Les "images" du Pic




Souvent, la fente du roc où vous posez le pied s'écroule en pierraille et dégringole au-dessous de vous dans un bruit d'avalanche. Une autre fois, le buis auquel vous vous cramponniez se déracine soudain et vous reste dans la main ! Ne vous laissez pas rebuter. Sans perdre la tête, vous vous agrippez ailleurs, comme vous pouvez et en avant ! toujours plus haut ! Oh ! hisse ! encore un effort, un dernier coup de reins, et vous vous arrêtez un instant pour reprendre haleine dans un "sengle", c'est-à-dire un endroit qui fait saillie comme une petite terrasse. Une corniche ou mieux une vire, si vous voulez. Le sengle ! voilà le véritable Pic Saint-Loup ! Des sengles, il y en a de toutes sortes : des grands et des petits. On en rencontre où deux hommes, que dis-je deux hommes ? où un homme est à l'étroit, et d'autres aussi grands qu'une place de village. Certains ont de jolis noms, et qui disent bien ce qu'ils veulent dire : le sengle du Bouc, en mémoire d'un bouc qui s'y était risqué et dont le sauvetage nécessita une véritable expédition ; le sengle du Loup dans lequel un pauvre homme, à-demi mort de peur, se trouva tout-à-coup nez à nez avec une bête énorme découvrant des crocs menaçants ; le sengle de Clauzel qui évoque une vieille légende perdue. Mais tous les sengles sont tapissés de mousse fine comme du velours. Dans cette mousse, vous êtes émerveillé de voir s'élancer les buis géants aux feuilles d'émeraude, véritables arbres droits comme des mâts qui atteignent trois mètres de hauteur, parfois davantage, les grandes fougères au port si élégant avec leurs profondes échancrures. Il y a encore les sveltes hampes creuses de la férule dont les belles fleurs jaunes s'épanouissent en ombrelles, aussi haut que les buis, la piloselle toute velue, appelée également épervière parce qu'on s'imaginait que ses vertus aiguisaient la vue des éperviers. Et je ne vous dis rien des splendides pivoines sauvages, ni de l'alaterne, véritable arbrisseau d'un vert éclatant et profond, ni du pistachier-térébinthe qui brûle tout vert comme l'alaterne. (...) Toute une flore originale monte ainsi à l'assaut de la crête. (...) Extrait du début du texte intitulé : "Escalade du Pic St Loup", par Edmond TEISSIER, dans "Les contes du Pic Saint-Loup (1936 ?)


Références.
Méthodes.

Références

Lou Pic C'est le site de la région du pic Saint-Loup (www.loupic.com). Ce site comprend des rubriques sur les villages de la région, en particulier ceux où ont vécu les familles EUZET (Cazevieille, le-Mas-de-Londres, les Matelles, le Triadou, Notre-Dame-de-Londres, Pompignan, Saint-Bauzille-de-Putois, Saint-Jean-de-Cuculles, Saint-Martin-de-Londres, Saint-Mathieu-de-Tréviers, Viols-le-Fort ...) ; il y a une rubrique sur les garrigues (avec, notamment, un article sur le chemin des verriers) et puis des rubriques générales (venir, bouger, contacter, visiter, sortir, dormir, manger, boire, lire ...) et d'autres items pratiques comme les sources, les nouveautés et un livre d'or. Les photos sont souvent de toute beauté.

Le Pic, vu par Vincent BIOULÈS
(article de la Gazette de Montpellier, première semaine de juillet 2009)

- Le pic Saint-Loup sous toutes ses faces (collection Le plein des sens). Compilation réalisée par Pierre MACAIRE. Illustrations de Michèle LENGLIN ; 43 itinéraires autour du pic Saint-Loup (collection Le plein des sens), par Pierre MACAIRE et Michèle LENGLIN ; Noms de lieux et de personnes du Val de Londres (collection Le plein des sens) de Pierre MACAIRE et Michèle LENGLIN (1997). Ces trois ouvrages sont indispensables à qui veut se promener dans cette région en ayant la possibilité d'avoir les meilleurs points de vue et de connaître les meilleurs sentiers ; les dessins et les cartes complètent les textes qui donnent un aperçu sur l'histoire, la géographie, la flore, la faune, la géologie, etc. Nous avons particulièrement apprécié les croquis des mas et des églises.

Le Pic, vu par Jean-Noël LE JUNTER

Cette photo se trouve sur le site LOUPIC du peintre Jean-Noël LE JUNTER qui a son atelier à Saint-Gély-du-Fesc, rue des Combelles. Le tableau est intitulé : "Vignobles du pic Saint-Loup" (article du 23.05.2007, modifié le 10.06.2012).

- Mémoires du pic Saint-Loup. Histoires, témoignages, recettes du canton des Matelles. (collection Les presses du Languedoc/FLER). Collectif sous la direction de Philippe FOSSIOZ. Cet ouvrage paru en 2000 devait être suivi par un deuxième volume des Mémoires du pic Saint-Loup, sur le canton de Saint-Martin-de-Londres. Les récits font appel à la mémoire collective et sont souvent très savoureux. Certains ont une tonalité plus grave, par exemple celui de René PUECH, de Saint-Jean-de-Cuculles, intitulé : "La viticulture et les gelées de 1956". Citons juste la fin de son témoignage : "L'ère où le rythme de vie était paisible, où l'on prenait le temps et où l'on allait à la chasse, était bel et bien finie. Depuis, on court après les tracteurs, après les surfaces et la productivité. Fini aussi le temps de la causette avec les voisins de vignes que les chevaux connaissaient très bien, au point de s'arrêter d'eux-mêmes, vous forçant à échanger quelques mots. Il est vrai que la conjoncture aujourd'hui est différente et qu'il faut bien suivre. Avec le recul, quarante ans après, on constate qu'il a fallu être très accroché à son pays natal et consentir de gros sacrifices pour que beaucoup d'entre nous soient restés au pays."

Le Pic, vu par Vincent BIOULÈS
(article de la Gazette de Montpellier, première semaine de juillet 2009)

- Les deux photos du Pic par le peintre Vincent BIOULÈS ont été prises et transmises par M. Georges DI MÉGLIO

- Garrigues en pays languedocien par Clément MARTIN (Editions Lacour - Nîmes 1987). Ouvrage plus général mais qui est utile pour situer les pays du pic Saint-Loup dans l'ensemble des pays de garrigue, entre Rhône et Hérault.

- sur Raoul LAMBERT et la chapelle du pic Saint-Loup, de nombreux sites sur Internet. A partir de Google.com, faire une recherche sur l'item Raoul LAMBERT. Nous avons trouvé (le 5 juillet 2003) : "Hommage à Raoul Joseph LAMBERT" (galerie de peinture consacrée au peintre montpellierain Raoul LAMBERT. 1914-1969. Photos, textes et amis de l'auteur ; "Galerie" : ce site est associé avec la galerie Roul LAMBERT et rassemble plus de 600 tableaux ; "La chapelle par Raoul LAMBERT", par Luc PERREY (sur le site de Loupic.com) ; "Raoul LAMBERT - Biographie" (sur www.air-label.com/raoullambert) ; ou encore le site de "Tiscali" : rjlambert.chez.tiscali.fr (galerie de peinture consacrée au peintre Raoul LAMBERT) ; d'autres encore mais plusieurs se recoupent, la réf&eaucte;rence centrale étant cette galerie.

Le Pic, vu par Christian MARTEL.
(collection privée, photo J.C.E, en août 2002.)

Méthodes.

Une bonne règle, pour avancer dans ce type de dossier, consiste à rencontrer le plus possible de personnes intéressées par l'histoire de leur région, de leur village, voire de leur quartier, de leur rue ou, même, pourquoi pas, de leur maison, tout simplement. A partir de là, d'une discussion peut jaillir une idée, un nom et, parfois, un document oublié qui, lui-même, fait déboucher sur de nouvelles découvertes. Après la visite de son domaine, la propriétaire du mas de Sueilles nous a présenté à ses voisins, les propriétaires de la bergerie de Sueilles (en fait, une ancienne magnanerie du mas de Sueilles), M. et Mme Roger GUÉ. Grâce à eux, nous avons d'abord pu découvrir le mas de Peyrebrune, perdu et caché au milieu de la garrigue ; ensuite, comme nous souhaitions (avec M. Georges DI MÉGLIO, le responsable de la section de Montpellier du CGL, le Cercle généalogique du Languedoc) faire l'excursion du Pic Saint Loup pour photographier l'ermitage - dans l'idée d'illustrer les contes d'Edmond TESSIER - ils nous ont prêté le dossier qu'ils possédaient sur les "fresques perdues" de l'ermitage. Un vrai trésor que nous allons maintenant exploiter, au profit de nos lecteurs. Nous remercions tout particulièrement Anne-Marie et Roger GUÉ pour leur aide et nous espérons qu'ils pourront mener à bien leur projet sur l'histoire du village de Cazevieille (note écrite en 2002).

















Les fresques de l'ermitage du pic Saint Loup, par le peintre Raoul LAMBERT, en 1955.

C'est Raoul LAMBERT qu'Edmond TEISSIER a dépeint comme le "dernier ermite", dans le conte des "fresques perdues", sous les traits de Thierry TILLIER, le brave "Titole" (voir la suite 2 de ce dossier). Le 4 juin 1955, le Midi Libre titrait : "Le peintre Raoul LAMBERT a entrepris la décoration de la chapelle dédiée à Saint Joseph" [le sous-titre précisait que la chapelle : "continue à attirer chaque année les célibataires cherchant un mari"]. L'article reprenait la légende des trois ermites, contée par Maurice CHAUVET dans ses "Itinéraires en pays d'Oc". Quant à la décoration de la chapelle, le journal indiquait que le peintre Raoul LAMBERT aura achevé son travail "dans deux ou trois mois" et "les pèlerins qui, le 19 mars prochain (donc en 1956), iront implorer Saint Joseph, pourront admirer une véritable oeuvre d'art". En fait, les fresques furent rapidement détruites par le gel et l'humidité, comme l'indiquent d'autres articles du Midi Libre de la même période. Le peintre les recommença mais, cette fois,sur des panneaux d'isorel qui devaient être fixés contre les murs de la chapelle ; ils ne furent jamais posés. Cet épisode semble avoir marqué la région par l'audace et la générosité de l'entreprise. Le Midi Libre a titré, par exemple : "LAMBERT allume un feu qui se verra dans tout le Languedoc", ce feu faisant lui-même référence aux feux allumés chaque soir par Loup, devenu l'ermite du pic au retour des croisades, et à ce que l'on appelle, aujourd'hui, la légende des trois ermites. Quant à la chapelle, l'article du Midi Libre du 4 juin 1955 indiquait que "dans sa forme actuelle, elle ne date que du XVIIIe siècle à en croire le millésime 1751 gravé à l'intérieur." Pour comparaison, dans la suite 2 de ce dossier, nous avons noté la date du 23 février 1743 pour la bénédiction de la chapelle refaite par l'ermite de l'époque, selon les informations d'Edmond TEISSIER. Il y a seulement une différence de huit ans entre ces deux indications. Une plaque est apposée sur la façade d'entrée qui montre qu'une rénovation récente a été réalisée : "Cette chapelle a été restaurée par des bénévoles du 01 au 06 1996".


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