La lignée des EUZET de Saint-Jean-de-Védas (34).
(La branche de Montpellier - suite 2)
"Les senteurs de la garrigue. Les rues et ruelles de Montpellier, écrasées par le soleil, sentent le cédrat et la
bergamote. Les campagnes environnantes embaument le thym, le serpolet et la lavande. Ceux qui cueillent, font sécher et distillent ces odorantes
matières premières gagnent fort bien leur vie. Nul lieu ne convient mieux à la venue au monde de Jean-Louis FARGEON, futur parfumeur de
la reine de France". En cette année 1748, Louis XV régnait sur le plus beau royaume de l'univers et le traité d'Aix-le-Chapelle,
après que la France se fut battue pour le roi de Prusse, mettait fin à la guerre en Europe. Montesquieu publiait De l'esprit des lois
(...)". Premières lignes du livre d'Elisabeth de FEYDEAU : "Jean-Louis FARGEON, parfumeur de Marie-Antoinette", publié en coédition
entre les Editions Perrin et le Château de Versailles, en décembre 2004 (collection "Les métiers de Versailles", dirigée par
Béatrix SAULE, conservateur en chef au château de Versailles). Ce livre a obtenu le prix Gerlain 2005. Les 39 premières pages
retracent l'origine (en particulier généalogique) et l'enfance de ce montpelliérain qui est "monté à Paris" en 1773 et qui a conquis la cour de
Versailles avec ses parfums. C'est tout le monde des apothicaires et des parfumeurs qui est alors remarquablement décrit, un angle d'étude
original qui donne une image inhabituelle des habitants de Montpellier . Ainsi page 22 : "La bible des FARGEON était le traité de
l'ancêtre Jean, "apothicaire et parfumeur à privilège royal". En 1668, il avait mis au point les recettes d'un grand nombre de
produits répertoriés selon leur usage, "compositions pour la santé" ou "parfums pour les embellissements". L'ouvrage était une
très riche source de formules qui avaient fait la réputation de la famille". Ou encore page 27 : "Jean-Louis FARGEON
père était, comme bon nombre de bourgeois provinciaux, acquis aux idées des philosophes. Il était abonné au Journal des
Savants et à l'Avant-Coureur, feuille qui paraissait le lundi de chaque semaine et exposait les "nouveautés des sciences, des arts
libéraux et mécaniques, des spectacles, de l'industrie et de la littérature". Ou encore ce dernier extrait, page 34 :
"En dépit de tous les efforts, l'affaire familiale stagnait. Les "liquoristes", qui se prétendaient parfumeurs sans
l'être, lui faisaient une concurrence déloyale. En outre, même si de nombreuses recettes étaient encore dites à la mode
de Montpellier, la ville était peu à peu supplantée par Grasse.". On ne peut que renvoyer à cet ouvrage très
agréable à lire et très documenté.
L'histoire d'un montpelliérain qui a réussi à Versailles ...
... mais qui s'est retrouvé devant le Tribunal révolutionnaire, en l'an II.
Les EUZET de Saint-Jean-de-Védas
Les EUZET de Montpellier issus de Saint-Jean-de-Védas (suite 1)