte est le même, mot pour mot (le livre de WOLFF est de 1962, celui de GOURRET de 1982) ; référence complétée par le livre de Jean GOURRET : Nouveau dictionnaire des chanteurs de l'Opéra de Paris, paru en 1989, éditions Albatros, 21, rue Cassette, Paris, 6ème ; la rubrique de Gustave EUZET est identique à celle de l'édition de 1982 ; il est précisé que ce nouveau dictionnaire est une refonte complète de l'édition de 1982 qui avait été remise à jour en 1986. Cette fois, la période couverte va de 1671 à 1989 ; la préface est de François LESURE en 1982. Elle est de Paul SERAMY, en 1989. Celui-ci écrit, notamment : "Comme la géographie eut son VIDAL de la BLACHE, le latin son GAFFIOT, comme la Révolution française a son FURET, l'Art Lyrique a Jean GOURRET." ; dossier au Département "Arts et Spectacles" de la Bibliothèque nationale, 58, rue de Richelieu, Paris, 2ème, au 2ème étage (consultations Internet des 20 et 22.02.2008).

- 5/ French Grand Opera and the Historical Imagination. Sarah HIBBERD. University of Nottingham, avril 2009, publié aux Cambridge University Press. Référence à Gustave EUZET, p. 164. (consultation Internet du 10.12.2009).

- 6/ L'argus méridionnal, n° 25, 20.06.1858, rédacteur en chef : Fernand LAGARRIGUE, directeur propriétaire-gérant : Frédéric GELLY, bureaux : rue Roucher, 3, à Montpellier : "Et cependant l'administration municipale ne nous paraît pas suffisamment convaincue de l'immense parti qu'on pourrait tirer de toutes nos ressources. Elle ignore sans doute la statistique des artistes, enfants de notre cité. Les deux NOURRIT, MASSOL, LABORDE, LAFEUILLADE, EUZET, Mme PRADHER ont acquis une incontestable réputation. Il en est d'autres ; nous citons de souvenir, DUCROS, DROUILLON, MIÉCAMP, PÉRILHÉ, les frères MELCHISSÉDEC, PASTRE, etc (...)" (Gallica)



La vie et la carrière musicale d'Eugène Ferdinand EUZET

En 1894, il envoie sa photo à son frère
(Louis est probablement le prénom que se donne son frère Clovis)

La carrière d'Eugène EUZET (baryton) ne ressemble pas à celle de Gustave EUZET (basse). Elle est plus courte (les références trouvées vont de 1889 à 1899, 10 ans seulement (celles de Gustave vont de 1833 à 1859, soit 26 ans) ; Eugène n'a chanté qu'à l'Opéra, après des débuts en province, toujours dans des rôles secondaires qui n'ont pas fait l'objet d'articles de presse, sauf le tout premier (Gustave a eu une carrière beaucoup plus diversifiée, dans différents théâtres parisiens ou de province mais aussi dans d'autres pays d'Europe et certains de ses rôles semblent avoir été importants et appréciés, comme on le voit dans la presse spécialisée). Cependant, il est difficile de conclure, dans la mesure où nous ne savons pas ce qu'est devenu Eugène. Est-il mort à Paris ? Il avait 47 ans en 1899, ce qui peut laisser supposer une suite de carrière ailleurs mais, pour le moment, rien n'a été trouvé qui infirme ou confirme une telle hypothèse (note du 19.07.2015).


1/ Paris. Naissance d'Eugène Ferdinand (fs de Noël et de Célestine Joseph FAUCQUENOY), le 18.04.1852, à Paris, "rue du Bac, n° 73" (10ème arrondissement ancien), selon l'état civil de Paris reconstitué.

2/ Saint-Etienne. Participation à la "grande soirée démocratique", au café Arsac, 5, place Fourneyron, à Saint-Etienne (42). Cette soirée fut faite au bénéfice du sou des écoles laïques de Saint-Etienne. Des artistes chantèrent ou récitèrent des poèmes. M. EUZET chanta "Les Corbeaux" en première partie et "Le Naturaliste", en deuxième partie (Le Républicain de la Loire du 06.09.1879, page 3, en ligne sur le site des AD 42). - Cette imputation n'est qu'une hypothèse, compte tenu que le journal n'indique pas le prénom du chanteur.

3/ Dieppe. Le Petit Méridional, le 07.09.1889 : "Les journaux de Dieppe font le plus grand éloge de notre compatriote, M. Eugène EUZET, baryton, qui a été bien accueilli au Concert Henri IV ; plusieurs des morceaux qu'il a chantés lui ont valu des applaudissements et nos confrères de Dieppe prédisent à M. EUZET un brillant avenir". Cet article paru dans la rubrique de Montpellier signale probablement les véritables débuts d'Eugène EUZET (il faudrait compléter avec des journaux de Dieppe s'il y en a en ligne). Par ailleurs, la notion de compatriote peut paraître surprenante dans la mesure où il est né à Paris ; c'est son père qui est né à Montpellier et qui y est demeuré, au plus tard jusqu'en 1850.

Paris. De 1892 à 1899, il est baryton à l'Opéra de Paris, d'après le journal L'orchestre, revue théatrale et financière. Programme quotidien des théâtres et concerts. Edition spéciale des théâtres. 27, rue Bergère, à Paris (Gallica). Dans les indications ci-dessous, on trouve pour chaque année, le mois, l'oeuvre et, entre parenthèses, la place d'Eugène EUZET, soit dans le choeur des chanteurs soit dans un rôle particulier de l'opéra :

L'opéra GARNIER, date de 1875

4/ Paris. 1892 - Juin : Salammbô (choeur) ; Octobre : Salammbô (choeur) ; Novembre : Lohengrin (choeur)

4 bis/ Paris. 1893 - 16 janvier : Le Cid (musique de MASSENET ; emploi : baryton ; personnage : Saint Jacques), indiqué par www.artlyriquefr.fr/oeuvres/Cid.html (consultation Internet du 21.08.2015)

5/ Paris. 1893 - Juillet : Salammbô (Giscon) ; Septembre : Salammbô (Autharite) ; Octobre : Salammbô (choeur) ; Novembre : l'hymne russe (comme baryton) ; Décembre : Salammbô (Autharite)

6/ Paris. 1894 - Janvier : Salammbô (Autharite) ; Mars : Lohengrin (choeur) ; Juin : Salammbô (choeur) ; Août : Faust (Wagner) ; Septembre : Salammbô (Autharite) ; Octobre : Salammbô (Autharite) ; Novembre : Lohengrin (choeur)

Costume d'un serviteur dessiné pour Eugène EUZET dans Thaïs
("23 maquettes de costumes", par Charles BIANCHINI, en 1894)
L'opéra de Jules MASSENET fut créé à l'Opéra de Paris, le 16.03.1894.

7/ Paris. 1895 - Mars : Faust (Wagner) ; Mai : Faust (Wagner) ; Juillet : Faust (Wagner) ; Août : Faust (Wagner) ; Septembre : Faust (Wagner) ; Octobre : Roméo et Juliette (Grégorio) ; Novembre : Faust (Wagner)

8/ Paris. 1896 - Janvier : Faust (Wagner) ; Février : Roméo et Juliette (Grégorio) ; Mai : Hellé (1er paysan) ; Juillet : Faust (Wagner) ; Août : Lohengrin (choeur) ; Septembre : Lohengrin (choeur) ; Octobre : Hellé (1er paysan) ; Novembre : Hellé (1er paysan) ; Décembre : Hellé (1er paysan)

9/ Paris. 1897 - Janvier Lohengrin (choeur) ; Avril : Faust (Wagner) ; Mai : Lohengrin (choeur) ; Septembre : Faust (Wagner) ; Octobre : les Huguenots (choeur) ; Décembre : Faust (Wagner) ; en 1897 : une lettre manuscrite signée par Eugène autorise le caissier de l'opéra à verser pendant trois mois, 15 francs par mois, à "La Garantie Commerciale", en règlement d'une créance ; il y a aussi les trois quittances, chacune de 15 francs, en avril, mai et juin 1897 ; la lettre indique qu'il est "artiste à l'opéra" et qu'il habite 62 rue Tiquetonne, à Paris (AJ/13/1268, aux Archives nationales).

10/ Paris. 1898 - Janvier : Les Huguenots (choeur) ; Mai : Les Huguenots (choeur)

11/ Paris. 1899 - Janvier : Les Huguenots (choeur) ; Février : Les Huguenots (choeur).

Notes :

Les artistes du chant (voir la page 441) : L'opéra au Palais Garnier (1875-1962), par Stéphane WOLFF. Les oeuvres, les interprètes. Paris. L'Entracte. 1962, 565 pages. A consulter (signalé par "Musicsack") ; nombre de personnes recensées : 1031 ; concerne probablement Eugène EUZET, chanteur à l'opéra (consultation Internet du 20.12.2007).

Les annales du théâtre et de la musique (vol 20, p. 31.) : le 10.02.1894, il chante, pour la première fois, le rôle d'Aella de Gwendoline, par Edouard Noël Edmond STOULLIG (Geneanet, le 01.05.2016).

sommaire

haut de page

Les lignées issues de l'Hérault

Paris

Paris (suite 1)