La lignée des EUZET du mas d'Euzet de Saint-Gély-du-Fesc (34).
Les branches de Montpellier.
(T 11 suite 2)
Une histoire autour de la Méditerranée, du XIIe au XXIe siècle
L'intégration des "étrangers" entre 1422 et 2001
Le guide du voyageur, en 1827
Les EUZET à Montpellier, en 1788-1789
Un meurtre à Montpellier, en 1821
Le jumelage avec Barcelone, en 1963
Naissance d'une "Eurorégion", en 2004
La connexion avec Barcelone", en 2011
La valorisation du "triangle d'or", en 2015
L'aube pâle d'une ruelle du vieux Montpellier
ou, peut-être, un
lieu oublié et secret, du temps
où Montpellier et Majorque ne faisaient qu'un
(photo J.C.E. 12.02.2003)
Une histoire autour de la Méditerranée, du XIIe au XXIe siècle L'intégration des "étrangers" entre 1422 et 2001
Extraits du "Guide du voyageur dans le département de l'Hérault,
ou esquisse d'un tableau historique, pittoresque, statistique et commercial de ce département", par J.-M. AMELIN. (1827)
" (...) Au XIIe siècle, les Guilhems, seigneurs de Montpellier, regardent vers l'Espagne : ils y
sont attirés par la croisade, et retenus par la seigneurie de Tortose qu'ils ont conquise sur les Maures ; ils se
mêlent aux querelles entre Castille et Aragon, prennent femme en Catalogne et en Castille, font presque figure de
princes espagnols. En 1141 Guilhem VII assiégé dans son château de Lattès par les habitants
de Montpellier révoltés, est délivré par l'intervention armée du roi d'Aragon, sous la
protection duquel Guilhem VII, par son testament met ses enfants et sa seigneurie. Mais les Montpelliérains ne suivent
pas leurs seigneurs dans l'orbite des royaumes ibériques ; ils ont à la fois des vues plus larges et des
ambitions plus particulièrement montpelliéraines. Ce n'est pas à l'Espagne seulement, mais à tout
le bassin de la Méditerranée qu'ils ont étendu le champ de leur activité commerciale ; c'est de
l'Espagne chrétienne et musulmane, mais aussi d'Italie, de Grèce, d'Afrique et d'Orient que viennent à
Montpellier les marchands qui fondent sa richesse, les médecins et les juristes qui établissent la
réputation de ses écoles. Pour assurer le bon fonctionnement de ce commerce universel, ils ont besoin d'un
gouvernement qui leur soit propre ; et craignant de ne le plus trouver chez leurs seigneurs que des ambitions lointaines
détournent des préoccupations purement montpelliéraines, ils essaient de prendre eux-mêmes la
seigneurie. La révolte de 1141, au cours de laquelle il est parlé pour la première fois de
consulat, est faite contre le conquérant de Tortose et l'allié des princes espagnols. (...)"
" (...) Au moment où le traité de Meaux, en 1229, rattache à la France du Nord et au domaine
royal la plus grande partie du Bas-Languedoc, ils sont tout à la conquête de Majorque, pour laquelle ils aident
puissamment leur seigneur le roi d'Aragon. Mais cette conquête leur est profitable ; des deux premiers bailes ou
gouverneurs établis dans l'île, l'un, Jacques Sans, est de Montpellier ; les commerçants
montpelliérains ont bientôt à Majorque toute une colonie, gouvernée par deux consuls ; elle
occupe cent maisons avec leurs dépendances, dont le Conquérant leur reconnaît l'entière
possession en 1231. La même année et par le même acte, il confirme la charte communale de
1204, cède à bail à la commune la plage depuis Frontignan jusqu'à Aigues-Mortes, et donne
aux habitants le droit de trafiquer dans tout le royaume d'Aragon, et avec les Sarrazins même pendant la guerre : le
tout contre le paiement de 100.000 sous melgoriens que Montpellier offre au roi pour la continuation de la croisade. (...)"
Nous voyons, d'ailleurs, que certains venaient de
villages proches de l'Herault : Vendemian (Bertholomieu DURANT), Pignan (Pierre Aymard),
Marseillan
(Miret BERTRAND), Les Matelles (Jacques NOGUIER), Galargues (Antoine ABEILHAN,
Jacques COLOMBIER, Jean BONALH et Firmin TALAYSAC), Ganges
(Etienne DOSSET), Clermont-l'Herault (Jean DE LACAZE), Viols-le-Fort (Etienne COMBAS), Vendemian
(Bertholomieu GUIRAUD), Castelnau-le-Lez (Laurent DE RINO et Pierre ACHARD),
Saint-Guilhem-le-désert
(Guillaume DE LA BALMA), Saint-Jean-de-Védas (Guiraud GICALIN et Pierre RAYNAUD),
Saint-Drézéry (Etienne MICHEL), Montarnaud (Guillaume VALOTERIE), Lansargues
(Jean D'ASSIAC), Béziers (Denis AYMONIN, Jacques et Raynaud PEPIN), Montferrier
(Pierre RAYNAUT). Cet exemple démontre qu'il faut passer au peigne fin
toutes les études qui ont pu être faites sur Montpellier, afin d'être
certain de ne pas passer à côté de documents importants.
Il sera intéressant, aussi, de comparer le Montpellier d'aujourd'hui et celui d'hier ou
d'avant-hier. Surtout, il sera passionnant de scruter les points de ressemblance, les courants
de continuité. Manifestement, le regard prioritaire vers l'arrière-pays et le
"melting-pot" sont deux de ces éléments, comme le montrait
le journal Le Monde dans son numéro du 23 février 2001 :
"C'est une ville des terres qui a toujours été tournée vers
l'arrière-pays avec le négoce du vin" (Roger BRUNET, Géographe).
"Montpellier a toujours été une ville de passage, de melting-pot, une ville qui
par son passé universitaire, qui remonte au XIIe siècle, a reçu de
nombreux peuples. Elle a été mi-catholique, mi-protestante. Au Moyen-Age, elle a
accueilli une importante communauté juive et cela s'est toujours bien passé"
(Philippe SAUREL, Conseiller municipal).
"Le Montpelliérain type n'existe pas, c'est vrai, il n'y a pas d'histoire commune. Mais
cette tradition d'ouverture et de tolérance fait qu'il n'y a pas de heurts entre les
communautés, les gens sont contents d'y vivre" (Jacques MARTIN, Bâtonnier,
rapatrié d'Algérie, installé à Montpellier depuis 1965).
En évoquant ces pages, nous avons vraiment l'impression qu'entre 1422 et 2001, c'est la
même histoire qui se déroule, dans une parfaite continuité. Parmi les
immigrants du XVe siècle, nous trouvons des habitants d'Italie
d'Espagne, d'Allemagne, de Belgique (ou, plus exactement, des différentes régions ou
principautés d'où sont issus ces pays), sans compter ceux des différentes
provinces de France. Il est clair que l'histoire des familles EUZET s'inscrit dans ce grand
mouvement où Montpellier apparaît comme une ville de passage, une ville tremplin, en
quelque sorte. C'est ce qui est particulièrement net pendant les guerres de religion et
c'est ce qui est peut-être encore le cas aujourd'hui, comme le soulignait Dominique
ROUSSEAU, Professeur de Droit public, dans Le Monde du 23 février 2001 :
"Il y a une autre chose d'étrange. Les gens sont en général heureux de vivre
à Montpellier, ils s'y sentent bien parce que le cadre de vie est agréable et que
l'image qu'elle renvoie à l'extérieur est valorisante. Mais lorsqu'ils partent, ils
n'ont pas vraiment de regret. On ressent comme une difficulté à s'attacher à
cette ville". Plus loin, il esquissait une explication un peu surprenante :
"Il lui manque peut-être l'épaisseur que donne le temps. La ville créée
en 985 reste relativement jeune".
Les EUZET à Montpellier, en 1788-1789
Dans la topographie de Montpellier, en 1788 (tome III des inventaires des archives municipales), la profession et le prénom des habitants ne sont pas toujours indiqués et on trouve trois graphies, EUZET, EUSET et AUZET pour huit personnes au total ; la nouvelle numérotation est signalée pour trois localisations, :Un meurtre à Montpellier, en 1821
La section U des archives départementales permet de retrouver parfois des ancêtres ou des collatéraux dans des situations délicates. Ainsi, dans 2 U2/465 (aux AD 34), on trouve un dossier intitulé sobrement : "Meurtre à Montpellier" avec un accusé : "Léon EUZET dit cadix", incarcéré, jugé devant la cour d'assises de l'Hérault et finalement acquitté ; il y a aussi deux complices en fuite, Samuel NICOLAS et Joseph GUIGOU que l'on appelle parfois GUIRAUD dans le dossier. Les trois sont des compagnons tailleurs de pierre qui ont participé à une rixe contre d'autres ouvriers, après une soirée passée au cabaret, rixe dans laquelle il y a eu un blessé grave, un charron nommé Jean Louis ALLIÉ dit Dauphiné, mort quelques jours plus tard de ses blessures. Ce dossier est d'abord intéressant en lui-même : les rapports médicaux, les témoignages, le jury, bref tout ce qui fait la procédure avant et pendant un procès d'assises, en 1821. Il est aussi intéressant pour la connaissance des moeurs à Montpellier, la langue et le vocabulaire utilisés, les lieux et les personnes en cause.
Interrogatoire du 23.01.1821
(extrait)
Interrogatoire du 28.03.1821
(extrait)
Sur sa filiation, il n'y a qu'un seul petit indice qui se trouve dans le témoignage de la couturière Jeanne NADAL, veuve CAZAL qui
habitait dans la traverse de l'hôpital Saint Eloy (là où eut lieu la rixe) ; elle décrit ainsi : "Un autre
jeune homme qu'elle reconnut pour être le nommé Cadix fils de la veuve EUZET".
Voici donc les seuls renseignements, plus ou moins précis, qui se trouvent dans le dossier, sur le principal accusé, Léon EUZET dit
cadix. Il est né à Montpellier et il y habite, rue de l'aiguillerie ; il a environ 21 ou 22 ans, ce qui le fait naître vers 1799-1800,
c'est-à-dire vers l'an VIII ; sa mère est veuve quand arrive l'affaire ; il est tailleur de pierre. A ces informations s'ajoutent encore sa
description physique qui se trouve dans la pièce intitulée "Réquisition sur l'ordonnance de prise de corps" :
La description physique de Léon EUZET
(dans la pièce concernant la "prise de corps")
Au passage, on voit sur ce document que l'âge indiqué est 20 ans 1/2 et qu'il n'y a aucune information sur les deux autres accusés qui sont
en fuite.
Ajoutons encore une dernière information que l'on trouve dans la demande faite par son avocat au procureur général du roi de faire
convoquer des témoins à décharge aux frais de l'Etat car "comme le suppliant est dans un état de
pauvreté qui ne lui permet pas de faire citer lesdits témoins (...)". D'ailleurs, on voit bien qu'il n'est qu'au tout
début de son métier de tailleur de pierre quand il déclare dans son interrogatoire du 23 janvier 1821 qu'il était
"forcé d'être d'une association, n'étant cependant encore initié dans aucune".. On verra plus loin
qu'il fait là allusion aux associations de compagnonnage. Enfin, il est certainement illettré, car il ne sait pas signer.
Quand on se reporte à l'état civil de Montpellier pour trouver sa filiation, on ne voit aucun acte de naissance d'un Léon EUZET. Par
contre, la seule naissance qui pourrait correspondre est celle d'un certain Lheron EUZET, né le 2 vendémiaire de l'an VIII, dans la maison
RIBEU, rue Verrerie basse, fils de Jacques EUZET, travailleur, et de Jeanne REYNES. Le père est absent et la déclaration est faite par
l'accoucheuse Jeanne ATGER. Ce Jacques EUZET est connu. "Assortisseur de laine", il est de la génération 15 de la lignée du Triadou. En
dehors de Lheron, on note avec intérêt que plusieurs de ses enfants naissent "rue Aiguillerie" et même que l'un d'eux meurt, en
décembre 1821, rue Aiguillerie. On sait aussi que dans l'acte de décès de Lheron (en 1863), ce prénom est alors
écrit "Lhéron", ce qui le rapproche par la prononciation de Léon et il est dit également qu'il est
"ex-tailleur de pierre". Manifestement, on se trouve là devant le même personnage et on peut penser qu'il a dû
y avoir une erreur d'écriture à la naissance, dont la responsabilité incombe soit à la sage-femme soit à l'officier d'état civil soit aux deux. On peut
encore supposer que Léon ou Lheron habitait encore rue Aiguillerie avec sa mère, veuve depuis 1814. Quant au surnom de cadix, il trouve
probablement son origine dans le métier du père : cadix, c'est-à-dire "cadis", le nom d'une sorte de serge de laine de bas prix (selon
la définition du dictionnaire de l'Académie française, éditions de 1762, 1798 et 1832). Enfin, pour le prénom
lui-même, le juge a pris pour bon ce que l'accusé indiquait, sans autre vérification, ce qui ne laisse pas de surprendre aujourd'hui.
(à compléter)
2/ La victime
Le certificat constatant le décès de la victime
Si les rapports médicaux et chirurgicaux sont très précis quant aux blessures qui ont entraîné la mort de Jean-Louis ALLIÉ, il y a
peu de renseignements sur sa personne elle-même. Il a 23 ans, il est charron et est né à Valence, dans la Drôme. Un détail,
cependant, rappelle ce qu'écrit AMELIN en 1827 à propos du langage utilisé à Montpellier (voir ci-dessus). En effet, dans la
pièce n° 2 qui est le procès verbal du constat du 22 janvier 1821 (le lendemain de la rixe), on peut lire : "Nous
avons fait appeler par ROUVAIROLIS, huissier de service, la veuve BALSAN pour recevoir la déclaration qu'elle a fournie comme suit. "Hier à
onze heures du soir, j'entendis crier en français au secours et au même moment on vint frapper à ma porte et me prier d'ouvrir pour
secourir un jeune homme qui était noyé dans son sang à (la) suite de coups de couteau (...)". Cette déposition montre que
les habitants de Montpellier parlaient le "patois" et qu'une personne originaire de la région aurait appelé au secours dans la langue du pays
et non en français.
Sur la même pièce, un autre témoignage permet de savoir quel é:tait l'emploi de la victime, à Montpellier. Il s'agit du
témoignage de Pierre VIDAL, maréchal-ferrant, à Montpellier : "Dimanche dernier, il avait passé une partie
de la journée avec trois autres ouvriers charrons dont un nommé Dauphiné était employé pour cette partie dans l'atelier
du sieur BUISSON, le fils, qui emploie le déposant comme forgeron (...)"
(à compléter)
3/ Les témoins
(à compléter)
4/ Les membres du jury
Les 12 membres du jury acceptés par les parties (l'accusé et le Ministère public) étaient :
- Jean MARTIN, propriétaire à Nissan
- Pierre BALESTRIER, propriétaire à Lunel
- Jean Antoine MARTIN, propriétaire à Clermont
- Jean Baptiste BRUN, ancien commissionnaire à Bessan
- Jean Benoit ARNAUD, ancien négociant à Béziers
- Bernard Charles François ALBERGUE, officier en retraite à Agde
- David DOUISSET, négociant à Saint André
- Jean François Victor BARNIER, négociant à Lunel
- Joseph HILAIRE, propriétaire à Nissan
- Antoine Frédéric MOLINIER, négociant à Lunel
- Barthélémy PASTRE, fabricant d'eau de vie à Bessan
- Jean Germain TOURNEL, imprimeur à Montpellier
Ils avaient été choisis dans une liste dont certains avaient été récusés par l'une ou l'autre partie (PV du
tirage au sort des jurés, le 15.05.1821) :
(à compléter)
5/ Les lieux cités au dossier et les évènements qui s'y sont passés
Le 23.01.1821, le juge d'instruction pour l'arrondissement de Montpellier, Vital-François SAURINE, assisté du greffier Jean-Jacques
CHASSARY, a interrogé Léon EUZET dit cadix. Celui-ci a retracé le déroulement des faits en indiquant, notamment :
"Dimanche il fut passer la soirée dans un cabaret rue des Carmes avec les nommés Samuel NICOLAS et Joseph GUIRAUD comme lui
tailleurs de pierre". Plus tard, "Ils sortirent dudit cabaret tenu par le sieur BOMPARD vers 11 heures et se dirigèrent
après avoir causé quelques instants dans la rue des Carmes vers celle dite La traverse du four". La veille, dans
l'interrogatoire mené par Auguste DUFFOURS, Substitut du Procureur du Roi près le Tribunal de Première instance de Montpellier, cette
dernière rue est nommée un peu différemment par Léon EUZET, c'est "La rue du four de
l'hopital" (on n'écrit plus "hospital" mais il n'y a pas encore d'accent circonflexe sur le o). Le 22 janvier, Claude VIEL, juge de paix
du canton de Montpellier, assisté d'André MALBEC aîné, greffier, indiquait de son côté :
"il a été commis un meurtre dans notre section, dans la petite rue derrière l'hôpital Saint Eloy"
(le o avec un accent circonflexe). Dans la même pièce, on trouve le témoignage de Jeanne NADAL, veuve CAZAL :
"elle entendit passer devant la porte de sa maison, située ruë de la providence auprès du four de Saint Eloi, six
jeunes gens". On voit ainsi que les variations d'appellations sont nombreuses pour la rue où eut lieu la rixe entre les ouvriers.
Le plan des lieux, dans le sixain Sainte-Croix
(extrait d'un plan du "Montpellier" de GRASSET-MOREL)
Sur la rue du Four-Saint-Eloi, le livre de Marcel BARRAL (les noms de rues à Montpellier, du Moyen Âge à nos jours - Editions Espace-Sud,
Montpellier 1989) nous apprend notamment qu'auparavant, elle "portait le nom de Corraterie Vieille ou de Corraterie Saint-Germain (à cause de la
proximité du collège Saint-Germain où l'on a établi la Faculté de Médecine)". Le vocable corratier, nous
dit l'auteur, "désignait aussi bien les artisans qui travaillaient les peaux tannées que les marchands qui en faisaient le
commerce" (p. 120). Quant à l'hôpital Saint-Eloi, s'il est "l'hôpital de Montpellier, le plus
célèbre, sinon le plus ancien (1183), (il) n'a pas donné directement son nom à une rue ou à une place." (p. 157)
Le jumelage avec Barcelone, en 1963 "A Barcelone. Hommage pour un Jumelage"
Je m'appelle Montpellier. Tu t'appelles Barcelone. Mon nom rime avec "Ton Chevalier". Le tien, avec "Maguelone". Mon nom est
un nom d'homme. Le tien, un nom de femme. C'est donc Moi, l'Epoux du cantique. Toi, mon Epouse au front altier. Pour
s'aimer, il faut se connaître. Toi et Moi, nous reconnaître. Après tant de siècles qui en vain
voulurent nous séparer. Regardons-nous en face. Et reconnaissons-nous. Barcelone ! Tu dois le jour et tes syllabes
à Amilcar Barca, rude guerrier carthaginois. Moi, aux pierres de deux collines à chèvres. Voisines comme
les seins d'une vierge. (...) Nous avons le même ciel. La même mer. Ce ciel qui brûle. Cette mer qui
caresse. Alors, la même Histoire (...) Il serait trop long de dire les Litanies de nos échanges : nos Savants et
nos Papes, nos Musées et nos Chapelles (...) Nos épousailles n'ont pas uni seulement nos lèvres et nos
rêves. Mais aussi par delà nos deux corps, nos familles : l'Espagne, la France. Dans le sang de ta famille coule
le feu de l'Afrique. Dans les veines de la mienne, roule l'Orient latin, la lumière de Palestine (...) Et surtout, je t'ai offert
le Roi des Rois, le Conquérant conquistador, en Jayme premier, qui a voulu naître dans mes rues, sur mon Plan
Pastourel modeste, avant de venir conquérir Valence et Majorque, et mourir sur les bords de la Bernitza en baisant son
épée, comme mon Comte Saint-Guilhem, avant de mourir aux grandeurs du monde, enterra sa vaillante
épée (...) Plusieurs siècles se sont bousculés, depuis que se sont éteintes les flammes des
bûchers de ton Inquisition. Depuis qu'a séché le sang des gibets de mes Dragonnades ... Horreur de ce
double remords qui nous fait si souvent, Toi et Moi, sangloter ! Oublions. Oublions ... Celui qui regarde en arrière,
qu'on lui arrache les deux yeux. Les siècles sont faits pour mourir. Seul, l'Avenir ne meurt pas (...)
Naissance d'une "Eurorégion", en 2004
Dans le livre de GRASSET-MOREL (Montpellier. Ses sixains, ses îles et ses rues. Ses faubourgs (1908, réédition
en 1989 aux éditions LACOUR), il est dit que la rue Four Saint-Eloi "devait sa dénomination, non au four fait en
1232 par les consuls, à la même époque que ceux de la Dougue, de Coste-Frégé et de la Valfère, près
la porte de la Blanquerie, propre portale Blancarie mais à un autre qui était dans les parages." (p. 170) et il ajoute que
"Avant 1851, la rue du Four St-Eloi finissait à la rue St-Charles ; depuis, le tronçon qui commence à la
rue de la Providence et s'arrête en face du Prêt gratuit a pris le nom du fondateur de cette oeuvre, l'évêque PRADEL, qui occupa
le siège épiscopal de 1676 à 1696, fut le successeur de Bosquet et le prédécesseur de Colbert. Ces deux
rues du Four St-Eloi et Pradel formaient la corraterie St-Germain, qui aboutissait à la façade latérale de la cathédrale."
(à compléter)
6/ Les pièces du dossier et la procédure
(à compléter)
7/ L'arrêt de la Cour d'Assises
(à compléter)
8/ Conclusion
(à compléter)
Entre le jumelage de 1963, l'Eurorégion de 2004
et les perspectives esquissées en 2011, on retrouve
une même convergence vers l'Espagne et sa Catalogne
La connexion avec Barcelone, en 2011
Le grand enjeu pour Montpellier, selon Sylvie CROSSMAN, est de se connecter à Barcelone, grande capitale économique et culturelle. Entre les deux villes, bientôt reliées par une nouvelle ligne TGV, il y a une filiation naturelle, la catalanité faisant partie du Languedoc-Roussillon. Montpellier frémit d'un irrédentisme cathare. Cette identité ne doit pas faire l'objet d'un repli mais au contraire être la base d'un développement émancipé de toute fascination vers Paris. Des perspectives politiques pourraient alors se dessiner sous la houlette des Indignés. Il faut partir de l'idée de région, que Georges FRÊCHE avait maladroitement lancée avec son projet de Septimanie, et l'élargir à l'Espagne. (Sylvie CROSSMAN interviewée par Aurélie JACQUES dans un "Spécial Montpellier", p. XVIII du n° 2046 du magazine Le Point, du jeudi 01.12.2011). Sylvie CROSSMAN et Jean-Pierre BAROU sont les éditeurs du livre de Stéphane HESSEL : "Indignez-vous !" (Indigène Editions).La valorisation du "triangle d'or" (Montpellier-Toulouse-Barcelone), en 2015
La Gazette de Montpellier, n° 1433, du 3 au 9 décembre 2015, compare les programmes des candidats pour les élections régionales des 6 et 13 décembre, en vue de la mise en place des nouvelles régions, en 2016. Nous avons noté celui du maire de Montpellier, Philippe SAUREL, qui prévoit de "valoriser le triangle d'or - Montpellier-Toulouse-Barcelone - pour donner sa place à ce territoire en Europe."