La lignée des EUZET du mas d'Euzet de Saint-Gély-du-Fesc (34).
La branche de Saint-Brès.
(T 34 suite 2)
Illustration de la couverture d'un ouvrage de Marie-Françoise GESBERT sur Saint-Brès
(Saint Brice. Vitrail de l'église de Saint-Brès)
Paru dans la collection "Colporteurs" de chez LACOUR, en 1993, ce livre constitue maintenant une
référence précieuse pour l'histoire de Saint-Brès. Il est notamment remarquable pour les analyses de la population : les naissances, les
mariages, les décès, les mouvements saisonniers, la natalité, la fécondité, la nuptialité, la mortalité, Il
passe aussi en revue tous les aspects de la vie communale et paroissiale : le compoix, les cultures, le bâti villageois, la propriété foncière, les moyens de communication, la vie intellectuelle et religieuse,
l'éducation et la vie artistique, tous les thèmes essentiels sont analysés et la recherche se termine par l'étude de quelques
familles : les FONTAYNE, DESPUECH, LAJASSE et SALAGER.
Histoire.
L'escargot réalisé par Claudine DURAND et l'atelier PETRA
Pour chaque village, il est utile non seulement de rechercher s'il y a des EUZET "de passage" mais encore s'il s'y trouve des porteurs de patronymes proches. En effet,
ces derniers peuvent indiquer une transformation temporaire ou définitive du nom EUZET, en fonction du parler local, mais ils constituent, le plus
souvent, des lignées indépendantes ayant une origine différente. Dans certains villages, on trouve ainsi des LAUZET qui, selon les cas,
appartiennent à l'une ou l'autre catégorie. A Saint-Brès, l'auteur de l'ouvrage ci-dessus évoque le cas d'une Marguerite LEZET
qui est enterrée dans l'église en 1719 (p. 67) : "Quelques rares "privilégiés", d'une tout autre condition sociale, se retrouvent ensevelis dans l'Eglise. Trois cas ont
été relevés pour cette période. (...) C'est enfin le cas de Marguerite LEZET ; cette fille du travailleur Guillaume LEZET est
enterrée dans l'église le 30 novembre 1719 alors que sa mère : Marie MOURIERE morte un an auparavant a été
enterrée dans le cimetière joignant le chemin royal. Pourquoi Marguerite a-t-elle l'honneur d'être ensevelie dans l'église ?
Gageons que sa profonde piété l'y a conduite. Cela signifie que les membres d'une famille ne sont pas tous égaux quant à
l'attribution de leur dernière demeure."
Pour autant, cette recherche montre la difficulté qui peut surgir quand on découvre un nom de famille proche mais différent.
En effet, LEZET est un patronyme que l'on trouve en Bretagne, particulièrement dans les départements du Finistère et
des Côtes-d'Armor. Il y a même des de LEZET dans la noblesse bretonne. Aussi, trouver le patronyme LEZET en Bas-Languedoc suppose
de vérifier s'il s'agit d'une modification temporaire et locale (de EUZET ou de DELEUZE à LEZET, par exemple) où s'il
s'agit du nom d'un
"émigré". En l'occurence, la période (début du 18ème siècle) plaide pour la première
solution mais le problème serait plus ardu s'il s'agissait de la période contemporaine où les migrations de régions
lointaines sont beaucoup plus fréquentes. Enfin, la signification bretonne de ce patronyme est probablement différente de celle
que l'on trouve dans la langue d'oïl.
En tout cas, l'analyse des registres paroissiaux de Saint Brès (depuis 1634) montre la persistance de ce patronyme au XVIIIe siècle. Par contre, si on étudie le XVIIe siècle, on s'aperçoit que ce patronyme - sous la forme LEZET - apparaît dans les actes, pour la première fois, le 18.01.1691. Auparavant, c'est la forme ALEZET qui est toujours inscrite. Il semble bien que la première mention en soit l'acte de mariage de Guillaume ALEZET et de Marie MOURIER(E), le 08.01.1672. Certes, les tables qui se trouvent à la fin des deux registres les plus anciens répertorient les membres de cette famille à la lettre L, avec la graphie LEZET mais ces tables sont certainement du XVIIIe siècle ou, pour la première, de l'extrême fin du XVIIe siècle. La conclusion est donc claire : il y a eu glissement de la forme ALEZET à la forme LEZET. Quant à l'origine de Guillaume ALEZET alias LEZET, elle n'est pas indiquée dans l'acte de 1672. Cependant, comme on ne trouve aucune mention de cette famille avant 1672, il faut en déduire que Guillaume n'était pas originaire de ce village. L'autre conclusion, c'est aussi qu'il n'y a aucun rapport antre les EUZET et les ALEZET ou LEZET de Saint Brès.
- offert à la ville de Saint-Brès, en 1991 -
(photo J.C.E., le 24.05.2010)