La lignée des EUZET de Saint-Félix-de-Lodez et de Sète.
La branche d'Homps.
Pour mieux situer les EUZET de Homps, il est suggéré de consulter :
- Sète (générations 4 et 5 GALIBERT) Homps au XVIIIe siècle
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Signification des abréviations : ° : naissance b : baptême p : parrain m : marraine fs : fils fa : fille test : testament x : mariage Cm : contrat de mariage + : décès (+) : enterrement AD : Archives départementales |
La présentation du
lieu.
1/ La présentation du lieu Le village d'Homps, son église et sa tour
2/ L'état des connaissances
Génération 1 :
La signature de Benjamin EUZET, en 1834 Vente par expropriation forcée
Génération 2 :
L'état des
connaissances.
Questions.
Homps est une commune de la région Languedoc-Roussillon, du département de l'Aude, de l'arrondissement de Narbonne et du canton de Lézignan-Corbières. D'une superficie de 3,06 km2, elle compte 655 habitants (note faite le 13.03.2010)
(photo J.C.E., le 21.05.2010)
- Benjamin (fs Jacques et Elisabeth FARRAND) ° 06.04.1806, à Sète ; présent à la naissance de sa nièce
Elisabeth Pauline, le 27.01.1830 ; tonnelier puis négociant ; dans le partage successoral des biens de son père, le 18.05.1832, il reçoit 3064,07 francs, c'est-à-dire la somme égale à sa portion légitimaire (somme qui se décompose en 45,25 francs sur le mobilier, 618,82 francs en espèces payées par son frère Antoine et 2400 francs représentés par trois champs contigus à Sète, section A, n° 156, 156 bis et 157 du plan cadastral, "controntant au nord un chemin qui le sépare de la verrerie, à l'est la plage, à l'ouest un champ appartenant aux héritiers ROMIEU, à l'ouest DAUPHIN et DUMAS" ; en 1834, selon les bans publiés à Sète, les 11 et 18.05.1834, il est dit domicilié à Sète quand il se marie mais selon son acte de mariage, à Ferrals, le 04.06.1834, il est dit domicilié à Ferrals quand il se marie ; x Marie Anne Emílie CREMAILH, le 04.06.1834, à Ferrals (11), c'est-à-dire Ferrals-les-Corbières, dans l'Aude ; il signe et, à son mariage, signent aussi Antoine EUZET et Rose EUZET (probablement son frère et sa soeur) ;
(toujours de petit format, la forme du nom varie dans les actes qui suivent)
(Le Petit Méridional du 23.03.1884)
- Emilie Rose (fa Benjamin et Marie Anne Emílie CREMAILH) ° 02.12.1835, à Homps, au domicile de son père situé "près le canal des deux mers extra muros" ; signalée aux recensements d'Homps de 1836, 1846 et 1861, avec ses parents ; x Gabriel Benjamin Marie EUZET (fs Jacques et Jeanne VERGNES), le 05.08.1867, à Homps ; l'acte indique qu'un Cm a été conclu le 03.08.1867 auprès du notaire BOYER, de Carcassonne ; elle est assistée par ses père et mère ; dans le corps de l'acte, l'officier d'état civil écrit son prénom sous la forme Émélie mais elle signe sous la forme Emilie ; sont présents quatre propriétaires d'Homps (Jean TARBOURIECH, Paul ROQUES, Antoine PARAZOLS et Joseph CAZABAN), qui signent avec les parties (sauf Jeanne VERGNES qui ne sait pas signer) ; + 23.04.1880, âgée de 40 ans, quai de Queyries, 40", à Bordeaux (33) ; marchande de vin et veuve de Gabriel EUZET (son cousin germain) quand elle meurt. Bordeaux
- Jeanne Eulalie Pauline (fa Benjamin et Marie Anne Emílie CREMAILH) ° 09.01.1838, à Homps, "ainsi qu'il résulte d'un acte de notoriété qui nous a été produit" (à l'officier d'état civil d'Homps, au moment de son mariage), "la future étant dans l'impossibilité de produire un acte de naissance, lequel acte rédigé dans la forme voulue par les articles 71 et 72 du code et homologué par le tribunal civil de Narbonne sous la date du premier juillet 1873 dument enregistré" ; signalée au recensement d'Homps de 1846 avec ses parents (le patronyme étant écrit UZET) ; signalée aux recensements d'Homps de 1861 et de 1872, avec ses parents (le patronyme est écrit EUZET) ; x Guillaume Victor BERGÉS, le 30.07.1873, à Homps ; les bans ont été passés à Homps et à Fabrezan ; Cm le 25.07.1873, notaire Emile BÉNET, de Lézignan-Corbières ; présents au mariage : Benjamin CHAÏ (27 ans, domicilié à Ferrals, cousin germain de la future), Jean BERGÉS (35 ans, propriétaire à Fabrezan, cousin germain du futur), Paul CREMAILH (65 ans, domicilié à Ferrals, oncle de la future) ; tous signent ; elle signe Pauline EUZET.
- Benjamin (fs Benjamin et Marie Anne Emílie CREMAILH) ° 04.10.1845, à Homps ; + 06.10.1845, "dans la maison de son père sise au présent lieu", à Homps ; dans les deux actes, le patronyme est écrit UZET, aussi bien en marge que dans le corps du texte (il en est de même dans la table des naissances).
- Benjamin Aimé qui se fait appeler Louis (fs Benjamin et Marie Anne Emílie CREMAILH) ° 13.09.1847, à Homps ; x Marguerite REDON, le 03.01.1881, à Sarlat (24) ; Cm, le 03.01.1881 (notaire LACROIX, de Sarlat) ; il demeure à Bordeaux, "quai de Queyries, n° 40 quand il se marie ; il est négociant en vins ; ses parents sont présents ; parmi les témoins, il y a un autre négociant de Bordeaux, Jean Baptiste VERDIER ; tous signent ; il déclare la naissance de leur fils Paul Joseph Benjamin, le 20.10.1881, à Bordeaux (lui-même étant indiqué avec ses deux prénoms) ; il déclare la naissance de leur fille Jeanne Emilie, le 20.07.1885, à Bordeaux (lui-même étant indiqué avec le seul prénom de Benjamin) ; dans les deux cas, son adresse est "quai Sainte Croix, 28", son métier est négociant et il signe simplement EUZET ; il assiste au mariage de son frère Paul, le 21.12.1887, à Bordeaux et il est indiqué avec le prénom Louis, cependant qu'il signe L. EUZET ; il est présent lors de la déclaration de naissance de sa nièce Marguerite Andrée (fille de son frère Paul), le 19.09.1890, indiqué avec le prénom Louis et il signe simplement EUZET ; il est signalé dans le recensement de Bordeaux de 1891 où il est indiqué avec le prénom Louis : "quai Sainte Croix, 28", avec son épouse, leurs deux enfants Paul et Jeanne EUZET et une domestique, Louise GUILLEMAIN ; c'est certainement l'un des participants de la société en nom collectif qui est créée à Bordeaux, le 15.05.1880, sous le nom "EUZET frères" ; l'objet de cette société concerne les vins et spiritueux et elle apparaît dans l'annuaire du commerce DIDOT-BOTTIN, jusqu'en 1925 au moins (les années 1926 à 1927 restant à vérifier) ; le siége de la société est, à sa création, au "quai de Queyries, 40" (là où était le négoce de Gabriel EUZET) puis au "quai de Paludate, 47", signalé ensuite au "quai de Paludate, 46-47" par l'annuaire DIDOT-BOTTIN (au moins à partir de 1909) ; La Petite Gironde du 02.07.1881 fait paraître la 3e liste du comité pour la souscription du 57e de ligne, liste où 5 francs sont donnés par "EUZET frères" ; le compte rendu de la séance du 05.09.1895 du conseil général de la Gironde fait part d'une pétition dont EUZET frères se retrouvent dans la liste des noms signataires : "Nous osons espérer que le conseil général de la Gironde, composé d'hommes indépendants et libres, ne voudra pas assumer la lourde responsabilité d'un sectionnement qui viendrait sûrement troubler la bonne gérance des affaires municipales bordelaises." ; l'annexe n° 3 du 20.07.1895 précise qu'une commission d'enquête a été chargée de recevoir les observations des habitants de Bordeaux sur la demande de sectionnement de la ville en 7 cantons pour les élections municipales ; le risque soulevé par les protestataires était la rupture de l'unité de vues selon ces cantons qui auraient des élus différents ;
La Petite Gironde du 25.11.1900 décrit le cambriolage de la société EUZET frères : "Les audacieux filoux se rendirent au n° 63 du quai de Paludate, où sont situés les chais et bureaux de MM. EUZET frères, négociants en vins et spiritueux. Ils s'introduisirent dans l'immeuble en fracturant la porte d'entrée de la maison d'habitation. Ils entrèrent dans le chai, y prirent une bougie figée au bout d'un fil de fer qui leur servit à s'éclairer pour opérer au premier étage. Comme chez MAZONÉ et RIVES, les cambrioleurs mirent le bureau à sac et vidèrent brutalement les tables et financières. N'y ayant point trouvé d'argent, ils passèrent dans le bureau peivé de M. EUZET, et eurent la force - ils étaient au moins quatre - de soulever un coffre-fort, très lourd, qui était là, haut de près de deux mètres. Ils le roulèrent jusqu'à la pièce principale des bureaux, le couchèrent sur le parquet et s'acharnèrent après le meuble. MM. EUZET avaient négligé de le fermer avec la combinaison. Les malfaiteurs eurent donc moins de peine que pour le coffre de la maison 46-47 : ils crochetèrent la serrure et purent piller à l'aise dans les compartiments. Mais soit qu'ils aient été dérangés, soit qu'ils aient maladroitement procédé à la vérification du contenu du meuble, ils n'ont pas pris une liasse d'obligations, au porteur pour la plupart, que MM. EUZET avaient laissées dans ce meuble. Les cambrioleurs ont emporté seulement une somme de 80 francs." La Petite Gironde indique dans son numéro du 02.12.1900 que les cambrioleurs ont été arrêtés ; il arrête ses activités fin 1925 ou au tout début de 1926, comme on le voit par le compte rendu du bulletin La Gironde vinicole (organe du syndicat des négociants en vin et spiritueux de Bordeaux et de la Gironde), dans son n° 2 du 19.01.1926 ; à cette date, le syndicat enregistre l'admission de son fils (Paul Joseph Benjamin) et sa démission car il "se retire des affaires" ; l'annuaire DIDOT-BOTTIN signale, pour la commune d'Homps, la société "EUZET frères", au moins à partir de 1900 et au moins jusqu'en 1924, toujours pour Homps, à la rubrique des vins en gros ; cette société n'est pas indiquée à Homps en 1894 et elle n'est plus indiquée, toujours à Homps, en 1930 : on en conclut que la société était à la fois sur Bordeaux et sur Homps (Benjamin étant à Bordeaux et Paul étant à Homps) ; + en septembre 1926, comme on le voit dans l'avis de décès paru dans La Petite Gironde du 08.09.1926 : " Mme Louis EUZET, M. et Mme Paul EUZET et leurs enfants, M. et Mme Paul EUZET (d'Homps), M. et Mme LOUISET et leurs enfants, M. et Mme MAUX et leurs enfants, M. REDON, Mme VERDIER ont la douleur de faire part à leurs amis et connaissances de la perte cruelle qu'ils viennent d'éprouver en la personne de M. Louis EUZET, leur époux, père, grand-père, frère, beau-frère, oncle et neveu. Les obsèques ont eu lieu à Homps (Aude)." Bordeaux
Le Vigneron narbonnais du 18.08.1887 fait paraître un article intitulé : "La trombe", pour évoquer les morts, bléssés et destructions causés par un violent orage, notamment à Homps : "Cet orage sans précédent dans notre département, a non seulement tout ravagé, tout saccagé, mais a fait de nombreuses victimes. Un blessé à Homps, quinze blessés et huit morts à La Redorte ! Cette dernière localité est complètement ravagée. (...)" A Homps, "la maison Euzet a subi des dégats considérables. La maison Pradal également. Les maisons des négociants qui bordent le canal ont été toutes lézardées et privées de leur toiture. (...)"
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Le port d'Homps, un soir de mai
(photo J.C.E., le 20.05.2010)
Génération 3 :
3/ Questions
Marguerite Andrée (fa Paul Médard Héli et Jeanne Marie Thérèse LEGENDRE) ° 18.09.1890, "cours Saint Jean, 170", à Bordeaux ; la déclaration est faite par le docteur Jules CHAVOIX qui habite au 215, cours Saint Jean, en présence de son oncle Louis EUZET (c'est-à-dire Benjamin Aimé) et d'un courtier, Victor BOURDIÉ, le père étant absent ; x Marie André Pierre MAUX, le 23.07.1912, à Homps (11) ; sans profession, elle habite avec ses parents à Homps quand elle se marie ; Cm le 20.07.1912, notaire LIGNÈRES, à Lézignan-Corbières (11) ; au mariage assistent, notamment, ses oncles Louis EUZET (négociant) et Albert TOUZIN (architecte), domiciliés à Bordeaux ; tous signent ; elle signe A EUZET ; L'Express du Midi a donné un long compte rendu de la cérémonie, à l'église d'Homps : "Mercredi 24 juillet, la magnifique église d'Homps avait revêtu toutes ses splendeurs. Une nombreuse et brillante assistance emplissait cette vaste église, ornementée avec une richesse inouie, resplendissante de mille feux. De mémoire d'homme, en rappelant même les fêtes inoubliables de la consécration de l'église, en 1891, Homps n'avait jamais vu sa basilique si admirablement parée avec une magnificence, une élégance, une distinction dues à la tendresse, à la générosité, au meilleur goût. On célébrait le mariage de M. André MAUX et de Mlle Andrée EUZET, qui unissait deux des meilleures familles de cette charmante cité. A onze heures et demie, au son de l'harmonieux carillon qui jette ses notes joyeuses du haut du clocher, aux détonations des bombardes dont l'écho se répercute au loin, aux accords mélodieux de l'orgue, nous ravissant par la Marche nuptiale de GANNE, entre, aux bras de son vénéré père, Mlle Andrée EUZET, éblouissante dans sa robe de satin liberty, garnie de points à l'aiguille, brodée de perles blanches. Les deux fiancés, qu'entourent leurs parents, pénètrent dans le sanctuaire au milieu des plantes rares, de splendides palmiers, sous les ors des tentures de pourpre, et s'agenouillent sur de riches prie-Dieu placés près des marches de l'autel. L'éminent pasteur de la paroisse d'Homps, Monseigneur Joseph GONTHARET, chanoine de Carthage, dont nous avons admiré l'éloquente parole, le talent oratoire dans les grandes chaires de Montpellier, s'avance vers les jeunes fiancés. Mgr GONTHARET est entouré de M. BÉTEILLE, curé de Trausse, et de M. MOLINIER, curé de Martys, enfants de la paroisse. Dans une sublime allocution, écoutée avec le plus religieux silence par cette foule compacte, Mgr GONTHARET parle des devoirs sacrés du mariage et termine par de délicats compliments à l'adresse des jeunes fiancés et de leurs vénérés parents. Courte et ravissante thèse sur le mariage chrétien où s'harmonisaient une théologie profonde, une savante interprétation des Livres saints, une poésie suave, dans un langage impeccable, un divin accent, une émotion communicative. Que de paupières se sont mouillées de douces larmes !... Que de coeurs ont éprouvé des charmes inconnus !... Que d'âmes se sont réveillées plus chrétiennes !... Analyser cette allocution, chef-d'oeuvre du genre, modèle d'allocution de mariage serait une faute. Il y manquerait la grâce de la diction, l'accent oratoire et surtout l'énivrante émotion du vénéré prélat. Dès que les fiancés ont échangé les serments qu'ils avaient, la veille, portés à la Table eucharistique, Mgr le chanoine de Carthage, monte à l'autel pour célébrer le Saint-Sacrifice. Pendant la messe, un délicieux programme de chant et de musique a ravi l'assistance. C'est la Bénédiction nuptiale de GOUNAUD, chantée par M. Joseph BEAUVIEL, L'Ave Maria de GOUNAUD, par Mlle Clara BEAUVIEL, le Pater de NIEDERMAYER par M. Gaston LOUISET, savamment accompagné à l'orgue par Mme LOUISET, que soutient mélodiquement M. CAUSSEL, avec son violon. A l'Offertoire, Mlles Simon ROUQUIÉ, Jeanne FAU, qu'accompagnent MM. Pierre BARRIÈRE et Léon IMBERT, passent dans les rangs de la brillante assemblée pour la quête d'usage. Après la cérémonie, les sacristies sont envahies par un long défilé de parents, d'amis, très heureux d'offrir leurs meilleurs voeux aux jeunes époux. Et ces jeunes époux sortent de l'église aux accords de l'orgue qui les accompagne de la ravissante Marche du Sacre, de CHERUBINI. Un magnifique lunch réunit dans le splendide hall de la famille EUZET, près de cent convives. Des toasts, délicieusement exprimés, ont été portés, au champagne, par M. Henry SEMPÉ, avoué à Périgueux ; par M. Léon IMBERT, docteur es-lettres et es-sciences ; par M. Pierre BARRIÈRE, élève au Caousou, et par Mlle Simone ROUQUIÉ, cousine germaine des époux. Cependant, dans une salle voisine, soixante-dix employés des deux maisons ROUQUIÉ et EUZET festoyaient dans un excellent gala et portaient la santé des époux. L'Express prie les deux familles ROUQUIÉ, EUZET et principalement les deux époux d'agréer ses meilleurs voeux de bonheur. (L'express du Midi du 27.07.1912) - à noter que le journal donne la date du 24 et non du 23. ; + 29.06.1980, à Rieux-Minervois (11) ; la descendance est sur Rieux-Minervois. Bordeaux