La lignée des EUZET du mas d'Euzet de Saint-Gély-du-Fesc (34).
La branche de Saint-Bauzille-de-Putois.
(T 9 suite 2)
Le paysage à l'entrée de Saint-Bauzille-de-Putois ... un matin d'automne nuageux
(photo J.C.E., le 18.09.2009)
Louis Joseph Julien EUZET, mort à Beauséjour, dans la Marne, le 6 mars 1915
Léon Jean Emmanuel EUZET, mort au Mont-Saint-Eloi, dans le Pas-de-Calais, le 16 juin 1915
La jeune fille de droite serait une demoiselle EUZET mais laquelle ? Les EUZET du
Triadou (9) : la branche de Saint-Bauzille-de-Putois.
Les EUZET du Triadou (10) : la branche de Beaulieu.
Les EUZET du Triadou 9 (suite 1).
La branche de Saint-Bauzille-de-Putois.
Histoire.
Extraits du mémoire du Diplôme d'Etude Approfondie (DEA) de sociologie de Marie-Clémence LE PAPE, repris dans les "Dossiers d'études" de
la Caisse nationale des allocations familiales, n° 64, janvier 2005 (prix de la CNAF 2004) : "Le couple et ses lignées. Mémoire
et enjeux de filiation en milieux populaires" (IEP de Paris - Fondation FNSP - CNRS - Observatoire sociologique du changement).
(p. 49) Ce sont à travers des figures-repères que les individus se rattachent à cette identité familiale. Nous empruntons ici la
distinction établie par Jean-Hugues DECHAUX entre figures mythiques et figures-repères, "les premiers étant des mythes collectifs dont
le souvenir est façonné et transmis de génération en génération, les seconds étant des repères
personnels auxquels ego a l'habitude de se référer" (DECHAUX J.-H., 1997, Le souvenir des morts. Essai sur le lien de filiation.
Paris. PUF p. 162).
(p. 50) Dans trois cas seulement sur vingt-quatre, l'importance accordée aux racines familiales n'est pas seulement
rattachée à des bornes identitaires mais aussi à une volonté de mieux connaître sa lignée, à un souhait de
savoir qui étaient ses ancêtres. Ce point est à interpréter en rapport avec la faible profondeur généalogique qui
caractérise les familles interrogées. Cette faible profondeur généalogique se double surtout d'une relative
indifférence à des personnes qu'ego n'aurait pas personnellement connues. Quatre personnes nous ont mentionné que des parents
éloignés avaient construit un arbre généalogique de leur famille et leur avaient fait parvenir. A chaque fois que nous leur avons
demandé s'ils l'avaient lu et s'ils y portaient un intérêt, la réponse a été la même : s'ils l'ont feuilleté, ils sont
incapables d'en dire le contenu. Ils y trouvent d'ailleurs un intérêt si minime, que lorsque nous avons demandé à le parcourir
à la fin de l'entretien, trois d'entre ces personnes ont été incapables de retrouver où elles l'avaient rangé.
La réaction de Mme X est tout à fait significative :
Est-ce que vous connaissez votre histoire au-delà de celle de vos grands-parents ?
Bof, j'ai quelque part un arbre généalogique du côté de ma mère. Je connais à peine, vaguement ... je sais que j'ai
eu un arrière-grand-père qui était cheminot. A part ça ...
Qui a fait cet arbre généalogique ?
C'était un ... Qu'est-ce qu'il était ? Quelle parenté ? Un cousin de mon père.
Et vous l'avez lu cet arbre généalogique ?
Lu, feuilleté ... mais bon, quand ça remonte trop loin, on connaît plus, ça n'a plus vraiment d'intérêt ... ça
remonte trop loin.
(p. 78) Il ne s'agit pas de faire serment de fidélité à une lignée : contrairement aux familles bourgeoises
de vieilles souches, la narration de l'histoire familiale, entendue comme celle de la lignée, n'est pour aucun de nos interlocuteurs un objectif de
l'éducation des enfants. Pour ceux qui accordent de l'importance à la transmission d'une mémoire familiale, il s'agit de transmettre son
vécu en priorité, comme si ego ne pouvait pas porter la mémoire d'évènements qu'il n'avait pas vécus en
personne ou rappeler la présence de personnes qu'il n'avait pas personnellement côtoyées. Ce primat autobiographique explique que la
narration de l'histoire familiale au sein de la famille de procréation ait moins pour but d'inscrire les enfants dans un temps long, celui de la
lignée, que de permettre à ego de se transmettre.
6/ Histoire.
