La lignée des EUZET du mas d'Euzet de Saint-Gély-du-Fesc (34).

La branche de Nîmes.
(T 54 suite 2)



"Se souvenir, pour son six-centième anniversaire, que Jeanne d'Arc est notre patrimoine commun, parce qu'un pays qui n'a pas de passé construit difficilement son avenir, et que les mythes sont ce qui nous rassemble et nous habite, voilà qui est louable. Mais le serait encore plus la décision de réinvestir ces mythes, à l'école comme dans l'ensemble de l'espace public, plutôt que de les abandonner et de s'étonner ensuite que d'autres s'en saisissent." (Natacha POLONY, sur le blog Eloge de la transmission, le 06.01.2012)

Histoire.


(à compléter)



Histoire.

Aujourd'hui, 4 octobre 2018, je constate que la plupart des services d'archives ont, depuis quelques années, entrepris de numériser puis de mettre en ligne quantité de documents : registres paroissiaux, Etat civil, minutiers notariaux, presse ancienne, livres, documents fiscaux, militaires, cartes, photos et plans, etc. Seuls quelques "irréductibles gaulois" résistent encore à ce mouvement universel (les Archives départementales du Gard, par exemple ....). Et pourtant, qui ne pense aux risques de voir disparaître les documents originaux, souvent unique trace d'un passé révolu, à la suite d'un sinistre naturel ou volontaire (un incendie, par exemple). C'est, évidemment, particulièrement vrai dans les pays ravagés par la guerre, surtout quand l'idéologie s'en mêle. Qui peut dire si quelques illuminés ne vont pas tenter de ruiner ce patrimoine comme ils l'ont fait ailleurs ? En ce sens, nous avons trouvé que le livre du père Michaeel NAJEEB (avec Romain GUBERT) intitulé : Sauver les livres et les hommes (Grasset, octobre 2017) répond parfaitement à cette urgence. Voici quelques extraits du livre :

"Dans la journée, lorsque je suis avec mes manuscrits, je parviens à oublier le chaos sans fin qui détruit ce pays. Ces textes anciens sont mes enfants. Au début des années 1990, j'ai compris qu'il fallait absolument les protéger, les soigner et surtout les copier pour éviter leur disparition, mais je n'avais pas de matériel. Je les photocopiais page à page en noir et blanc. Je n'avais pas les moyens d'acquérir une machine pour les microfilmer et, de toute façon, Saddam Hussein n'aurait jamais autorisé l'importation d'un tel appareil. Les services de sécurité auraient immanquablement mis le nez dans les affaires d'un homme qui maniait des microfilms comme dans les James Bond ... J'aurais été aussitôt pris pour un espion. Photocopier ces précieuses pages était un travail de titan, un peu vain et surtout dangereux pour les ouvrages. Chaque manipulation les endommageait. Mais, un peu par hasard, j'ai fait une rencontre déterminante : un moine bénédictin américain du Minnesota, Colomba Stewart, m'a donné quelques conseils et procuré un appareil photo numérique. Nous sommes vite devenus amis et cet héritier des moines copistes du Moyen Âge m'a tout appris. Comment conserver rigoureusement nos trésors, archiver correctement leur contenu et manipuler les ouvrages avec des gants blancs, comme ceux des serveurs dans les dîners de gala. Après tout, ne sommes-nous pas nous aussi à leur service ? Numériser un manuscrit est très gratifiant. C'est ausculter un grand blessé et lui offrir la vie éternelle. (...) Grâce à plusieurs dons, je dispose aujourd'hui de machines identiques à celles de la Bibliothèque nationale à Paris ou du Congrès aux Etats-Unis. Avec la dizaine de jeunes que j'ai formés à ces techniques et qui m'aident, nous avons numérisé plus de 8000 manuscrits, soit plus d'un million de pages. Plusieurs centaines de milliers d'entre elles, environ un quart de cet héritage inestimable a, depuis, été détruit par Daech. (...) Sous sa forme numérique, chaque page traitée est sauvée à jamais. Elle est stockée dans nos serveurs informatiques, ici en Irak, dans un lieu secret, ainsi que chez les moines bénédictins, aux Etats-Unis, à qui j'envoie une copie de mon travail. En espérant que Daech n'atteigne jamais le Minnesota. (...)"

A la fin du livre, le père Michaeel NAJEEB raconte qu'il a été invité à un colloque à Bruxelles, à l'automne 2016, avant le début de la bataille de Mossoul et de la libération de Qaraqosh, pour parler de la Mésopotamie et de la sauvegarde des manuscrits. Il y a rencontré un homme venu de Tombouctou, Abdel Kader HAIDARA qui, lui-aussi, a raconté comment il a sauvé les manuscrits. "Chez lui, les djihadistes incendiaient systématiquement les fameuses bibliothèques qui peuplent la Perle des sables. Selon eux, celles-ci renfermaient des ouvrages religieux trop progressistes et évoquaient des sujets interdits, comme la médecine ou la philosophie. Elles devaient donc disparaître pour éviter de corrompre les habitants." Il a réussi à les sauver, en les plaçant dans des caisses qu'il a enterrées sous les maisons de ses proches et en a convoyé d'autres à Bamako. Et NAJEEB conclut : "Haidara est musulman. Je suis chrétien. Mais nos mots sont les mèmes. Nos combats contre l'obscurantisme aussi. Nous avons ressenti la même urgence au même moment : sauver notre patrimoine contre des fanatiques qui nient ce que l'humanité a de plus beau, de plus précieux, car nous savons que les hommes sans passé, sans racines, ont perdu leur âme. Lui comme moi ne voulions pas que les générations futures, à Tombouctou, dans la plaine de Ninive ou à Paris, cheminent à travers un cimetière de livres."

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Nîmes (suite 1)