La lignée des EUZET du mas d'Euzet de Saint-Gély-du-Fesc (34).

Les branches de Viols-le-Fort.
(T 3 suite 2)



"Je ne crois pas que le passé existe. Pour moi le temps est une spirale que l'on monte ou descend. Pour vivre heureux il faut être marié à son propre passé, à celui de ses parents, de sa famille, de sa terre. Cette relation simple et sensuelle avec l'Histoire permet d'abolir le temps et de renverser les barrières (...)" (interview donnée au journal Notre-Temps, en août 2005, par Gonzague SAINT-BRIS, repris dans l'éditorial de Jacqueline JOUANET, dans le n° 65 du 1er trimestre 2006 de Touraine Généalogie, la revue du Centre généalogique de Touraine).



Les maisons de Viols à l'intérieur des fortifications
(photo J.C.E. 08.07.2004)



Le droit d'équivalent à Viols-le-Fort, au milieu du 18ème siècle.
L'industrie drapière à Viols-le-Fort, au début du 18ème siècle.
Les mas de Viols-le-Fort, à la fin du 17ème siècle.
Les EUZET muletiers de Viols-le-Fort.
Les RICOME vicaires et curés de Viols-le-Fort.
Les contes de Viols-le-Fort, au XXe siècle.
Les seigneurs du mas de Prat(s) ou Prax



Depuis la fin des années quatre-vingt, l'engouement pour les archives notariales a largement débordé les cadres de la recherche universitaire en touchant le monde des chercheurs amateurs passionnés de généalogie et/ou d'histoire locale. L'on ne saurait faire l'économie de la prise en compte de leur production dont le flux et la qualité croissent d'une année sur l'autre et qui participe pleinement aujourd'hui de la vitalité de l'histoire locale (avec sans doute de notables variations selon les régions). Pour aller à l'essentiel sur ce point, disons que les généalogistes et les historiens amateurs ont en commun d'avoir découvert récemment les richesses des minutiers et d'ignorer le plus souvent la production historique sur la question. Leur intérêt pour l'archive notariale procède de motivations qui, pour être différentes, se révèlent au final peu éloignées. S'il cherche d'abord à reconstituer les lignées de ses ancêtres, via les principaux actes relatifs au droit de la famille, le généalogiste amateur s'emploie aujourd'hui de plus en plus couramment à développer une "véritable" histoire de sa famille, ce qui le pousse à étendre le champ de ses dépouillements à d'autres types d'actes (notamment à caractère économique). Cette volonté de mieux comprendre la vie de ses ancêtres l'incite de plus en plus à s'intéresser à l'histoire locale. Le cheminement de l'érudit local est souvent inverse. Allant d'abord chercher dans les minutiers matière à éclairer tant les faits de la vie quotidienne que les évènements locaux, sa curiosité le pousse à s'attacher à certaines figures du passé local (à leurs trajectoires personnelles et familiales). Ainsi, la boucle se boucle-t-elle, générant une interpénétration de ces deux mondes d'amateurs d'histoire qui fréquentent souvent assidûment les archives". P. 58 et 59 de : "Liens sociaux et actes notariés (dans le monde urbain en France et en Europe), sous la direction de François-Joseph RUGGIU, Scarlett BEAUVALET et Vincent GOURDON. Presses de l'Université Paris-Sorbonne. Mai 2004. L'extrait ci-dessus est tiré de l'étude de Jean-Luc LAFFONT, maître de conférences à l'Université de Perpignan, intitulée : "L'exploitation des archives notariales en France. Jalons historiographiques, p. 17 à 73, dans ce livre.



Le droit d'équivalent à Viols-le-Fort, au milieu du 18ème siècle


Le 08.04.1763, on voit dans un contrat passé en l'étude du notaire Jean Baptiste RICARD mais qui se trouve dans les minutes du notaire Barthélémy PERIDIER de Montpellier, aux Archives départementales de Montpellier, qu'un financier, Joseph MARTIN, fondé de pouvoir de Jacques BOURRELY, fermier général du droit d'équivalent de la province de Languedoc pour six ans (du 01.04.1764 au 31.05.1770), a baillé à Antoine EUZET, habitant de Viols-le-Fort, à titre de sous-ferme, le droit d'équivalent pour Viols-le-Fort, Viols-en-Laval et Saugras. Pour bien comprendre cet acte, il faut en savoir plus sur ce droit d'équivalent. Pour cela, une des meilleures sources est le "Dictionnaire des institutions de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles", par Marcel MARION, première édition en 1923, réimpression de l'édition originale, en 1979, Editions A. § J. PICARD (82, rue Bonaparte, Paris). Voici ce qu'il écrit à l'article "Equivalent" :

"L'équivalent était un impôt spécial au Languedoc, établi en 1444, et devant équivaloir (d'où son nom) aux aides alors rétablies par Charles VII après suppression temporaire par Charles VI. Moyennant une somme de 80.000 l. la province leva à son profit les droits sur la viande, le poisson frais ou salé et le vin qui constituaient l'équivalent. Par la suite l'équivalent subsista et fut une des principales ressources du budget de la province qui l'affermait tous les six ans. Vers la fin du XVIIe siècle le tarif de l'équivalent était de 2 deniers par livre sur la viande et le poisson, et de un sixième du prix du vin vendu au détail : le prix de la ferme était alors de 320 à 340.OOO l. Au XVIIIe siècle l'augmentation de quelques tarifs (les droits furent portés à 6 deniers par livre sur la viande, à 15 et 30 sous le quintal sur le poisson frais ou salé, et restèrent au sixième pour le vin), et surtout le développement de la consommation, portèrent le prix du bail à 688.000 l. en 1736, à 1.108.000 en 1768, jusqu'à 1.442.000 en 1782, à 1.376.000 en 1788 ; cette augmentation aurait été encore plus considérable si les enchères avaient été plus sérieuses, si les Etats ne s'étaient pas obstinés à conserver presque toujours les mêmes fermiers, et s'ils les avaient mieux protégés contre la fraude. L'équivalent n'avait d'abord été perçu que dans les villes murées : à partir de 1704 il le fut partout. On appelait preciput de l'équivalent une somme fixe de 69.850 l. (primitivement de 80.000) qui avait été attribuée au roi sur le produit de cette imposition, ainsi que l'aide, de 120.000 l."

Le bail signé avec Antoine EUZET se montait à 3600 livres à payer en six parts annuelles de 600 livres, le contrat étant de six ans, du 01.04.1764 au 31.12.1770. Les versements devaient s'effectuer d'avance et pour chaque année en quatre versement égaux, de trois mois en trois mois. De plus, Antoine EUZET devait payer "la première année les 2 sols pour livre en sus dudit prix aux mêmes termes et en la somme ci dessus expliquée et en outre de payer chacune des dites 6 années pour gauzaille la somme de 12 livres." Deux habitants de Viols-le-Fort se sont portés caution : Joseph SABATIER (qui a signé) et Joseph SERANE (qui ne savait pas signer). Antoine EUZET a signé avec Joseph MARTIN.

On comprend mieux le mécanisme juridique avec le contrat du 10.07.1774 entre Antoine EUZET et François AVINENS, cabaretier à Viols-le-Fort, pour la vente du vin dans son cabaret ; il s'agit de la déclinaison d'un monopole qui permettait au fermier puis au sous-fermier de se rembourser sur les produits vendus au détail ou en gros - voir l'article d'Antoine EUZET dans
Viols-le-Fort. (génération 7).


L'industrie drapière à Viols-le-Fort, au début du 18ème siècle


Un article de la Bibliothèque de l'Ecole des chartes (année 1943, p. 104) de Paul-M. BONDOIS, reprend les résultats de l'enquête menée à l'automne 1708 par le contrôleur des finances, Nicolas DESMARETS, sur l'industrie drapière en France. Aux pages 137-218, c'est le Languedoc qui est analysé et p. 165, c'est la situation de Montpellier et de ses environs. Pour cette région, le rapport est l'oeuvre de l'inspecteur PAIGNON pour des productions aussi importantes que variées (draps, londrins, pinchinats, droguets, cadis, etc.). En ce qui concerne Viols-le-Fort, il y avait alors 11 fabricants et 6 métiers. Pour apprécier cette situation, il faut la comparer avec les autres centres proches. Saint-Martin-de-Londres avait 11 fabricants et 10 métiers. Brissac, pour le cadis, avait 13 fabricants et 20 métiers. Aniane avait pour le cadis, 11 fabricants et 7 métiers. Montpellier pour les couvertures et les futaines avait 28 fabricants, 45 drapiers et 20 métiers. Les plus gros centres se trouvaient à Lodève (drap pour les troupes, 4 fabricants, 90 métiers), Clermont (londrins, pinchinats, 12 fabricants, 109 métiers), Villeneuve-les-Clermont (londrins, 1 fabricant, 40 métiers), Lagrange, près Pézenas (1 fabricant, 10 métiers), Bédarieux (londrins, droguets, 15 fabricants, 45 métiers), Brissac (cadis, 13 fabricants, 20 métiers), Saint Bauzille La Roque (sempiternes, 15 fabricants, 10 métiers), Ganges (17 fabricants, 6 métiers). L'inspecteur ajoute que "le commerce drapier gardait de l'importance dans toutes les cités et même dans les villages" et rappelle le nombre de marchands drapiers à Béziers (24 marchands), à Agde (12 marchands), Lunel (7 marchands) et Gignac (9 marchands). L'original de cette enquête se trouve dans le fonds français des manuscrits de la Bibliothèque nationale, cote 8037.




Les mas de Viols-le-Fort, à la fin du 17ème siècle.


A l'occasion d'un procès entre Jacques BONNET, habitant de la métairie des Avinens, et les consuls et la communauté de Viols, en 1693, la liste des métairies de Viols-le-Fort a été tirée de l'extrait des impositions de l'année 1691 (dossier de la cour des comptes, aides et finances de Languedoc, à Montpellier : 1 B 5577, aux AD 34). L'intéressé essayait de démontrer qu'une partie du mas des Avinens était sur le taillable d'Argeliers. Voici donc la liste en question qui a fait référence :

- Château de Cambous, taillable de Viols-en-Laval
- Callages, taillable de Viols-le-Fort
- Lavit, taillable de Viols-en-Laval
- Peirescanes, taillable de Viols-en-Laval
- Roussières, taillable de Viols-le-Fort et Viols-en-Laval, le Château de la Rouquete et Saint-Martin-de-Londres
- Paillas, taillable d'Argeliers et Viols-le-Fort
- Maure, taillable d'Argeliers et Viols-le-Fort
- Mas Andrieu, taillable d'Argeliers
- Malettes, taillable de Viols-le-Fort
- Les Avinens, taillable de Viols-le-Fort
- La Micallié, taillable de Viols-le-Fort
- Le Mazet, taillable de Viols-le-Fort
- Les Clauzels, taillable de Viols-le-Fort

Notes :

- Le mas Andrieu ou mas d'André est dit "alias de Cambon", le 16.11.1431 (1 E 2404, aux AD 30) ; - Le mas de Maurou ou de Maures s'appelait "del Euze" en 1274 (cartulaire de Maguelone III, p. 212)]

- Dans la liste ci-desus, il faut certainement lire le mas des Matelettes au lieu du mas des Malettes.

(à suivre)



Un marché entre un muletier et un charbonnier, en 1691




n°1
(photo à revoir)
n°2


L'accord passé le 16 octobre 1691 entre Jean EUZET, muletier de Viols-le-Fort (celui qui se mariera un an plus tard avec Jeanne GARONNE), et Joseph JEAN, charbonnier de Saugras, est un marché d'exclusivité. Joseph JEAN s'engage à livrer à Jean EUZET tout le charbon (de bois) qu'il fera ou fera faire et, de son côté, Jean EUZET s'engage à lui en faire le "charroi continuel avec ses mules". L'un et l'autre sont illettrés et seuls les témoins signent avec le notaire.

Avant d'être fermier, Jean EUZET, fils de François EUZET et d'Isabeau MARRE, de Viols-le-Fort, a donc d'abord été muletier ou plutôt "mulatier", comme on disait alors. Les muletiers pouvaient vendre des mules (comme nous le voyons, par exemple, pour Jean EUZET, le 14.08.1687, avec Jeanne SERANE, veuve d'Etienne CLAPAREDE, "jadis baille de Viols", ou encore, les 15.03.1690 et 15.10.1690, avec Jacques ROUX, de Combaillaux). Surtout, ils passaient des contrats d'exclusivité avec les charbonniers pour transporter tout leur charbon de bois, moyennant rétribution. Nous avons trouvé un autre de ces contrats, passé le 30 septembre 1696, avec Jean RAQUIN, charbonnier, alors que depuis le 28 septembre 1695, Jean Euzet était fermier de REBOUL, à Viols, pour cinq ans. Ainsi, avant de devenir fermier à temps plein, aux Matelettes, au Bouis, au Renard ou à la Boissière, Jean EUZET a été, en même temps, muletier et fermier.

(à suivre)


Les RICOME vicaires et curés de Viols-le-Fort.

Les RICOME (du mas de Roussières) ont tenu la place de vicaire ou de curé de Viols-le-Fort du XVe siècle au XVIIIe siècle. En effet, on trouve :

- Bringuier RICOME, "prêtre du lieu de Viols", en 1491 et années suivantes, dans un compromis passé entre les RICOME du mas de Roussières et les EUZET du mas de Sueilles (notaire Jean FABRE, des Matelles 2 E 95/273 - 2 Mi 219 R 83, aux AD 34).

- Hugues RICHOME, le 07.02.1502, il conclut un compromis avec Jacques et Jean RAYNAUD (cultivateurs de Viols) et il est indiqué comme "prêtre, vicaire de Saint Etienne du Caylar" (notaire Giuillaume SOLIGNAC, de Montpellier : 2 E 95/801, vue 149 du registre en ligne sur le site des AD 34) ; "vicaire du Caylar, originaire de Viols" ; il achète une maison à Viols-le-Fort, en 1510 ; il est alors indiqué comme "prêtre de Viols" (notaire Barthélémy BARTHÉLÉMY, de Montpellier : 2 E 95/1017, vue 386 du registre en ligne sur le site des AD 34) ; testament reçu le 06.07.1529 par Jean DECROSE, notaire d'Aniane (Reg 8, f° 537 v°) qui mentionne un legs fait à la fabrique de Viols, pour la réparation de l'église et des cloches (relevé par le chanoine Léon CASSAN - Bibliothèque de la Société archéologique de Montpellier, manuscrits CASSAN : Artistes et Artisans. Dossier Fondeurs, feuillet 711). Repris par l'archiviste Jos BERTHELE dans "Anciens textes campanaires de l'Hérault", p. 426, Viols-le-Fort (on peut trouver cet ouvrage à l'Institut d'études méridionales de Toulouse, à la cote R XIII 87.)

- Jacques RICOME, "prêtre et vicaire perpétuel du lieu de Violz" ; acte du notaire Jean HERAIL, de Saint-Jean-de-Fos, le 16.05.1642, suite à la transaction passée tant en son nom que de Thonnette de RICOME, sa nièce, veuve de Balthazar de PEYRAN et SAUZET d'une part, et Jacques JUILHEN, écuyer, mari de Flurette de PEYRAN, d'autre part - Notaire Jean HERAIL, de Saint-Jean-de-Fos (sur le site "Généalogie des MASSOL et du village de Saint-Jean-de-Fos", par J.J. MASSOL - dépouillement des actes notariés par J.P. ANDRÉ, saisie et raccords par J.J. MASSOL) ; c'est certainement le même qui est prêtre, habitant du mas de Roussières (avec un autre Jacques RICOME et Antoine LAVAL), les trois cités dans un arrêt de la cour des Comptes, Aides et Finances, de Montpellier, le 28.08.1637, à propos du logement des soldats (1 B 6441, aux AD 34).

- RICHOME, "ancien vicaire de Viols" qui meurt à Viols-le-Fort, le 29 avril 1681, âgé d'environ 86 ans (ce qui le ferait naître vers 1595) et qui est enterré "dans la chapelle Notre Dame du Rosaire" (215 EDT GG1, aux AD 34). C'est peut-être lui qui est prêtre à Viols, le 4 mars 1661 et qui reçoit l'original du testament de Marie SERANE, première femme du notaire Etienne EUZET et mère du notaire Jean Baptiste EUZET (pièce dans l'inventaire après décès du notaire Jean Baptiste EUZET : 2 E 47/4 f° 273).

- Etienne RICOME, "vicaire perpétuel de Viols", qui meurt à Viols-le-Fort, le 19 décembre 1680, âgé d'environ 28 ans (ce qui le ferait naître vers 1652) et qui est enterré "dans la chapelle Notre Dame de l'église" (215 EDT GG1, aux AD 34).

- Jean RICOME, "curé de Viols-le-Fort", en 1721 (215 EDT GG1, aux AD 34) mais le registre du contrôle des actes du bureau de Saint-Martin-de-Londres indique, au 14.09.1736, la mise en possession de la cure de Viols en faveur de Me Jean RICOME, de Viols (acte passé chez le notaire MARRE, de Viols-le-Fort, le 02.09.1736).

- Fulcran(d) RICOME, "prêtre curé", en 1806, à 65 ans :" a comparu Joseph RICOME, propriétaire foncier, domicilié au hameau de Rossières, commune de Viols-en-Laval, âgé de 43 ans, qui a déclaré que dans la maison de Rossières a décédé Fulcrand RICOME, prêtre curé, à 4 heures du matin, âgé de 65 ans" (ce qui le fait naître vers 1741). Date exacte à compléter. BMS Viols-en-Laval 5 Mi 11 R 10 (AD 34) ; ce Fulcrand RICOME avait été curé de Saint Hilaire en 1781, comme on le voit dans un acte de cession du 9 février, entre les frères et soeurs RICOME, du mas de Roussières, dont Fulcrand, fils de Joseph, qui habitait alors à Montpellier (notaire Pierre Barthélémy CLAPAREDE, de Viols-le-Fort). A noter aussi que dans son livre sur Argelliers, l'abbé Alphonse CAPION a signalé dans la liste des curés de cette commune, RICOME, de 1803 à 1805 (Editions LACOUR, à Nîmes, 1999, pour cet ouvrage paru initialement en 1941). La concordance des années permet de penser qu'il s'agit probablement aussi de ce Fulcran.

Des DIVITESHOMINES du XVe siècle, aux RICOME du XVIIIe siècle, en passant par les RICHOME du XVIIe siècle, c'est la même famille originaire du même mas, Roussières, près de Viols-le-Fort, qui semble avoir engendré une "dynastie" de prêtres qui ont officié dans cette commune (ou ailleurs). On savait qu'avant 1789 il y avait une permanence des métiers ou des offices dans les mêmes familles mais ce n'était pas forcément évident pour la fonction de prêtre !

Faute d'avoir fait la généalogie de cette famille, il n'est pas possible de dire si Etienne RICHOME, curé de Puéchabon, de septembre 1652 au 15 mars 1700 était parent avec ceux de Viols. Dans son livre sur l'Histoire de Puéchabon, l'abbé Emile BOUGETTE indique qu'il était originaire de Vailhauquès et qu'il avait 27 ans en 1652 (ce qui le ferait naître vers 1625). Ses parents étaient au mas de la Matte, en 1699. L'abbé BOUGETTE retrace ce qui s'est passé sous son ministère à Puéchabon et, notamment, ses démêlés avec le nouvel évêque COLBERT DE CROISSY, en 1697 (pages 48 à 52).

Cette famille avait aussi "investi" d'autres fonctions importantes à Viols-le-Fort, comme on le voit, au 3 octobre 1679, où Jacques RICOME est alors "baille de Viols".



Les contes de Viols-le-Fort, au XXème siècle




La couverture du livre "Sous le micocoulier"
(de Fernand RAMBION)

(Extrait, pages 82 à 84) : " (...) A Montpellier nous descendions au Débit de Barres. L'autobus continuait jusqu'au Café des Autobus, ce qui n'avait rien d'original. Nous, nous préférions Lo Débit de Barras. Il se situait après le pont du Peyrou, dans la descente, à l'angle de la rue Saint-Guilhem et du Boulevard Ledru-Rollin.
- Avant guerre, c'est ici que s'arrêtait notre diligence, m'expliquait mon oncle. Regarde. Il me montrait un portail au-dessus duquel se lisait encore en lettres d'époque le mot "affenage".
- On y logeait les chevaux pour qu'ils mangent et se reposent en attendant le retour, le soir.
Mon oncle ne me disait pas : c'était le bon temps. Sans doute y avait-il vécu de la même manière que dans celui-ci, l'oeil pétillant de malice.
Ses occupations à Montpellier se ramenaient essentiellement à trois. Nous entrions d'abord dans un grand magasin tout proche. Il y cherchait la chemise introuvable qui serait à sa taille, qui était grande, et à son cou, qui serait large. Ensuite, nous allions chez l'horloger, dans ces parages. C'était toujours un problème de remontoir. Les montres d'alors se remontaient au moyen d'une petite clé qu'on enfonçait dans leur dos. Cette clé, il arrivait que mon oncle la perde. Il arrivait aussi qu'il la torde ou la casse, car ses doigts, de gros doigts de forgeron, n'y allaient pas de main morte.
Enfin, et principalement, mon oncle venait à Montpellier pour sa fameuse "campana". Elle était publiée par quelqu'un qui s'appelait l'Escoutaïré (qui est aux écoutes). Elle paraissait en patois, à l'époque nous ne disions pas occitan. Le titre intégral en était "La Campana dé Magalouna" après un dessin qui représentait une cloche en haut d'une tour. Maguelone, je ne savais pas ce que c'était. Mais je trouvais que les quatre mots rassemblés "la Campana dé Magalouna" sonnaient bien, mieux que "la cloche de Maguelone". (...)
"




La couverture du livre "Le mas des Merle
(de Fernand RAMBION)

(Extrait, pages 119 à 120) : " (...) Mais elle est revenue. Avec l'intention bien arrêtée de rester. Tu imaginais qu'elle attendait quelqu'un qui l'emmènerait, qu'elle n'accorderait son amour qu'à cette condition. Au contraire, si tu as bien compris, elle ne pourrait aimer sans remords ailleurs que dans son mas. Et ce mas elle entend le sauver, sans qu'il soit nécessaire que tu interviennes. Elle a dit : "Le mas je m'en occuperais". Toi dans ta forge. Elle dans son mas. Mais les choses seraient-elles aussi simples ? Quelle que soit sa volonté, une femme, une femme seule, ne pourrait empêcher les broussailles de gagner. Elle a bien dit : "Si nous le pouvions nous prendrions quelqu'un". S'il ne s'agissait que de le payer sans doute nous le pourrions. Mais qui viendrait même en le payant cher ? Et c'était découvrir un abîme vertigineux.
Qui viendrait ? Qui viendrait dans ce mas et dans les autres ? Qui accepterait le grand combat pour que ce pays revive ? Qui l'aurait la volonté nouvelle ? Au point où nous en sommes, pour sauver quelque chose qui vaille la peine, qui ne soit pas sans lendemain, il faudrait le concours de tous ... A coup sûr, tu obtiendrais celui des anciens. Tu vois d'ici leur contentement. Mais que pourraient-ils de plus que piocher comme ils le font les quelques terres qui restent. Les autres, que tu connais, qui seraient le nombre et qui seraient la force, sans lesquels rien ne se réalise, combien de fois tu les as entendus ?
"Moi, je n'attends que l'occasion. Que je trouve une place dans la plaine, et je vous dis bonsoir. Là-bas leur terre n'a pas de rochers. Tu te croirais dans un jardin.
- Avec ou sans rochers, elle reste le dernier des métiers. Moi ce que je voudrais ce serait trafiquer du vin en ville. Assis dans ta boutique tu gagnes à le revendre beaucoup plus qu'ici à le récolter. Si encore les vignes m'appartenaient. Mais je travaille le plus souvent les vignes des autres.
- Moi aussi je cherche. Si vous tombez sur un emploi qui ne vous dise rien, vous me faites signe ; peut-être que moi je m'en contenterais. Rester ici, ce n'est plus possible. (...)"




Les seigneurs du mas de Prat(s) ou Prax

En octobre 1191, Bertrand Pelet, comte de Melgueil, donne certains biens en fief, notamment à Viols, dont le mas de Prat(s) :

"In nomine Domini nostri Jhesu Christi. Anno ejusdem Incarnacionis millesimo centesimo nonagesimo primo, mense octobris, feria quinta, luna tertia, regnante Philippo, rege Francorum, ego Bertrandus, comes Melgorii ... dono ... et imperpetuum trado ad feudum tibi, Raymundo Aerra tuisque heredibus, totum quod habeo vel habere debeo in parrochia Sancti Stephani de Volio, scilicet mansum de pratis" ... (Cartulaire de Maguelone CCV)

La table des fiefs de l'évêché (G 1476, aux AD 34) indique que le marquis de la Roquette reconnaît à l'évêque de Maguelone que les héritiers de Mathieu EUZET, du lieu de Cassagnas et Etienne FÉDIÈRE, du mas de Prat(s), tiennent le mas de Prat(s) avec toutes ses appartenances (à noter que la formule "les héritiers de Mathieu Euzet" veut probablement signifier que les EUZET du Triadou tenaient le mas de Prat(s) depuis Mathieu, le neveu de Bernard, ce dernier s'étant marié avec Rose Despratz", vers 1368.

Le mas confronte avec les terres du mas de Malpertrach et avec les terres de Cantegrils. Ils reconnaissent pour censive et usage l'albergue d'un chevalier et demi et la moitié d'un agneau. Les reconnaissances précédentes sont du 13.03.1229 par Raymond "ERRE" ; la suivante est du 04.11.1339 par Bernard Pierre de MONTOLIEU à l'évêque de Maguelone Arnaud de Verdalle et reçue par Me TORNIER , notaire (f° 705) ; la suivante est du 18.02.1441 par un autre Bernard Pierre de MONTOLIEU, à l'évêque de Maguelone Robert, reçue par Pierre DUFOUR, notaire (f° 747) ; enfin, c'est Henri de ROQUEFEUIL, baron de la Roquette qui fait la même reconnaissance, le 16.09.1689, quittance reçue par Me RAMEL, notaire.



de 1229 à 1714 : le mas de Prat(s) et le mas de Peyrescane

Qui était donc ce Raymond AIRRE (Aerra) et que possédait la famille AIRRE ? Un bon résumé est donné par l'abbé Emile BOUGETTE, dans son livre sur le Mas-de-Londres. Les éléments qui suivent en sont tirés.

En 1124, soixante-sept ans avant cette donation, Bernard Airre possédait le château de la Roquette, dans la paroisse de Valflaunès, appartenant au district de Montferrand, lui-même partie intégrante du comté de Substantion ou de Melgueil. Après un épisode guerrier et un arbitrage entre Bernard IV, comte de Melgueil et Guilhem VI, seigneur de Montpellier, Bernard IV donne en fief, au commencement de l'année 1130, à Bérenger AIRRE et à ses frères (dont Raimond) le château de la Roquette. Raimond AIRRE fait hommage à Raimond V, comte de Toulouse et de Melgueil, au mois de juin 1173. A cette époque, il y avait un co-seigneur du château de la Roquette appelé Raimond de MELGUEIL. Un arbitrage eut lieu entre les deux co-seigneurs, en juin 1197, c'est-à-dire six ans après la donation du mas de Prats. Raimond AIRRE et Raimond de MELGUEIL devaient avoir, par parts égales et indivises, avec le château de la Roquette, tout ce qu'ils possédaient dans le village de Viols. Les mas étaient exclus de cette convention pour tenir compte de la donation en fief à Raimond AIRRE d'octobre 1191.

Le comté de Melgueil et de Montferrand fut inféodé en 1215 à l'évêque de Maguelone qui était alors Guillaume d'ANTIGNAC et Raimond AIRRE fit hommage au nouveau seigneur. Cette reconnaissance fut renouvelée par le fils de Raimond AIRRE, appelé aussi Raimond, le 17 février 1239, à l'évêque de Maguelone, Jean de MÈZE.

Raimond AIRRE maria sa fille Béatrix à Guillaume de PIAN, sénéchal de Carcassonne, qui hérita de la moitié du château de la Roquette et de ses dépendances. L'autre moitié (celle de Raimond de MELGUEIL) fut rachetée ensuite par Guillaume de PIAN. Le fils de ce Guillaume de PIAN, appelé aussi Guillaume, fit hommage le 5 décembre 1302, à l'évêque Gaucelm, comte de Melgueil et de Montferrand, pour le château de la Roquette et tout ce qui avait appartenu à son aïeul Raimond AIRRE et à Raimond de MELGUEIL. Il reconnut que ses frères, sa mère et lui-même devaient le service et l'hommage au comte de Melgueil. Le 19 avril 1354, Jean de PIAN, fils de Guillaume, renouvela à l'évêque de Maguelone, Durand de CHAPELLES, la même reconnaissance. Puis, le château passa à Marie de PIAN qui préta hommage à l'évêque de Maguelone, Antoine de LOVIER, le 1er novembre 1399, puis en 1416, pour les possessions dépendant du château de la Roquette, sous l'albergue de trois chevaliers. Cependant, par la suite, elle refusa de faire les reconnaissances demandées par l'évêque-comte. Aussi, le 28 octobre 1449, la seigneurie tomba "en commis".

Il se trouve aussi que le territoire du château de Londres était sous la juridiction de deux seigneurs, vassaux du comte de Melgueil, au XVIe siècle. Nous connaissons déjà le sieur de la Roquette mais il y avait également le chapitre de l'église de Maguelone (pour un quart). Or, dès le 31 janvier 1205, le coseigneur était le chevalier Bernard Pierre de MONTOULIEU. Il tenait ces biens en fief du chapitre de Maguelone. La famille de Bernard Pierre de MONTOULIEU garda le fief du château de Londres et d'une partie du vallon de Londres pendant trois siècles. Un de ses petit-fils en fit reconnaissance à Jean de VISSEC, prévôt du chapitre de Maguelone, le 26 janvier 1327, devant le notaire public, Guillaume CLERC.

Cette seigneurie passa ensuite entre les mains d'Antoine de LAUTREC (1460), , de Claude de VABRES (1508-1509-1511), de Michel de VABRES puis de Jean de VERNIOLLES (1520), puis de Jeanne de THURIN (épouse de ce dernier) qui se maria avec Jean de ROQUEFEUIL, seigneur de la Tour et Cournonsec. Dans son testament du 17 septembre 1557, elle divisa ses biens entre ses enfants. L'aîné, Fulcrand de ROQUEFEUIL, eut la baronnie de la Roquette avec le Castel et Viols, cependant que François de ROQUEFEUIL eut la seigneurie de Notre-Dame-de-Londres. De Fulcrand de ROQUEFEUIL, la seigneurie passa à son fils François, puis Henri, puis Pierre qui, en 1705, fit renouveler devant le notaire Jean-François CAUSSE, les reconnaissances de ses terres. Ce fut ensuite Joseph-François de ROQUEFEUIL, puis Grassinde de ROQUEFEUIL, épouse de François-Joseph de PAVÉE, baron de Villevielle et Montredon, puis Joseph de JULLIEN, comte de Vinizac, qui fut le dernier seigneur du château de Londres et baron de la Roquette, au moment de la Révolution.

Mais, qu'en est-il des emphytéotes, titulaires du bail correspondant sous réserve d'une redevance annuelle, c'est-à-dire ceux qui étaient réellement attachés au mas et qui en exploitaient les ressources ? A qui ces baux de très longue durée ou probablement perpétuels ont-ils été accordés ?

Il semble bien que la première famille bénéficiaire était originaire du lieu puisque son nom était de Pratis, que l'on peut traduire par du PRAT, DELPRAT, DESPRATS ou, plus simplement, PRAT.

Ainsi, dans le cartulaire de Maguelone, il y a un acte du 20.03.1284 à propos de la vente des herbes, glands, etc. des mas de Malpertrach et des Prats, paroisse de Viols : "Secondus mansus vocatur de Pratis et confrontatur ex una parte cum honore de Cantegrils, ex alia cum honore Poncii de PRATIS, ex alia cum manso de Molis, ex alia cum honore de Peiras cavas" (Reg. E, fol 294 r°) .

En 1617 (le 5 ou le 25 décembre - l'acte est tâché), une reconnaissance est faite pour Jacques EUZET, du Triadou, et pour Jean EUZET, son cousin du mas de Prats, paroisse de Viols. Dans cet acte du notaire de la Val de Montferrand, Claude LEBLANC (2 Mi 219 R 610, aux AD 34), qui concerne la directe indivise entre les deux branches de EUZET de la lignée du mas d'Euzet de Saint-Gély-du-Fesc, sont indiquées les reconnaissances précédentes. C'est notamment celle du 17 juillet 1380, une reconnaissance qui concerne Jean RAYMOND, Jean DUMAS, Guillaume du TRIADOU et Marquèse, femme de Raymond du PRADS ou PRATS.

Enfin, lors d'une reconnaissance du mas de Malpertrach, le 14 février 1384 (c'est-à-dire 1385, "nouveau style") et du 8 mai 1385, les confronts du mas concernent encore la même famille : "Cum terris Proba uxore Bernardi de EUSETO pro manso de Pratis" (p 1), "Cum honore Probe uxore dictus Bernardi de EUSETO pro manso de Pratis" (p. 2) et "Cum honore Probe de PRATIS uxoris Bernardi de EUSETO" (p. 3).

Or, nous savons par le procès sur les censives du Triadou que Bernard EUZET est entré en possession du mas du Triadou en épousant (probablement en 1368) Probe (de) PRAT, veuve de Guillaume (du) TRIADOU . Grâce à la reconnaissance de 1385, nous apprenons aussi que Bernard et Probe étaient toujours en vie à cette époque et qu'elle était propriétaire du mas de PRAT, "son honneur" (G 1719, aux AD 34).

Une analyse de tous ces actes permet de conclure que les premiers emphitéotes ont été les (du) PRAT puis, par alliance, les EUZET. C'est probablement Mathieu EUZET, neveu de Bernard, qui a hérité à la fois du Triadou et du Prat car, dans les reconnaissances ultérieures (XVIIe-XVIIIe siècles) auprès de l'évêque comte de Montpellier, celui-ci ne manquait pas de rappeler l'origine des droits en soulignant que "les héritiers de Mathieu EUZET du lieu de Cassagnas tenaient le mas de Prats avec toutes ses appartenances".

1/ Au XVème siècle.

Aucun texte n'a été retrouvé concernant le mas de Prat.

3/ Au XVIème siècle et au début du XVIIe siècle.

Deux types de pièces ont permis de retrouver les noms des propriétaires du mas de Prat : les actes notariés et les compoix.

a) Les actes notariés : quatre dates sont à retenir, qui concernent tous des EUZET de la branche du Triadou.

- le 29.01.1565 : transaction qui montre la gestion en commun des deux branches EUZET, du Triadou, à savoir entre Antoine vieux et son fils Jean, d'une part, Antoine jeune et son fils François, d'autre part (générations 7 et 8 de "La lignée".), notaire Jacques BARTHÉLÉMY, de Montpellier.
- le 06.02.1574 : inventaire des biens de Jean EUZET qui indique le nombre de titres possédés par les deux branches (génération 8 de "La lignée".), notaire Jean GARNIER, des Matelles. L'acte qui suit, de 1601 précise que c'est François (génération 8 de "La lignée".) qui se chargea de ces titres correspondants à leurs biens qui étaient indivis et partagés entre les deux branches cousines.
- le 11.03.1601 : partage des titres entre Jean vieux (fils de François, génération 9 de "La lignée") et Jacques (fils de Jean, (génération 9 de "La lignée"), notaire Barthélémy GREGOIRE, des Matelles. Jean vieux conserve les titres du mas de Prat. C'est doublement logique car son père avait vendu sa part du mas du Triadou, le 27.08.1585 et parce que sa tante (Dauphine, soeur de François) avait acheté la part du mas de Prat de Jacques (fils de Jean), comme on le voit dans l'acte du 03.06.1603 qui suit.
- le 03.06.1603 : partage du mas de Prat entre Audibert REBOUL (fils de Jean REBOUL et de Dauphine EUZET) et Jean vieux (génération 9 de "La lignée".), notaire Barthélémy GREGOIRE, des Matelles.

Ainsi, en ce tout début de XVIIe siècle, on voit que la branche des EUZET du Triadou n'avait plus de droits sur le mas de Prat et que ces droits étaient entièrement passés entre les mains de la branche qui allait s'installer désormais à Viols-le-Fort. Celle-ci allait elle-même se diviser, la première division ayant eu lieu entre les descendants de François et ceux de sa soeur Dauphine, en 1603. Cet acte est précédé par une enquête diligentée par Jean vieux (les 20 et 28.05.1603, notaire Barthélémy GREGOIRE, des Matelles) visant à démontrer que la gestion du mas de Prat par Dauphine EUZET et son mari, Jean REBOUL avait été néfaste pour la propriété (coupes de bois de chauffe livrées à Montpellier, bois pour les charbonniers, etc). Bref, ils étaient accusés d'avoir dévasté ce mas pendant plusieurs années, après le 4 mai 1582, date à laquelle François avait arrenté le mas de Prat pour cinq ans à Jean REBOUL, du Château de Londres, mari de sa soeur Dauphine. Il demandait donc le remboursement de dégats commis à ce mas du temps de leur administration. On peut supposer que la part louée était celle qui appartenait en propre à François, l'autre partie étant entre les mains de Dauphine, suite à l'achat de la part de Jacques (mais on ne connaît pas la date de cet achat).

La conclusion que l'on peut tirer de ces actes est certainement la continuité des EUZET comme propriétaires du mas de Prat durant tout le XVIe siècle. Le premier acte, celui du 29.01.1565 concerne les deux Antoine qui ont fait les reconnaissances du quart du mas du Triadou au Chapitre cathédral de Montpellier, en 1520 et 1523. L'association, pour leurs biens, avec leurs fils respectifs, en 1565, indique probablement qu'ils étaient en fin de vie. Nés au tout début du XVIe siècle ou à l'extrême fin du XVe siècle, ces deux cousins ont dû hériter du mas de Prat (comme des autres biens) de leurs propres parents, héritiers eux-mêmes des Bernard et Mathieu EUZET des XIVe et XVe siècles. Pour autant, étaient-ils en possession de la totalité du mas ? L'étude des minutes notariales montre qu'il y avait une autre branche des EUZET, issue du mas de Sueilles, de Cazevieille.

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Les lignées issues de l'hérault

Viols-le-Fort.

Viols-le-Fort (suite 1).