Autres articles.
Les bulletins du GEMOB.
1/ Les bulletins du GEMOB.
Un bulletin du GRECB.
Le courrier de l'Oise.
Les bulletins d'Elan social.
Un livre sur les conventions médicales et paramédicales.
Conclusion.
[Note : exceptionnellement, j'utilise le "je" dans cette page, au lieu du "nous" habituel ; c'est le sujet qui l'impose]
Bien avant de lancer ce site, j'ai écrit des articles sur l'histoire de Beauvais, du Beauvaisis et de l'Oise, ce qui a été très formateur pour la suite.
D'abord, tout simplement pour s'exercer à écrire, surtout pour l'apprentissage du travail de recherche dans les différents
dépôts (Bibliothèques, Archives départementales et communales, archives privées) mais aussi pour la connaissance des
écritures (pendant deux ans, des cours de paléographie, aux Archives nationales), et puis encore la pratique des interviews, afin de constituer
des archives orales où, au moins, savoir utiliser les témoignages oraux et les recouper avec les sources écrites. Des séminaires
à l'école des journalistes de la rue du Louvre, à Paris (sur les écrits, la radio, la télévision, la vidéo,
la communication, ...) ont complété au fil du temps cette formation.
Amoureux de l'Histoire depuis toujours, il a cependant fallu qu'il y ait un déclic pour que je commence à lancer des recherches. Ce
déclic a été l'achat d'une maison ancienne, quasiment désaffectée mais qui laissait voir quelques vieux colombages (pourris)
un toit de tuiles anciennes (cassées et moussues) et des façades en torchis (complètement à refaire). On devinait, malgré
l'énormité des travaux à entreprendre (sanitaires, électricité, sols, cloisons, cheminées, ...) que cette bâtisse
recelait un charme caché qu'il suffisait de mettre en valeur pour qu'il apparaisse en plein jour. C'était en 1980. Nous sommes
en 2007 ... et les travaux continuent ! Le diagnostic de départ était juste et je suis heureux d'avoir contribué à sauver
l'une des rares maisons anciennes de Beauvais qui ait échappé au bombardement de 1940.
Très rapidement, j'ai voulu connaître l'histoire de cette maison. Qui l'avait habité ? Depuis quand existait-elle ? Quelles transformations
avait-elle subies ? La curiosité a porté ensuite sur le quartier où elle était située, puis sur la
ville de Beauvais dans son entier et enfin sur le Beauvaisis et le département de l'Oise. Il a fallu
trois ans pour que cet épisode formateur se concrétise dans un écrit publié par le Groupe d'Etude des Monuments et Oeuvres d'Art
du Beauvaisis (GEMOB), en 1984.
Cependant, ce long travail de fourmi a facilité la découverte de beaucoup de documents
inédits qui ont été mis à la disposition du GEMOB. C'est notamment le cas pour l'étude qui a été faite sur
Crèvecoeur-le-Grand dans l'Oise (Huit siècles d'histoire et de patrimoine), en 1983, bulletin n° 16-17. Le plan découvert de
l'église, de 1665, a permis au Directeur de la publication de faire une étude de l'évolution de cet édifice religieux, depuis
cette époque jusqu'en 1887-89, années des grands travaux de restauration. Ma contribution y est effectivement citée. Par contre, dans les deux
articles qui suivent ("tombeaux et chapelles seigneuriales" et "le château"), ma contribution d'une pièce de la série B par l'auteur de
ces deux articles n'a pas été rappelée. Il s'agissait du procès-verbal de visite de l'église pour reconnaître la
situation du clocher, toujours en 1665. J'ai donc tiré une leçon de cette première expérience, à savoir qu'il valait
mieux écrire les articles soi-même, les sujets pouvant varier en fonction des pièces inédites découvertes. Pour autant,
à l'époque, j'étais (et je suis encore) heureux d'avoir participé à une oeuvre collective au service de l'histoire du
Beauvaisis. J'ai donc continué à indiquer à l'équipe les nouveautés trouvées aux Archives départementales,
dans les séries peu exploitées comme la série B. Ainsi, pour le bulletin n° 35-36 de 1989 sur Beauvais en 1789, j'ai
signalé l'existence d'un plan et des coupes inédits de l'église Saint Martin en 1701, trouvés dans une liasse de la
série B des Archives départementales. Ma contribution a bien été reprise et citée. Cette "leçon initiale" m'a
conforté dans l'idée qu'il fallait toujours préciser les contributions de ceux qui apportent leur aide. C'est ce que je fais sur le
site, tant dans les références des "suites 1" que dans le fichier des "contributeurs".
En fait, il est clair que si le plaisir de la
recherche est intense, s'il est même décuplé encore par de belles découvertes, il reste qu'il vaut mieux prolonger ces moments
uniques par l'écriture d'articles personnels que l'on peut tourner à sa façon. Ce faisant, on est obligé de faire un travail de
synthèse qui pousse à la réflexion. Cette première phase d'apprentissage a donc été
très riche et elle constitue le socle sur lequel je me suis appuyé pendant toutes les années qui ont suivi. Je voudrais dire aussi que
les associations comme le GEMOB offrent à des apprentis historiens comme moi l'opportunité de montrer ce qu'ils savent faire. Il est donc
pertinent de les soutenir, notamment auprès des autorités politiques ... qui n'ont pas forcément l'Histoire dans leurs objectifs
prioritaires.
Quoi qu'il en soit, pour en revenir au déclic initial, c'est précisément la "généalogie" de ma nouvelle maison qui a
vraiment entraîné tout le reste, jusqu'à aujourd'hui, jusqu'aux derniers développements de ce site.
A/ Le bulletin n° 20 de 1984.
Le quartier Saint Jacques,
à Beauvais
(1984)
De ce bulletin, je retiens aujourd'hui l'unité d'un sujet délaissé par les grands historiens de la ville de Beauvais, car le quartier
(le faubourg) Saint Jacques se situait "hors les murs". Le plus riche au 13ème siècle, organisé autour de sa nouvelle église au 14ème
siècle, démoli pendant la guerre de cent ans, reconstruit ensuite, à nouveau détruit au 16ème siècle à cause des
guerres de religion, lié au protestantisme au 16ème siècle, il était devenu l'un des quartiers les plus pauvres avant 1940.
Ayant échappé, pour l'essentiel, aux bombes incendiaires allemandes, il est aujourd'hui, paradoxalement, le témoin de ce que fut la
belle et riche ville de Beauvais au Moyen Âge.
Je retiens aussi la méthode inaugurée ici avec les articles sur les rues de ce quartier. La "microtoponymie" à partir des archives
(notamment des minutes notariales) est très riche d'enseignements. Par contre, je ne suis pas certain que, si je devais écrire à nouveau
l'histoire de la maison, je pratiquerais de la même manière. Je m'explique. La recherche est partie forcément de la période la
plus récente pour remonter aux périodes les plus anciennes. Tout le plaisr à justement consisté à remonter le temps et
c'était souvent très difficile. Parfois, au contraire, il y a eu des "bonds" dans la connaissance, telle pièce renvoyant à telle
autre, vingt, trente ou quarante ans avant (il y a même un cas où le "bond" a été de soixante-dix ans !). C'est grâce au
croisement des diverses séries que le fil a pu être tenu - sans discontinuité - jusqu'au début du 16ème siècle puis,
d'une façon discontinue, jusqu'au 14ème siècle (sachant que sur le même emplacement, il y a eu successivement trois maisons, celle
d'origine, celle qui a été reconstruite après la guerre avec les Anglais puis celle d'aujourd'hui qui date - pour la plus grande part -
du début du 17ème siècle). Cette reconstitution difficile n'apparaît pas dans l'article, car le parti pris a été de
commencer par le plus ancien pour arriver au plus contemporain. Or, je sais, aujourd'hui, que les méthodes pour arriver aux résultats
intéressent particulièrement les lecteurs qui peuvent ainsi extrapoler pour leurs propres recherches et se mettre plus facilement à la place de
l'auteur. Je pratiquerais donc ainsi si je devais refaire cet article, je partirais du plus proche pour arriver au plus ancien.
Le problème aussi d'un document écrit et édité, c'est que l'on peut faire de nouvelles découvertes après la parution. Impossible de revenir en
arrière. J'ai ainsi trouvé une pièce qui donne de nouveaux éclairages pour le début du 16ème siècle. Il
est clair que l'un des intérêts d'un site sur Internet est justement la possibilité de mettre à jour en continu les informations.
A l'inverse, c'est un support plus "volatil" qui peut subir de multiples avatars informatiques. En tout cas, cette alternative n'existait pas à
l'époque.
Dernier sujet de réflexion, la compréhension des écritures. J'ai dû m'exercer à la paléographie pour comprendre les
actes manuscrits et chaque époque a ses particularités. Celles-ci n'apparaissent pas dans l'article alors que c'est un grand sujet de
préoccupation pour les chercheurs. Il aurait été utile de mettre quelques extraits d'actes significatifs, afin de les comparer les uns aux
autres. Là encore, je pratiquerais ainsi si je devais écrire à nouveau cette histoire (mais on revient rarement en arrière ...
quoique ... voir Paléographie française 2)
B/ Le bulletin n° 25 de 1986.
Les chirurgiens-dentistes de 1699 à 1940
Histoire d'une profession à partir d'une ville
(Beauvais) et d'un département (l'Oise)
(1986)
Les Beauvaisiens de 1889
Cent ans après 1789 : le mythe révolutionnaire
(1987)
Médecins et médecine à Beauvais et dans l'Oise,
de l'Ancien Régime au milieu du XXème siècle
(1989)
"Gros plan sur des détails"
Réflexions sur une méthode de recherche
(Photo du début de l'article)
(1990)
La vie à Beauvais de 1914 à 1918
(1996)
44 ans de la vie des Beauvaisiens
1871 - 1914
(1997)
2/ Un bulletin du G.R.E.C.B.
La céramique à l'exposition de Beauvais en 1885
Première page de l'article
(1986)
3/ Le courrier de l'Oise.
4/ Elan Social.
5/ Un livre sur les conventions médicales et paramédicales.
6/ Conclusion.
Le dépouillement, entre 1984 et 1986, de plusieurs milliers de journaux de Beauvais, surtout du 19ème siècle, a
donné lieu à une série d'articles dont certains ont été publiés (voir ci-dessus, pour le GEMOB et le G.R.E.C.B.). Un
essai a aussi été fait avec Le courrier de l'Oise pour un article intitulé : "Beauvais - Tokyo en direct. Deux siècles de
contacts et d'exotisme entre le Japon et le Beauvaisis. Les responsables du journal ont été d'accord pour faire passer l'article en le
divisant en trois parties. La première est passée le 5 mai 1986, la deuxième le 6 mai 1986 mais la troisième et
dernière partie n'est jamais parue malgré un rappel au responsable régional du journal, le 16 mai. C'est donc la partie concernant
l'actualité qui a été censurée, sans explications. Il est plus que probable que la mention du président du Conseil
régional y est pour quelque chose ... Aussi, pour réparer cet "oubli", je reprends ici la totalité de l'article en question. Il me
semble qu'il n'a pas pris une ride !
De 1778 à 1986, 208 ans de relations entre un grand pays : le Japon et un petit "pays", à 70 km au nord de
Paris : le Beauvaisis. Un article avec des points de repère aux 18ème, 19ème et 20ème siècles. La curiosité, la
mode, la découverte réciproque, l'admiration : une évolution de plus en plus rapide et de plus en plus positive.
Le 25 mai 1778, à Beauvais, sur la place de l'Hôtel-de-Ville, devenue depuis la place Jeanne Hachette, l'auberge du Croissant accueillait
un couple de Japonais. Le bailli du Comte accordait l'autorisation "de faire voir en cette ville un petit homme du Japon avec sa femme pendant trois jours".
En marge du registre, il était précisé "un petit homme et sa femme japonnais". Il n'y a donc pas d'erreur, il s'agissait bien des
premiers japonais (tout au moins, s'étaient-ils présentés comme tels, ce qui peut paraître curieux compte tenu que, depuis le
17ème siècle, il était interdit aux Japonais de quitter leur archipel). On allait les exhiber comme des bêtes curieuses, comme
l'on montrait déjà aux badaux des "animaux étrangers", le 11 janvier 1771, "un chameau" le 5 décembre 1775 ou "des
oiseaux" le 23 janvier 1778. Bref, un succès de curiosité.
Tournons la page. Un siècle plus tard, la révolution japonaise est bien suivie par la presse de Beauvais. Dans la seule année
1868, neuf articles paraissent en première page du Moniteur de l'Oise, le journal officiel local. Des nouvelles -réelles ou
déformées - sont données sur la demission du Shogun (le "Taicoun"), la guerre civile, le décès de marins du bâtiment
de guerre "Le Dupleix", ou encore l'état du commerce, les massacres de chrétiens japonais ou la situation critique des missionnaires. Ce sont
des communiqués brefs (par exemple, le 25 décembre 1868 : "Au Japon, les troupes du mikado se sont emparées de la ville
principale que les rebelles occupaient" mais toujours en première page, ce qui montre un intérêt certain des lecteurs pour ce genre de
nouvelles de l'Extrême-Orient.
D'ailleurs, il faut croire que le nom même de "Japon" avait un côté magique qui attirait les foules. Ainsi dans trois journaux locaux, en
mai 1882, l'arrivée de la "troupe japonaise de M. Soulié" était annoncée. On citait un article du journal "L'ami du
peuple" de Douai. En particulier, étaient signalés "deux japonais dont le costume et les saluts nationaux ont été fort
remarqués", ils "paraissent être en caoutchouc, tant leurs contorsions sont faites avec aisance". Une fois à Beauvais, le 10 juin
1882, la presse soulignait que "la troupe japonaise et brésilienne" est arrivée ... tiens, voilà aussi le Brésil ! Des
détails étaient donnés : "les deux Japonais Kintaro et Tomago, de vrais Japonais, s'il vous plaît, nous prouvent que la
réputation d'équilibristes faite à leurs compatriotes est bien méritée". L'article se terminait ainsi : "Nous ne saurions
trop engager nos concitoyens à aller visiter le Pavillon du Céleste Empire. Ils y trouveront d'agréables distractions". En fait, cette
troupe était déjà passée à Beauvais en juin 1880 mais aucun nom d'artiste japonais n'était alors
cité ; le même mois, un cirque brésilien s'honorait de la présence du "fameux japonais M. Parodie".
Ce phénomène du cirque ou des artistes auquel on accole, un peu au hasard, le nom d'un pays ou d'une nationalité, était
fréquent à l'époque. Ainsi, le premier avril 1885, le "grand cirque mexicain" devait arriver à Beauvais mais il y avait de
multiples nationalités parmi les "gymnasiarques", des Américains et aussi le Japonais Yochitaro "l'homme écureuil qui serait à
lui seul un puissant élément d'attraction".
On pouvait donc se poser la question : de 1778 à 1885, soit pendant 107 ans, les Japonais passés à Beauvais ont-ils été uniquement des
attractions de cirque, passant simplement du rang de "bêtes curieuses" à des équilibristes et gymnastes renommés ? En fait, la
réalité était tout autre ; c'est l'exposition de Beauvais de 1885 qui nous le démontre.
Cette exposition se déroula du 28 mai au 31 août 1885, place du Jeu de Paume ; dès le 7 mai, il était annoncé que
les expositions du Japon (et du Brésil encore une fois associé) "seront fort curieuses et surtout fort interessantes". Malheureusement, la
presse n'a pas donné le détail des vitrines. Par contre, l'exposition de Beauvais s'est voulue originale par l'organisation des
conférences sur des sujets très divers ; l'une de ces conférences avait pour sujet : "Le Japon". Il est d'ailleurs remarquable que le
texte donné à la presse se soit retrouvé sans changements ou observations dans le Journal de l'Oise (les royalistes
légitimistes), le Moniteur de l'Oise (les bonapartistes) et la République de l'Oise (les républicains les plus à
gauche d'alors : les radicaux). Il est intéressant de noter aussi que cette conférence du 4 juillet 1885 ait été faite par
un Japonais, M. Oukawa, attaché à la légation du Japon à Paris ; il était accompagné par M. Hugues Krafft qui
avait voyagé au Japon ; il en rapportait des clichés qui servirent à des "projections lumineuses".
Ce qui a beaucoup frappé les contemporains, c'est que M. Oukawa fit sa conférence en français alors qu'il n'habitait Paris que depuis peu
et qu'il avait appris le français au Japon. "Faire une conférence en français, quand on habite la France depuis moins d'un an, et
surtout la bien faire, est un véritable tour de force". Le journaliste faisait ensuite une comparaison avec les jeunes Français et à
leur difficulté à parler les langues étrangères.
La conférence elle-même commençait par une connaissance de la géographie : l'élément le plus étrange
était la longitude, la différence entre les deux pays étant d'environ cent trente-huit degrés, "de sorte que lorsqu'il est midi
à Paris, il est neuf heures du soir à Yokohama ou Tokyo. Mais les communications par le télégraphe électrique pouvant se
faire en une heure, il arrive ceci de singulier : c'est qu'une dépêche qui part de Yokohama à neuf heures du soir (aux horloges
japonaises) arrive à Paris à une heure de l'après-midi (aux montres parisiennes) : c'est-à-dire qu'elle semble nous parvenir
huit heures avant son expédition".
A propos de l'agriculture, l'orateur insistait notamment sur les "immenses plantations de mûriers qui fournissent à l'Europe entière, non
seulement d'énormes quantités de soies brutes, mais les graines saines destinées au repeuplement des magnaneries françaises". Le
journaliste émerveillé par toutes ces évocations écrivait "le conférencier ne l'a pas affirmé, mais
d'après sa description imagée, le Japon doit être un des plus beaux pays du monde".
Le plus intéressant pour saisir les mentalités concerne la deuxième partie de la conférence : l'histoire du Japon.
Ce qui a d'abord surpris, c'est la très grande longévité de la famille impériale : "Au Japon, le pouvoir est resté dans
la même famille pendant plus de 2500 ans. A l'énonciation de ce nombre énorme, l'auditoire, qui sait qu'en France nous avons
changé huit fois de régime depuis le commencement du siècle, a témoigné par des applaudissements
réitérés, toute son admiration pour une aussi merveilleuse stabilité.
C'est ensuite la description de la révolution "presque pacifique de 1868 qui a détruit le taïconat et le régime
féodal et leur a substitué une organisation politique presque analogue à celle des nations européennes. Il a parlé avec
un tact parfait des modifications heureuses qui en sont résultées pour son pays". Plus loin, le journaliste soulignait que "le Japon est la
seule nation asiatique qui ait accueilli de son plein gré la civilisation de l'Europe et qui cherche sérieusement à s'en appliquer
toutes les conquêtes morales et matérielles (...) c'est en qualité de disciples volontaires qu'ils sont entrés dans le
monde européen pour emprunter ses idées et ses progrès scientifiques et industriels, non pas pour les copier servilement mais au
contraire pour les adapter d'une manière intelligente et réfléchie à leur tempérament et aux besoins de leur pays".
Enfin, l'orateur soulignait que le Japon disposait d'une "excellente armée organisée à l'européenne par des officiers
français" puis, une flotte, des écoles, des usines ... Le côté extrêmement rapide de l'évolution était enfin
souligné : "c'est une transformation aussi extraordinaire que rapide et sous certains rapports le Japon a fait en dix-huit ans ce que la France a
réalisé en plusieurs siècles". Le journaliste en tirait des conséquences pour l'avenir que l'on peut apprécier cent ans
plus tard : "si l'on songe à l'intelligence et aux aptitudes remarquables de ces peuples, à leur courage naturel, à leur sentiment
extraordinaire de la dignité personnelle, qui les distinguent si complètement des Chinois, leurs voisins (il est intéressant de noter que
le sentiment exprimé n'était pas une admiration béate pour l'exotisme mais il est vrai aussi que la Chine était à son
déclin), il n'est pas douteux qu'ils n'occupent bientôt une position prépondérante, non seulement dans l'Extrême-Orient
mais dans le monde entier".
Les projections lumineuses étaient plus près des images d'Epinal : le Fuji-Yama, le théâtre de Tokyo, des rues de villages, des
cabans de pêcheurs, le portique d'un temple, des types d'habitants et de costumes, hommes, femmes, coulies, pélerins, samouraïs, une maison
de thé, une hôtellerie, des danseuses, des lutteurs, des geishas ... Dans sa conclusion, M. Oukawa faisait ressortir aussi que certaines
relations de voyages au Japon présentaient des erreurs de toutes sortes.
"Les applaudissements ont été, à diverses reprises, aussi chaleureux que sympathiques pour lui et pour la nation intelligente qu'il
représentait à l'exposition de Beauvais".
Il n'est pas besoin de commenter longuement cet article pour se rendre compte qu'il est encore très actuel et que l'admiration des Français
pour ce pays repose sur des réalités qui n'ont plus rien à voir avec les équilibres du cirque.
D'ailleurs, un siècle plus tard, ce sont les Beauvaisiens qui partent au Japon pour faire connaître les possibilités de leur
région. Faut-il rappeler les articles parus dans la presse locale dès 1984 sur la "vallée de la céramique". Par exemple,
dans le Courrier de l'Oise du 16 octobre à propos du maire de Beauvais : "M. Walter Amsallem, le Président du Conseil Régional,
parti en mission commerciale et industrielle au Japon, a emporté une plaquette en japonais vantant le projet de vallée de la céramique".
Cette plaquette était d'ailleurs illustrée de photos du laboratoire japonais installé à Auneuil, par Haïdo Fukudenji et son
fils Daïei, tous deux prêtres du Temple Impérial de Kyoto.
Toutes ces recherches et ces démarches - quel que soit le résultat à court terme - finiront bien par fortifier ce courant qui existe
déjà entre le Japon et la France.
Beauvais s'en est rendu compte en 1983, quand le "Groupe d'Etude des Monuments et Oeuvres d'art du Beauvaisis" (GEMOB), a organisé le colloque
sur le 700ème anniversaire des "Coutumes du Beauvaisis" du juriste Philippe de Beaumanoir. Nos concitoyens ont été très
honorés de la participation de M. Hiroshi Hanawa, professeur à l'Université de Kobé qui a traité le sujet suivant :
"Philippe de Beaumanoir et le droit japonais".
Ecoutons-le pour conclure : "J'ai trouvé qu'il fallait lire les textes de Beaumanoir pour comprendre à fond l'esprit du droit français
et son histoire. Pour cette raison, j'ai traduit en japonais les textes de Beaumanoir", et plus loin : "Je voudrais offrir mes très grands hommages
à Philippe de Beaumanoir qui vivait il y a 700 ans en ce beau Beauvaisis".
Pierre LAROQUE, le "père" de la Sécurité Sociale
(1992)
Les conventions entre l'assurance maladie et les professionnels de santé
(1997)
Quand on regarde le déroulement de ces années, on voit que les recherches et écrits historiques sur Beauvais et sur l'Oise ont duré,
en gros, de 1981 à 1997 (avec une "pointe" en 1986), c'est-à-dire pendant seize ans. Les recherches et les écrits
sur la protection sociale ont duré, en gros, de 1989 à 2001 (avec une "pointe" en 1997), c'est-à-dire pendant
treize ans. Les recherches et les écrits sur les EUZET, l'Hérault et la Martinique ont duré de 1999 à 2007 ... et
ne sont pas prêt(e)s de s'arrêter, surtout depuis la création du site Internet, en novembre 2000. Ce site permet une
diversification constante des études et les possibilités sont immenses. Grâce aux multiples contacts (par courrier ou messagerie, directement ou par l'intermédiaire de
forums), il assure une convivialité que je n'ai pas ressentie de la même manière avec les travaux précédents. Pour autant,
les expériences passées ont assuré et conforté ma formation et je leur doit beaucoup. Je tiens donc à terminer en remerciant tous
ceux qui m'ont apporté leur aide, que ce soit dans le domaine de l'histoire ou dans celui de la protection sociale.
Additif en 2016 : 9 ans après avoir écrit cette page, il n'est pas inutile de faire un "point d'étape". Je ne suis pas revenu sur l'histoire de Beauvais et du Beauvaisis, à une exception près; En effet, de novembre 2013 à décembre 2014, j'ai répondu à la sollicitation amicale du responsable du magazine gratuit "CouleurMag" en produisant, à chacune de ses parutions (toutes les trois semaines), une page d'histoire intitulée "Chronique de la vie beauvaisienne", avec une mise en perspective par rapport à la situation de la ville et du pays, en 2013-2014. Deuxième exception plus particulière, j'ai co-écrit avec mon épouse, un article sur "La céramique et l'Art Nouveau à Bruxelles", suite au voyage organisé à Bruxelles, les 6 et 7 juin 2015 par le Groupe de recherches et d'études de la céramique du Beauvaisis (G.R.E.C.B.). Cet article est paru dans le bulletin n° 37 de mars 2016 de cette association.
Le palais Stoclet, à Bruxelles (en 2015)
conçu entre 1903 et 1904, il annonce "l'Art Déco"
(photo JCC)
Additif en 2019 :
1961 - " Les polders ont-ils une âme ? " rapport écrit suite à un voyage d'études en Hollande, dans le cadre des bourses Zellidja.
2017 - " La longue marche vers le pouvoir du futur maire de Sète, Honoré EUZET " N° 48 des Etudes héraultaises.
2018 - " Honoré EUZET, maire de Sète et homme de pouvoir (1895 - 1931), n°50 des Etudes Héraultaises.
2019 - " Archives Départementales de l'Hérault (34) - Fonds Jean-Claude Euzet "
1J1914 - Viols-le-Fort
1J1915 - Les Matelles
1J1919 - Puechabon
Additif en 2020 :
Jean-Claude Euzet a écrit, en mai 2016, la 4ème de couverture du livre de Flora Germain-Euzet :
" Petite fille en Martinique en 1962 "
Les lignées issues de l'Hérault
Noms des parents des conjoint(e)s