La lignée des EUZET du mas d'Euzet de Saint-Gély-du-Fesc (34).
La branche de Narbonne.
(T 74 suite 1)
(à compléter)
Références.
Informations sur les conjointes et les conjoints de EUZET.
(confidentiel)
Méthodes.
Références
Informations sur les conjointes et les conjoints de EUZET.
Méthodes.
"Quand on lit une de ces relations historiques classiques dont on oublie trop souvent qu'elles contiennent le contour des choses et non les choses elles-mêmes,
on est tenté de croire que l'histoire se joue entre quelques douzaines de personnes, qui "gouvernent les destins des peuples", et dont les décisions et les actes
produisent ce qu'on appelle par la suite "l'Histoire". L'histoire de la décennie présente apparaît alors comme une sorte de tournoi
d'échecs entre Hitler, Mussolini, Tchang Kaï-chek, Roosevelt, Chamberlain, Daladier, et quelques douzaines d'autres hommes dont les noms sont
plus ou moins dans toutes les bouches. Nous autres, les anonymes, sommes tout au plus les objets de l'histoire, les pions que les joueurs d'échecs poussent, laissent en
plan, sacrifient et massacrent, et dont la vie, en admettant qu'ils en aient une, se déroule sans la moindre relation avec ce qu'il advient d'eux sur l'échiquier
où ils se trouvent sans le savoir. Un fait indubitable, même s'il semble paradoxal, c'est que les événements et les décisions historiques
qui comptent vraiment se jouent entre nous, entre les anonymes, dans le coeur de chaque individu placé là par le hasard, et qu'en regard de toutes ces décisions
simultanées, qui échappent même souvent à ceux qui les prennent, les dictateurs, les ministres et les généraux les
plus puissants sont totalement désarmés. Et c'est une caractéristique de ces événements décisifs qu'ils ne sont jamais visibles en tant que
phénomène de masse, en tant que démonstration de masse - sitôt que la masse se présente en masse, elle est incapable de fonctionner -, mais toujours
comme le vécu apparemment privé de milliers et de millions d'individus. Je ne parle pas ici de quelques nébuleuses constructions de
l'esprit, mais de choses dont personne ne niera le caractère hautement réel. Par exemple : pour quelle raison les Allemands ont-ils perdu la
guerre en 1918, tandis que les Alliés la gagnaient ? Un progrès dans la stratégie de Foch et de Haig, un relâchement dans celle
de Ludendorff ? Nullement, mais le fait que "le soldat allemand", celui qui composait la majorité d'une masse anonyme de dix millions d'hommes,
a cessé soudain d'être disposé, comme il l'était jusqu'alors, à risquer sa vie à chaque attaque et à tenir
ses positions jusqu'au dernier homme. Où s'est joué ce changement décisif ? Nullement dans des rassemblements massifs de soldats
mutinés, mais, de façon incontrôlée et incontrôlable, dans le coeur de chaque soldat allemand. La plupart auraient à
peine été capables de lui donner un nom ; tout au plus auraient-ils résumé un processus mental extrêmement
compliqué, lourd d'avenir historique, dans une exclamation : "Merde." En interviewant ceux d'entre eux qui étaient doués de parole, on
aurait trouvé chez chacun un faisceau de pensées, de sentiments et d'expériences tout à fait fortuits, tout à fait
privés (et sans doute plutôt insignifiants et sans intérêt), dans lequel les lettres reçues de chez eux, leurs relations
personnelles avec l'adjudant, leur opinion sur la nourriture ... se mêlaient à des réflexions sur les perspectives et le sens de la
guerre et (car tout Allemand est un peu philosophe) sur le sens et la valeur de la vie." Sébastian HAFFNER : "Histoire d'un Allemand"
(souvenirs 1914-1933), pp 274 à
276, paru chez Actes Sud en novembre 2003, en France. Titre original : Geschichte eines Deutschen.
(à compléter)
Voir aussi Les patronymes des conjoint(e)s
(à compléter)