La lignée des EUZET du mas d'Euzet de Saint-Gély-du-Fesc (34).
La branche du mas de Prat.
(T 2 suite 2)
de 1229 à 1714 : le mas de Prat(z) et le mas de Peyrescane
Qui était donc ce Raymond AIRRE (Aerra) et que possédait la famille AIRRE ? Un bon résumé est
donné par l'abbé Emile BOUGETTE, dans son livre sur le Mas-de-Londres. Les éléments qui suivent en sont tirés.
En 1124, soixante-sept ans avant cette donation, Bernard Airre possédait le château de la Roquette, dans
la paroisse de Valflaunès, appartenant au district de Montferrand, lui-même partie intégrante du
comté de Substantion ou de Melgueil. Après un épisode guerrier et un arbitrage entre Bernard IV, comte
de Melgueil et Guilhem VI, seigneur de Montpellier, Bernard IV donne en fief, au commencement de l'année 1130,
à Bérenger Airre et à ses frères (dont Raimond) le château de la Roquette. Raimond Airre
fait hommage à Raimond V, comte de Toulouse et de Melgueil, au mois de juin 1173. A cette époque, il y
avait un co-seigneur du château de la Roquette appelé Raimond de Melgueil. Un arbitrage eut lieu entre les deux
co-seigneurs, en juin 1197, c'est-à-dire six ans après la donation du mas de Pratz. Raimond Airre et
Raimond de Melgueil devaient avoir, par parts égales et indivises, avec le château de la Roquette, tout ce
qu'ils possédaient dans le village de Viols. Les mas étaient exclus de cette convention pour tenir compte
de la donation en fief à Raimond Airre d'octobre 1191.
Le comté de Melgueil et de Montferrand fut inféodé en 1215 à l'évêque de
Maguelone qui était alors Guillaume d'Antignac et Raimond Airre fit hommage au nouveau seigneur. Cette reconnaissance fut
renouvelée par le fils de Raimond Airre, appelé aussi Raimond, le 17 février 1239, à
l'évêque de Maguelone, Jean de Mèze.
Raimond Airre maria sa fille Béatrix à Guillaume de Pian, sénéchal de Carcassonne, qui
hérita de la moitié du château de la Roquette et de ses dépendances. L'autre moitié
(celle de Raimond de Melgueil) fut rachetée ensuite par Guillaume de Pian. Le fils de ce Guillaume de Pian,
appelé aussi Guillaume, fit hommage le 5 décembre 1302, à l'évêque Gaucelm, comte
de Melgueil et de Montferrand, pour le château de la Roquette et tout ce qui avait appartenu à son aïeul
Raimond Airre et à Raimond de Melgueil. Il reconnut que ses frères, sa mère et lui-même
devaient le service et l'hommage au comte de Melgueil. Le 19 avril 1354, Jean de Pian, fils de Guillaume, renouvela
à l'évêque de Maguelone, Durand de Chapelles, la même reconnaissance. Puis, le château
passa à Marie de Pian qui préta hommage à l'évêque de Maguelone, Antoine de Lovier, le 1er
novembre 1399, puis en 1416, pour les possessions dépendant du château de la Roquette, sous
l'albergue de trois chevaliers. Cependant, par la suite, elle refusa de faire les reconnaissances demandées par
l'évêque-comte. Aussi, le 28 octobre 1449, la seigneurie tomba "en commis".
Il se trouve aussi que le territoire du château de Londres était sous la juridiction de deux seigneurs, vassaux
du comte de Melgueil, au XVIe siècle. Nous connaissons déjà le sieur de la Roquette mais il y avait
également le chapitre de l'église de Maguelone (pour un quart). Or, dès le 31 janvier 1205, le
coseigneur était le chevalier Bernard Pierre de Montoulieu. Il tenait ces biens en fief du chapitre de Maguelone.
La famille de Bernard Pierre de Montoulieu garda le fief du château de Londres et d'une partie du vallon de Londres
pendant trois siècles. Un de ses petit-fils en fit reconnaissance à Jean de Vissec, prévôt du
chapitre de Maguelone, le 26 janvier 1327, devant le notaire public, Guillaume Clerc.
Cette seigneurie passa ensuite entre les mains d'Antoine de LAUTREC (1460), , de Claude de VABRES
(1508-1509-1511), de Michel de VABRES puis de Jean de VERNIOLLES (1520), puis de Jeanne de THURIN
(épouse de ce dernier) qui se maria avec Jean de ROQUEFEUIL, seigneur de la Tour et Cournonsec. Dans son testament du
17 septembre 1557, elle divisa ses biens entre ses enfants. L'aîné, Fulcrand de ROQUEFEUIL, eut
la baronnie de la Roquette avec le Castel et Viols, cependant que François de ROQUEFEUIL eut la seigneurie de
Notre-Dame-de-Londres. De Fulcrand de ROQUEFEUIL, la seigneurie passa à son fils François, puis Henri, puis
Pierre qui, en 1705, fit renouveler devant le notaire Jean-François CAUSSE, les reconnaissances de ses terres.
Ce fut ensuite Joseph-François de ROQUEFEUIL, puis Grassinde de ROQUEFEUIL, épouse de François-Joseph
de PAVÉE, baron de Villevielle et Montredon, puis Joseph de JULLIEN, comte de Vinizac, qui fut le dernier seigneur du
château de Londres et baron de la Roquette, au moment de la Révolution.
(à suivre)
Le mas de Prax (ou Prat ou Prats ou Pratz), en mai 1603
n°1 |
n°2 |
n°3 |
Le même mas, aujourd'hui ( photos du 20 août 2002)
Vue de l'intérieur côté gauche |
Autre vue de l'intérieur côté gauche |
Vue de l'intérieur côté droit |
Vue de la route |
Le four |
Dans le guide Gallimard sur l'Hérault (édition 2004), p. 77, le "hameau du Prax" est pris comme modèle de l'habitat des garrigues (dans la partie concernant l'arcitecture rurale). Il y a une photo du mas avec le texte suivant : Là où cela fut possible, la viticulture s'est substituée à l'élevage ovin extensif et à la polyculture céréalière. Grands domaines et petits exploitants groupés au village se répartissent les terres cultivables. Bergerie, écurie, poulailler, porcherie et remises trouvent leur place dans les caves voûtées du mas ou dans des bâtiments annexes répartis autour de la cour. Un caveau est accolé aux anciens bâtiments. Des escaliers extérieurs, parfois couverts en appentis, conduisent à l'étage réservé au logement du régisseur et des ouvriers agricoles. Pour pallier les sécheresses récurrentes, l'homme a conçu divers systèmes de captage et de stockage de l'eau. Les précieuses eaux pluviales sont canalisées dans des citernes au moyen de chéneaux et de tuyaux de descente en terre cuite vernissée, provenant des poteries de Saint-Jean-de-Fos.
Les Euzet du Triadou (3) : la branche de Viols-le-Fort.
Les Euzet du Triadou (1), du XIVe siècle au XXIe siècle
Les Euzet du Triadou 2 (suite 1). La branche du mas de Pratz.